Peggy, Penny, et Polly

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Mais combien de fois faudra-t-il le répéter ?! Hé ! A nouveau : je n'arrivais, décemment, pas à comprendre leur fonctionnement ! Et plus que tout, leur psyché m'échappait ! Je ne pouvais pas la mettre à jour ! Malgré tous mes efforts, pensez, ô combien acharnés, il m'était impossible de briser leur défense et passer outre leur barrière ! Et tout d'elles avait beau ne pas m'être inconnu, ça non car j'avais étudié le terrain, tout d'elles m'était pourtant, en un sens, incompréhensible, indéchiffrable, indescriptible ! Elles m'ont poussées à cela, et elles sont à blâmer, car elles m'ont rendues folle du simple fait d'être, ET...! D'être mes voisines d'en face...

Mais l'histoire commence pourtant d'une manière si classique et barbante... Hhhrrrr ! Pourtant faut-il bien poser un minimum de contexte à quelque récit que ce soit pour que celui-ci ait ne serais-ce qu'une once de sens, un semblant de direction ! Oh ! Et quitte à le faire, mettons-y un peu de cœur tout de même :

Il y a dans une ville, dans une ville affreuse où tout se ressemble, de la forme et couleur des bâtiments à l'apparence et le caractère de ses habitants, une jeune femme nommée Peggy. Peggy ! Et dans une autre ville affreuse, fort identique à la première ville affreuse où tout se ressemble, vit une jeune femme nommée Penny. Penny ! Peggy aime faire du sport : tous les matins sans exception voyez-vous, elle va faire son petit jogging une demi-heure durant. Elle enfile ses baskets de course, son short de course, son débardeur de course, met ses écouteurs de course, et elle courre ! Au petit-déjeuner, elle mange à cet effet une barre céréale surprotéinée et boit un café sacchariné, de course. Peggy fait une fois le tour de son pâté de maison, puis elle s'élance sur les quais, et... Elle courre ! Oh, si vous saviez comme elle peut courir vite ! Ne l'avons-nous pas déjà dit ? Peggy est une grande sportive après tout ! C'est ainsi depuis toujours avec elle. Bon ! Penny est plutôt une artiste dans son genre : tous les matins, elle s'assoit au bord de l'eau sur les quais et dessine mille fois le même paysage sous mille attraits et aspects différents. Quoi de plus normal si Penny est une artiste, une dessinatrice ou quoi que ce soit d'autre qui l'engage à ne jamais sortir sans matériel de dessin à portée de main qui plus est ! Mais sa tragédie est qu'il lui est difficile de se renouveler dans un environnement qui lui-même s’est indifféremment destiné à stagner dans toute son horrible quiétude morne et monochrome...

Tel est le contexte. Telle est sa continuation :

Imaginez que Peggy et Penny se rencontrent ! Ha ! Collision sur les quais ! Penny n'aurait pas du étendre ses jambes de la sorte, autant que Peggy n'aurait pas du fermer les yeux et se laisser porter par la musique en pleine course : elle n’aurait pas trébuché aussi violemment dans les mollets de Penny ! Et soudain ! Viens le coup de foudre ! Personne ne s'y était attendu, personne -surtout pas Peggy ou Penny ne s'y étaient préparé ! Et le coup de foudre perdure ! A match, it's a match ! Ah, le joli couple nouvellement formé que voilà ! Maintenant Peggy et Penny filent le parfait amour... Les mois passent : leur relation a tous les charmes d'une fleur bourgeonnant dans un printemps de sérénades romantiques, de fleurs trop chères, et de chocolats épelant "Je t'aime". En fait elles se sont même mariées ! Mais ! Bientôt à ce bonheur rose bonbon se heurte la grise réalité ! Celle-ci étant, que, en fait, voyez, un avenir commun semble certes merveilleux; mais tout de même, cela serait difficilement supportable dans une affreuse villetout et tout le monde reste figé. Peggy en particulier, envisageait depuis un certain temps déjà l'éventualité d'un déménagement. Alors ! Suffit-il que Penny entre dans sa vie ?! Oui, il suffit que Penny n'entre dans sa vie ! Donc Penny débarque, pénètre amoureusement son cœur comme son existence, et voilà ! Dès lors l'éventualité devient possibilité, et la possibilité en question est même accueillie d'une totale approbation par Penny ! C'est pour cela que Peggy et Penny déménagent alors; c'est ainsi qu'elles viennent donc habiter dans une ville, oh, une très, très belle ville, qui plus est juste en face de chez… ...Moi ! Ainsi se poursuivent les événements. Ou plutôt : ainsi commencent les véritables événements à véritablement prendre en compte :

