Chapitre 12 : Convergence

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Khan.

Le Commodore Uljay Tamerlan, plus connue sous son pseudonyme de Khan, était dans le hangar bâbord où sont stockées les barges d'assaut, du croiseur l'ISS Temudjin, alors que les derniers soldats embarquaient dans deux des trois engins spatiaux. Deux douzaines de ces fusiliers marins avaient tantôt été téléportés depuis le Knossos pour se joindre aux 24 autres, stationnés à bord du Temudjin.

Quant au troisième engin spatial, la barge personnelle du Commodore, elle était déjà pleine des huit troupiers de sa garde rapprochée, la fameuse Garde Noire*.

Le capitaine John Quicksilver, son second, était venu la saluer comme le protocole le préconise, afin de lui souhaiter bonne chance pour sa mission à hauts risques.

«Êtes-vous sûr Commodore, que vous ne voulez pas que je vous remplace pour cette mission périlleuse ? Votre personne est bien plus précieuse pour l'Imperium que la mienne ! Je vous conjure d'y réfléchir encore une fois !» demanda l'officier à son commandant.

Uljay, le visage toujours aussi impassible, se fendit pourtant d'un léger sourire envers son premier officier et lui dit avant de s'engouffrer à son tour dans la barge, une fois que son médecin personnel eu lui aussi embarqué :

«Je vous remercie de votre sollicitude n°1, mais c'est Ma maison, Ma compagne et donc Ma responsabilité de délivrer Mon domaine de cette menace. » et elle referma l'écoutille après avoir rendu le salut que John venait de lui adresser à travers le hublot de l'engin spatial.

Le Commodore Khan, avait effectivement ses quartiers officiels dans la Domus de sa compagne, la vice-consule Jayala Singh. Et même si les deux femmes avaient un arrangement quant à leurs vies privées respectives, lorsqu'elles étaient séparées, Khan tenait énormément à sa concubine, une ancienne diplômée en xéno-archéologie reconvertie dans la politique. La politicienne de son côté, semblait très attachée à sa compagne.

Les engins d'assauts, sortirent l'un après l'autre du pont d'envol, du croiseur lourd, qui était venu se positionner en orbite basse d'Agriffon. Une fois les vaisseaux hors de portée, du Temudjin, celui-ci fut redirigé sur l'orbite haute où il put se maintenir afin d'empêcher, tout comme le faisait le Knossos et le Rommel, les vaisseaux ennemis, de s'approcher de l'orbite planétaire basse, car apparemment, il fallait que ces derniers soient relativement proches de la planète pour effectuer la téléportation, comme devait également le faire tout véhicule spatial d'ailleurs.

De retour sur la passerelle le capitaine Quicksilver, fit appeler le QG des Forces de contre-invasion de l'Imperium, (Contrôle) et une fois que son subordonné responsable des transmission le lui ait passé, il dit :

« Ici, le capitaine John Quicksilver, commandant en second du croiseur ISS Temudjin, je vous avise Contrôle, que notre détachement de marines, vient de quitter notre vaisseau, à bord de trois barges d'assaut, il y a quelques minutes. Contrôle, nous vous transmettons les coordonnées, du vaisseau leader, ayant à son bord notre Commodore. Nous vous les confions à vos bons soins, pour les faire atterrir au point de ralliement prévu. A vous Contrôle.» tout en disant cela il fit signe au sous-officier en charge du système informatique de la passerelle, de lancer la série de codes de géolocalisation.

Une voie de femme lui répondit :

« Ici Contrôle, coordonnées bien enregistrées, Capitaine, ne vous faite pas de soucis, vos vaisseaux sont en de bonnes mains. De votre côté avez-vous eu des nouvelles de la Flotte de secours et si c'est le cas dans combien d'heures standards les vaisseaux la constituants seront t'ils à même d'être déployés dans le système ? Notre réseau Hermès, bien que rétablit, via un satellite d'urgence, n'est pas en mesure actuellement de se connecter, en raison d'interférence dans l'atmosphère. »

Le capitaine Quicksilver lui répondit :

« Nous avons eu il y a à peine 2 heures un message de la Flotte de contre invasion commandée par le Feldmarschall Lazic, elle sera là dans quelques heures, en ce moment l'armada doit se trouver près de l'avant dernier portail stellaire ou l'a déjà franchi. Le temps de se rendre au dernier et nous aurons une belle flotte de vaisseaux de combat et de transports de troupes dans notre zone. Comptez entre 4 et 6 heure. » Puis il continua : « Et il y avait en orbite d'une des autres écluses WIR, sur la route de notre flotte depuis la planète X, un croiseur erinien, en missions diplomatique, qui s'est joint à notre flotte en renfort, donc ne vous étonnez pas si des soldats de la nation érinienne, demandent à débarquer. Je suppose que le téléporteur de Cairn n'est toujours pas fonctionnel ?»

