L'île des jouets fracassés

14 minutes de lecture

J'étais une enfant turbulente.

La plage était mon terrain de jeu préféré, bien qu'on me fit jurer plusieurs fois de ne pas m'y rendre seule. Cela fait d’ailleurs partie des très nombreuses promesses que je trahis... Mais pourtant étais-je en droit de clamer pour ma défense ne pas être totalement seule, puisque mes jouets m'accompagnaient à chaque sortie vers ce ravissant lieu. Il y en avait beaucoup, et tous étaient mes amis. Oh, que l'on n'imagine pas cependant quelques attraits schizophrènes à ces derniers mots : pour sûr que j'étais conscience que mes jouets ne pouvaient réellement être mes amis. Pour cela aurait-il fallu qu'ils soient vivants, or, ils ne l'étaient pas. Et, je fus particulièrement attristée de ce désolant constat, probablement du fait qu'il me frappa si jeune, comme une claque sur le museau. Quel âge avais-je quand cette révélation, celle que mes jouets ne pourraient jamais être dotés de parole et de conscience ailleurs que dans les délimitations morbidement immenses de ma riche imagination infantile, me heurta de plein fouet ? Le fouet, m'a fait oublier jusqu'à mon âge actuel. Comment savoir alors celui que j'avais à cette époque ? Fût un âge durant lequel j'étais particulièrement turbulente. Une des causes à cet attribut ? Souvent me rendais-je sur la plage accompagnée de tous mes jouets, bien que l'on me fit, à plus d’une reprise, promettre de ne pas m'y rendre seule. Et je pouvais bien répliquer autant de fois que je le voulais que je n'étais pas seule puisque avec eux, mes jouets, jamais cet argument -pourtant très valable- ne fit grand poids...

Tous avaient un petit nom. Tous étaient, d'ailleurs, chacun à leur manière, écorchés et estropiés, blessés, brisés en quelque sorte, mais j'aimais à croire que c'était là pour eux l'attrait d'un charme unique. Nounours se voyait balafré d’une large entaille au ventre, faisant que la laine rembourrant son ventre pendait de ce faire très misérablement à l'air libre. Poupée avait son petit corps frêle tout fissuré, une partie des cheveux brûlés, et un morceau de joue en moins, disparu le jour ou elle s'essaya à la luge d'été sur un des rochers bordant la plage... Cheval à Bascule, qui lui avait par ailleurs servi de véhicule pour cette entreprise, était lui dans un état similaire en terme de déplorabilité. Quand à Guignol, ma soi-disant turbulence lui avait été d'une portée tout à fait regrettable, en ce sens qu'elle lui valu d'avoir sa tête à jamais dépossédée de son corps, sans que jamais je ne puisse être en mesure de me racheter pour ce désagrément. J’avais, pourtant, essayé de réparer les dégâts avec un mélange de sève de pin et de miel trouvés dans les landes bordant la plage : le résultat fût parfaitement navrant. Mais, j'admet tout de même : Nounours, Poupée, Cheval à Bascule, Guignol et moi, ensembles, il est vrai que cela donnait lieu à beaucoup d'événements et de situations pouvant s'apparenter à de la turbulence...!

Aussi, nul besoin de préciser que cet 'atout' tout spécial que le miens, n'était guère apprécié dans la famille. Et d’aussi loin que je m'en souvienne... Que je m'en souvienne... Que je... Et d’aussi loin que je m'en souvienne, j'ai vécu dans une bonne famille. Oh, j'ai eût une famille ! Mais comment ais-je pu grandir en imaginant que jamais cette délicieuse situation qu'est celle de vivre chez soi n'aurait jamais pu m'être agréable ? Je suppose que je devais être trop turbulente pour y penser, à l'époque.

