Le mystère linguistique

-Vous êtes absolument sûrs de ce que vous avancez ? Ce sont des accusations très graves, dit McGonagall d'un ton sévère.

-C'est comme on vous a dit, expliqua Scorpius avec assurance. On passait par hasard devant son bureau et on l'a entendu parler au téléphone en disant qu'elle allait utiliser une certaine Pierre Prodigieuse pour vous anéantir !

Cette fois-ci Rose, Albus et Scorpius avaient décidé d'aller directement dans le bureau de McGonagall pour lui expliquer ce qui se passait. La situation était devenue trop grave. La pièce était circulaire, comportait plusieurs fenêtres et était remplie de curieux instruments en argent, bourdonnants étrangement. Il y avait aussi un énorme bureau aux pieds en forme de serres, ainsi qu'une étagère sur laquelle était disposé le Choixpeau magique. Les murs étaient couverts de portraits d'anciens directeurs et directrices qui somnolaient dans leurs cadres.

-Mlle Weasley, Mr Potter et Mr Malefoy, soupira McGonagall.

Elle s'arrêta un instant. Pendant quelque secondes, Rose cru déceler une once de nostalgie dans son regard.

-Quelle surprise, aurais-je en face de moi le nouveau trio infernal de Poudlard ?

La directrice sortit de sa rêverie et reprit d'un ton plus sérieux.

-J'entends ce que vous me dites. Cette Pierre figure parmi Les sept secrets de Poudlard mais jamais aucune de ces soi-disant merveilles n'a été trouvée par qui que ce soit. Bien que l'authenticité de ce livre ne fasse aucun doute, il faut que vous compreniez qu'après des milliers d'années de recherche personne n'a jamais mis la main sur La Pierre Prodigieuse. D'ailleurs, elle n'existe probablement pas. Je garderais un œil sur votre concierge alors soyez tranquilles et concentrez-vous plutôt sur vos études. Elles devraient être le centre de votre attention après tout.

Rose Albus et Scorpius se regardèrent tour à tour et quittèrent le bureau de la directrice en acquiesçant.

-Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Demanda Rose une fois sortit de la pièce.

-Si ce qu'elle dit est vrai et qu'après des milliers d'années de recherche personne n'a jamais mis la main sur la Pierre Prodigieuse, ce n'est surement pas nous qui y arriverons, ni la concierge, fit remarquer Albus.

-Oui en plus le livre Les sept secrets de Poudlard nous a certes appris quels étaient les véritables pouvoirs de la Pierre – donner des pouvoirs de sorciers aux créatures qui n'en ont pas – mais il ne nous a pas plus avancé sur comment la trouver, répondit Rose.

-Si, intervint Scorpius. Il y a une information que j'ai lu que la concierge n'avait pas noté dans son carnet : « avant d'entamer les étapes permettant de trouver la Pierre Prodigieuse, il est impératif de résoudre le mystère linguistique de Poudlard ». D'après le livre, sans cela on avancerait dans le noir.

Rose s'étonna d'avoir manqué ce détail. Albus l'interrompit alors qu'elle était sur le point de demander ce que cela voulait signifier.

-Ce n'est plus notre problème désormais. On a cours dans 15 minutes.

-En plus on est avec vous les Serpentards, enchérit Rose qui ne pouvait s'empêcher de penser qu'au fond son cousin avait raison.

-Très bien, fit Scorpius. J'ai juste oublié de prendre un de mes manuels. Il est dans ma salle commune, vous m'accompagnez ?

Rose et Albus acquiescèrent et c'est ensemble qu'ils se rendirent devant la salle commune des Serpentards.

-Avataan ! Prononça Scorpius devant la porte.

Celle-ci s'ouvrit alors en grinçant.

-Qu'est-ce que c'est que ce mot de passe ? Rigola Albus.

-Apparemment ça veut dire « ouvre-toi » en Finnois, répondit Scorpius. Attendez-moi là.

Il ne fallut pas plus de quelques secondes à Rose pour associer la situation à la Pierre Prodigieuse. Lorsque Scorpius revint avec son manuel, sa théorie était déjà toute faite.

-Vous connaissez les mots de passes des salles communes de Serdaigle et de Pouffsoufle ? Demanda-t-elle précipitamment.

-Non mais on n'est pas censé les connaître tu sais, répondit Albus.

