Chapitre 7. ♤

16 minutes de lecture

Je suis dans ma salle de sport qui se vide progressivement. Je dis au revoir aux derniers clients qui sortent des vestiaires et qui s’en vont sous la pluie battante, j’en connais certains depuis l’ouverture de mon entreprise alors que leur fais une accolade en leur souhaitant une bonne soirée mais également je leur rappelle de faire attention sur la route en rentrant. Comme d'habitude, Malek, qui est un de mes employés et ami que j'ai rencontré lors de mes études se moque de moi avant de prendre à son tour son sac pour s'en aller.

Puis je demande à certains de mes collègues d’aller fermer les vestiaires tandis que d’autres vont éteindre les appareils électroniques comme les télévisions, les chaînes hi-fi, les lumières et j’en passe. Pendant ce temps, je mets de l’ordre dans les diverses pièces de ma salle de sport en rangeant les poids et autres outils pour la musculation afin que demain, les sportifs puissent facilement s’y retrouver. Une fois que tout est bon, je reviens vers l’accueil. Alors que je suis en train de remettre de l’ordre dans les nouvelles adhésions je constate que j’ai de plus en plus de nouveaux clients et cela me rend fier. Je me suis tellement saigné pour que cela fonctionne… Je soupire et continue ainsi tout en saluant chaleureusement les derniers employés. Je les préviens que dans les jours à venir leurs payes seront dans leur casiers. J’ai passé les deux derniers jours à faire mes comptes. Je crois que je me suis arraché les cheveux à force de me perdre dans tous ces calculs. Je n’ai eu de cesse de passer mes mains dans mes cheveux et donc de les décoiffer alors que je me dois d’être un minimum présentable aux clients, surtout pour les célébrités que j’entraîne. Je soupire lassé et fatigué par cette longue journée.

Alors que je suis toujours de dos, j’entends la sonnette retentir comme à chaque fois que quelqu’un passe les portes automatiques. Tout en rangeant dans un classeur quelques papiers, je dis sans prêter attention au client :

  • C’est fermé.

J’attends encore quelques instants pour entendre la sonnette retentir et me signaler que le client est parti mais elle ne retentit pas. Je me retourne, d’un air interrogatif, et je me trouve face à une jolie fille aux airs de lycéenne, assez fluette. Elle est assez mignonne même si elle a les cheveux trempés et qu’ils lui collent à la peau tout comme ses vêtements. Prise d’un frisson, elle ressert ses bras autour de son buste et regarde d’un air ébahi ma salle de sport. A gauche de l’entrée se situent les vestiaires des hommes alors qu’en face de ces derniers se trouvent ceux des femmes avec les douches et leurs toilettes respectives. Au centre, pile en face des portes, il y a l’accueil avec les comptoirs. Toute la salle est décorée de plantes, de tableaux ou de photos de grandes personnalités que j’ai rencontré au court de ma vie et qui viennent s’entraîner ici comme Mike Tyson ou encore Joe Frazier, des dieux de la boxe. Quoi qu’il en soit, selon la salle et son utilisation, certaines couleurs sont prédominantes. Par exemple, sur les murs de la salle de musculation ce sont des couleurs chaudes comme le bordeaux qui est utilisé, avec pleins de gigantesques miroirs parcourant les murs et des télévisions et autres hauts parleurs accrochés. Tandis que la salle de yoga va être dans des couleurs plus douce et apaisante comme la teinte taupe ou un joli vert. Seuls les couloirs reliant les différentes salles et l’entrée sont assez sobres et simplistes. Et la façade futuriste avec toutes ces grandes fenêtres, la piscine intérieure, les balcons avec véranda créer un aspect très moderne.