Je vivais dans une chambre, une chambre très lumineuse avec de large fenêtres offrant une vue continuelle sur le ciel et la mer confondus à l'horizon, tous deux toujours gris car si bien accordés l'un avec l'autre. Je vivais entourée de mes jolis jouets cassés, ô précieux qu'ils m'étaient, car si je ne manqua de rien que pouvait me procurer ma famille en ce qui concerne tous les besoins du corps et de l'intellect, celle-ci échoua pourtant à la tâche de m'octroyer (mais je ne veux pas m'avancer sur la nature de mots dont je ne perçois que très vaguement la signification) de l'affection. Oui, ce doit être le juste mot... De l'affection : de l'amour, de la tendresse, ce doivent être les synonymes adéquats. Quoique, qu'en sais-je ? Je ne vivais pas isolée de mes parents, ni de mes frères et sœurs, ni des autres enfants de mon âge. J'étais bien libre de sortir dès que l'envie m'en prenait. Seulement, cela n'était pas recommandé. Oh, je n'avais pas une sorte de maladie très contagieuse me dispensant de tout contact avec qui que ce soit. Je viens après tout de le dire : j'étais libre de sortir selon mon bon vouloir, et où il me plaisait. Une condition demeurait cependant, faisant à elle seule que ma liberté n'était pas parfaitement totale : en effet, il avait été lourdement insisté par mes proches pour que jamais je ne sorte seule. Nounours, Poupée, Cheval à Bascule et Guignol ne comptaient pas comme des accompagnateurs, ce qui est bien dommage, puisque techniquement, ils l'était tout de même de mon point de vue. Mais comme je l'ai également dit plus tôt, cette promesse là est de celles que je n'ai pas su tenir, que je me suis évertuée à sciemment briser, à écarteler puis déchirer, couture par couture. Un peu je pense, comme l'énorme entaille barrant le ventre rondelet de Nounours.

Père et Mère avaient toujours semblé embarrassés de ma compagnie, c'est un fait. Qu'on ne les blâment pas, et surtout qu'on les pardonne pour cela, car c'est après tout bien compréhensible ! Et il en allait de même pour mes frères et sœurs, comme il en allait de même pour les domestique; et seulement avec mes gentils jouets n'en allait-il pas de même. Qu'ils soient souciés de ma présence est un fait : pourquoi dans ce cas, m'embarrasser de la leur ? Cette juste théorie est celle qui m'encouragea à passer la majeure partie de mes journées dans ma chambre. Je descendais, parfois. Pour le dîner, pour dire bonjour aux invités, pour aller à la messe le dimanche. L'on ne peut quand même pas dire que je n'ai pas essayé de m'intégrer... Autrement, je n'aurais jamais fait le moindre pas en dehors de ma cage dorée (une cage au battant ouvert, mais c'est tout de même une sympathique métaphore).

Aussi loin que je m'en souvienne, jamais ne m'as-t-on appelée par mon prénom... Mon prénom... Mon prénom... C'est... C'est...! Aussi loin que je m'en souvienne, jamais ne m'as-ton appelée par mon prénom, hormis peut-être dans les toutes toutes premières années de ma vie, assez éloignées pour que tout souvenir que j’eusse pu en avoir se voit complètement effacé par le passage de quelques années seulement. Grande maison et grande richesse oblige -ais-je précisé que j'étais très riche ? Mes parents étaient très riches- , l'on me donna assez tôt du 'mademoiselle'. A moins que mon actuel prénom ne suive ce dernier mot, faisant de moi mademoiselle [...] Mais comment savoir ? Si j'avais pu changer de nom (si je pouvais me souvenir de mon nom), je crois que j'aurais aimé m'appeler Noémie, ou quelque chose du même style : un prénom qui évoque la mer. Ondine, Nérine, Nami, Océane, Nausicaa... Mais la bonne de la famille, Hildegarde, car j'ai une excellente mémoire pour tous prénoms qui ne sont pas le miens, m'a fait jurer, petite, de ne jamais faire cela. De ne jamais me renommer, même quand il ne s'agissait que de promenades indolentes et de goûters innocents sur le sable blondin avec mes jouets. Mais je ne suis pas du genre à vraiment tenir mes promesses; et c'est là, je crois, la plus grande peine que mes parents n'aient jamais eu à mon égard, leur plus grand embarras me concernant.