« Non, capitaine, nos gars à Cairn, ont dut faire face à une attaque de la ville et ont privilégié la défense de celle-ci et l'éradication de la menace. De toute façon, se rendre de là-bas jusqu'à Manticore en navette prendrait trop de temps, une descente en barge d'assaut depuis des vaisseaux en orbite est plus rapide ! » lui répondit la voix féminine du Contrôle.

« Nous, nous tenons prêt à recevoir nos vaisseaux, tout en continuant le blocus, avec l'aide du Knossos et du Rommel. Sur la douzaines de tentatives des petits vaisseaux extros qui ont tenté une percée, seuls deux ont réussi à franchir le barrage et probablement à téléporter quelque unités de fantassins ennemis au sol. Les autre ont soit pour la majorité été détruits, soit se sont repliés derrière les lunes**. Je vous conseille de dénicher au plus vite les module terrestre extros de téléportations et de tous les pulvériser ! »

« Bien reçut capitaine, je transmets votre suggestion au commandant en second des Héraclite, qui est en charge des troupes à Manticore, en attendant les renforts. Contrôle terminé ! » Et la transmission se coupa.

Quelques minutes plus tard et quelques dizaines de kilomètres plus bas, les trois vaisseaux avaient passés le cap de la rentrée atmosphériques, (avec les boucliers magnétiques, ceci n'était plus qu'une formalité) et s'approchaient de l'ile continent de Camusia, au centre de l'unique Océan, planétaire appelé " Mer de jade". Déjà on pouvait distinguer les diverses régions insulaires, au nord et au centre, les zones arides et désertiques se distinguaient bien de la région tempérée, voire tropicales de l'extrême-sud, avec la chaîne montagneuse centrale qui séparaient ces deux régions climatiques.

C'est bien évidement dans la zone sud où se dirigeait le groupe de vaisseaux de débarquement, à quelques kilomètres, au nord de la capitale planétaire.

Uljay, était bien accroché à son siège dans sa nef spatiale, car cette dernière malgré ses aérofreins, était secouée dans sa vertigineuse descente atmosphérique. Bizarrement, ce genre de chute contrôlée n'est pas plus pénible que le passage dans un trou de ver***, en réalité la plupart des personnes ayant subits les deux expériences trouvent la seconde plus incommodante, sûrement due au transfert spatio-temporel qui agit non seulement sur le physique, mais sur le psychique aussi.

Plus le sol devenait proche, plus les aérofreins augmentaient leurs puissances et plus la sensation de stress augmentaient chez ces hommes et femmes pourtant rompus à ce genre d'exercice.

Le commodore Khan était songeur, elle s'inquiétait pour sa compagne et également pour les servantes et serviteurs de cette dernière. Pourtant chaque membre de la maisonnée, savait parfaitement où se situaient les deux entrées secrètes du bunker construit dans le vaste sous-sol de la Domus.

« Puissent les dieux les avoir guidés rapidement dans cet abris inexpugnable.» Pensa-t-elle.

Et bien que cette propriété, qui appartenaient à la vice-consule, n'était pas véritablement son foyer, (vu qu'elle n'y était que quelques semaines par année en tout et pour tout), elle avait le sentiment que ces putains d'extros avaient violés sa vie privée en s'en emparant. Mais elle avait avec elle une cinquantaine de soldats d'élites armés jusqu'aux dents, pour le leur faire bien comprendre.

Quelques minutes plus tard les 3 navettes s'étaient posées aux abords de la somptueuse villa romaine, une au nord-ouest, la seconde au nord-est, quand à la nef du Commodore Tamerlan c'est plein sud qu'elle avait atterrit, faisant face à l'entrée principale de l'imposante Domus.

Les équipages des barges de débarquement, ainsi que la garde noire de Khan, avait pris position depuis une dizaine de minutes, encerclant au mieux l'édifice consulaire, lorsqu'une troupe hétéroclite à bord de deux véhicules anti-grav, se dirigeât depuis la sortie de la citée vers la position sécurisée du Commodore.

