« Cher John, ne m’en veux pas de te dire au revoir ainsi. Tu me connais, je suis une bonne à rien ( je vois déjà ta ride frontale apparaître, car tu n’aimes pas que je dise ça) et je suis aussi nulle pour les adieux. Je préfère te le dire ainsi, en étalant mon ancre après mûre réflexion. Plutôt que de bafouiller devant toi toute rougissante en perdant mes mots face à ton doux regard azur. Et puis il ne faut pas se leurrer, on aurait jamais réussi à se dire au revoir et ce pacte que nous avons scellé en ce début d’été aurait volé en poussière. Mais nous savons tous les deux que tout doit s’arrêter ici, à commencer par jeter nos téléphones prépayés. Ainsi, nous n’aurons plus aucun moyen de nous contacter même si l’envie nous prend.

Je sais que ça va être compliqué, je t’imagine déjà partir surfer pour essayer de te calmer, pour ne pas craquer. Mais s’il te plaît ne le fait pas, laisse moi t’imaginer craquer pour la première fois. Savoir que toi aussi, tu souffres autant que moi, que je ne suis pas la seule à m’être attachée. Nous nous étions promis que cela n’arriverait pas, mais je t’aime ! Plus que je n’ai jamais aimé et que je n’aimerais jamais plus. Merci pour cet été où j’ai pu enfin respirer, mais il est tant pour nous de retrouver nos vies d’avant.

Adieu, Ysalis »

La jeune femme essuya ses larmes roulant sur son visage avant de plier soigneusement la lettre. Elle lança un dernier regard à son amant estival tout en posant l’objet de leurs adieux à la place qui était la sienne. Elle aurait aimé lui faire l’amour une dernière fois, mais tout aurait été compliqué. Elle attrapa ses affaires et sortit de l’habitation, se dirigeant vers le bus qui la ramènera à la réalité.