Chapitre 4

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J’avais chaud, j’étais bien. Mais alors que je me repositionnais un peu mieux, je me rendis compte que quelque chose avait changé. Me redressant rapidement, j’ouvris de grands yeux en fixant le vieil homme qui venait de sursauter.

  • Hey doucement, tout va bien.

Il voulu lever une main vers moi mais je reculai. C’était très étrange, dérangeant. J’étais sous forme humaine… ou du moins à peu près humaine.

Alors que mon cœur battait de plus en plus vite en essayant de comprendre ce qu’il se passait, une douce caresse sur ma hanche me fit baisser les yeux : j’avais une queue.

  • Détends-toi, je ne te ferais rien.

Il sourit un peu plus alors que sa main parvient à prendre la mienne :

  • Je me doutais un peu que tu n’étais pas un renard ordinaire, même si je ne m’attendais pas vraiment à ça.

Comment avais-je fait ? Cette simple question activa mes souvenirs, je savais comment. Alors je redeviens très vite renarde et m’assis face au vieil homme, il rit légèrement :

  • Je comprends, rassure-toi, je suis le seul à t’avoir vue, tu t’es transformée alors que nous dormions.

Tant mieux, je ne tenais pas à avoir de problème avec tous ces hommes… Pourquoi ? Pourquoi avais-je peur ainsi ?

Le vieil homme écarta finalement le drap qui le couvrait encore, me laissant voir les multiples bandages sur son corps, l’un de ses bras était même immobilisé contre son torse. Il se leva :

  • Aller, j’ai envie de prendre l’air, tu viens ?

Je le suivis donc dehors, sous ma forme de renarde bien sûr. Il avait du mal à marcher alors on avança lentement jusqu’à l’arbre le plus proche. Il s’assit doucement contre le tronc. Je préférai le laisser s’installer avant de venir sur ses genoux. Dès que je fus allongée il posa une main sur mon dos dans une douce caresse.

  • Il va falloir te trouver un nom.

Kiara, c’était ainsi que l’autre homme m’avait appelée, mais je ne pouvais pas parler sous cette forme.

Après un long instant de silence, un léger bruit me fit lever la tête : il découpait une pomme à l’aide d’un petit poignard.

  • Tu en veux ?

Je me redressai en me tournant face à lui. Après un instant il me tendit un quartier que je pris doucement pour ne pas lui mordre les doigts. C’était bien meilleur que les cerises !

Lorsque j’ouvris les yeux une fois ma bouche finir, j’aperçu Alex qui s’approchait. Les autres étaient également sortis de la grande maison, commençant un entraînement.

Alex s’accroupi devant nous et posa une main sur ma tête avant de murmurer :

  • Désolée petite.

Mais alors qu’il relevait les yeux, le vieil homme parla avant lui :

  • Je sais ce que tu vas dire et c’est non, elle reste.

Mes pupilles valsèrent entre les deux hommes alors qu’ils se fixaient.

Que se passait-il ?

Finalement Alex soupira :

  • Je sais, moi aussi je l’aime bien, mais c’est un démon et elle fait peur aux autres.

Le vieil homme termina sa pomme et rangea le poignard avant de répondre :

  • Que se serait-il passé si elle n’avait pas tué ce golem ?
  • Il aurait tué beaucoup de monde avant qu’on arrive à le maitriser.
  • Moi compris.

Je comprenais. J’ignore comment, mais je savais qu’ils se battaient régulièrement contre les démons, ils étaient les protecteurs de ce village. Avoir un démon dans leur groupe pouvait être effrayant en effet.

Le vieil homme fini par reprendre la parole après un instant :

  • Je comprends qu’ils aient peur, mais je lui dois la vie, alors même si c’est un démon, même si ça fini mal pour moi, elle reste tant que je suis là.

Alex hocha simplement la tête puis se leva pour nous laisser.

Donc selon eux j’étais un démon ? Je ne me souvenais pas exactement ce que j’avais fais contre le golem pour qu’ils en viennent à cette conclusion, et j’ignorais si c’était vrai ou faux. Tout ce que je savais à présent était que je pouvais prendre forme humaine. Je ne voyais donc pas vraiment comment je pourrais faire du mal au vieil homme.

La journée se passa tranquillement, à se reposer. Après le repas, qui se déroula dans le silence absolu, je suivis le vieil homme jusqu’à l’arrière de la maison. Dans un petit coin de jardin, un bassin d’eau chaude était caché de plusieurs murs de bois fins.

Je m’assis au bord de l’eau alors qu’il se déshabillait, enlevant également les bandages.

  • Tu peux me rejoindre si tu veux.

Je baissai mon museau vers la surface de l’eau alors qu’il s’immergeait.

Savais-je nager ? Je l’ignorais et avec mon petit corps, ce n’était pas recommandé d’essayer. Alors finalement je repris mon apparence humaine et m’assis au bord du bassin.

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