Khan allât à la rencontre des auto-glisseurs avec deux de ses gardes, qui braquèrent leurs pistolets mitrailleurs vers les véhicules. Une fois que les premiers occupants en furent sortis, l'adjudant Johnson et un des rangers, le commodore leur lança, alors que les deux marines de son escorte sur son ordres avaient cessé de braquer leur armes sur eux :

« On peut savoir ce que vous foutez ici, maintenant ? Vous ne deviez venir qu'une fois la situation sous contrôle. »

De la seconde voiture antigrav, le lieutenant Bruckner s'extirpa, suivit par le légat, qui eut quelque difficultés de son côté, n'ayant plus l'agilité de sa camarade confédérée.

Voyant le Commandant suprême en second de l'Imperium sortir de l'engin, le Commodore se mit au garde à vous et continua, toujours sur le même ton glacial :

« Désolé, votre Excellence, mais ce n'était pas convenu ainsi ! » puis se mettant au repos, une fois le Magistrat lui ayant rendu son salut, elle continua : « Ainsi donc il s'agit de ces fameux soldats du Hammer dont on m'a tant parlé. »

Elle regarda froidement Zoé qui se mis au garde à vous, tout en lui rendant son regard tout aussi métallique. Pendant un court instant Cynfeirdd eu l'impression de voir deux cobras se dévisager avant un combat à mort...puis il dit aux deux femmes :

« Mesdames, permettez-moi de faire les présentations... »

« Ce ne sera pas la peine je pense ! Vous êtes le lieutenant Bruckner, la fameuse lame, celle qui dégaine son couteau plus vite que son ombre, c'est bien cela ? Repos lieutenant ! » dit Uljay en rendant son salut à la jeune confédérée.

« Tout à fait Commodore et vous êtes Uljay Tamerlan Khan, la dévoreuse de poulpes****, la terreur des extros des mondes externes***** ! Votre réputations chez nous est presque aussi grande qu'elle ne l'est dans votre Imperium.» lui répondit sur un ton pas moins glacial Zoé.

« Magnifique, magnifique... » dit un peu énervé le glaive, « et si nous passions aux choses sérieuses maintenant ? Où en est-on Commodore ? Nous sommes là en renfort et à ce que je vois votre positions ici est peu défendue, par rapport aux deux autres. Pouvons-nous remédier à cela ? Donnez à notre amie confédérée ici présente vos directives, car nous sommes temporairement, nous autres sous son commandement et elle sous le vôtre ! »

Le Commodore, leur dit :

« Bon, je vous fais le topo, nous avons détecté la présence de 53 formes de vie se déplaçant intra-muros. Et à moins qu'ils soient accompagnés de droïdes de combats, mais vu la taille de leur robots et celle de la porte principal, j'en doute, il n'y a que ces forces en présence ! »

« Et vos gens, savez-vous s'ils sont bien à l'intérieur ? » s'enquit le lieutenant Bruckner ?

« Non, c'est impossible, de détecter leurs éventuelles présences, car notre bunker est ainsi fait qu'il bloque toutes tentatives de scan, ce qui fait que les agresseurs, ne savent pas non plus s'il y a quelqu'un ou pas. » répondit Khan visiblement impatiente d'en découdre.

« Quel sont vos ordre Commodore ? » demanda Zoé tout en observant bien le terrain qui entourait la propriété consulaire.

Khan, réfléchit deux minutes et dit à ses deux interlocuteurs, alors que tous les soldats, (ceux du Hammer comme ceux de l'Imperium, les deux germains en tête), étaient tous sortis des véhicules et s'étaient rapprochés du légat et de Bruckner :

« Lieutenant Bruckner, vous et vos hommes, allez prendre position sur cette position-là. » elle montra du doigt, un endroit situé au non loin de celle que ses gardes tenaient, mais un peu plus sur le flanc de l'imposante villa. « Il se trouve que notre Domus possède une double pièce aménagée et sécurisée dans les souterrains et qu'une petite fenêtre blindée s'y trouve ici, juste sous cet olivier. » Elle désignât très précisément à Zoé et au légat un vieil arbre poussant près du mur de l'enceinte. «Dès que nous ouvrirons le feu, si ma compagne la vice-consule et nos gens s'y sont réfugiés, quelqu'un l'ouvrira, pour voir ce qui se passe au dehors, c'est à ce moment, une fois que vous aurez identifié cette ouverture, qu'il vous faudra envoyer des messages de lumière pour communiquer avec eux et leur demander le nombre estimé d'assaillants et ce qu'ils savent sur leurs allées et venues à l'intérieur. De nombreux œil-de bœufs dissimulés dans les pièces principales sont accessibles très discrètement depuis notre bunker, sans oublier des caméras internes qui sont sur les moniteurs d'un serveur de secours en bas. Nous saurons comment déjouer leurs sentinelles et pourrons les prendre au dépourvu. Est-bien compris lieutenant ? »

