Chapitre 5

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L’eau était chaude, c’était apaisant, mais mon esprit restait préoccupé par les blessures du vieil homme. Je m’approchai lentement de lui, laissant mes yeux descendre sur son torse. Les plaies étaient nettes, pratiquement refermées déjà. C’était rapide pour un humain, il me semble.

Une tâche, sombre, au centre de son torse, attira mon attention. Je levai une main à sa peau. Il était brûlant.

  • Si j’étais plus jeune, ce serait dangereux de te comporter comme ça.

Mes pupilles se levèrent vers les siennes.

Dangereux ? Pourquoi ? Je ne me sentais pas du tout en danger avec lui.

Après un léger soupire il leva ses mains, agrippant mes hanches mais ne faisant rien de plus.

  • Tu n’as pas peur des hommes, c’est un problème. Même si tu n’es pas humaine, en fait, peut-être encore plus à cause de ça, tu es une femme magnifique, tu dois faire attention.
  • Attention à quoi ? Tu ne me feras pas de mal, murmurais-je.

Ses mains se crispèrent sur ma peau, son corps entier se raidit.

Il se mit à murmurer :

  • Le désir pour une femme peut nous rendre aveugle, je suis un homme comme un autre, je pourrais te faire du mal sans le vouloir.

Il se racla la gorge, reprenant un ton un peu plus serein :

  • Puisque tu as retrouvé ta voix, dit-moi ton nom.
  • Kiara et toi ?
  • Yann.

C’était ainsi que m’avait appelée l’homme de la forêt, donc ce devait être ça.

  • Qui t’as blessé avant qu’on ne te retrouve ?

Je fronçai les sourcils, toujours cette perte de mémoire. Le vieil homme leva finalement une main, glissant ses doigts dans mon cou pour garder ses yeux vers les miens. Il murmura :

  • Parle-moi Kiara, tu n’as rien à craindre.
  • Je ne me souviens pas.

Il plissa ses paupières, comme pour mieux voir si j’étais honnête.

Mon cœur se mit à battre alors que je tentais de me souvenir. Mon passé était horrible, je le sentais, mais j’ignorais pourquoi.

Alors je fini par m’avancer, posant ma tête sur son torse :

  • Je ne sais pas, dis-je d’une voix faible, je courrais, j’étais blessée, mais je ne sais plus pourquoi.

L’un de ses bras se serra autour de ma taille, son autre main vient derrière ma tête.

  • Tout va bien maintenant, ce n’est pas grave si tu ne te souviens pas.

Sa voix était crispée et son corps me paraissait plus brûlant encore de minute en minute. C’était plaisant, j’étais bien, dans ses bras.

Depuis combien de temps ne m’étais-je pas sentis aussi bien dans les bras d’un homme ? Une éternité, il me semble.

Après quelques minutes immobiles, sa main dans mon dos glissa, venant se poser dans le creux de mes reins. Un frisson monta le long de ma colonne. Qu’est-ce que c’était ? Cette sensation piquante dans le bas de mon ventre. La réponse me vient assez vite, du désir, il en avait parlé. Était-ce mal ? Était-ce normal ? Il me semblait ne pas avoir approché d’homme ainsi depuis longtemps, c’était peut-être pour ça.

Alors que je voulu m’éloigner, lui poser des questions, ses mains se levèrent rapidement à mon cou. Une forte chaleur vient submerger mon corps alors que ses lèvres se posèrent sur les miennes. Je le laissai faire, mais fronçai les sourcils, ses yeux fermés me semblaient différents, quelque chose avait changé.

Ses mains se raffermirent sur ma mâchoire, me rapprochant le plus possible. Il nous retourna, inversant les rôles, me bloquant contre la paroi du bassin. Ses lèvres s’adoucirent alors que sa main droite glissa, traversa ma poitrine, mes hanches, avant d’agripper ma jambe pour la monter sur lui. Son autre main fut plus rapide à descendre, passant par l’intérieur de ma cuisse pour l’écarter et permettre à son corps de se coller au mien.

Était-ce mal ? De le laisser faire ? Je n’avais pas du tout envie de l’arrêter, bien au contraire. Alors, je remontai moi-même mes jambes autour de lui, le serrant pour coller son bassin au mien, permettant à son érection de m’exciter un peu plus.

Cette incitation que je lui offris fut bien vite acceptée. Il me prit aux hanches, me monta rapidement sur le bord du bassin avant de se rapprocher. Ma gorge laissa paraître mon plaisir alors qu’il s’immisça en moi. Me poussant de son corps plus imposant de minute en minute, il nous fit reculer jusqu’à être allongé au sol loin de l’eau. Ses mouvements furent rapides immédiatement. Mais très vite, ce ne fut plus simplement de la vitesse, une violence s’installa dans ses coups de reins.

Je gémis à un mouvement brusque. Que lui arrivait-il ? Mon plaisir s’était envolé, laissant place à une douleur grandissante.

  • Yann…

Il accéléra encore pour toute réponse, ne se préoccupant pas de ma douleur. Pourquoi ? Je voulu le repousser, l’éloigner pour lui faire comprendre, mais se mains vinrent très vite clouer mes poignets au sol. J’ouvris alors les yeux pour le regarder. Tout devient clair. Tout me revient. Yann n’était déjà plus. C’était à présent un démon au-dessus de moi, un démon que je venais de créer, un de plus…

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