-Disparitions-

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 Le terminal personnel de Kini contient un message. Les analyses du docteur Vitelievich indiquent que l’atmosphère de Setania est respirable et sans danger pour l’homme. Plus besoin de porter des scaphandres. Kini fait une moue dubitative et se dit qu’elle conservera tout de même le sien, juste au cas où.

 Durant le petit déjeuner, rien à signaler. Dina semble très enjouée, mais rien d’anormal. Napo drague ouvertement Molie, et la botaniste semble répondre à ses provocations. Kini s’en détourne, ils sont adultes et peuvent bien faire ce qu’ils veulent tant que cela n’entrave pas la mission. Le reste de la journée s’écoule lentement. Sans incident.

 Plus tard, lorsqu’elle s’endort en fin de journée, Kini rêve à nouveau de la pyramide perdue dans la jungle. Elle traverse la végétation, guidée par un alien bleu. Elle est nue et euphorique, elle a tellement hâte d’y être. À son réveil, elle est encore brûlante de désir. Elle se passe sous une douche glaciale pendant de longues minutes avant d’enfin retrouver son calme.

 Une nouvelle journée d’expéditions et de recherche se déroule. Aucun signe des extra-terrestres. Kini reste à la base pendant que Napo et Stig accompagnent des scientifiques sur le terrain. Kini termine son travail et se dirige vers sa chambre. Elle est sur le point de s’endormir quand un robot entre dans sa chambre et se met à scander : « Alerte ! Urgence aux quartiers de monsieur Jonsrud ! Alerte ! Urgence aux... » Stig ! Kini prend juste le temps d’enfiler un pantalon et se rue dans les couloirs. Bon sang que se passe-t-il encore ? Quand elle arrive, la porte s’ouvre, et son subordonné est retenu par deux robots qui tentent de le maîtriser. Le pauvre homme a le visage couvert de sang, il hurle et se débat comme un forcené. Les machines lui intiment de se calmer, mais il ne les entend pas. Sa table de chevet est couverte d’hémoglobine. Kini s’exclame : « Qu’est-ce qu’il se passe ici ? Stig ! » Mais il ne répond pas. Un robot arrive en courant et explique :

-Monsieur Jonsrud a commencé à se mutiler. Ne répondant pas aux demandes de IAN de cesser, ça a décidé de le maîtriser afin de préserver sa santé. » Kini tente désespérément de lui parler, mais Stig n’articule aucune mot et ne fait que grogner et se débattre comme un animal. Le robot fraîchement arrivé brandit une seringue : « Demande autorisation pour anesthésier monsieur Jonsrud pour sa propre sécurité. » Kini respire lourdement, elle attrape le visage ensanglanté de Stig et lui crie :

-Arrêtez ! Reprenez-vous ! » Quand il tente de la mordre elle recule. Impossible de communiquer avec lui, elle se tourne vers le robot et murmure : « Vous avez mon autorisation. » La machine débouche la séringue. Avec une coordination et une synchronisation froide, les automates redressent Stig et l’immobilise tandis que le troisième le pique dans le cou. En quelques secondes, le soldat se ramollit et finit par s’écrouler. Les robots le portent et le troisième déclare : « Monsieur Jonsrud est conduit à la baie médicale où il sera retenu jusqu’à ce que IAN autorise sa libération.

-Je vous accompagne. » Dans sa tête, les questions se bousculent. Pourquoi Stig réagissait-il comme ça ? Était-ce en réponse à une visite des aliens ? Ou bien avait-il respiré quelque chose à l’extérieur ? Mais dans ce cas, pourquoi personne d’autre que lui n’était entré dans une furie ? Les scientifiques l’ayant accompagné devraient être dans le même état que lui… Alors qu’elle tergiverse, les machines installent Stig dans la baie médicale. Un module automatisé qui effectue la diagnostic de santé du soldat. Sévère trauma au crâne et plaies multiples. Les soins commencent et Kini annonce devoir retourner à son bureau. Elle effectue un rapport dans lequel elle explique à Pearce ce qu’il s’est passé. Puis elle envoie une note à l’ensemble du personnel, les enjoignant à conserver leur scaphandre lors des sorties de la base. Elle va ensuite s’allonger et s’endort.

Elle est seule, au milieu d’une clairière. Terre blanche, végétation rouge, ciel jaune. C’est Setania… Elle est nue… Sans savoir comment elle en est arrivée là. Des aliens bleus sortent de buissons et s’approchent. Elle a peur, mais les créatures s’arrêtent et la fixe. Elle tente de cacher son corps, mais où que son regard se pose, celui des aliens la transpercent. Son cœur s’emballe, elle a chaud et transpire. Un désir s’éveille en elle… Sans le vouloir, ses mains se retirent, révélant sa nudité, s’offrant complètement aux aliens. Elle ferme les yeux, et malgré cela, elle les sent la scruter, s’approcher, tendre les mains vers elle. Elle frémit à l’idée d’être touchée, est-ce de la peur, du désir ?

 Elle rouvre les yeux et est dans son lit. Les draps sont en désordre, elle est dans une position très indécente, jambes grandes écartées. Ses mains sont glissées dans ses sous vêtements. Elle est rouge de honte, à bout de souffle et brûlante. Elle bouge à peine pour se lever et une décharge de plaisir la foudroie sur place, la laissant sans force. Elle lève une main tremblante et lorsqu’elle se caresse la fente, elle est secouée de spasmes de plaisir. Elle serre les dents pour réfréner un cri de jouissance et manque de tourner de l’œil. Elle reste un long moment allongée sur le dos. À se calmer et à retrouver ses esprits avant de se rendormir.