« Attendre derrière ce remblai, couvert de buissons, que vos gens ouvrent la fenêtre blindée et leur envoyer des messages en morse, c'est enregistré Commodore. Avec votre permission nous y allons immédiatement. » lança la jeune femme à Khan.

« Attendez, Lieutenant... » lui dit Uljay sur un ton un peu gêné... « Quand vous communiquerez avec ma maisonnée, ayez l'amabilité de prendre des nouvelles de la vice-consule et avisez-moi dès que vous aurez une réponse. Je vous en serai grée ! »

Ayant senti le désarroi très temporaire de cette brillante stratège de l'Imperium, Zoé lui répondit tout en la saluant, avec sa voie la moins froide possible :

« Pas de problème, Madame, nous vous tenons au courant dès que nous avons un contact. » puis elle tourna les talons et s'en alla avec le Légat et sa petite troupe vers le point donné.

Une fois qu'elle vit que Zoé, Cynfeirdd et le détachement hétéroclite étaient en positions, Khan donna le signal pour ouvrir le feu.

*Garde Noire : Il s'agit, d'une poignée de fusiliers-marins, entre 12 et 20 (selon la taille du vaisseau et surtout le rang de l'officier), triés sur le volet, qui sont chargés de veiller et d'accompagner les officiers de l'amirauté, (depuis le grade de Commodore), partout où ces derniers se rendent. Ils ont un plastron noir légèrement blindé et sont les seuls soldats en dehors des MP (police militaire), à être autorisés à porter des armes, (en l'occurrence un simple colt 45 et un poignard de combat), à l'intérieur d'un vaisseaux. En cas d'alerte bien entendu tout le monde se doit d'être armé, mais en temps normal seul les MP et ces marines, sont susceptible de porter une arme de poing ainsi qu'une dague. C'est une précautions, en vigueur depuis l'assassinat en 415, d'un vice-amiral par des nihilistes infiltrés comme simples matelots, sur son croiseur.

**Les Lunes d'Agriffon : Cette planète possède deux lunes orbitant autours d'elle. Castor, la plus proche et Pollux la plus petite et également la plus éloignée.

***Translation dans un trou de vers : Que cela soit le passage dans un trou de vert instable et ouvert par le vaisseau, ou celui stable maintenu entre deux écluses WIR, lorsque le navire stellaire entre dans le vortex ainsi créé, la sensation est la suivante : Une fois entré en intégralité, (à une vitesse relativement faible), on a la très désagréable sensation que tout l'espace autours de soi, ainsi que son propre organisme est au ralentit, comme 50 ou cent fois moins vite que la normale et le moindre son résonne comme dans une boite acoustique. Puis soudain tout est accéléré et semble entraîner le corps vers l'avant (alors que physiquement rien ne bouge en réalité) on se sent aspiré vers la proue du vaisseau, (donc vers le conduit spatio-temporel), comme si l'esprit et les organes internes subissaient cette force gravitationnelle de plusieurs G, alors qu'en même temps la structure externe du corps, (les os, la chair et la peau ) ne bougeaient pas d'un iota, (chose vérifiée grâce aux détecteurs et aux caméras internes qui eux ne subissent aucunes contraintes gravitationnelles), le tout avec un sifflement très aiguë. Puis après 2 minutes de sensation d'aspiration de ses boyaux vers l'extérieur très pénible dans le vide, (sensation qui pour ceux qui la subissent semble durer bien plus de temps), tout stoppe au moment où l'on ressort de l'autre côté du "tunnel", y compris le son strident. C'est à ce moment que beaucoup souffrent de malaises au niveau stomacal ou intestinal, selon les personnes, leurs résistances et leurs accoutumances à ce phénomène.