C'est à dire qu'il m'a été enseigné, jeune, ça oui, bien jeune là encore (à ces âges ou le cerveau se voit encore tout à fait mou de toute réflexion complexe et ainsi malléable à souhait, un peu comme un caramel sucré par la candeur enfantine progressivement aigri par l'amertume des années suivantes) non seulement de me tenir aux promesses qui m'étaient recommandées, mais également, en plus de ne pas me rendre seule sur la plage... De me faire des amis.

"Voui, je prôôômet de me faire de zamis...!" comme je disais si bien chaque fois que l'on en revenait à la question la plus à même d'engendrer une telle réponse. Mais ne pouvait-on donc pas se satisfaire du simplissime fait que Nounours, Poupée, Cheval à Bascule et Guignol avaient tout des plus merveilleux amis, aussi écorchées et rapiécées soient leurs petites mines ? Mais non, mais oui ! Tout de même ! Mais bien sûr que je sais qu'ils ne disent pas réellement "Oui, avec un nuage de lait je vous prie." lorsque je prétends prendre le thé avec eux ! Bien sûr que je sais que Poupée n'est pas réellement fâchée contre Cheval à Bascule depuis ce tragique accident de luge qui lui fit perdre une partie de sa joue droite, tout comme je sais que je ne suis pas vraiment une chirurgienne, que je ne peux pas exactement soigner Nounours de sa blessure comme l'on soignerait un être humain d'une plaie similaire! (Et le pauvre, avec son rembourrage qui lui sort par le ventre, transposé sur le champ humanoïde, cela reviendrait à avoir un patient avec ses intestins lui pendant hors du corps...! Beurk !) Peut-être étais-ce cela, ce que l’on appelait la turbulence : le fait de ne pas tenir ses promesses…

Je crois une fois avoir eût une véritable amie, mais cela devait être quand j'étais vraiment toute petite, à l'âge bac à sable il me semble, durant lequel il se peut que j'ai véritablement noué des liens avec une personne qui n'était ni Nounours, Poupée, Cheval à Bascule ou Guignol; je le promet. Et, jouant de mon excellente mémoire concernant les prénoms, je crois qu'elle s'appelait... Cette amie, je crois qu'elle s'appelait... Sandy. Mais quelques menus doutes subsistent toujours en moi à ce propos. Hum...

Parmi tout ce que l'on me fit promettre pour palier à ma turbulence (j'ai horreur que l'on se mette en travers de ma turbulence !) , il y a une chose en particulier qui me hérissa le poil bien comme il faut, laissez-moi vous la dire car c'est assez grandiose (j'ai horreur des superlatifs glorifiant ou non ma turbulence !) :

"Ne va pas considérer ta bonne amie Sandy comme un jouet!" ...! !... Non mais...! Nom mais oh! Non mais, non mais...!! Sandy, puisque il me semble avoir le souvenir que c'est bien le nom de cette petite (oh, mais moi aussi j'étais petite à l'époque... Et ce n'est pas la soupe qui m'a fait grandir !), témoignons donc de l’amitiée entre la petite Sandy et la petite... La petite... J'aimerais me renommer Noémie juste pour cette anecdote. Ou Ondine, Nérine, Nami, Océane, Nausicaa... Oh, et puis restons tout de même, pour cette anecdote seulement, seulement sur Noémie :

L'ANECDOTE DE LA PETITE NOÉMIE ET DE LA PETITE SANDY (SI TEL EST BIEN LEUR NOM) :


Noémie et Sandy vont à la plage

Ramasser des coquillages :

Des qui luisent, d'autres qui se fondent au fond de l'eau.

Des qui sur le sable bossèlent et font le gros dos.

Ondine et Sandy vont à la plage :

La besogne est celle des coquillages.

Faut-il en ramasser pour s'amuser,

Palier à l'ennui des longs jours d'été.

Nérine et Sandy vont à la plage

En quête de coquillages.