 Après ses ablutions du matin et s’être habillée elle s’apprête à sortir de sa chambre au moment où Pearce sonne à sa porte. Un peu surprise elle fronce les sourcils, l’administrateur semble préoccupé. Il entre sans demander la permission et lui tend un pavé numérique en expliquant : « C’est arrivé pendant la nuit. IAN m’a alerté dès mon réveil. » Kini attrape l’appareil et lance l’unique fichier vidéo chargé dessus. Elle y découvre Napo et Dina, courant vers la jungle, sans scaphandre. Des robots partent à leur poursuite mais ne parviennent pas à les rattraper. Kini a le sentiment que les deux membres d’équipages se dirigent vers la pyramide. L’enregistrement se coupe et Kini s’emporte : « Pourquoi ne découvrons-nous ceci que maintenant ? » Pearce explique :

-IAN n’a pas réussi à les rattraper, et comme ils étaient de toute façon trop loin, il n’était pas nécessaire de nous alerter durant notre sommeil. C’est du moins ce qu’il m’a dit.

-Il faut partir après eux dès à présent.

-Ah oui ? Et comment ? Rappelez vous que vous n’avez plus d’hommes pour vous accompagner, partir seule dans cette jungle est une très mauvaise idée.

-Je prendrai des drones.

-Et la base ? Qui s’occupera de la sécurité en votre absence ? Ou pire, si vous disparaissez vous aussi, qui nous protégera ? » Kini serre les dents :

-Vous préférez les abandonner ?

-Non ! Bien sûr que non ! Mais nous devons être prudents. Ils n’ont pas répondu aux appels de IAN, je ne sais pas ce que cela signifie, mais il faut nous préparer au pire. » Kini affiche une moue agacée :

-À savoir ?

-Organisons la sécurité de la base pour la durée de votre absence. Je vais avoir besoin de votre approbation officielle pour m’en occuper durant votre mission. Les drones de défenses sont sous votre accréditation en temps normal, donnez moi l’accès à vos protocoles pour que je puisse vous remplacer. » Kini est soudain méfiante envers Pearce. Elle ne sait pas pourquoi, il n’y a pas de raison particulière. La demande du directeur est censée… Ça y est, elle comprend son malaise. C’est le fait qu’il imagine qu’elle ne reviendra pas qui la frustre. Elle inspire un grand coup pour mettre son ego en berne puis répond : « Vous avez raison. Je vais m’occuper de ça immédiatement, demandez à IAN de m’envoyer mon petit déjeuner dans mon bureau s’il vous plaît. » Puis elle s’éloigne.

 En milieu de matinée elle enfile son scaphandre pour partir en expédition. Elle récupère un fusil d’assaut et s’octroie l’accompagnement de deux drones sentinelles, des bipèdes anthropomorphiques. Elle part en marchant vers la jungle, sachant où elle doit aller. Elle a conscience de l’étrangeté de sa situation, parvenir à s’orienter sur un monde qu’elle vient de découvrir. Sans trop de difficulté elle parvient jusqu’au passage étriqué entre les deux barres rocheuses. Elle sait que la vallée avec la pyramide est derrière et elle a dans l’idée que Napo et Dina sont allés là-bas. Elle même souhaitait visiter l’endroit, et des traces de pas dans la terre blanche, confirment ses soupçons. Elle veut avancer dans le passage, mais l’endroit est envahi de lianes rouges épaisses. Il y a à peine la place pour passer de profil. Quand elle s’en approche les drones lui signalent qu’ils ne pourront pas la suivre. Elle peste et leur ordonne de trouver un autre chemin pour la rejoindre. D’abord réticente à l’idée de se séparer, les automates lui Les machines entament l’escalade de la paroi rocheuse tandis qu’elle se glisse dans la gorge. Elle progresse lentement, son scaphandre la bloquant par moment. Elle arrache des lianes et un jus épais et gluant lui coule sur la visière. Elle tente de le nettoyer, mais rien n’y fais, plus elle tente de le retire, plus elle en colle sur son scaphandre. Elle racle une paroi et de la terre vient en plus s’y mélanger. Lorsqu’elle parvient enfin de l’autre côté, elle est obligée de retirer son casque pour y voir clair. Elle retrouve le paysage de ses rêves, la pyramide lisse en pierres sombres est plus loin. Elle contacte les robots et ne reçoit aucune réponse. Elle les prévient tout de même qu’elle continue de progresser sans eux et recommence à marcher. Elle parvient à une clairière où de l’herbe haute lui pousse jusqu’aux hanches et des fleurs pourpres en dépassent. Elle avance en ligne droite, coupant à travers la végétation. Elle ne remarque pas qu’à son contact les fleurs émettent un nuage de spores. À mesure qu’elle progresse, le pollen lui fait tourner la tête et lui donne des vertiges. Son esprit se brouille, elle tente de se concentrer sur son objectifs, mais des visions d’actes charnels lui emplissent l’esprit. Elle a chaud, halète, et transpire. Quand elle atteint l’autre côté de la clairière. Sa combinaison l’étouffe. Elle la retire et se retrouve en sous vêtements sportifs. Elle porte son fusil d’assaut qui semble peser une tonne et avance. Quand elle arrive devant le ziggourat, elle aperçoit Dina et Napo. L’homme et la femme sont en train de faire l’amour, et ils jouissent de concert. La pyramide s’ouvre et ils entrent. Kini avance comme si elle était ivre et tangue de droite à gauche en marmonnant : « Non ! Attendez ! Ne… ! » Puis elle trébuche et s’étale de tout son long. Elle sombre dans l’inconscience en voyant la porte du ziggourat se refermer sur Napo et Dina.

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