La rue dans laquelle Peggy et Penny ont emménagées est la plus jolie rue de la très jolie ville, car celle-ci s'est vue embellie de leur seule présence. Est-ce exagéré que de noter cette indéniable vérité ? Peu importe ! N’est-il à près tout pas vrai que tout cela est vraiment vrai ? Hum... ET DONC : Peggy et Penny mènent la belle vie : Peggy coach d'autres sportifs, Penny dessine les plans de maisons futuristes et économes en coût de production, et elles viennent même d'adopter un chien ! Un gentil dalmatien qui s'appelle Mack ! Et tout va pour le mieux, leur vie est radieuse, heureuse, chaleureuse, merveilleuse, enviée de tous, comment font-elles mais comment font-elles ?! Pour ! Demeurer ! Un...couple si ravissant et équilibré sans même que les apparences ne soient trompeuses… ? Le mariage, cela est pourtant sensé être d'une perception heureuse que durant quelques mois au maximum ! Mais cela fait plusieurs années maintenant ! Alors : comment font-elles ? Et pourquoi sont-elles seulement mariées, d'ailleurs ? Se pourrait-il, à les voir ainsi, que le mariage puisse être autre chose qu'un coup d'éperon violemment donné dans les flancs d'une relation précoce trop vite grandie -et certes pas mûrie cela dit- pour la faire avancer encore un peu, avant qu'elle ne ralentisse progressivement et finisse par s'arrêter pour de bon, usée jusqu'à la moelle par le long et pénible voyage marital ? Mais, heu !! ce serait prodigieux, et pourtant !Leur expédition conjugale a quant à elle tous les aspects d'une croisière romantique ! (Sans escale, puisque apparemment jamais l'orage ne point à l'ombre de leur amour typique d'un rêve vendu par les magazines d'entretien ménager).

"Comme tout cela est étrange, comme tout cela est curieux..." chuchote-t-on dans toute la très jolie rue de la très jolie ville. Peggy et Penny ignorent ces rumeurs. En fait, c'est à peine si elles sont au courant de leur existence ! La rue s'embellit davantage : maintenant Peggy et Penny construisent un kiosque dans leur jardin. Pensez ! Que peu importe où l'on se situe dans la rue, il est difficile de ne pas les ignorer, difficile de ne pas les voir ! Penny a dessiné les plans, Peggy a apporté les planches, les clous, les pots de peinture et le reste, et même Mack fait le beau avec un marteau dans sa mignonne petite gueule baveuse ! Et toutes deux rient, et s'appliquent à la tâche, le kiosque est maintenant presque achevé ! Il est en face de chez moi... Bientôt, elles viendront y déguster des boissons fraîches en été, elles se diront même qu'une piscine dans le jardin serait une bonne idée ! Peggy y nagerait longueurs sur longueurs, inlassablement, infatigable boule d'énergie qu'elle est, tandis que Penny assise au bord de l'eau tirerait le portrait de ces quelques prouesses athlétiques. Aaaahhhrrr, mais qui crèvera cette grosse bulle de bonheur toute collante ?! On croirait à un chewing-gum rose bonbon trop bien soufflé qui ne veut juste pas se laisser éclater ! Tout cela est bien curieux, vrai, vrai ! Tout cela est bien étrange ! Outre : tout cela est même contre nature ! Tout cela dépasse les lois de l'acceptable ! Ce n'est pas normal, ce n'est pas normal, ce n'est pas...NORMAL...! C'est dégoûtant ! Pouâh ! Beurk ! Blasphématoire ! Amen ? ...Humhum, qu'elles soient si heureuses, mènent la petite vie la plus parfaite qui soit dans la jolie maison dans la jolie rue dans la jolie ville, avec le chien, le kiosque, et les plans de la piscine !