****Mangeuse de poulpes : Un jours qu'un henderit, (ces extros de type céphalopodes géants, dont le sobriquet est poulpe), avait été capturé par les troupe de marines, dont le capitaine Tamerlan, (qui à cette époque n'avait pas encore reçu de l'empereur le surnom de Khan), avait le commandement, fut amené devant elle, cette dernière, de rage, (un détachement de ses soldats avait été massacrés sur le terrain, par ces créatures hideuses), lui arracha avec ses dents un morceau d'une de ses tentacules préhensiles et le recrachât au sol, (leur chaire n'est pas comestible). Elle n'eut qu'un simple blâme, car il est connu que les membres de ces mollusques repoussent tout seuls au bout de quelque mois !

*****Les mondes externes : la région de guerre, entre les membre de la Coalition d'Orion et les Henderits est située bien au-delà des frontières du Dominion Terran et les quelques planètes conquises à ces extros par les impériaux et les confédérés se trouvent dans ce qu'il est officiellement nommé :« les Mondes externes ».

Destination Manticore

Deux heures auparavant, alors que l'aurore pointait à peine son nez, Marna se réveillât au bruit de l'alarme de son comlick, enlacée dans les bras si délicats de sa petite protégée et amante depuis cette nuit. Le bruit fit sortir de son sommeil Lupe, qui se tourna vers sa compagne et l'embrassa tendrement.

«J'ai super bien dormi Professeur et vous ? » dit-elle à Marna en s'étirant comme une chatte, tout en baillant à se décrocher la mâchoire.

« Oui je dois l'avouer, pour le peu que j'ai fermé l'œil, j'ai bien récupéré de la journée de hier. » répondit-elle à la jeune femme. « Mais, je t'en prie pour l'amour des dieux, cesse de me vouvoyer et de me donner du Professeur. Il me semble qu'après ce que nous avons fait cette nuit, cette si douce complicité que nous avons partagée, je ne vois pas ce que nous pourrions faire de plus, afin d'être suffisamment intime toi et moi pour que tu m'appelle Marna. »

« Oui, Prof...euh Marna vous av...tu raison mi querida, excuse- moi ! » dit Lupita en se levant du lit, nue comme un vers. « Viens accompagne moi à la salle de bain, qu'on la partage enfin cette douche, depuis le temps que je rêve de te passer du savon sur tout le corps. » Et elle prit la main de sa professeur pour l'entraîner nue elle aussi dans la petite pièce d'eau.

Vingt bonnes minutes plus tard, elles sortirent de la douche, se séchèrent rapidement grâce au chauffage soufflant mural et commencèrent à remettre leurs vêtements de la veille au soir, qui n'avaient été portés que pendant la courte soirée, qui a précédé leurs ébats nocturnes.

Elles descendirent au saloon pour voir s'il était possible de se faire servir au moins un café et des croissants, ou n'importe quel aliment, car la folle nuit qu'elles venaient de passer ensemble, leur avait donné grand faim.

Le droïde de service, au bar, leur apportât un solide petit déjeuner composé de brioches, de confiture et d'un café au lait de Gnûr pour Marna, ainsi qu'un bol de Benco* pour sa stagiaire.

La porte s'ouvrit et Obster Kuzack entra, salua de loin B'rat'k, qui était déjà derrière le comptoir, ainsi que Rocie, qui venait de descendre les escaliers. Puis il dit aux deux archéologues attablées :

« Salut les filles, alors bien dormit ? » et en disant cela il fit un clin d'œil à l'ex-marine qui se rapprochait de la table des deux femmes. « Vous nous avez flanqués une belle peur, à Rocinante et à moi, hier au soir...Ha ! Ha ! Ha ! Sacrée jeunesse ! »

Shaïma Diniz, la tenancière toujours vêtue de manière extravagante, robe à strasses vertes avec boa couleur neige, s'était mis à côté d'Obster.

« Bonjours Marshall ! » dit Marna, surprise par ce que venait de leur lancer son ami ranger. « De quoi parlez-vous donc ?

« Salut Obster, » dit à son tour Lupe, qu'est-ce donc à dire ?

Alors de manière complice Rocinante et le commandant des milices planétaires, se regardèrent, et éclatèrent de rire...

« Il a failli arriver à nous quatre un incident, évité de peu par notre hôtesse, assez gênant ! » continua le Marshall sur un ton amusé.

« On peut savoir, ce que c'était donc mon cher ? » demanda le Professeur Reyes, sur un ton méfiant.