-Le mot de passe de notre maison c'est « ouvre-toi » en Italien, celui de Scorpius c'est « ouvre-toi » en Finnois et je vous pari que pour les autres maisons c'est aussi « ouvre-toi » en d'autres langues !

Scorpius et Albus la regardèrent, interloqués.

-Vous ne comprenez pas ? « Avant d'entamer les étapes permettant de trouver la Pierre Prodigieuse, il est impératif de résoudre le mystère linguistique de Poudlard » ! Et si les mots de passe de nos maisons étaient liés d'une manière ou d'une autre au mystère linguistique ?

Scorpius prit un air étonné, après quelques secondes de réflexion il dit enfin :

-C'est intéressant mais je ne pense pas que ça tienne la route : comment le livre Les sept secrets de Poudlard aurait pu anticiper que justement cette année nous aurions ces mots de passes ? Les mots de passes sont déterminés par les professeurs d'année en année je crois donc je ne pense pas que nous devons nous y fier pour résoudre une énigme qui a été créée il y a des centaines et des centaines d'années.

-C'est vrai mais après tout on n'est pas sûrs de comment les mots de passes sont mis en place chaque année non ? On pourrait aller voir un professeur pour lui demander...

-Rose, s'énerva Albus. On avait dit qu'on arrêtait de se mêler de cette histoire !

-Mais...

-Non ce n'est pas de notre domaine ! Tu vois bien que ta théorie ne tient pas debout en plus ! On est de simples élèves de première année. Notre principale préoccupation devrait être le résultat du dernier match de Quidditch pas la préméditation de meurtre de notre concierge !

Albus se mit alors à marcher précipitamment dans les couloirs sans attendre Rose et Scorpius. Jamais la jeune fille n'avait vu son cousin se mettre dans une telle fureur. Elle et Scorpius restèrent abasourdi quelque secondes avant de courir vers leur ami. Rose savait que son cousin ne se mettait pas en colère pour rien et cette fois-ci il devait forcement y avoir une bonne raison.

-Al, je suis désolée parle-moi, dit-elle à son encontre. Qu'est-ce qui te met dans cet état ?

Albus s'arrêta de marcher avant de planter ses grands yeux verts dans ceux de Rose.

-Depuis que je suis à Poudlard, tout le monde ne cesse de me comparer à mon père, expliqua-t-il. On ne fait que me parler de lui comme le véritable héros de Poudlard, chaque sorcier connait son histoire mais personne ne la connaît aussi bien que moi. Tout ce qui lui est arrivé durant ses années à Poudlard il ne l'a pas choisi et ça l'a mis dans des positions extrêmement dangereuses. Il a failli se faire expulser du château à plusieurs reprise, pire, il a failli mourir à plusieurs reprises et c'est pour ça que je veux tout sauf vivre la même chose que lui. Je veux être un élève ordinaire de Poudlard, un élève sans problèmes et sans histoires.

Rose continua de fixer son cousin.

-Je suis désolée Al, j'ignorais que tu te sentais ainsi mais je le comprends. On va arrêter tout de suite et redevenir de simples élèves de premières années sans histoires, lui promit-elle.

Un bref regard échangé avec Scorpius lui laissa entendre qu'il était du même avis.

Les professeurs avaient imposé tellement de devoirs pour les vacances de Pâques qu'il ne restait plus beaucoup de temps aux élèves pour songer à s'amuser. Rose avait commencé à établir un programme de révision pour les examens de fin d'année et consacrait à présent son énergie à harceler Albus et Scorpius pour qu'ils en fassent autant. Baillant et maugréant, Albus passait la plus grande partie de son temps à la bibliothèque avec elle pour essayer d'arriver au bout de leur travail tandis que Scorpius préférait rester dehors afin de perfectionner son vol sur balais.

Un jour, après que Rose eut fini de réciter les douze usages du sang de dragon, elle songea qu'être une simple élève de Poudlard sans problème était quelque chose qui lui réussissait étrangement bien. Elle avait même eu l'occasion de recroiser le garçon de Serdaigle qu'elle avait vu dans la réserve de la bibliothèque. Ils n'avaient aucun cours en commun et pour cause : c'était un deuxième année mais cela ne les avait guère empêché de sympathiser après s'être croisé une seconde fois à la bibliothèque de Poudlard. Rose avait appris qu'il s'appelait Zackaria Leischer et que la raison pour laquelle il s'était trouvé dans la réserve ce jour-là était sa passion pour les Grapcorne : friand d'informations à leur sujet, il avait souhaité voir s'il pouvait en trouver davantage dans la réserve.

