Chapitre 6 : Foncer tête baissée

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La grosse main gantée de Moira se pose lourdement sur son épaule.

— Eh oh ! Qu’est-ce qui vous arrive ?

Ned secoue la tête, ses paupières papillonnent pour chasser le brouillard de colère tombé devant ses yeux. Son cœur s’emballe, un courant électrique parcours ses bras et il serre ses poings si fort que ses articulations blanchissent. Les paroles de Moira lui parviennent comme à travers un casque.

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Il bredouille une excuse, son ton est étouffé, grinçant. Il essaie de chasser le visage d’Edouard de sa mémoire. Ce visage paisible accompagné de ce sourire narquois insupportable. Ned chutait, un trou dans la poitrine, qu’il gardait toujours cet affreux sourire. Il se calma peu à peu. Une colère sourde prenant la place de la rage bouillonnante.

— L’estrade là-bas, qu’est-ce que c’est ?

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Moira a du mal à suivre Ned, elle répond toutefois :

— L’estrade ? C’est pour les grands pontes. Implants de dernière génération, synthétiques gardes du corps modifiés, les produits de luxe quoi. Tout ce qu’il n’arrivent pas à faire pénétrer légalement dans la station. La tête de vis en costume blanc s’occupe de faire monter les enchères, les gars dans le fond représentent le vendeur, souvent un gros bonnet qui a des intérêts sur toute la station.

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Donc Edouard c’est trouvé un nouveau taf… Ou ça fait un bout de temps qu’il trempe là-dedans, vue le bonhomme ça serait pas étonnant. Ned se mord l’intérieur des joues, il veut des réponses et cette vermine peut certainement lui en donner. Il s’avance quand le regard d’acier de Moira se dresse devant lui.

— Ça suffit les conneries. Qu’est-ce qui se passe ?

Ned se maudit intérieurement, il agit comme un bleu.

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— Pardon, il balbutie. Le type avec la moustache dans le fond, il était là quand je me suis fait jeter.

La géante jette un bref coup d’œil vers l’estrade.

— Je vois. Et ?

— J’ai besoin de réponse.

Moira pousse un long soupir, comme un parent excédé par le comportement son enfant. Elle le prend par le bras et l’emmène sans ménagement à l’écart.

— Vous m’étonnez qu’ils vous aient planté, vous êtes complètement malade !

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Le ton de Moira l’agace.

— Cet homme est ma seul source d’infos !

— Ou votre ticket pour un saut dans le vide sans scaphandre !

Elle marque un point. Il doit réfléchir à un plan.

— Écoutez Moira vous avez pris suffisamment de risques pour moi. Mais je ne peux pas resté terré dans le bloc usine et baisser la tête chaque fois que les responsable de mon meurtre me passent sous le nez.

Elle le regarde, incrédule.

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— Vous croyiez qu’on fait quoi tous les jours dans le bloc usine ? Vous pensez que ça nous plait d’être traité comme une matière première bon marché ? Ces personnes n’ont rien à craindre, elle tiennent tout le monde par les couilles ! Il leur suffit d’une pression sur un bouton pour envoyer toute tentative de révolte rôtir sur Antares. Tout ce qu’il nous reste c’est une chance de survivre. Un dernier conseil : ne gâchez pas la vôtre.

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Avant de partir, la géante se retourne et lui lance :

— Mais si vous tenez à ce point à tout foutre en l’air, ces gars ont un tunnel privé raccordé à un vieil entrepôt. Je me souviens plus trop mais je crois qu’on peut y aller par le raccordement C34. Après démerdez vous !

Moira disparaît dans la foule, laissant Ned à ses pensées. Se fiche-t-elle de son sort ou veut-elle vraiment l’aider ?

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