Alors qu’elle termine de regarder l’entrée avec un regard ébahie, toujours sur le pas de la porte, je m’avance vers elle dans un timide mouvement. Je suis terriblement intrigué par cette fille, qui ressemble à un petit animal sans défense et vulnérable, mais elle dégage également, et paradoxalement, une grande force. Alors que je m’apprête à faire un énième pas dans sa direction, toujours les feuilles dans la main, je remarque qu’elle me regarde d’un air apeuré, reculant jusqu’à se retrouver dehors sous le perron. Je décide donc de m’arrêter pour ne pas plus l’effrayer et l’examine de haut en bas. Je vois bien qu’elle fait de même et que son regard s’arrête sur les feuilles plastifiées. Elle esquive un sourire et ses yeux brillent d’un air moqueur. C’est à cet instant que je lui fais signe de s’avancer alors que je retourne vers le comptoir pour déposer les feuilles avant d’aller chercher une serviette dans le casier de sport de Hope. Elle en ramène toujours une qui ne lui sert jamais soi-disant « au cas où elle oublierait la sienne ». Mais on sait tous que Hope n’oublie jamais rien. Je crois qu’elle le fait davantage par habitude étant donné qu’elle ramenait sans cesse une serviette pour Jonathan car cet imbécile oubliait toujours la sienne. Je reviens vers elle avec mon sourire le plus rassurant possible et la lui tends. Elle paraît ailleurs quelques secondes avant d’avancer doucement sa main vers la moelleuse serviette. Ses maigres doigts se perdent dans le petit nuage bleuté qu’est le tissu sentant la coco. La noiraude sourit comme une enfant quand elle se niche dans la serviette, me remerciant d’un hochement de tête tout en soupirant de bien-être.

  • Comment t’appelles-tu ? Moi, c’est Raphaël, mais tu peux m’appeler Raph.

Je lui tends la main, elle me regarde perplexe avant de hausser les épaules et de la saisir avant de me répondre avec un grand sourire illuminant tout son visage.

  • Jill.
  • Enchanté Jill. Dis-moi, que fait une lycéenne dehors et si tard dans la nuit quand il pleut autant ? Tu t’es perdue en chemin ?

Lui demandais-je alors que je passe une énième fois derrière le comptoir pour ranger les feuilles de tout à l’heure dans le bon classeur. Face à ma question, Jill referme un peu ses bras autour d’elle et paraît subitement embarrassé. Immédiatement, sa réaction me surprend.

  • Hm… Disons que je me balade.

Je fronce les sourcils. Son hésitation m’incite à me méfier de ses dires et puis qu’est-ce que ça signifie ce « disons que je me balade » ? Elle se fout de moi là ! J’affiche une mine septique et décide ne pas creuser plus loin pour éviter tout risque qu'elle ne se braque.

  • Je vois… Tu veux quelque chose à boire ?

Elle me sourit et se détend immédiatement avant de me dire comme une enfant :

  • Oh oui ! Un chocolat chaud, s’il te plaît.

Je ris en passant à ses côtés pour fermer les portes automatiques et fais descendre le rideau de fer. Puis je lui fais signe de me suivre. On longe quelques couloirs avant de déboucher dans mon bureau d’où l’on peut voir la mer. A l’époque où je cherchais l’emplacement idéal afin d’emménager ma salle de sport, Hope a voulu m’apporter son aide. Dès qu’elle est arrivée devant le bâtiment, - encore en pleine construction - son premier réflexe a été d’observer les alentours. Elle s’est ensuite tournée vers moi, souriante comme jamais, avant de me lancer :

  • C’est ici que tu te sentiras chez toi, Rapha.

Alors j’ai directement demandé à signer avec le constructeur immobilier et le terrain m’appartenais quelques semaines plus tard. Le fait qu’elle ait utilisé à cet instant précis mon surnom affectif m’a fait prendre conscience qu’effectivement je ne pouvais pas rêver d’un meilleur endroit pour travailler.

  • Tu peux aller t’asseoir sur un des fauteuils de mon bureau, si tu veux.

Déclaré-je à Jill alors que je me dirige vers la cuisine, qui est mise à la disposition de mes employés, pour lui préparer un chocolat chaud. Je l’entends s’esclaffer et se diriger vers mon bureau.

  • Au fait ! Si tu veux appeler quelqu’un, un ami ou tes parents, pour qu’il vienne te chercher, n’hésite pas !

Lui criais-je depuis la cuisine alors que la Senseo finissait de vider la capsule Milka. Jill vient se mettre contre le mur de la pièce de taille moyenne, les mains dans le dos, l’arrière de la tête contre le mur. D’un air pensif elle me déclare d’une manière irritée qu’elle ne souhaite pas le faire. Ses réponses me surprennent de plus en plus. Qui est cette fille et que fait-elle là ?

  • Tu es inscrite ici ?

Quand elle tourne sa tête vers moi, un fin et doux sourire décore son visage alors que ses yeux me traduisent une vive douleur. J’arrête mes mouvements quelques secondes un peu déstabilisé par son regard avant de reprendre une contenance.

  • Non. J’ai juste vu de la lumière et je suis venue m’abriter sous le perron puis les portes se sont ouvertes alors je suis rentrée et je t’ai vu.

