Chapitre 7: Une épreuve difficile et une récompense bien méritée.

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Quelques jours après son dernier entraînement avec Lirinah, Kendraff se préparait à passer son épreuve. Il s'était exercé si durement depuis son enfance, et avait hâte d'aller à la rencontre d'un défi passionnant. Cependant, ce jour-là, il avait du mal à se concentrer sur son entraînement, toujours troublé par le baiser que Lirinah lui avait donné sur la joue, mais ne saisissait pas le geste de la jeune fille car il n'y trouvait aucune justification, au point qu'il ait besoin d'en parler à quelqu'un pour comprendre ce qui lui arrivait. Quand il voulut demander conseil à son frère, il prit bien soin de ne pas donner le moindre indice sur Lirinah, ou sur le contexte, inventant une jeune fille du village de son âge. Kilvar écouta avec attention mais finit par éclater de rire :

 

  • Ha ha! Tu t'inquiètes juste pour ça ?

 

  • Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle !

 

  • Ce qu'elle a fait, c'est simple une marque d'affection. Ça veut dire que vous êtes de bons amis.

 

  • Mais pourquoi elle avait besoin de faire cela ? Une poignée de main aurait suffi.

 

  • Si tu me disais dans quelle circonstance c'est arrivé, je pourrais mieux te répondre.

 

  • Rien d'important. Je lui ai seulement souhaité un bon anniversaire, la dernière fois que l'on s'est vu, menti Kendraff.

 

  • Dans ce cas, dis-toi que c'est juste un geste pour te remercier. Si son baiser avait été sur la bouche, là, ça aurait eu un tout autre sens.

 

  • Comment ça ?

 

Si Kendraff valait son poids au combat, il restait aussi doué et informé sur les filles qu'un enfant, bien que son père et son frère aient souvent abordé le sujet avec lui.

 

Alors de ce côté-là, on pouvait pas faire grand-chose. C'est pas comme si c'était difficile à comprendre.

 

Ouais, enfin un petit coup de pouce n'aurait pas été du luxe, surtout de la part d'une divinité dont les romances entrent dans le champ de compétence.

 

Non, vraiment impossible. Parce que certes, le Kendraff, il n'était pas doué. Mais Lirinah n'était pas mieux. Alors même si j'étais intervenu, pour Kendraff, ça n'aurait rien changé.

 

Sauf que Kendraff, de son côté, avait bien cherché à être perdu sur la question. Il négligeait ce genre de conversation, préférant s'aventurer dans les bois ainsi que les plateaux et les montagnes autour du village. Heureusement que, cette fois-ci, il n'ait pas d’échappatoire, ou plutôt qu'il soit lui-même allé chercher les réponses, au grand damne de Kilvar qui devait lui expliquer les bases.

 

  • Un baiser sur la bouche aurait pu signifier qu'elle te considérait comme plus qu'un ami.

 

  • Je doute que cette information me concerne.

 

  • Tu verras bien, mais tu aurais aussi pu ne pas remarquer un détail qui aurait indiqué le contraire.

 

  • Tu exagères beaucoup la situation.

 

  • Peut-être, en tout cas ce n'est pas vraiment le meilleur moment pour en parler.

 

Les deux frères étaient plein exercice. La moindre erreur pouvait être dangereuse, surtout pour Kendraff, car Kilvar était un excellent combattant à arme longue, et il essayait ce jour-là d'entraîner son cadet à s'adapter à la différence de portée d'attaque, entre une lance et une épée. Ils attendirent d'avoir fini avant de reprendre leur discussion, même si Kilvar écourta la leçon en voyant que son frère était incapable de se concentrer ce jour-là.

 

  • Je pense que ça suffira pour aujourd'hui. Demain tu vas consulter l'oracle, et enfin passer ton épreuve.

 

  • J'ai hâte d'y être. J’attends ce moment depuis longtemps.

 

  • Je te comprends, mais reste prudent car les quêtes de l'oracle sont tout sauf des promenades de santé. Même c'est rare, il y a déjà eu des échecs cuisants allant jusqu'à la mort.

 

  • Je le sais bien, mais c'est bien pour ça que je me suis entraîné toutes ces années.

 

  • Comme tous les membres du clan, pourtant il arrive que certains échouent. Mais avant cela, n'oublie pas de payer ton tribut à Fenrir.

 

Il était indispensable de consulter les oracles, lien entre les dieux et les aventuriers en quête de gloire. Ils les informaient sur les défis proposés, afin que ceux-ci n'interviennent que rarement parmi les humains et toujours pour une bonne raison.