Je veux de ce bonheur, moi, je veux y goûter, et je suis même sûre que tout le monde en voudrait une part ! Ne peuvent-elles pas donner leur recette plutôt que de seulement nous en exhiber l'appétissant résultat sous le nez ? AH, faut-il croire qu'elles ne savent pas partager ! Certes que leur amour fait beaucoup d'envieux ! Oui, même dans la très jolie rue de la très jolie ville, l'osmose entre elles deux a bien fini par engendrer la jalousie. Zut, flûte ! J’enrage, je fulmine ! Et dire pourtant qu'elles n'ont rien à faire ensembles ! Cela saute pourtant aux yeux ! Comment font-elles pour demeurer aussi épanouies dans une relation si outrageuse ?! ASSURÉMENT Peggy n'est pas du tout le genre de Penny, c'est pourtant une évidence bien visible ! Il ne devrait juste pas en être ainsi… Pas ! Pas ! Pas ! Penny mérite une autre compagne, une meilleure compagne ! Et d'ailleurs : Penny est douce et gracieuse, hum ! Ses cheveux blonds ont le reflet du blé doré dans les champs aoûtiens, leur odeur pleine et musquée... Ses yeux sont verts et tendres comme les prés printaniers... Et elle a une voix douce, si douce, que l'on dirait un nuage sur lequel aurait couché Vénus... (Approximativement). Penny est mignonne et élégante ! Penny est belle ! Penny est gentille et charmante ! Penny mérite le monde à ses pieds ! ...Mais Peggy... Peggy est une telle brute de décoffrage ! Peggy a le crâne à moitié rasé, les cheveux couleur gazon ! Sa peau est toute tatouée, et dessus s'additionnent en vrac un kanji japonais dans le dos, l'Homme de Vitruve sur la cuisse droite, des fleurettes sur les poignets, des flammes sur le torse et le prénom de sa dulcinée dans le cou ! Peggy n'a aucunes manières, Peggy n'a aucun savoir-vivre ! Et plus que tout : Peggy ne mérite pas Penny, car Penny est trop bien pour Peggy ! Personne ne l'a-t-il donc remarqué à part moi ?! Mais je dis cela pour Penny, savez ! Si Penny trouvait une partenaire qui la mérite davantage, qui la mérite vraiment, imaginez un instant... Je fais des signes à Penny depuis chez moi, mais seul le chien daigne me regarder ! Peuh ! Sale clebs ! Mais, au moins me donne-t-il une idée, à force de me fixer de la sorte, le regard humide et les oreilles baissées comme si je lui faisais peur. Et j'y pense : si par un malheureux malheur du destin destiné, Peggy venait-elle à mystérieusement disparaître ? Où Penny trouverait-elle refuge en amour ? ...Oui ! "Polly, ma fille, tu est un génie !" Et c'est vrai que je suis un génie, mais n'oublions pas de remercier Mack the Knife !

La partie la plus croustillante commence ici :

Penny reçoit une invitation : c'est pour un meeting d'architecte ou quelque chose du genre. Penny accepte l'invitation : elle met sa plus belle robe, embrasse sa femme, elle sort. La nuit est très belle et très chaude : Peggy s'installe sur le kiosque avec Mack. Mack ! Elle allume la radio et elle lit. Elle lit ! Le nouveau numéro du magazine Be Street. Peggy ne se doute de rien. De temps à autre, elle soulève la tête et mire les étoiles, elle caresse la tête du chien puis retourne à sa lecture. Mais soudain, voilà que l’on sonne à la porte de la demeure ! Allons ! A cette heure-ci ? Ding dong ! C'est moi, votre voisine Polly !

"Que voulez-vous ?" demande poliment Peggy. Je réponds :

"-Est-ce vrai que vous allez bientôt construire une piscine ?" Peggy réponds que oui, quoique elle n'a guère l'air d'apprécier la présence de sa chère voisine Polly à une heure si tardive, en une soirée que pourtant rien n'aurait pu troubler.