« Eh, bien Rocie, voulait me montrer dans sa loge une vielle arme à feu de l'époque des Pirates des caraïbes, du début du 18ème siècle de l'ancienne Ère... et donc nous sommes passés un peu avant minuit devant ta loge Lupe...», Kuzack fit une pause pour laisser son amie l'ex-Marine terminer le récit :

« Et là nous avons entendu des bruit de lutte, provenant de tes quartiers, ma chérie. »

Là les deux femmes se regardèrent penaudes et se mirent à rougirent. Mais Rocie, continua :

« On étaient sûr que des extros s'étaient infiltrés dans ta chambre et te malmenaient. Notre ami le Marshall, ne comptant que sur son courage voulut se précipiter et défoncer la porte, pour te sauver....quand, nous avons entendu des gémissements d'un tout autre type provenant de la pièce...Putain, si je ne l'avait pas arrêté à temps, je pense qu'on aurait était vraiment mal à l'aise, en nous introduisant de force à l'intérieur...n'est-ce pas mes chères ? AH ! AH ! AH ! »

Les deux scientifiques ne savaient plus où se mettre, de savoir que leurs amis avaient devinés ce qui s'était passé dans l'intimité de la loge.

« Allez, il n'y a pas de honte...d'ailleurs, », leur dit Rocie, « je ne sais pas de laquelle des deux je suis la plus jalouse....Enfin, toi et moi ma petite Lupita, ce n'était que pour le fun, ce n'était qu'amicale, alors qu'à ce que je vois, là c'est plus sérieux. » et elle continua, pour bien montrer son approbation : «Je suis heureuse pour vous deux, sincèrement.»

Le Marshall Kuzack sourit à la marins et lui dit, surpris, tout en la désignant du doigt, ainsi que la jeune latina :

« Ah parce que toi et elle...enfin ce ne sont pas mes affaires. »

Marna regarda son amie de manière suspicieuse, puis lui demanda :

« Tu avais l'intention de ma parler de cela ou pas Lupe ? »

« Ne sois pas jalouse, ma douce, » lui rétorqua avec sa voix la plus mielleuse, Mademoiselle Fuentes, « comme elle vient de te le dire, c'était juste une amie et une amante de temps en temps. Ne me tiens pas rigueur, d'avoir profité de la vie avant de te connaitre, de la si douce manière que je t'ai connue hier soir. »

«Okay, ma petite, mais prouve moi là, devant tout le monde, (elle faisait référence, à la tenancière, son adjoint Camusien occupé, mais pas loin et au ranger), que tu tiens réellement à moi ! » lui demanda Marna un peu vexée.

Alors la petite stagiaire, avança ses lèvres vers celles du professeur Reyes et l'embrassât tendrement.

L'assistance alors les applaudis chaleureusement, B'rat'k lui le fit de ses 4 mains. Et le Marshall cessa pour dire :

« Bon maintenant que votre liaison est officialisée, si on allait casser de l'Extros et tirer cette histoire de bombardement au clair à Manticore. Et ne dit-on pas, qu'il n'y a rien de tel qu'une bonne bagarre après le sexe...et vice-versa ! »

« Euh, Marshall, il y a juste un petit changement au programme... » dit un peu embêtée l'archéologue.

« Oui, Obster je viens avec vous...à Manticore » lança Lupe, en se saisissant d'un sac, contenant sûrement quelques effets primordiaux.

« Oh, petite, je ne pense pas... » le commandant de rangers, ne put terminer sa phrase que l'étudiante se dirigeait déjà vers la porte de sortie du cabaret, avec son paquetage.

« Chef, » lui dit amusé Rocinante, « Je la connais bien, impossible de lui faire changer d'avis quand elle a une idée dans la tête !»

« Obster, n'oubliez-pas qu'elle est celle qui a découvert le maniement des armes des velosks et puis à ce que j'ai vu, elle est devenue la mascotte des Héraclites. » lui dit Marna, avec une pointe de jalousie dans la voix.

«Oki, Doki, Marna, votre petite copine peut vous accompagner, on lui donnera un de ces fusils aliens.»

« Merci Marshall, tu ne le regrettera pas ! » lui lança la petite latina en passant la porte.

Non loin de là sur un emplacement d'un autre parking, le Centaure s'était posé et attendait que ses futures occupants montent à son bord.

La caporale Nicole et son copilote le première classe Horatio, étaient devant la rampe du vaisseau, lorsque le trio composé d'Obster Kuzack, de Marna et de Lupita arrivât.

« Qu'est-ce que notre petite strip-teaseuse préférée vient faire par ici Chef, on fait Taxi maintenant en plus ou quoi ? » lança ironiquement Mojito.

