21 Décembre de l'an 1466.

Péronne, me voici depuis quelques jours dans l'coin, ou plutôt semaines, je n'sais plus. Les lieux sont calmes, même trop calme à mon goût, ça manque d'action. J'suis allé boire un coup, chez Stella la taverne enguirlandée pour les fêtes de fin d'années. Une taverne basique, mais au moins y'avais une donzelle à l'intérieur, héhé. Je pense qu'elle n'est pas restée insensible à mon charme naturel. D'ailleurs, qui peut y résister, hum?

M'enfin, j'marche tranquillement alors que la morsure du froid me prend les burnes. Ça rétrécit comme des pruneaux tout sec, c'est horrible.

Ah! Voilà le lavoir! Voyons voir... L'eau est glacée, erf. C'pas aujourd'hui que j'vais me laver. Un regard tout autour, non personne ne viens faire faire trempette à son linge et ses petits dessous. Quel dommage, j'aurai pu papoter un peu avec les locaux, histoire de. Normalement je suis en train de travailler, là, chez un certain Vitali qui m'a engagé pour son champ, mais bon je m'accorde une pause. Je le mérite. Je mérite tout.

Assis sur le rebord du lavoir, je contemple la surface plane de l'eau comme un poisson avec les yeux globuleux contemplerai le liquide. Et je songe aux femmes qui ont le diable au corps et qui ne sont, évidemment, pas aux alentours. Ou du moins, je ne le sais pas. Dans le calme plat, je lâche un soupir.

- " Qu'est ce que j'vais bien pouvoir faire ici?"

A l'avenir il sera de coutume: une nouvelle ville, un nouveau méfait.
Le temps passe plus vite quand l'on s'amuse, non? Les gens ont besoin d'action, d'un peu de renouveau chaque jour, et de petits événements imprévus. Cela contribue et participe à la vie, eh oui. Alors j'observe autour de moi, et alors que mes doigts effleurent l'eau, mes pensées vagabondent à trouver du renouveau.