Chapitre 9

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7h45, les cours commençaient dans un quart d'heure et cela faisait dix minutes que j’attendais devant la porte du lycée, incapable d'entrer. Heureusement pour moi, Sydän arriva à l'instant où j'allais faire demi-tour. Dans un silence pourtant très parlant, il me prit la main, m'embrassa la joue et me poussa gentiment à passer la porte. Ma matinée se déroula sans encombres, mais vint l'après-midi et mon cours de français avec Mme Renard. Je redoutais grandement de la revoir et j'avais très peur qu'elle me reparle du slam. Je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais décider : retourner au club de slam, participer à de nouveaux concours, abandonner totalement le slam ? Pas la moindre réponse... J'arrivais devant la salle, j'entrai et posai mes affaires sans lui prêter la moindre attention. Je la regardais en coin, elle hésitait, je le voyais bien, mais elle finit par s'approcher.

"Bonjour Mykkä. Comment vas-tu, tu t'es bien rétablie à l'hôpital ?

-Bonjour, oui merci je vais beaucoup mieux.

-Je ne sais pas si tes parents t'en ont informé mais j'ai pris de tes nouvelles chaque jour pendant ces trois derniers mois. Je tenais à te présenter des excuses. Je t'ai beaucoup poussée à participer au club de slam, je t'ai inscrite sans ton consentement au concours et tu en as énormément pâti. Entre la presse et l'hôpital, tu as eu quantité de pression et de soucis à régler, ça n'a pas du être simple et je compatis. Encore sincèrement désolée pour tout Mykkä, je reste à ton écoute si tu en as besoin. N'hésite pas, je serai toujours disponible si tu as besoin de moi."

Mme Renard venait de me sidérer ! Jamais je n'aurai pensé qu'elle s'en voulait et qu'elle me présenterait des excuses. Mais cela me touchait profondément.

"Non, je n'étais pas au courant et j'en suis touchée. Pour ce qui est de vos excuses, je les accepte avec plaisir ! Ces derniers mois ont été un tourbillon d'épreuves à surmonter et j'ai à de nombreuses reprises voulu baisser les bras, mais vous m'avez toujours soutenu même si cela pouvait être maladroit ! Vous m'avez fait dépasser mes limites, que ce soit avec le slam ou pour tout simplement avancer et ne plus rester bloquée dans le passé ! Vous avez fait bien plus de choses pour moi que vous ne le pensez !"

Mon message était tellement long que je dus m'y reprendre à trois fois pour tout écrire, ce qui l'a fis bien rire.

"J'en suis très heureuse alors ! Est-ce que tu me permets de te parler du club de slam ? Je te promets que cette fois-ci je ne t'obligerai en rien à venir ou a participé à un concours, j'ai retenu la leçon ! (elle me fit un clin d’œil)

-Bon d'accord. (je souris)

-J'ai dit que je parlerai pas de concours, mais en vérité, on est en train d'en organiser un avec tes camarades du club. (elle rit) Je te donne l'information, tu en fais ce que tu veux ! Viens, ne viens pas, c'est toi qui vois !"

Elle s'approcha de mon oreille pour me chuchoter :

"Sydän sera là, et avec une surprise apparemment.

Je l'ai regardé surprise. Qu'est-ce qu'il pouvait bien cacher ? Intriguée, je lui répondis que je viendrai mais que personne ne devait être au courant de ma présence. Elle accepta avec joie et rejoignit son bureau pour démarrer le cours.

À la pause du midi, Sydän m'attendait devant mon casier. On partit manger tous les deux avant de retourner en cours. Il était toujours aussi attentionné avec moi, mais je sentais bien qu'il n'allait pas supporter cette relation plus longtemps. Il me montrait de toutes les manières possible et imaginables qu'il éprouvait des sentiments à mon égard, mais je ne faisais rien pour y répondre. Je ne savais pas ce que je ressentais réellement pour lui, mais ce dont j'étais certainement c'est que j'allais devoir clarifier mes sentiments avant de le perdre. Cela tournait en boucle dans mon esprit tout le reste de l'après midi tout comme la surprise qu'il préparait.

Je me rendis également compte que Mme Renard ne m'avait pas donné la date de ce fameux concours, je passai donc à la salle des professeurs avant de partir. Il aurait lieu dans un peu plus d'un mois, juste avant l'arrêt des cours. De quoi me laisser le temps de noircir mon sixième carnet, car pendant ma convalescence, mon tout premier fût achevé avant de voir ses quatre successeurs remplis de poèmes à leur tour. Ces derniers mois mouvementés m'auront au moins été utile pour écrire !

Une fois rentrée, je ne pris même pas la peine de goûter, ce qui est pourtant une de plus grande habitude, pour me réfugier dans ma chambre et commencer à écrire. Mes parents me retrouvèrent d'ailleurs endormi dans une position peu avantageuse et avachi sur ma pile de carnet d'écriture. Ils y jetèrent un rapide coup d’œil, n'étant pas autorisé à la faire normalement, et découvrir les multiples poèmes aussi déchirants et tragique que joyeux et festif. Ils étaient très progressifs, ils retraçaient tout mon parcours depuis qu'Elämä nous avait subitement quittée. Les premiers exprimaient ma rage contre le monde entier pour m'avoir volé ma sœur si tôt, s'enchainaient des poèmes qui retrouvait un semblant de joie jusqu'à mon tout dernier qui respirait l'espoir et montrait clairement que j'avais tourné une page de ma vie pour en démarrer une nouvelle plus sereine et épanouissante. J'avais inéluctablement retrouvé la joie de vivre ! Seul me manquait l'amour de Sydän, dès le lendemain j'irais lui dévoiler mes sentiments réciproques !

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