10 Jess

2 minutes de lecture

Les pauvres enfants… Il y allait fort avec la culpabilisation. Ils n’étaient pas docteurs non plus ! Ils venaient simplement les distraire. Chuck portait son costume avec aisance comme s’il endossait régulièrement une tenue aussi ridicule. La perruque et la barbe blanche recouvraient entièrement les siens d’un brun foncé, faisant ressortir ses yeux d’un noisette pétillant.

Arrivée dans le service, elle laissa sa mauvaise humeur à la porte. Ils n’y pouvaient rien si Chuck avait pris son pull et si elle détestait les fêtes de fin d’année.

— HO HO HO ! s’exclama l’apprenti papa Noël en entrant dans une pièce où une troupe de mômes au crâne chauve les attendait.

Instinctivement, Jess eut envie de reculer devant leurs mines pleines d’espoir.

— Bonjour les enfants ! salua Chuck avec un grand signe de la main.

— Bonjour ! parvint-elle à l’imiter une boule dans la gorge.

— Bonjour père Noël ! Bonjour mère Noël ! répondirent des voix fluettes.

— Alors, je suis venu vous voir pour mener une petite enquête… Qu’est-ce que vous voulez pour Noël ?

— Une voiture télécommandée, lança un bonhomme d’un ton assuré.

— Une console vidéo, dit un autre.

Puis, ce fut une véritable foire d’empoigne, les enfants criant à qui mieux mieux.

Chuck leva les mains pour leur faire signe de s’apaiser.

— Chacun votre tour s’il vous plait. Toi, là-bas. Il désignait une fillette au fond.

— Moi, je voudrais rentrer chez moi !

Jess déglutit. Comment allait-il répondre à ça ?

— Malheureusement, pour ça, je ne peux rien faire ! Mais, je vais vous raconter l’histoire d’un petit garçon qui devait séjourner à l’hôpital longtemps comme vous. Il était très triste d’être tout seul pour le réveillon. Ses parents devaient aussi s’occuper de ses frères et sœurs… Et dans la nuit de Noël, je suis allé dans sa chambre et lui ai offert un ours en peluche blanc. Il n’avait pas pu m’envoyer sa commande. Il a été très heureux ! Il m’a dit que le plus beau cadeau, c’était que je sois venu le voir pendant qu’il était seul. Alors, c’est vrai ! Je ne peux pas vous guérir. J’adorerais ! Mais je ne peux pas… Par contre, je peux vous rendre visite la nuit de Noël pour que vous ne soyez pas seuls. Ça vous tente ?

Des cris de joie emplirent la pièce.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Aurélie Philippe ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0