Chapitre premier : L'impensable attaque.

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Dans les ruines de Ca-ham, planète Agriffon...

Le professeur Reyes avait son regard figé sur l'Holo-écran, alors qu'une publicité, pour l'un des établissements les plus chauds de la petite ville minière de Cairn-City, passait sur la console holographique, pour y vanter les distractions que l'on pouvait y trouver.

Une très belle jeune femme, de type latina, très peu vêtue, tournoyait autour d'une barre de pole dance, de manière provocante et lascive. C'était selon l'annonce du cabaret en question, nommé " le Bel Amour » ", une des attractions, les plus chaudes de toute la région : les shows érotiques de la magnifique strip-teaseuse, "Torride Fuentes".

Les yeux du professeur de xéno-archéologie, ne pouvaient se détourner de cette créature de rêve...qui n'était autre que son assistante stagiaire, Lupita. Ce n'était pas un secret, que Miss Lupe Fuentes, s'adonnait à ce genre d'exhibitions pendant ses jours de congé, afin de payer son cursus universitaire en xéno-archéologie, (car malgré la bourse d'études qu'elle avait obtenue, l'Académie impériale des Sciences de la Terre, était fort chère, mais réputée dans tout le Dominion Terran1). Son activité lucrative de danseuse de cabaret, sur son temps libre, n'était en rien contraire au règlement de la mission archéologique et de toute manière le professeur Reyes lui avait bien assurée, lors de son engagement, pour les deux mois de travaux, sur le site de fouilles, que si elle était aussi assidue dans son emploi d'assistante, qu'elle l'était dans son activité nocturne en ville, il n'y aurait aucuns soucis.

« Heum ! Excusez-moi Professeur Reyes ? », demanda la jeune personne qui venait d'entrer dans la grande tente centrale, servant de cantine et de lieu de détente aux huit membres de l'équipe de fouilles.

Le Docteur Marna Reyes détourna son regard de l'Holo-écran et lui dit, d'une voix un peu gênée, d'avoir été surprise ainsi par sa stagiaire et assistante, qui dans la publicité holographique, continuait son show érotique, en vantant cette fois la boisson cocktail en vogue dans l'établissement en question, le lady-Maelström :

« Ah, Lupita...euh Oups !!! Désolée, je voulais visionner le nouvel épisode de MWW2 et je n'ai pas pu m'empêcher de regarder la publicité que tu as faite pour le Bel Amour, en attendant la série. J'espère que cela ne te pose pas de problème ? T'ai-je froissée ? Ah vraiment je ne sais plus où me mettre, je te l'avoue ! »

La jeune stagiaire se rapprocha du petit salon improvisé, au milieu de la tente et avec un gentil sourire répondit à la célèbre archéologue :

« Pas de soucis Professeur, je ne suis nullement offensée, c'est plutôt l'inverse, savoir que je ne vous laisse pas indifférente, me réjouit. Cela signifie que ma prestation est donc plutôt réussie, si j'ai pu, ne serait-ce, qu'arriver à vous émoustiller, vous une femme ! »

Puis elle continua toujours en gardant son beau sourire aux lèvres, (que tant d'hommes, de femmes et même de non-humains auraient voulu embrasser):

« En fait je voulais juste vous dire que mes affaires étaient prêtes pour notre retour en ville, tantôt, Professeur. Ce week-end de congé me sera fort utile pour regarnir mon portefeuille, en m'effeuillant, justement ! »

Et elle rit de bon cœur, à ce petit jeu de mot, qui, elle l'espérait, allait complètement finir de rassurer l'archéologue.

Elle ne s'en rendait pas compte mais la célèbre xéno-archéologue était comme fascinée par le minois de cette étudiante qui sans le savoir faisait resurgir du passé de Marna des souvenirs, du temps où elle et sa colocataire s'amusaient à des jeux saphistes dans leur chambre d'université.