Elles ont emmené chacune un petit panier

Dans lesquels elles mettront les trouvailles collectées.

Nami et Sandy vont à la plage :

Mais où sont les coquillages ?

Car il y eût ce jour là sur le sable

De quoi faire toute une macabre fable.

Océane et Sandy vont à la plage :

"Allons chercher des coquillages !"

Mais pourquoi le sable vénitien

Est-il maintenant sable témoin ?!

Nausicaa et Sandy vont à la plage !

"Mais où sont les coquillages ?"

Pour sûr que l'on trouva de quoi être surpris :

Des cadavres de jouet et des débris :

Noémie et Sandy vont à la plage,

Une où l'on peut chercher pour autre que des coquillages !

Des cadavres et des débris, des reliques et des breloques :

Des jouets meurtriers, des corps en loque !

Ondine et Sandy vont à la plage !

Mais ne ramèneront pas des coquillages !

Avec elles deux paniers :

L'un vide, l'autre plein de jouets !

Nérine et Sandy vont à la plage :

Elles veulent ramasser des coquillages...

Mais sait-on seulement, l'une est-elle seulement consciente

Que l'autre est pour ainsi dire turbulente ?!

Nami et Sandy vont à la plage

Sans ramener de coquillages.

Et l'une avait pourtant été avertie :

"Ne fracasse pas tes jouets sur ton amie !"

Océane et Sandy vont à la plage

Mais la moisson n'est pas de coquillages !

Et l'une s'était pourtant vue enseigner

Ses amies de ne jamais blesser !

Nausicaa et Sandy vont à la plage

Pour en ramener de bien curieux coquillages :

Des cadavres et des débris

Des jouets et de Sandy !

Noémie revient de la plage :

Elle n'a pas trouvé de coquillage,

Plutôt à sa camarade voulût-elle délivrer un vilain sort

Qui s'acheva par cette circonstance : la mort.


Hippity-Hoppity, je ne sais pas ce qu'il m'a prit, mais pour sûr que c'est ainsi que tout cela finit ! Mais, attendez, ce n'est pas fini :

HIPPITY-HOPPITY, ATTENDEZ CAR CE N'EST PAS FINI :

Il fallait reconnaître, et je voulais moi-même bien admettre, que peut-être, probablement même, Sandy n'avait guère mérité le sort qui lui fût accordé, et qui d'ailleurs s'acheva par cette circonstance : la mort. J'avais accordé la pensée imaginaire de mes jouets sur cet avis. Plus encore : nous avions promis en nous mettant tous d'accord sur cette idée. Je me souvenais alors du visage effaré de la pauvre Hildegarde, qui s'était donnée la peine de descendre à la plage nous apporter des tartelettes et de la citronnade dans un mignon petit panier, pensant que notre escapade à Sandy et moi nous aurait creusé l'estomac, lorsqu'elle fit face à ce qui lui fit face. La mine blafarde comme si elle eût la mort devant elle, la vieille bonne était tombée à genoux dans le sable vénitien, le sable témoin, et avait tiré son mouchoir de la grande poche de son tablier pour en essuyer les quelques gouttelettes échappées de ses petits yeux pâles. Et puis, alors que j'avais entamé ma collation, sans Sandy et assistée de tous mes camarades, me saisit-elle tout à coup par les épaules, dans sa position ainsi pile à ma taille (bien qu'elle ne fût jamais grande, autant que j'étais résolument petite à l'époque au vu de mon âge), me secouant légèrement, m'empêchant même de boire ma citronnade correctement :

"Il ne faudra pas en dire un mot à vos parents, mademoiselle [...]. Promettez-moi que vous n'en direz jamais un mot à vos parents, et je garderai le secret de mon côté." Et elle joignait alors ses grandes mains fripées anoblies par des années et des années de bons et loyaux services, de gentilles mains qui m'avaient saisies du temps même ou je n'étais guère qu'un nourrisson, un petit baigneur.

