Chapitre 2 : Un réveil difficile.

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Il reprend lentement connaissance. Ses sens reviennent peu à peu comme après une sieste qui aurait duré plusieurs années. Il a l’impression d’être l’un de ces vieux androïdes qui ont toujours plus de mal à s’activer. La conscience de son corps revient elle aussi, cette sensation étrange et presque désagréable de sentir le sang couler de nouveau dans ses artères, les muscles qui se tendent autour des os… Sa douleur au ventre a disparu.

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Une lumière tamisée filtre par ses paupières. Une rumeur mécanique remonte à ses oreilles. Des courroies qui se tendent, des moteurs qui ronronnent, un orgue de tuyau qui chuinte. La chaleur ensuite légèrement étouffante. Une odeur de métal fondu, de graisse et… d’encens ?

— Je suis dans le bloc usine, articule-t-il les yeux toujours clos.

— Bien dormi ? dit une voix sur sa gauche, elle lui semble familière.

Il ouvre enfin les yeux.

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— Ben mon gars, tu reviens de loin.

Il se redresse et s’assoit sur un vieux matelas déchiré. Sa tête lui tourne, des flash colorés lui dansent devant les yeux. Il sent une main ferme se poser sur son épaule.

— Vas-y doucement quand même, t’es resté au pieu une semaine.

Il secoue la tête histoire d'arranger ses idées.

— Récupérer d’un coup de pulse en plein bide et d’une chute dans un compacteur…

Il porte son attention à la personne devant lui.

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Une très grande femme, à la musculature imposante et à la peau dorée par les années passées à la fonderie. Son visage anguleux et ses yeux gris lui renvoient une expression narquoise. Un bandeau de tissu sale retient la transpiration de son crâne garni de cheveux blonds taillés très courts. Elle porte un large pantalon de travail serré dans de solides bottes de sécurité et un débardeur qui avait peut-être été parfaitement blanc un jour.

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— Eh oh c’est ici qu’ça se passe !

La poigne se resserre sur son épaule et sa tête se relève instantanément.

— Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que je fais ici ? demanda-t-il.

Ses pensées se bousculent. La trahison d’Arthur, sa chute dans le compresseur, les lumières et les voix… les voix.

— C’est vous qui m’avez récupéré ?

— Moira Cobaltsky, fait-elle en lui tendant une main gantée. Et ouais on vous a sauvé la mise avec mes gars.

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Il serre la main tendue. C’est alors qu’il remarque qu’un patch de cicatrisant pour blessures grave recouvre son ventre… et qu’il est en caleçon. Il rougit. Il se sent vulnérable sans son uniforme. Moira lui pointe une chaise sur laquelle est posée une pile de vêtement rapiécés. Il se lève sur ses jambes flageolantes, enfile rapidement un pantalon et un maillot de corps avant de se laisser tomber sur la chaise.

— Une semaine vous avez dit ?

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— C’est ça. Vous pouvez remercier Benji, il vous a prêté sa piaule tout ce temps.

Il se passe une main sur le visage.

— Le gosse ?

— Vous avez vraiment la tête dur dites donc ! Combien de temps vous êtes resté au fond du compacteur ?

— J’en sais rien. Je me souviens d’Arthur et des collègues… et puis ce salaud m’a tiré dessus. Après je suis tombé et…

— Oulà doucement mon gars. Mais ça m’a l’air très intéressant ton histoire dis. Raconte-moi tout.

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