« Oui, ne pose pas tant de questions caporal et prépare le décollage. » répondit-il en montant à bord précédé des deux femmes.

A l'intérieur, assis dans les sièges sur les deux côtés de la carlingues, tout le reste du détachement prévu était présent, l'adjudante Pauline Dupuis dit Frenchy, médecin du bord, la caporale Yoko Tanaka, une rangers d'origines nippones, qui ne se déplaçait jamais sans son grand arc de samouraï, et qu'on surnommait, Archer et bien entendu, Pryor, le sergent Kóstas Pavlópoulos et sa camarade la première classe, Alana Paige, dit Cow, (à cause de la tête de taureau tatouée sur son dos) et 3 Héraclites, sans leurs pesantes armures, (déposées dans la cale du vaisseau, pour être enfilées à l'arrivée), dont Chaïm, le Centurion Prime, la zélote Cara Albrecht et un autre soldat de la Garde Suprême du nom de Capello.

Une fois que tous furent harnachés à leurs sièges, Mojito, lança les moteurs et le vaisseau de transport s'élevât dans le ciel.

Le Centaure, commença à se diriger vers les zones de combats et fit un rapide tour des anciennes positions extros, afin de s'assurer depuis les airs que tout était bien sous contrôle.

En passant au-dessus d'une carcasse d'un des engins de transports aliens, la zélote aperçut depuis son siège, au travers de son hublot, d'étranges créatures agglutinées prés de ce qui restait de l'infrastructure de la barge. Elle demanda :

« Euh, c'est quoi, ou qui, ces formes qui se meuvent près des débris, recouvertes de la tête aux pieds de ces genres de soutanes en loques ? Des extros ? »

« Non, » lui répondit Marna, qui de son siège les apercevait également, alors que leur vaisseau s'était mis sur les ordres du Marshall Kuzack en position géostationnaire, « il s'agit d'une race indigène, que nous appelons les métalloïdes. Ils sont inoffensifs et ne se déplacent qu'en groupe de 5-6 individus. »

Le centurion prime qui s'était également rapproché des hublots tribords, demanda à son tour aux deux archéologues :

« Je croyais que les seuls natifs de cette planète étaient les camusien, comme notre ami B'rat'k, il y a une seconde races indigènes ? Et que font t'ils près de ces tas de ferrailles, avec cette espèce de charrette à roues ?»

Lupe se permit de répondre, ayant elle aussi étudié ce peuple mystérieux :

« Ezra, euh je peux vous appeler Ezra, centurion Prime ? » Commença t'elle a dire, en lui faisant un charmant sourire »

« Bien sûr Mademoiselle Fuentes, j'en serait honoré ! » répondit le commandant des Héraclites.

« C'est Lupita, Ezra, juste Lupita... » lui précisa la jeune femme, avant de continuer : « Donc, Ezra, ces créatures sont en fait déjà décrites sous cette aspect, de vagabonds du désert, depuis bien avant le grand cataclysme qui a détruit la florissante civilisation camusienne. Mais de tous ce que l'on a pu découvrir en décryptant les glyphes* dans les ruines, c'est qu'ils se tiennent à distance des camusiens depuis toujours, se contentant depuis de récolter du minerai de fer sous diverses formes, quelque fois en creusant dans des mines, d'autre fois en troquant contre ce métal, des objets utilitaires, assiettes, récipients etc... qu'ils fabriquent avec le fer et l'acier. Et depuis notre venue sur leur monde, il y a parfois des vaisseaux s'écrasant sur cette planète, où ils vont récupérer ce qu'il peuvent, de fer et d'acier. Il sont toujours à tirer une charrette dans lequel il entasse et le minerai ferrugineux grappillé et les objets façonnés. Mais en fait on n'a pas le loisir de les approcher, ils refusent le contact direct avec d'autres races. Lors de transactions via le troc, un des leurs dépose quelques articles à échanger dans un lieu situé entre eux et les personnes avec qui ils dealent, qui en échange leur laissent du métal ferrugineux ou de l'acier dans un sac au même endroit. Notez que selon ce que qu'écrivaient d'eux, déjà les camusien prés-cataclysmique, sur quelques tablettes en fer que nous avons retrouvés, ces aliens n'ont jamais évolués et sont toujours identiques, depuis des millénaires, toujours habillés avec ce genre de guenilles leur couvrant le corps et avec peau que nous supposons être métallique, mais nos scans ne pouvant pas pénétrer leur corps qui est protégé par un petit champs électro-magnétique, on ne peut rien savoir de ces mystérieuses formes de vie !»