Le Professeur Reyes, baissa les yeux afin d'admirer le corps si irréel de sa jeune collègue. Ses sublimes jambes légèrement bronzées, avaient quelque chose d'envoûtantes. Le mini-short, vert-kaki que la jeune latina portait comme elle le faisait très souvent, soulignait délicatement le galbe de ses cuisses, qui faisaient baver d'envie les quelques membres masculins de son équipe et qui avait le même effet sur Marna. Quant à sa belle poitrine enserrée dans une chemise à carreaux, dont les bords étaient noués sur le devant, laissant apercevoir le dessus de ses seins, n'était pas là pour refroidir l'esprit déjà embrumé par l'alcool, de la directrice des fouilles.

Mais, cela ne dura qu'un instant, car c'est bien le sourire de Lupita qui faisait tant rêver la scientifique et lui donnait des chaleurs lorsqu'elle se retrouvait seule la nuit dans sa tente, si froide et qu'elle commençait à penser à sa douce protégée. Ce n'est pas pour rien que le spectacle de son assistante avait tant de succès, jusqu'à la capitale planétaire et peut-être même au-delà du système.

Marna ne s'aperçut même pas du coin de l'œil, que la publicité pour le bar avait cessée et qu'une autre annonce, vantant un banal produit de vaisselle passait à la suite, surtout que le son avait été baissé par ses soins, au moment où sa jeune assistante l'avait interpellée, elle ne se rendait pas compte de ce qui se déroulait sur l'Holo-console.

« Lupe, je te l'ai déjà dit, quand nous somme entre nous, le "PROFESSEUR" n'est pas de mise, c'est juste Marna ! », lui dit-elle.

Rassurée de n'avoir pas froissée sa séduisante jeune collègue, Marna se risqua à lui demander, (en s'assurant de loin que la bouteille de Maelström, posé sur une table près du salon n'était pas totalement vide. Un petit détour, un de ces prochains jours dans le repaire du vieux Camillus, afin de lui échanger quelques articles de première nécessité, contre deux ou trois bouteilles de son alcool de contrebande ne serait pas du luxe) :

« En attendant le départ, viens donc regarder l'épisode avec moi, je t'offre un verre, mais juste un, vu que c'est toi qui conduis, qu'en dis-tu ? »

Le professeur Reyes s'aperçut alors que Lupita semblait figée, le regard braqué droit devant elle, (c'est à dire en direction de Marna), les yeux écarquillés.

Un son, dans une ancienne langue, usitée uniquement par ceux qui, comme Lupe, la parlait encore de temps à autre, sortit de la gorge de la jeune stagiaire :

« Santo Dios...Professeur !!! »

« Désolée, c'est peut-être mal venu dans ces circonstances, décidément je n'arrête pas de gaffer aujourd'hui, excus... »

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, que Lupe continua sur un ton bien plus catastrophé que le premier et ses yeux, si attrayants en temps normal, avaient perdus leur bel éclat vif et s'étaient remplis de larmes, mais cette fois, elle pointa son doigt en tremblant en direction de l'hologramme télévisuel et cria :

« L'écran... Professeur...l'écran !!! »

Marna se remit dans la position face à l'Holo-écran et aperçut une scène dans laquelle, une grande citée était bombardée par des vaisseaux de combat. De prime abord, elle crut que l'épisode de sa série de science-fiction avait déjà commencé...et machinalement augmenta le volume. Ce qu'elle entendit lui glaça le sang...

« C'est horrible... » dit la voie du journaliste qui voyait la scène de destruction en direct, (selon le texte défilant sous l'annonce, il était indiqué "en direct depuis le toit de l'édifice de notre agence SSC, de Manticore")... « Oh, par les dieux, c'est épouvantable, je n'ai pas de mots pour décrire ce dont le cameraman et moi sommes témoins en ce moment...mais voyez plutôt...des scènes apocalyptiques, les vaisseaux n'arrêtent pas le bombardement...c'est comme un déluge de feu qui s'abat sur notre belle capitale planétaire...qui n'est déjà plus que ruines et morts...Mais, », continua-t-il d'une voix cassée... «John, par Cronos... » en s'adressant probablement à son assistant cameraman... « il y en a un qui vient de nôtre côté...regarde !!! »

Effectivement un des bombardiers astraux venait dans leur direction tout en pilonnant ce qu'il y avait juste en dessous de lui avec des jets de plasma bleuâtres.