Le temps se radoucit, c'était le printemps à Poudlard et le quotidien sans histoires de Rose prit une nouvelle tournure lors d'un cours de défense contre les forces du mal. Leur exigeante professeure interrogeait Albus à l'oral sur des questions de cours mais celui-ci avait du mal à répondre. Rose avait de la peine pour lui. Lorsque sa torture s'acheva, l'une des élèves de Poufsouffle, Karen Baker, dont Rose avait complètement oublié l'existence chuchota à son voisin :

-C'est à se demander si c'est vraiment le fils du célèbre Harry Potter.

Rose aurait parié que toute la classe avait entendu ce qu'elle venait de dire. À son plus grand étonnement, Albus réagit.

-Ferme-là Baker !

Tous les regards se braquèrent sur Albus.

-Comment tu viens de me parler ? S'énerva la jeune fille. Ce n'est pas de ma faute si tu es nul !

-Parce que toi tu es une sorcière exemplaire, intervint Rose incapable de ne pas défendre son cousin.

-Ça suffit ! Je n'accepterais pas un tel comportement dans ma classe, réagit le professeur Griffin. Weasley et Potter, dans le bureau de la directrice !

Choqués d'avoir été les seuls à se faire punir, Albus et Rose sortirent de la salle et se dirigèrent vers le bureau de McGonagall sans échanger un mot pendant qu'ils marchaient dans les couloirs.

-Lorsque je vous conseillais de vous concentrer sur vos cours ce n'était pas tout à fait ce à quoi je pensais, déclara McGonagall après avoir entendu le récit de Rose et Albus.

-Pardon madame, dirent les deux cousins en cœur.

Après un soupir, la directrice déclara :

-Bien, je retire 20 points à Gryffondor. J'espère que cela saura vous servir d'exemple pour la suite. Vous pouvez disposer jeunes gens.

Rose aurait pu se contenter de cela. Elle aurait pu imiter Albus en remerciant la directrice et en se dirigeant vers la sortie mais elle n'en fit rien. En priant intérieurement pour ne pas que son cousin lui en veuille trop, elle demanda plutôt :

-Professeure, j'ai une question à vous poser. Je sais que c'est hors sujet mais savez-vous comment sont déterminés les mots de passe des salles communes de Poudlard chaque année ?

McGonagall la dévisagea étonnée. Cela avait été plus fort qu'elle : Rose avait beau essayer, elle ne parvenait jamais entièrement à oublier l'énigme de la Pierre Prodigieuse.

-Quelle étrange question miss Weasley. Ce n'est pas quelque chose que l'on me demande tous les jours. J'espère que ce n'est pas encore une de vos manigances ?

-Non madame. J'étais juste curieuse, assura Rose.

-Nous ne choisissons pas les mots de passe, expliqua McGonagall après quelques secondes d'hésitation. C'est le château qui les détermine. Les fondateurs de Poudlard s'en sont bien assuré lorsqu'ils ont construit cette école. Chaque année c'est l'un des tableaux du bureau qui informe le directeur des nouveaux mots de passe.

McGonagall pointa du doigt un portrait représentant un homme que Rose ne connaissait pas. Elle prit cependant le temps d'admirer les autres portraits et pu entre-autre reconnaitre ceux des anciens directeurs Albus Dumbledore et Severus Rogue.

-Je ne suis pas sûre de bien comprendre, poursuit-elle. C'est le château ou les fondateurs de Poudlard qui ont décidé des mots de passes ?

-En réalité le château n'a pas vraiment de conscience il ne fait que mettre en place les mots de passes décidés par les fondateurs de Poudlard il y a de cela des milliers d'années.

-Je vois, répondit Rose. Donc hypothétiquement un des fondateurs de Poudlard aurait pu prévoir par exemple que le mot de passe des Gryffondors cette année serait « apriti » ?

-Oui, si l'on veut, déclara McGonagall. Mais pourquoi toutes ces questions ?

-Encore une fois par simple curiosité, répondit Rose qui devint soudainement impatiente de quitter le bureau de la directrice. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de m'expliquer. Au revoir !

Albus et Rose sortirent alors du bureau sous le regard intrigué de McGonagall.