"Oh, mais j'ai moi-même une piscine dans mon jardin. En fait, je suis même dans la construction de piscine ! Oui da, c'est mon métier, même ! Peut-être pourrais-je vous donner des conseils d'entretien ? Hé, venez donc la voir ! Elle est presque neuve !" lui dis-je. Peggy est hésitante, cela se voit dans ses yeux. Mais avec un peu d'insistance Peggy accepte, voilà qui est mieux ! Peggy ne se doute de rien et Penny est encore à sa réception, celle-ci risque de ne pas rentrer avant demain matin.

Alors Peggy arrive dans mon jardin. Mack l'accompagne. Mon jardin est derrière ma maison, ma charmante maison, ma très jolie maison dans la très jolie rue de la très jolie ville. Et il y a un grand, non, un gigantesque trou très, trèèèèès profond dans le sol.

"Voici ma piscine." dis-je à Peggy. Peggy demande alors :

"-Mais où est l'eau, Polly ?" Je lui réponds :

"-Elle n'est pas encore achevée, Peggy !" Et VLAN ! Voilà une Peggy malencontreusement poussée dans la fosse ! Oh, et n'oublions pas le cabot ! Hop ! C’est fait ! J'ai jeté l'intégralité de Peggy dans mon début de piscine, et le plus drôle est que celle-ci est si profonde que Peggy ne peut pas en sortir !! Oh ! Mais c'est qu'elle emploie pourtant tous ses efforts à se tirer de cette bien mauvaise passe, pauvre d'elle ! Mais vois-tu, Peggy, il manquait un élément central à ma piscine auquel même notre chère Penny n'aurait pu songer si elle en avait dessiné les plans… Et c'est toi ma pauvre idiote !! C'est toi, oui ! Au fond de ma sainte piscine ! Et le chien aussi, tant que nous y sommes ! Qui a dit que Penny aimait les dalmatiens, de toute manière ? Tu as suggéré l'adoption d'un dalmatien car c'est une race qui aime courir, comme toi ! La preuve : Mack t'accompagne tous les matins pour ton stupide jogging quotidien tandis que la tendre Penny, douce princesse, se promène encore au pays des Songes ! Ne crois-tu pas que Penny aurait plutôt préféré un fox terrier ou un corgi, PEGGY ? Avec moi, elle aurait eût tout cela... Mais pas avec toi, oh non, pas avec toi...! Elle a eût un dalmatien et un kiosque, quand vas-tu lui offrir un autre chien et sa piscine ?! Hé ! Pourquoi ne pas la faire inviter chez ta bonne voisine Polly pour qu'elle y nage dans un maillot de bain bleu ciel et déguste des sorbets au bord de l'eau tiède, hum ? D'ailleurs c'est ce que je vais faire; mais il faut avant cela que ma piscine soit achevée... Non, non, non, Peggy, elle est trop bien creusée pour que tu ne puisses en escalader les parois, même avec tes gros muscles tatoués. C'est une piscine très profonde, vois-tu, au moins aussi profonde que ta négligence envers Penny ! Oh que tu ne la mérites pas ! Oh ! Penny mérite assurément quelqu'un d'autre, Peggy, et n'argumente pas car c'est la vérité ! Non, tu ne l'aime pas assez te dis-je ! Tu ne l'aimes pas assez puisque, te dis-je à nouveau, puisque ta voisine Polly l'aime encore plus que toi ! Et d'ailleurs, Peggy, ÇA TE PLAIRAIT DE DEVENIR UNE PISCINE ?!!

Ainsi ais-je comblée une bonne partie du trou au moyen d'une réserve de ciment frais spécialement préparée pour l'occasion. Une fois les corps de Peggy et Mack entièrement ensevelis, j'entrepris d'égaliser les quelques bosses restante de l'épais liquide, attendit que celui-ci ne prenne, et remplit après quoi mon bassin d'eau.

