Les 2 Millions -- Chapitre 3

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Quand ils sont partis, ceux à qui les 2 Millions doivent revenir de droit se sont levés pour réclamer leur argent. Mais voilà, N’Djoré, l’homme à la parole aussi douce que le miel avait disparu dans la foulée. Là, il y avait deux problèmes : le premier était de retrouver N’Djoré ; le second était que les personnes à qui les 2 Millions revenaient de droit étaient plus nombreuses que prévu.

Il y avait parmi eux : Grand-mère, maman, papa, mes neuf frères et sœurs, tantie, une autre tantie*, une autre encore, une autre, une autre et une autre, au moins une dizaine de tonton, sans oublier la femme et les enfants de tonton Fulgence, les amis de galère de tonton Fulgence, le chef du village, mais comme le chef ne parle pas en public, il lui fallait des notables pour parler, il y avait donc tous les notables, ils étaient au moins douze vieillards assoiffés de Millions, et pour finir, il y avait moi le petit Badou, l’élève de CM2 qui raconte cette histoire des 2 Millions. J’oubliais, il y avait aussi N’Djoré, celui qu’il fallait retrouver avant que la nuit ne tombe. en plus de tous ceux-là, il y avait certainement ceux qui espéraient dans l'ombre, qui espéraient ce qu'ils espéraient.

 

Oh ! Comme 2 Millions divisent ! Dans le village s'étaient déjà constitués des clans. La nuit tarde à tomber. Dans un ciel vidé de nuage, les chauves-souris se donnent en prestation. Elles se font témoins de la guerre qui se prépare dans les cœurs des villageois. L’atmosphère devient lourde. Les visages se teintent de la couleur de colère, couleur de feu qui consume de l’intérieur. La foule reste là, assise, personne n’osant parler en premier. Papa se leve. Tout le monde pense qu’il va ouvrir la guerre. Mais non, il se fraie un chemin dans cette forêt d’hommes puis rentre à la maison. Je vous l’avais dit : papa Émile est compliqué. Je le suivi.

Une surprise nous attendait à la maison : N’Djoré est assis là, les mains entre ses cuisses, le regard fixé vers le sol, méditant sur un sujet qu’il est le seul à connaitre. Papa le regarde, puis jette un coup d’œil autour pour savoir si personne ne vient. J’étais le seul à suivre la scène. Il me fait signe de la main de me retourner. Je me retourne. Papa est compliqué. Ensuite je ne sus ce qui se passa, seulement qu’ils demeurèrent seuls ensemble pendant environ trois minutes. C’était une terrible erreur.

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