"Seigneur, quel horrible secret... Seigneur, quel horrible secret... Il faudra vous y tenir, mademoiselle [...]. Oh, je vous en prie, il faudra que jamais, de votre vie, vous ne mentionnâtes ceci... Oh, miséricorde..." Pauvre Hildegarde ! Même la tartelette aux poires (la part de Sandy) que je lui proposa ne parvint à la consoler ! Dans mon souvenir pourtant, c'était une très bonne tartelette, il m'aurait été aisé de le promettre et de me tenir à cette promesse là. Tout est pourtant si simple lorsque actes et pensées s'alignent sur une même longueur d'ondes !

Je suis retournée à la plage le lendemain de cet étrange incident, toujours accompagnée de Nounours, Poupée, Cheval à Bascule et Guignol : bref, la joyeuse clique au grand complet !

"Nous devons tous promettre de louer la mémoire de Sandy aujourd'hui." avais-je dit à la fière assemblée une fois que nous nous fûmes réunis au bord de l'eau, à l'endroit précis où celle-ci était à la limite de nous atteindre, mais où le sable restait néanmoins bien sec.

"Après quoi, poursuivis-je en ayant levé un doigt en l'air comme le font les personnes convaincues de ce quelles disent, nous l'oublieront. Promis ?" Et nous avions tous solennellement promis. Nous fîmes donc cérémonie, avec une mèche des cheveux dorés de la trépassée, que j'avais arrachée sans qu'Hildegarde ne s'en aperçoive, et sa part de citronnade, que j'avais conservée spécialement pour l'occasion.

"Ne va pas considérer ta bonne amie Sandy comme un jouet !" avais-je conclût en imitant la voix pincée de Mère, avant d'ajouter finalement sur ces mots, en guise d'épitaphe à la période désormais révolue de ma bonne amitié avec la gentille Sandy :

"Ne fracasse pas tes jouets sur la tête des autres’’, qu'elle disait... Qu'elle disait ! Mais enseignement compromis ce fût ! Et n'est-ce pas dommage, au fond ? Vrai que j'embarrassais bien mes parents, et mes frères et sœurs de ma personne, vrai que je ne tenais guère les promesses que je faisais -ou plutôt que l'on me faisait faire-, et vrai, oui, vrai que je fracassais bel et bien mes jouets sur la tête des autres enfant !! Sandy n'était pas la première ! Oh, et cela me grisait férocement ! Mère tenta bien de m'enseigner des choses, ah, elle se donna bien de la peine ! En quelque sorte ! Les promesses, les consignes, les avertissements, le fouet, encore, toujours des promesses !

"Ne va pas fracasser tes jouets sur la tête des autres enfants !" J'ai dès lors une folle envie d'aller fracasser mes jouets sur la tête de quiconque ! Et le bataillon des joujous et moi, nous arroserions même ce beau spectacle avec de la citronnade !

"Ne va pas fracasser tes jouets sur la tête des autre enfants !! Promet-moi que jamais plus tu ne fracassera tes jouets sur la tête des autres enfants !!" Seulement, j'ai bien peur de ne jamais avoir été la meilleure à quoi que ce soit qui ne soit pas l'engeance des pires déceptions... Et pour sûr que je promettais, à l'époque, beaucoup de choses : pour sûr que je n'ai jamais promis quoi que ce soit qui ne soit pas le produit de la désobéissance la plus rude...! Et, pour ce que je promis, soyons sûrs que jamais mes promesses ne se firent sans témoins pour le confirmer. A vrai dire, pour ce que je fracassa de jouets sur la tête des autres enfants, c'est bien à coup de promesses que l'on fracassa mon crâne à moi, c'est bien à coup de promesses que je fracassa toute la confiance que l'on eût pu accorder un jour à la petite [...] : alors en étais-je venue, plus tard, à regarder tout ceci d'un œil nostalgique, et à soupirer. Soupirer, sur tous ces jolis secrets, toutes ces tendres promesses, et tous mes jouets, tous mes témoins : à jamais enterrés dans le sable d'un grand oubli fouettant.

FIN

A Orléans, le 07/06/2020

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