 

Rarement ? Normalement c'est jamais. Mais il faut croire que certains ne peuvent pas s'en empêcher.

 

Vous êtes encore sur cette histoire ? Puis, il n'y a pas que moi. Rien que l'épreuve de Kendraff, c'est une preuve d'intervention, comme pour tous les jeunes de son clan au même âge.

 

Faux ! C'est d'une façon considéré comme indirect, car des intermédiaires entrent en jeu !

 

Tout à fait d'accord. Vous, vous avez directement parlé à Lirinah.

 

Mais quand il faut expliquer les histoires de bisous aux jeunes, là mes interventions ne dérangent plus ?

 

Disons que ce n'est pas pareil que d'influencer une destinée. Là, il est question de votre rôle comme divinité. Mais ce n'est pas le sujet qui nous intéresse. Nous narrons la quête que devait accomplir Kendraff, que le clan des «Crocs de la Lune » utilisait comme rite de passage à l'âge adulte : il était rare qu'un guerrier ayant passé son épreuve continue dans cette voie, et Kendraff ne ferait pas exception, car il restait l'un des fils du chef.

 

Le lendemain, Kendraff parti consulter l'oracle le plus proche de son village. Mais avant ça, il s'arrêta dans une forêt connue pour abriter les plus grandes meutes de loups du royaume. Après avoir cherché pendant plus d'une heure, il finit enfin par en trouver un groupe : ils avaient un pelage aussi blanc que la neige. À cet instant, il commença alors son rituel qui, bien que simple, avait une grande symbolique. Il déposa une grosse pièce de viande de cerf qu'il avait chassé dans la matinée, puis s'entailla la main pour signer son offrande de son sang. Une fois ce rituel accompli, il partit à la recherche de l'oracle, mais pour une raison qui lui échappa alors, il ne tarda pas à être rejoint et guidé par l'un des loups de la meute, arrivant facilement à destination.


Ce jour-là, ils étaient sept à passer leur épreuve, quatre garçons et trois filles, avec chacun un lieu et un objectif différent. Kendraff fut envoyé au nord, dans une montagne où il lui fallait trouver un labyrinthe souterrain, qu'il devait explorer à la recherche une plaque en or qui aurait été bénie par les dieux.

 

À sa grande surprise, une fois de plus Kendraff repartit, accompagné par le loup. Le jeune guerrier s'arrêta alors pour le laisser passer devant sans hésitation, et arriva enfin après deux heures de marche intensive, près de ce qui ressemblait à l'entrée d'une caverne. Celle-ci avait son ouverture taillée de façon harmonieuse : en arc de cercle, avec un immense crâne squelettique de loup pour décoration. En observant la caverne, il remarqua à ses pieds un escalier qui descendait dans la montagne, ce qui lui indiqua qu'il avait bien trouvé le labyrinthe. Cependant, le loup s'était assis devant l'entrée, regardant passer Kendraff sans bouger, faisant comprendre à celui-ci qu'une fois à l'intérieur, il serait complètement seul et isolé de toute aide.

 

Heureusement ! Déjà, qu'on leur avait maché le travail de recherche aux jeunes, fallait pas abuser non plus.

 

Merci de ne pas dire «on» mais «lui». Avec moi, ils en auraient bavé bien plus que ça.

 

Sauf que notre but était de les former, en faire des héros pour combattre les forces maléfiques. Pas de les tuer en leur faisant subir les pires épreuves.

 

Et après ? Il fallait bien qu'ils soient doués et un minimum endurcit, sinon ils auraient fini par crever face au premier danger !

 

Et si vous alliez conter ailleurs, et me laissiez faire mon travail ? Parce que des destinées c'est pas ce qui manque. Puis, il y en avait sept des candidats alors, vous avez l'embarras du choix.

 

Ha non ! C'est cette histoire que nous avons débutée avec vous, cher confrère. Nous la finirons donc avec vous.

 

Puis, pour cette partie nous aurions tort de ne pas vous épauler, car la tâche est ardue.

 

Soit, soit, mais commençons par le début de cette quête, et par l'entrée de la caverne. Les lieux s'éclairaient d'eux-mêmes, comme s'il était attendu. Kendraff descendit prudemment les escaliers pour arriver dans un large couloir aux murs lisses et très bien taillés. Les nombreuses lueurs, dût à des cristaux enchâssés dans la pierre, lui permirent de voir plusieurs dizaines squelettes jonchaient le sol, leurs armes et armures encore sur eux.


