Les îles unies

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Cœur émietté comme le thon. Ton monotone, entonne, chantonne le chaton, une mélodie mélancolique désaccordée je titube fanfaronne, vis ivre d’amour sec et d’eau croupie.

J’ai faim mais rien pour me sustenter, tant et si bien que je ronge mon frein, au goût de caoutchouc et de pétrole. La luciole somnole.

Mais j’avance je me persuade, je vogue dans le vague je ne ramasse que des algues salées, comme la mer, sale et, sur mon radeau je porte mon fardeau, c'est-à-dire ma solitude, celle que j’ai choisi, si si, mais qui me colle trop à la peau, pas de pot.

Se laisser porter sur son rafiot troué, les pieds dans l’eau, le dos brûlé, sèche au bec, aux pays des seiches échouées.

______

- Bon. s’approche près de la fenêtre entrouverte pour constater le temps qu’il fait. On sort ?

- Hum, pour aller où ?

- J’sais pas, on sort. Prendre l’air.

- M'Okay, oui. On va s’aérer l’esprit et les gambettes.

- Il fait frais dis donc.

- Effectivement, et le temps menace pour changer, en ce moment on est pas à la fête.

- Au moins on dort bien. Après on ne cracherait pas sur quelques degrés de plus. C’est censé être l’été quand même. Bon bref on bouge ou bien ? Ah, un message... Se rassoit sur son fauteuil. Une minute, puis deux, puis dix devant l'ordinateur. Se relève et fait le tour du canapé, se demande s’il va se rouler une cigarette, regarde plein de choses autour de lui AH ! Pas touche, on se disperse. Se redirige vers la fenêtre.

- hum. Pensif De toute façon faut sortir
j'en peux plus, j’ai besoin de bouger un peu.

- Regarde par la fenêtre les passants Mais on va où ? A gauche ou à droite ?

- A gauche vers la nature. A droite vers les commerces et les gens.
T’as besoin d’acheter quelque chose ?

- Non. Mais on verra des gens, de l’animation.

- La nature c’est bien aussi, pis c’est reposant et
puis on voit la Seine c’est sympa aussi, les canards, tout ça.
Pas besoin de pain, ou un gâteau.. ?

- Non, il reste du flan d’hier, le dessert c’est okay pour ce soir.
Du pain, il y a encore un morceau, pis tu sais même pas
si tu vas en manger, on dîne quoi d’abord ?

- J’avais envie de curry de pommes de terre.
J’ai acheté du curry hier. Du coup... pain. Pour saucer !

- Hum, mais il reste que trois patates on ne va pas aller loin.

- Bon alors courgettes, poivron, et riz ? Simple et efficace,
y’a même des tomates, on fait revenir ça
avec de l’ail et un p’tit bouillon c’est propre.

- Mais c’est bon quand même le curry, tu m'as donné envie.
Mais faudrait racheter des patates. Donc aller à droite.

- On peut aller à gauche, faire le tour et revenir par la droite.

- Bon on verra, on part vers la gauche et on marche.
Avant de partir je fais rapido quelques accords de guitare ok ?...
Ah et un nouveau message.

- Hum, il est déjà 16h j’voudrais rien dire mais bon.

16h35, décollage. Chemin de gauche, la nature. Chouette.
- Ah, j’aime bien marcher sur ces planches en bois, ça raisonne parce qu’il y a du vide en dessous, j’aime bien ce bruit de pas sur ces planches, c’est comme le bruit des sabots des chevaux, j’adore. Oh des fleurs, elles sont jaunes. Elles sentent bon ou pas ? J'aimerais bien voir des poissons.

______

Mais j’avance je me persuade, je vogue dans le vague je ne ramasse que des algues salées, comme la mer, sale et, sur mon radeau je porte mon fardeau, c'est-à ma solitude, celle que j’ai choisi, si si, mais qui me colle trop à la peau, pas de pot.

______

- C’est moi ou finalement on est resté à gauche ?
Et qu’au lieu de tourner un moment donné... on est allé tout droit ?

- Ca s’appelle le feeling très cher, ou tout simplement suivre ses envies et son instinct. Se sentir libre en somme. Rentrons maintenant, il se fait tard. Âme d’enfant oblige, grave quelque chose sur un rocher, le prend en photo, et prend le chemin du retour. Hop-là !

______

Petit îlot tu es, une chance. Je t’arpente, te découvre. Toi aussi. Adoptant ce Robinson, tu ouvres petit à petit ton étendue verdoyante. Qu’il fait bon y vivre, que c’est vivifiant, des endroits que j’ai pu visiter, ce lieu restera gravé. Havre de paix, les jours passent, complices.

Mais une île peut en cacher une autre, et c’est le cœur empli d’enthousiasme que je cours dans ce sable nouveau. Terre d’une richesse flamboyante, d’arbres rouges, de soleil, où la végétation foisonnante est aussi belle que glissante. Vu du ciel, l’archipel s’étend. Il reste tant à parcourir. Ensemble.

______

Retour maison, c’était une belle balade, j’ai appelé la famille sur le trajet, il faisait bon de marcher, on a rien acheté. Mais on a chanté. Semi-faux. Ou Faux, qu’importe. Tant que la gaieté nous sourit perchée là-haut dans les nuages et que je vois mes petites étoiles brasiller même en plein jour. Tout va bien. Parce que oui, mon coeur est plus fort maintenant que vous y êtes. Les pieds dans le sable, les îles unies.

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