-J'ai subitement l'impression de me retrouver une vingtaine d'année en arrière, commenta le portrait d'Albus Dumbledore avec amusement.

-Ne m'en parlez pas, répondit celui de Rogue.

-J'ai bien peur que ces jeunes ne ressemblent plus à leurs parents que ce qu'il faudrait, rajouta McGonagall à leur encontre.

Dans les couloirs ce fut Albus le premier à prendre la parole, à la plus grande surprise de Rose.

-Tu avais dit que le livre Les sept secrets de Poudlard avait été écrit par Rowena Serdaigle non ? Ta théorie sur le mystère linguistique de Poudlard tient debout Rose. Elle aurait pu prévoir que les mots de passes de cette année permettraient de résoudre ce mystère.

-En tout cas, si j'ai vu juste ça veut aussi dire que nous n'avons que cette année pour agir puisque les mots de passes changeront l'an prochain. Pas étonnant que personne n'est trouvé la Pierre si elle n'apparait qu'une année à Poudlard ; c'était dit dans le livre en plus qu'elle ne pourrait être trouvée qu'une fois. Désolée Albus je sais pourtant que tu ne veux plus en entendre parler.

-Non laisse tomber, rétorqua-t-il. Je ne sais pas si c'est ce que m'a dit Baker ou si c'est parce que j'ai l'impression que ta théorie est la bonne mais j'ai changé d'avis. Je veux moi aussi trouver cette Pierre.

Rose et Albus surent alors exactement quoi faire à ce moment précis : informer Scorpius de leur découverte.

-Je sais que ce n'est pas vraiment une question à poser mais est-ce que tu pourrais me dire quel est votre mot de passe à Serdaigle ? Demanda Rose.

Ce n'était que la troisième fois qu'elle croisait Zackaria à la bibliothèque mais elle n'avait pas pu s'empêcher de lui poser la question. Il était le seul Serdaigle qu'elle connaissait.

-Les mots de passes des Serdaigle sont des énigmes. Je ne te donnerais pas la réponse mais voici l'énigme de cette année : « comment dit-on ''ouvre-toi'' en Roumain ? ». Un peu bizarre comme énigme d'ailleurs mais bon.

-D'accord, merci beaucoup Zackaria, répondit Rose.

-Appelle moi Zack.

La jeune fille acquiesça avant de se diriger vers la table occupée par Albus et Scorpius.

-Son mot de passe c'est « ouvre-toi » en Roumain mais il n'a pas voulu me dire le mot exact, leur dit-elle.

Scorpius s'apprêta à répliquer mais Astrée déboula dans la bibliothèque avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit.

-Rosie, je me suis renseigné comme tu me l'a demandé et il semblerait que le mot de passe des Poufsouffle soit « abre-te » c'est à dire « ouvre-toi » en Portugais, déclara-t-elle fièrement.

-Parfait merci beaucoup, répondit Rose.

Astrée s'assit à leur table en souriant à pleine dents.

-Je dois avouer que je ne comprends pas grand-chose à vos petites manigances mais ça a le don de m'amuser, avoua-t-elle.

-Bien, fit Albus. Quelqu'un a une idée de comment on dit « ouvre-toi » en Roumain ?

- « Deschide-te » répondit Scorpius.

Rose, Albus et Astrée le regardèrent aussi étonnés les uns que les autres. Scorpius brandit alors un dictionnaire de langue.

-Quoi ? Je ne l'ai pas inventé c'était là-dedans.

-Super donc « apriti », « avataan », « deschide-te » et « abre-te ». On a les quatre mots de passe des salles communes des maisons de Poudlard. On fait quoi maintenant ? Demanda Albus.

-On doit forcément en tirer quelque chose si on les rassemble, répondit Rose.

Ainsi, pendant plusieurs jours, Rose, Albus, Scorpius et Astrée qui s'était prise au jeu se retrouvaient à la fin des cours à la bibliothèque pour résoudre le mystère. Ils essayèrent tout : regarder en quoi les pays concernés étaient liés à Poudlard, prendre les premières lettres des pays en question pour voir si elles formaient un mot, croiser les localisations de chaque pays, regarder si les origines des fondateurs coïncidaient avec les pays trouvés mais rien. Absolument rien ne les menait vers une piste solide.