Devant ce spectacle macabre, une sensation de malaise s'installa rapidement chez le jeune homme, qui se retrouva alors à douter de lui-même et de ses capacités. Il resta un moment les yeux fermés afin d'essayer de se concentrer, et de taire ses angoisses, puis parvint enfin à bouger son bras droit pour se frapper le front. La douleur le fit revenir à la raison, et il se remit à avancer avec détermination.

 

Quand il arriva au bout du couloir, il entendit comme des bruits de pas secs derrière lui et eut l'impression d'être suivi. Son premier réflexe fut de dégainer ses deux épées. Bien qu'il lui paraisse improbable d'avoir des poursuivants, il se retourna quand même pour en être certain et aperçut des squelettes animés, les mêmes qu'il avait vus étendus sur le sol.

 

Et Kendraff les mit alors en pièce sans difficulté, de quoi le rassurer.

 

Ces derniers étaient tellement lents qu'une vieille grand-mère les aurait démolis sans se prendre le moindre coup. Cet affrontement aurait été dispensable à narrer tant il était fade.

 

Il eut au moins le mérite de l'aider à avancer plus sereinement. Cependant, il avait de quoi penser qu'on avait une étrange de façon de le tester.

 

Mais cette confiance retrouvée eut un mauvais effet sur lui : il avait totalement baissé sa garde et avait reçu une lame dans son épaule gauche sans comprendre pourquoi. La douleur le fit se retourner pour voir un squelette derrière lui l'ayant attaqué dans le dos.


Il l'élimina quand même en quelques instants, et avait appris à se méfier d'un ennemi si silencieux avec un corps où seuls les os restaient présents.

 

Certes, il put avancer tout en écrasant d'autres squelettes apparus pour lui barrer le chemin, en prenant à chaque fois le soin de marquer chaque intersection d'une entaille avec son épée pour ne pas se perdre au retour. Cela lui permit de savoir où chaque cul-de-sac était disposé dans le labyrinthe et de ne plus retomber dessus, les squelettes au sol ne lui suffisant pas pour se repérer.

 

Il s'en sortait plutôt bien avec une seule erreur commise : une bonne progression, avec quelques coupures très légères et une plaie plus profonde à l'épaule gauche.

 

Cependant, après avoir passé trois petits couloirs complètement déserts, il soupçonna un piège quand il le trouva vide malgré sa largeur impressionnante. Il avança doucement en observant tous les détails, mais en un instant, ce fut la surprise totale pour lui. Des ouvertures étaient subitement apparues dans les murs dont les parois s'éventrèrent par des explosions, laissant surgir des squelettes en grand nombre dans un nuage de poussière.

 

Et Kendraff fut pris dans une mêlée d'os et de lames rouillées. Mais les sacs d'os étant bien plus lents que lui, et le jeune homme finit tout de même par s'en débarrasser avec la classe d'un grand guerrier, bien qu’essoufflé par le combat.

 

Kendraff avait quand même reçu plusieurs coupures dues à des attaques qu'il n'avait pas pu voir, et esquiver.

 

Et il n'était toujours pas au bout de ses peines. Une fois l'affrontement finit, et le nuage de poussière dissipé, il put apercevoir une grande porte de trois mètres de haut, ce qui ne présageait rien de bon. Il voulut prendre un moment pour se reposer, mais en fut empêché par d'autres ennemis l'ayant suivi. Il dut se battre à nouveau contre une marée d'adversaires faibles mais tenaces. Quand il chercha enfin à comprendre comment autant de squelettes pouvaient occuper les lieux, il eut une sacrée surprise en examinant les corps : il remarqua des fêlures causées par lui-même dans les couloirs précédents.

 

Effectivement, les sacs d'os revenaient sans cesse en surnombre avec tous ceux qui s'étaient relevés à travers le labyrinthe.

 

Kendraff avait mis longtemps à comprendre qu'il ne pouvait pas les éliminer définitivement. Que d'effort inutile et de temps perdu.

 

Et il prit donc la décision d'entrer dans la salle, et de refermer la porte derrière lui pour semer les squelettes, mais une fois dedans il commença à regretter son choix. Grâce à l'éclairage du toit formant un dôme semi-ouvert dans la roche, il put y voir une créature se tenant face à lui assise en tailleur les yeux fermés mais ses oreilles pointues dressées et alertes, un long bâton dépassant de son dos : un loup immense avec une posture plus humanoïde qu'animale. 