Retour de Penny le lendemain matin. Penny gare sa voiture (une électrique, écologique) dans la très jolie rue de la très jolie ville, devant chez elle, le jardin, le kiosque, et les plans de la piscine restés sur le kiosque. Mais...? Mack n'est pas venu l'accueillir en lui léchant le visage comme à son habitude. Où est Peggy ? A cette heure-ci, elle devrait être rentrée de son jogging... Mais dans la mignonne maison, pas de Mack ni de Peggy en vue. Dans le beau jardin et sur l'élégant kiosque, pas de Mack ni de Peggy non plus, seulement le nouvel exemplaire du magazine Be Street… Alors ! Penny s'inquiète : raisonnablement, elle va sonner chez sa voisine préférée :

"Polly, sais-tu par hasard où est passée Peggy ?" Et je lui réponds :

"-Non, mais veux-tu voir ma toute nouvelle piscine, Penny ?" Penny est certes un peu hésitante, mais Penny n'ose pas dire non pour autant, et Penny accepte bien vite quand on lui force la main. J'emmène donc Penny à l'arrière de mon jardin ! Et Penny aperçoit ma jolie piscine toute neuve ! Elle demande :

"Mais depuis quand as-tu une piscine, Polly ?" Je lui réponds :

"-Elle est nouvelle !" Et VLAN ! Voilà que Penny est jetée dans l'eau ! Sauf que ce n'est pas de l'eau ! C'est du mercure ! Parce que JE T’AIME, Penny !

Je t'aime dix fois plus, au moins, que Peggy ! Mais vivante, hum, il y a encore trop de relents de Peggy en toi ! Peggy n'est pas assez bien pour toi, Penny ! Est-ce ironique que tu meures ainsi dans ses bras, à supposer que l'endroit où finalement ton corps s'immobilise et coule ne soit autre que celui où Peggy fût encimentée vivante ? (Et n'oublions pas le chien !) Parce que je t'aime, Penny ! Mais toi et Peggy ensembles... Non, non ! Impossible que cela soit possible ! C'était inhumain, c'était incompréhensible ! Si je te tue, ma belle, c’est parce que je t'aime, da ! Toi et Peggy, OH, mais comment comprendre votre psyché ?! Comment percer les défenses et passer les barrières de votre amour si inadmissible ! Je t'aime, Penny ! Noie-toi, Penny ! Noie-toi dans le mercure ! Je t'aime ! Noie-toi, empoisonne-toi là où douze heures plus tôt fût immolée ta petite amie que je hais ! (Et n'oublions pas le chien !!!) Ce n'est pas de ta faute, vrai, c'est de votre faute à vous deux ! A toi, à Penny, à Peggy : à votre ensemble déséquilibré ! Alors pourquoi votre amour semblait-il pourtant si plein, e t serein, et honnête par dessus tout ?! Une honnêteté, l'amour ?! Se peut-il ! Hahaha ! Le mercure est plus honnête, chérie ! Vous m'avez rendue folle ! Ah, mais vraiment ! Je t'aime, Penny, vous m’avez à vous deux rendue barjot !! Noie-toi, empoisonne-toi, ma douce Penny aux yeux d'émeraude et à la chevelure ambrée ! Ha ! Ha ! Ha !

Et quand il ne restera de toi plus que les reluisants ossements, je viderais la piscine, prendrais un escabeau, descendrais te chercher.

Alors enfin tu seras mienne, tu seras mon amoureuse à moi. Oh, Penny, Penny ! J'en ai des palpitations dans le bas-ventre, si tu savais ! Avec ta bonne voisine Polly, avec ta petite amie Polly ! Tu verras : nous nous installerons au bord de ma piscine quand les jours seront à la canicule : je te ferais de sorbets et tu me regardera nager comme une sirène dans l'onde chlorée. Comme nous nous aimerons alors ! Nous adopterons même un chien : un fox terrier ou un corgi, ils essayeront de mordiller tes os, mais nous les en dissuaderont en riant. Vois comme l'histoire que j'écrirais et que tu dessinera sera moins classique et barbante que celle qui aurait pu t'attendre si tu demeura avec ta rustre de Peggy ! Peggy, elle, et j'en suis sûre, n'aurait jamais bercé tes os ni embrassé ton joli crâne, et le mercure est un parfum qui pourtant te va si bien...

FIN

Chez ma bonne voisine Penny, le 30/04/2002

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