Le Marshall, fit signe a Mojito de reprendre le vol, ce qu'elle et son co-pilote firent.

« Et bien merci pour ce petit cours, Madem...euh Lupe, ce fut très instructif. Votre connaissance des peuples autochtones est vraiment très impressionnante ! » lui rétorqua le commandant des Héraclites.

« Merci, j'ai eu un excellent professeur ! » lui répondit-elle en désignant de la main son amie et mentor, le professeur Reyes.

Marna, assise à côté d'elle, lui passa la mains dans les cheveux.

«En tout cas, » continua, Ezra Chaïm, « à ce que vos camarades m'ont rapportés, vous vous défendez en tir au blaster alien, je serais curieux de vous voir à l'œuvre, Lupita ! »

A ce moment la Caporal Nicole, qui ayant laissé le pilotage à son camarade Horatio, vint dans la partie centrale du Centaure vérifier si tout allait bien. Elle venait également de s'assurer que leur prisonnier, le sous-officier des velosks ne posait pas de problème, enfermé dans un des réduits sécurisés de l'appareil. Ayant entendu les dernières paroles du Centurion-Prime, elle se permit de préciser :

« J'ai eu l'occasion d'étudier, le fonctionnement du Blaster en question, hier au soir, c'est effectivement, comme tu l'avais fait remarquer, Lupe, au Commandant, très pratique d'avoir un moyen de le recharger directement grâce à la radioactivité minime que l'on trouve un peu partout. Par contre, comme malheureusement tu t'en es aperçue à tes dépends, cette arme n'a pas beaucoup de réserve, une vingtaine de coup, avant qu'elle ne doive se recharger pendant environ 1 heure. »

La belle latina, acquiesça de la tête, un peu gênée de ce qu'elle avait fait comme imprudence deux jours plus tôt.

« Mais, » continua Mojito, en se saisissant de l'arme extros que Lupe avait posé à côté de son siège, « si on fait ceci, » elle pesa, avec son index, sur une des partie en dessus de la gâchette et un compartiment s'ouvrit laissant apparaitre un genre de petit prisme violet, que l'ingénieure extraya avec deux de ses doigts pour le montrer à l'assistance, « on a ce qui se traduirait par "une pile d'énergie". Et si on ouvre la crosse du blaster ainsi,» elle tira sur la crosse qui dévoila cette fois, deux prismes également violacés, rangés dans un double compartiment, « on a deux cartouches d'énergie de remplacement, qui selon ce que j'ai pu constater, se rechargent dans la crosse de la même manière que celle de la partie principale de l'arme. Donc ceux qui utiliseront ce canon blaster, pourront encore tirer deux fois 20 à 22 coups supplémentaires en faisant l'échange de cette pile d'énergie. Ne l'oubliez pas, vos vie en dépendrons peut être. Ceci dit, installez-vous, nous arriverons dans une bonne demi-heure, à la frontière des territoires du Sud et une fois la cordillère passée, nous serons presque arrivés à destination. On se revoit à ce moment-là, en attendant profitez de la vue, surtout vous les étranger à la planètes, car même si notre continent est plutôt aride sur toute cette partie, c'est toujours mieux que vos paysages stériles et dévastés de votre planète X*** ! » dit-elle en désignant les 3 Héraclites. Puis elle retourna dans le devant de l'appareil par la coursive centrale.

*Benco : désigne une boisson à base de chocolat en poudre que l'on dilue dans du lait.

**Glyphe : en archéologie, le mot désigne un trait gravé en creux, une ciselure. C'est typiquement le cas des glyphes des écritures précolombiennes : écriture maya, écriture aztèque ou nahuatl, et plus généralement l'ensemble des systèmes d'écriture mésoaméricains, mais également dans les écritures primitives extra-terrestres, en ce qui concerne la xéno-archéologie.

***Paysages stérilisés et dévastés : La planète impériale Amphitryon, eu une grande partie de sa surface dévastée par des explosions atomiques gigantesques, en 412, pendant la première des guerres Nihilistes. Et malgré qu'elle soit de nouveau habitable, elle en a gardé de profondes séquelles, dont la stérilisations de nombreuses régions. C'est pour cela qu'elle ne sert que de base et de camps d'entrainement à la Garde Suprême. C'est également une des planètes les mieux protégées, après TERRA Secundus.

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