Kendraff eut du mal à garder son calme devant une telle présence, sa respiration forte atteignant les oreilles de la bête, qui révéla de lumineuses pupilles orangées pour mieux observer son visiteur. Quand celui-ci se redressa debout sur deux pattes, Kendraff se rendit compte que la créature portait en réalité une grande hallebarde d'acier suffisamment imposante pour lui infliger des dégâts mortels à la moindre erreur.

 

Kendraff tenta d'abord de faire marche arrière, avant de comprendre qu'il ne pourrait pas échapper à la confrontation:  la plaque qu'il cherchait servait d'armure au monstre : elle avait une forme hexagonale, et protégeait le cœur de la bête. Kendraff se résigna donc au combat, défiant même son adversaire du fil de son épée.

 

– On dirait que ça va se jouer entre toi et moi ! .

 

À la grande surprise du jeune homme, le loup répondit par un hurlement comme s'il comprenait les paroles de Kendraff.

 

Ce qui n'avait rien d'étonnant. Après tout, la bestiole n'avait rien de normal quand on sait la raison de son existence.

 

Certes, mais on a pas le temps d'expliquer ce phénomène, car il y a un combat à raconter.

 

Donc, la créature s'apprêtait à charger mais le jeune homme attaqua le premier. Il bondit vers l'avant dans un saut d'un mètre de haut, et frappa de front la bête qui contra, le projetant brutalement au sol.

 

Kendraff se releva rapidement et se prépara à attaquer de nouveau. Les yeux étaient fixés sur son objectif : la plaque du monstre.

 

Il avait bien envie de la modifier pour l'adapter à sa taille, et s'immobilisa sans s'en rendre compte, sans doute qu'il s'imaginait déjà avec son trésor attaché à son torse comme trophée de guerre.

 

Erreur manifeste de débutant qui lui coûta très cher !

 

En effet, car oui ! La bête le prit de vitesse et attaqua le premier. Une frappe verticale bien placée, que Kendraff esquiva de justesse d'un bond de côté.

 

Le coup était si puissant, et rapide, que la créature ne pue retenir sa hallebarde, dont la lame vint alors fracasser le sol, lui laissant même une profonde fissure. Devant une telle démonstration de force, il était évident que Kendraff avait sous-estimé le danger. Il était si déboussolé qu'il n'eût pas temps de réagir assez vite et d'esquiver le coup circulaire que lui asséna son adversaire.

 

Kendraff para de justesse, mais la puissance de l'impacte le projeta brutalement contre le mur.

 

Son arcade droite rencontra la surface rocheuse, s'ouvrant pour laisser un filet de sang couler abondamment sur son visage. La blessure aurait dû l'inquiéter mais ce dernier, étourdi par le choc, se permit à nouveau un comportement de débutant en pensant à voix haute à une personne bien connue :

 

– Dire que j'avais promis à Lirinah d'être prudent ! Je vais avoir du mal à respecter mes engagements.

 

Kendraff se décida enfin à réfléchir avant de repartir à l'assaut et fit le point sur sa situation. Son adversaire était fort, rapide, et sa hallebarde lui donnait largement une portée plus grande que la sienne. La solution choisie par le jeune homme fut de tenter plusieurs attaques successives, visant les flancs de son ennemi, mais le loup les esquiva toutes avec de rapides pas de côté, malgré sa taille imposante. La bête riposta par un coup d'estoc en envoyant le manche de sa hallebarde dans le ventre de son adversaire. Puis, il enchaîna avec une frappe circulaire dans les appuis du jeune homme qui chuta sèchement sur le sol. Enfin, il lui enfonça son pied gauche dans les côtes qui se seraient brisées, si ce dernier n'avait pas eu une cotte de mailles en bronze extrêmement résistante.

 

Le loup aurait pu mettre à mort un Kendraff restant à terre, le corps endolori, mais décida de l'épargner malgré du sang commençant à lui couler de la bouche.

 

Et après, c'est vous qui disiez qu'il n'en avait pas assez bavé ?

 

Bon d'accord, on peut reprendre ? Le combat n'était pas fini malgré un Kendraff en mauvaise posture.

 

J'aurais même dit en «très» mauvaise posture, car il lui fallut plusieurs minutes avant de trouver la force de se relever péniblement. Et encore, il eut de la chance que son adversaire se contenta de le regarder souffrir.