J’acquiesce sans trop de conviction et touille avec une petite cuillère le chocolat chaud bouillant. Et en lui tendant son chocolat, non sans une recommandation pour qu’elle ne se brûle pas la langue, je lui propose de la ramener chez elle tout en clissant une petite blague qui la fait doucement rire.

  • Si tu veux, je te ramène. Il faut juste que tu me laisses le temps de fermer la salle.

Elle me regarde avec amusement, un de ses sourcils est haussé et un énième sourire orne son visage. Je l’entends doucement rire et ce son si cristallin me donne encore plus envie de la faire rire jusqu’aux éclats pour m’en délecter davantage avec joie.

  • Et ne t’inquiète pas, je ne suis pas un pervers ou quoi que ce soit d’autre d’immonde !

Elle s’esclaffe encore plus mais ce calme très vite comme si quelque chose venait de lui sauter au visage.

  • Non, vraiment ne te dérange pas pour moi, ça va aller. Je ne vais pas tarder à rentrer. J’ai juste eu besoin de marcher pour décompresser.

Je lève les yeux au ciel avec un sourire taquin sur le visage. Toutes les filles que je rencontre me disent tout le temps ça : elles ne veulent pas me déranger. Mais ne comprennent-elles pas que si je propose c’est par gentillesse et non parce que j’attends quelque chose en échange ? Ma vie de célibataire me convient amplement ! Et me voilà qui commence à essayer de me justifier alors que Jill ne m’accuse de rien ! Je suis pathétique voire désespérant. Mais personnellement, je pense que je vais insister un peu pour la raccompagner. J’ai l’impression qu’elle ne cesse de me mentir depuis notre rencontre et qu’elle me cache quelque chose de plus ou moins important. Non loin l’idée de m’immiscer dans sa vie privée mais je veux être sûr de ne pas apprendre, demain aux informations locales, que Jill a été retrouvé morte.

  • Tu ne me dérange pas le moins du monde ! Je préfère que tu tombes sur quelqu’un comme moi que sur quelqu’un qui te voudrait du mal. Je suis quelqu’un de très rassurant, n’est-ce pas ?

Je dis ces derniers mots en jouant des sourcils. Elle rit aux éclats et cela me saute soudainement au visage mais Jill a un rire très sensuel. Il te donne envie de continuer à faire le con juste dans l’espoir de l’entendre une dernière fois. C’est la plus belle mélodie que je n’ai jamais entendu au monde… Je secoue la tête dans tous les sens. Non mais sérieusement à quoi je pense moi ? Elle doit avoir à peine dix-huit ans et moi je parle de sensualité. Sérieusement, j’ai un réel problème relationnel avec les filles. Soudainement, je sens mon téléphone vibrer dans mon jogging alors je le saisis et fronce les sourcils en remarquant que c’est Jonathan qui tente de m’appeler pour la seconde fois. Je m’excuse auprès de Jill que je laisse boire tranquillement dans la cuisine alors que je rejoins mon bureau, une main décoiffant mes cheveux tandis que l’autre tient mon téléphone dans l’attente d’une réponse de mon meilleur ami.

Quand il décroche enfin, c’est un véritable soulagement. Je n'ai pas raté son appel, contrairement à la veille. Je vais enfin savoir ce qu’il a de si important à me dire !

  • Allô ?
  • Ah bah enfin ! Je commençais à désespérer ! J’étais persuadé que je ne pourrais t’avoir au téléphone qu’au moment où mon avion aurait atterri à Brisbane !

Pendant quelques instants, le temps que les informations arrivent à mon cerveau je n’ai rien dit puis quand j’ai réalisé ce qu’il était en train de me dire je me suis retenu d’hurler comme une ado devant son idole de toujours. J’ai limite sauté sur place en criant, un grand sourire aux lèvres.

  • Attends Jonathan qu’est-ce que tu racontes ? Tu viens en Australie ? Non, jure ! Mais ça tue sa race la grand-mère !
  • Tu es content alors ? Je croyais que tu fuyais mes appels parce que tu ne voulais pas voir ma tronche. Je suis rassuré alors !

Jonathan rit et soupire d’un air théâtral outragement exagéré. Je ricane devant le peu de talent dont il est doté.

  • Mais bien sûr que je suis trop content que mon frérot revienne parmi nous ! Ah là là, la Floride tu ne vas plus jamais vouloir y retourner !

Je m’assois dans mon canapé et l’entends rire alors que derrière je perçois quelques bribes de conversations menées par des voix féminines.

  • Comme tu peux l’entendre, je ne manque de rien ici. A part peut-être d’une jolie fille à mettre dans mon lit, sinon je ne vois pas trop ce que tu pourras me faire voir de plus que ce que je connais déjà.

