Dans la glace, je me regardais.

Chaque mouvements, chaque respirations, chaque expressions devaient être une perfection.

Une perfection qu'avec le temps, j'avais fini par atteindre.

Libre comme un poisson dans l'eau, comme un oiseau dans l'air, légère comme le vent qui danse sur les feuilles, comme le bateau qui danse sur les vagues.

C'était en dansant que j'étais moi-même, que j'étais celle que je voulais être.

Je ne prêtais pas attention au monde ou au gens. La scène c'était mon monde et je ne dansais que pour moi seule. 

Quand la musique résonnait, c'était dans mon cœur. Je n'avais qu'à ressentir la musique pour que mon corps s'abandonne entièrement au rythme qu'elle me communiquait.

Mon jupon volait gracieusement à chaque saut, mes cheveux virevoltaient a chaque pirouette et mes yeux ne quittaient jamais mon reflet.

C'était seulement dans ces moment là que j'apprenais à m'aimer, parce que je n'étais bonne qu'à danser.

Danser pour aimer, danser pour oublier, danser pour l'éternité.

Mais lorsqu'aujourd'hui je me regarde dans cette même glace, mon cœur se serre.

Rien n'est différent, mon amour pour cet art, la grâce de mes mouvements, les battements de mon cœur en rythme avec la musique, tout est identique, a l'exception de ce fauteuil roulant qui m'a tout prit, mes jambes, mon art et ma vie.