 

Le jeune homme fut déconcerté par le comportement de la créature. À plusieurs reprises, la bête l'avait écrasé au sol et contre un mur sans la moindre difficulté et pourtant, aucune de ses attaques n'était mortelle. Le loup continuait même de lui offrir des occasions de l'emporter. Il commença alors à faire le rapprochement entre tous les événements l'ayant conduit à la créature. Le rituel, l'oracle, et le chemin jusqu'à l'entrée du labyrinthe : le loup. Or, c'était bien une sorte d'homme-loup se tenant sur deux pattes qui lui faisait face.

 

Kendraff eut une idée en tête : il repartit à l'attaque dans un duel acharné et désespéré. L'échange de coups, bien qu'honorable pour un guerrier blessé, et à bout de force, tourna en faveur de la créature qui envoya à nouveau le jeune homme s'écraser contre l'un des murs de la salle. Le corps complètement endolori et sanglant, Kendraff ne pouvait plus combattre davantage. Malgré son avantage certain la bête n'était toujours pas décidée à en finir avec lui. Il exécuta alors un geste des plus surprenants : il s'agenouilla face au loup et lui déposa ses armes aux pieds.

 

Et voilà que la créature se mit à sourire.

 

Ce qui peut se comprendre, puisque Kendraff avait enfin compris ce qu'il avait en face de lui, c'est à dire...

 

Un examinateur, oui.

 


Non, je dois m'assurer qu'il ne soit pas dit, ici, plus qu'il n'en est nécessaire. Puis, je doute qu'il en ait compris tant que ça, car il fut tout de même surpris, lorsqu'il vit la bête arracher la plaque en or qu'elle portait et la jeter devant lui. Kendraff n'hésita pas à la ramasser, ainsi que ses armes, et à sortir aussi vite que possible avec son gain, tandis que le loup reprenait sa position initiale et somnolait en attendant qu'un nouveau visiteur se présente à lui.


Il fonça à travers les squelettes qui étaient de l'autre côté de la porte, usant sans hésiter de ses dernières forces pour se dégager un passage. Ne perdant pas son temps avec eux, et reprenant le chemin qu'il avait emprunté en sens inverse avec un corps gravement blessé, et remonta l'escalier qui le mena à la sortie. Une fois dehors, et fier de lui, il se laissa tomber en arrière dans la neige qui se tacha de son sang : il avait réussi sa quête, même si le dernier combat lui resterait à jamais en mémoire.

 

Il profita enfin de ce moment de calme et de tranquillité pour se reposer. Puis, après avoir recouvré une maigre partie de ses forces et un trajet qui lui sembla durer une éternité, il passa voir l'oracle, ne sachant s'il devait lui ramener la plaque ou non. Celui-ci annonça à Kendraff qu'il pouvait la garder et en faire ce qu'il voulait. Bien que le jeune guerrier ait rempli sa mission, le messager des dieux le retint quelques minutes de plus pour lui transmettre un dernier conseil, alors que Kendraff n'avait qu'une seule chose en tête : rentrer chez lui pour faire soigner ses blessures, et se reposer. Les mots du sage atteignirent à peine ses oreilles que le jeune homme tournait déjà les talons.

 

Après avoir traîné pendant des heures son corps meurtri et ensanglanté, il arriva enfin devant son village où il était attendu, et il s'aperçut qu'il n'était que le deuxième à être rentrer. Quand les cinq autres guerriers revinrent avec de sévères blessures bien plus graves que celles de Kendraff, qui lui était déjà dans un état pitoyables et tenaient à peine debout, ils furent rejoints par Arkar. Il les félicita et leur remit le manteau du clan, qui symbolisait le passage à l'âge adulte mais aussi qu'ils étaient devenus des guerriers accomplis et membres à part entière.


Tandis que les six autres repartirent chez eux, Kendraff aperçut Lirinah arriver avec ses parents, ainsi que Kilvar et Eldah et Hannah. Ils s'approchèrent pour le féliciter, et il remarqua que Lirinah était pâle, en voyant ses blessures. Quand Kendraff rentra dans sa demeure, avec sa famille, pour se faire soigner, Lirinah, elle, dut renter chez elle avec ses parents, bien qu'elle voulut rester plus longtemps avec Kendraff. Elle devrait attendre encore pour reprendre son entraînement avec lui, mais elle était plus préoccupée par les blessures de celui-ci : sa...

 

Stop, là c'est vous qui risquez d'en dire trop.

 

Pour ce que ça va changer, ce point de l'histoire sera abordé bien assez tôt. Mais soit, nous en reparlerons plus tard...

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