Je lève les yeux au ciel. Il n’a pas changé. Bon sang que c’est bon ces moments qui se font de plus en plus rare entre lui et moi étant donné que nous sommes surbookés.

  • Bien sûr que si, je vais te faire découvrir de nouveaux coins en Australie où surfer comme des dingues, tu vas sur-kiffer je te le dis ! Et puis comme ça tu pourras venir te remettre en selle chez moi, dans ma magnifique salle de sport, qui m’a couté toutes mes économies et celles de Hope. Quand est-ce que tu arrives ?
  • Dans trois semaines, grand max !

M’annonce-t-il avec un petit cri hystérique et peu viril qui me fait rire d’un rire sincère et rauque.

  • D’accord. Je te préparais la chambre d’amis alors.

Je l’entends soupirer et je peux facilement l’imaginer la tête basse, en train de la secouer dans tous les sens d’un air désapprobateur.

  • Dommage je voulais dormir avec toi mon petit amour en sucre !
  • Ouais ouais c’est ça, parle toujours. Allez à plus frérot.
  • Fais pas ton rageux. Je sais que tu ne peux pas me résister.
  • Etouffe-toi avec ton narcissisme avant que je ne t’éblouisse avec mon charme naturel.
  • Mais bien sûr ! Parle toujours ! Par contre mon frère, je dois te laisser, j’ai un shooting photo là.
  • Pas de problème, à dans trois semaines alors.

Puis je raccroche et tourne mon regard vers Jill qui est dans le coin de la porte, la serviette dorénavant sur les épaules, les cheveux humides. Elle me sourit chaleureusement et je ne peux m’empêcher de lui expliquer la raison pour laquelle je suis si heureux.

  • C’était mon meilleur ami, il vient de me dire qu’il vient me rendre visite dans quelques jours !
  • Tu dois être impatient.
  • Comme un gosse la veille de noël !

Dis-je les yeux brillants de mille petites étoiles alors qu’elle se dirige vers mes photos personnelles où ma famille et mes amis s’y trouvent. Elle s’arrête plus longtemps sur une photo où je suis bras-dessus bras-dessous avec Hope avant l’accident, il y a un peu plus de quatre ans. C’était durant nos vacances aux Caraïbes. Nous sommes dans l’eau, assis sur des planches de surf, souriant comme si c’était le plus beau jour de notre vie. Après avoir pris la photo, nous avons surfé toute l’après-midi et bien sûr moi je m’amusais pendant que Hope révisait ses gammes pour les qualifications qui se déroulaient à la rentrée. Je suis persuadé que si Hope savait à cette période-là que ce serait la dernière fois où elle et moi on aurait surfé ensemble, notre dernier été dans l’eau, elle en aurait profité à cent pour cent. Je balaye ces pensées noires de mon esprit.

  • C’est ta petite-amie ?

Je ris presque à sa question. La réponse me paraît pourtant évidente étant donné notre ressemblance flagrante entre ma sœur et moi. Mais je ne montre pas mon amusement et le plaisir que me procure le fait que je la vois un peu jalouse de Hope, à cet instant.

  • Non c’est ma sœur jumelle, Hope.
  • Donc la co-propriétaire de ce lieu.

Me demande-t-elle en regardant une énième photo où cette fois-ci je suis avec mes cousins dans un stade de football.

  • Eh non, mademoiselle Jill. Je suis l’unique propriétaire de cet empire.
  • Empire, c’est vite dit, non ?

Rit-elle.

  • On ne critique pas les biens des autres, petite jalouse que tu es !

Dis-je en lui assenant une pichenette sur le front. Elle hausse ses sourcils d’un air surpris tout en se frottant le front.

  • Je ne suis pas jalouse. Loin de là.
  • Menteuse en plus ! Quoi qu’il en soit ma sœur à une période de sa vie a gagné beaucoup d’argent et avait mis de côté une énorme somme et étant donné qu’elle ne voulait pas que j’emprunte à la banque par risque de me mettre dans la merde pour plus tard mais qu’elle ne souhaitait pas non plus que j’empreinte auprès de mes parents qui n’auraient eu de cesse de me le rappeler toute ma vie, elle m’a donné la somme manquante tout en laissant uniquement mon nom sur les papiers de la propriété.