« John, on est foutu...mais pour que tous sachent... films, c'est ta dernière prise de vue, mon ami...ce fut un honneur d'être ton camarade, films, je t'en prie !»

On vit une dernière fois le monstrueux engin de mort volant, arriver en dessus de la tour de la télévision, suivit d'un éclair bleuté et plus rien...

Un message d'excuse pour l'interruption s'afficha sur l'écran holographique.

Lupe restait comme paralysé, les yeux de plus en plus gonflés de larmes, sans que la moindre goutte n'en soit pour l'heure sortit, serrant son pendentif de Mithra**** qu'elle portait toujours, à son cou, comme toute bonne disciple du dieu de la lumière. Marna se leva brusquement et se précipita vers sa jeune collègue...

« Parle-moi...je sais c'est affreux...moi aussi je suis bouleversée, laisse toi aller Lupita ! »

Alors, tel un barrage qui ayant tant supporté de pression externe finit par céder... la jeune femme fondit en larmes en se jetant dans les bras tendus de l'archéologue, qui la serra en tentant de la calmer...

« Professeur...Seigneur divin, quelle horreur ! Ils sont tous morts...mon oncle et sa famille vivaient là-bas. C'est horrible et tous ces pauvres gens, avec leurs vies anéanties ainsi, mais pourquoi ? », dit-elle, en sanglotant dans les bras de son mentor.

Le Professeur Reyes tenta de la calmer en lui passant doucement la main dans ses cheveux ondulés, puis elle vit que la mire sur l'Holo-écran clignotait, alors elle lui dit :

« Lupe, regarde, il y a de nouvelles infos ! »

Les deux femmes se mirent alors, à regarder et à écouter les infos qui s'affichaient sur l'écran, un présentateur d'un certain âge au teint livide prit la parole et dit :

« Ici, Jacob Wolfman de SSC, en direct de notre antenne relais de Cairn-City. Comme vous avez pu le voir dans le flash spécial, d'il y a quelques minutes, notre capitale planétaire de Manticore, a subi une attaque massive de forces d'invasion encore inconnues. Nous pensons que la ville est détruite et que malheureusement sa population doit avoir subi de lourdes pertes, dues aux bombardements intensifs. Il y a peu de chance pour que Stan Sebrovnic et son cameraman John Stavros s'en soient tirés vivants. C'est une grande perte pour notre paysage audio-visuel, mais se serait égoïste de juste penser à nos deux camarades, sans songer à toutes les victimes que cette effroyable attaque a faite. » Puis il continua encore plus blafard : « On vient de me communiquer, que selon des informateurs, qu'aux abords du Pawn-shop Harrison, entre le 12ème boulevard et la 9ème avenue, ici à Cairn-City, des vaisseaux d'un autre type que les bombardiers que nous avons aperçus au-dessus de Manticore, des vaisseaux de transport de troupes apparemment, ont atterris ! Attendez...on me confirme. Oui deux cargos de type inconnus ont atterri là-bas...et des troupes de soldats de grande taille, peut être des droïdes...sont en train d'en sortir, suivis de quelques dizaines de guerriers de taille, humaine, mais recouverts pour la plupart de cuirasse, de couleurs différentes ! »

Il y eu une pause d'une dizaine de secondes dans son récit, car visiblement il recevait d'autres informations dans son oreillette...