Rose se demanda comment elle avait pu faire pour passer ses examens tout en ayant sans cesse le mystère linguistique de Poudlard en tête. Il faisait une chaleur étouffante, surtout dans la Grande Salle où se déroulaient les épreuves écrites. Les élèves avaient reçu des plumes neuves auxquelles on avait jeté un sort qui empêchait leurs utilisateurs de tricher. Il y eut aussi un examen pratique. Le professeur Egen les appela un par un dans sa classe pour voir s'ils arrivaient à faire danser un ananas sur une table. Le professeur Montier les regarda transformer une souris en tabatière et ajoutait des points si la tabatière était particulièrement belle mais elle en enlevait si on y décelait des moustaches. Ils étaient tous paniqués devant Griffin qui les surveillait de près pendant qu'ils essayaient de se défendre face à un Gnome de jardin.

Les examens se terminèrent et le 2 Mai arriva. Cette date était importante car il s'agissait du jour où Harry Potter avait vaincu Voldemort, mettant fin à la deuxième guerre des sorciers vingt ans plus tôt. En cette occasion, personne dans le monde de la magie ne travaillait et il n'y avait donc pas cours à Poudlard. Cependant, les quatre fidèles amis en profitèrent tout de même pour retourner à la bibliothèque – qui était plus vide que jamais – afin de continuer leurs recherches. Le temps qu'ils y passèrent fut long et Scorpius perdit patience.

-J'en ai assez ! C'est quoi leur point commun à ces pays à la fin ? En quoi ça peut nous mener à la Pierre ?

-C'est tous des pays d'Europe, fit remarquer Albus sans conviction.

-Quel est le rapport avec Poudlard ?

-Le tableau du 3ème étage, tenta Astrée d'un air détaché.

Elle capta l'attention du trio.

-Il y a un tableau de l'Europe au 3ème étage, expliqua-t-elle. Vous n'aviez jamais remarqué ?

Sans prendre le temps de lui répondre, Rose, Albus et Scorpius se précipitèrent vers les escaliers. Les couloirs étaient vides, il était donc facile pour eux de s'y déplacer. Les trois amis croisèrent le fantôme du Moine Gras et en profitèrent pour lui demander ou se trouvait le fameux tableau. Le Moine Gras étant quelqu'un de serviable et sympathique accepta sans problème de porter son aide au trio. Ainsi, il ne leur fallu que quelques minutes pour trouver le tableau qu'Astrée avait mentionné. Il s'agissait d'une simple représentation géographique du continent européen sous forme de dessin.

-Et maintenant ? Dit Albus.

Rose ne sut l'expliquer mais la réponse sembla lui sauter aux yeux.

-Maintenant, on donne le mot de passe.

Elle s'avança devant le tableau et prononça dans sa propre langue, l'anglais :

-Ouvre-toi.

Le tableau réagit presque immédiatement : une phrase apparut, gravée sur le cadre en bois de celui-ci. Scorpius l'a lu à voix haute.

- « Touchez les pays concernés »

Les trois amis surent alors immédiatement quoi faire. Ils touchèrent tour à tour l'Italie, la Roumanie, la Finlande et le Portugal. Voyant que rien ne se produisait après quelques minutes, Rose se risqua à toucher également l'Angleterre. Cela fonctionna, le tableau s'ouvrit comme s'il n'était qu'une porte. Il s'agissait d'une petite porte ceci étant dit, ce n'était qu'un cadre de cinquante centimètres de longueur sur trente centimètres de hauteur mais cela suffisait. Derrière se trouvait un bout de parchemin, posé là, dans le trou qui avait été creusé dans le mur à cet effet. Rose tendit le bras et le saisit. En le déroulant, elle découvrit en même temps qu'Albus et Scorpius un plan de Poudlard avec une croix rouge dessinée au niveau d'une des tours de l'école.

-On dirait une carte de chasse au trésor fit remarquer Albus.

-Et apparemment le trésor se trouve dans la Tour Ouest, répondit Scorpius.

-La Tour Ouest ? Pourquoi on n'en a jamais entendu parler ? Demanda Rose.

-On l'appelle aussi la Tour Sombre. C'est parce que c'était là-bas que l'on enfermait les prisonniers avant mais aujourd'hui elle a plus ou moins été laissée à l'abandon.

Il était impossible de décrire la satisfaction que ressenti Rose à ce moment-là. Ce bout de parchemin était la preuve qu'ils n'avançaient pas dans le noir depuis le début, la preuve qu'il existait bien une Pierre Prodigieuse à Poudlard.