Elle m’écoute attentivement comme si tout ce que je lui dis l’intéresse vraiment. La plupart des filles que je rencontre déteste l’idée que j’ai une sœur jumelle parce qu’elles pensent directement que Hope est intrusive dans ma vie. Il est vrai qu’à une période ma sœur et moi avions un appartement ensemble, que nous allions dans le même le campus, que nous faisions tous les trajets ensemble peu importe nos horaires respectifs. Mais Hope reste ma sœur, ma moitié et tout ce que la vie m’a donné de plus cher et quand quelqu’un la critique je ne peux pas m’empêcher d’avoir envie de faire du mal à cette personne.

  • Vous avez l’air très proche et de beaucoup vous aimer.

Jill me dit cela d’un air triste. Cela me peine un peu alors je passe un bras autour de son cou et ris. Je ris toujours quand je suis mal à l’aise.

  • C’est sa manière à elle de me dire qu’elle m’aime et de m’encourager dans mes projets.

Elle acquiesce et je vois subitement son regard s’illuminer quand elle regarde une autre de mes photos accrochées vers mes trophées de sport. Elle en saisit un et me le met sous le nez comme si je ne le connaissais pas.

  • Oh, tu fais de la boxe ?

Que répondre à ce genre de question rhétorique ? Un oui ou un non ? Répondre sarcastiquement ? Pourquoi pose-t-on ce genre de question alors que l’on connait pertinemment la réponse ? C’est incompréhensible. Et ça, toutes les filles le font.

  • Pas seulement mais en grande partie, oui. J’aime beaucoup, ça m’aide énormément pour me canaliser et me défouler. Ici, en plus d’être le patron, je suis également le coach sportif de mes boxeurs. Pourquoi tu veux prendre des cours ?

Elle hésite puis me répond négativement avant de reposer le trophée sur mon meuble et de regarder le reste de la décoration de mon bureau.

  • Allez Jill, je vois bien que tu en meurs d’envie ! Ça se lit dans tes yeux !

Je la supplie du regard et la suis dans chacun de ses mouvements. C’est limite si je ne m’accroche pas à ses jambes. Elle rit et acquiesce d’un sourire radieux.

  • Juste quelques coups alors.

Je ris et donne des vêtements de Hope à Jill pour qu’elle puisse se sécher et avoir plus chaud ainsi que pour être plus à l’aise pour boxer. Puis je lui propose un MacDo, qu’elle accepte avec joie, et je la ramène chez elle comme c’était prévu. Avant de réellement se séparer, j’ai pris le risque de lui demander son numéro de téléphone et à ma grande surprise elle a directement accepté et m’a même donné un rendez-vous ! Je suis resté quelque temps caché dans ma voiture en attendant de voir Jill rentrer chez elle. J’ai eu la désagréable impression que Jill ne voulait pas rentrer chez elle, qu’elle était terrifiée à cette idée-là. Mais après un silence pesant, un dernier regard, un timide sourire et une bise remplie de tendresse, Jill est finalement retournée chez elle par le jardin. Puis, complètement fatigué, je suis définitivement rentré chez moi non pas sans échanger quelques messages avec Jonathan.

Les deux amis discutent de la venue du blond avant que ce dernier ne demande des nouvelles de son ancienne petite-amie. Dans un profond soupire, le coach sportif lui fait part de ses craintes.

Je m’inquiète pour elle, tu sais Jo’

Pourquoi ?

Elle me cache quelque chose, j’en suis persuadé

Peut-être qu’elle a quelques problèmes avec Nolan ou au travail, tu ne crois pas ?

Non, je ne pense pas. Il y a autre chose

Rapha…

Je sais déjà ce que tu vas me dire Jo’ mais je te jure que je ne m’inquiète pas pour rien !

J’irais lui parler à mon arrivé si tu veux ;-D

Hors de question ! Elle va me détester si je lui cache le fait que tu es sur le territoire australien et que je ne lui ai pas laissé la possibilité de s’enfuir pour s’enfermer dans un bunker -.-

Si elle veut en parler elle viendra vers toi Rapha

Oui mais pendant ce temps, moi, je me fais un sang d’encre et je m’arrache les cheveux. Avec elle je vais finir chauve avant d’avoir trente ans, sérieusement !

Mais laisse-la, ce n’est plus une gamine !

Tu as sans doute raison…

Comme toujours ! Allez va te coucher, il est presque deux heures du matin en Australie

Ouais. Salut frérot

Bonne nuit Rapha et essaies de ne plus y penser. J’aimerais ne pas passer mes vacances avec un zombie dépressif

Promis je vais faire des efforts !

Annotations

Vous aimez lire Tifenn Mha ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0