« Oui, eh bien selon mes informations, qui sont à prendre au conditionnel...nos forces de défense spatiale, sont en train de contre-attaquer et il semblerait que nos escadrons de chasseurs stellaires aient, repoussés la vague de bombardiers, ou du moins l'aient stoppée. » Alors que le journaliste venait de terminer sa phrase, des bruits de détonations encore relativement lointaine se faisaient entendre. « Les bruits que vous entendez, seraient les échanges de tirs, principalement d'armes lourdes entre les troupes d'invasion aux abords de notre ville et les milices en place ici à Cairn-City ! Je vais devoir rendre l'antenne car le Ministère de la guerre à un communiqué important à faire. Nous vous tiendrons au courant dès que nous aurons de plus amples informations. C'était Jacob Wolfman pour CSS, en direct de Cairn-City. Bonsoir et que la Triade***** nous protège tous ! »

Puis ce fut le visage du ministre de la Guerre et de la défense, Erwin Müller qui apparut et qui commença un discours...Discours que nos deux jeunes femmes ne purent écouter, car des déflagrations au loin éclatèrent.

*Dominion Terran : regroupement théorique des mondes humains, de l'Imperium romain et de la Confédération de Pel-Aur. Autrement dit, la sphère d'influence politique et militaire des humains.

**MWW : Micro World Wars : série de SF ultra connue, crée par le romancier et réalisateur Rod Sterling.

***Mithridaïsme : religion d'origine perse, (prédécesseur mais également, successeur du zoroastrisme), qui s'est quelque peu développée dans le Dominion Terran et qui est devenu la seule religion monothéiste humaine.

*****La Triade : panthéon des trois uniques divinités de l'Imperium romain, Ouranos, Gaïa et Cronos.

Au-dessus du QG de STELLAR-FORCE...

Du haut de sa tourelle, le garde de la cité de Manticore observait, (telle une vigie pirate du 17ème siècle, dans les caraïbes, perchée en haut de son nid de pie), le ciel qui commençait doucement à perdre sa belle couleur bleutée. Le crépuscule pointait, sous cette latitude il faudrait encore attendre au moins deux bonnes heures avant que la nuit ne recouvre entièrement la plaine.

Il aimait être de garde là-haut, sur la tourelle, surmontant, le grand édifice de STELLAR FORCE, (la forteresse du QG militaires de l'Imperium de la capitale planétaire), lorsque le soleil entamait sa décente vers l'autre bord de la planète.

« Certains préfèrent les levers de soleil, mais pour ma part, je trouve que c'est tellement plus spectaculaire de voire notre astre de vie diminuer et s'éteindre, en sachant qu'il renaîtra tel le Phoenix, le lendemain à l'aurore.» pensa t'il.

« Ah ! Sol Invictus...bénit moi, ma famille, mes amis, mes frères d'armes et l'empereur ! » Ses dernières paroles, baignées de révérence, il les psalmodia religieusement, car comme une toute petite minorité de citoyens de l'Imperium, mais aussi du reste du Dominion Terran, il était un fervent Mithridaïste.

« Oh ! Seigneur tout puissant, » dit-il toujours de manière quasi mystique, « Laisse la PAX IMPERIA s'insinuer dans toute la galaxie...et que nous puissions tous, oh nous, tes humbles créatures, vivre en harmonie dans ta Foi...Pardonne aux impies vénérant de fausses idoles, car ils te vénèrent maladroitement aux travers d'elles ! »

Et il se mit à penser à son épouse Narnia et à ses deux petites filles, Perna et Jernisse, qui devaient être avec leur mère en ce moment, dans la Convention de Science-fiction, se déroulant dans les locaux de la télévision national, ici même à Manticore.

Puis il entendit un bang...ou plutôt plusieurs...dans le ciel, comme des déflagrations d'objets brisants le mur du son. Il regarda dans la direction d'où venaient les explosions et il les vit...une demi-douzaine, de vaisseaux spatiaux, de taille moyenne qui fonçaient sur la capitale depuis la stratosphère. Il n'eut pas le temps d'enclencher le dispositif d'alarme, car déjà des sirènes retentissaient dans toute la cité. Son poste de garde n'était que symbolique, toute la ville avait des détecteurs hyper-puissants et cette flottille d'invasion ne leurs avait pas échappé.

Alors il vit les vaisseaux déverser des flots de jets de plasma qui allèrent exploser sur les bâtiments. Il commença à psalmodier de nouveau, voyant un des navires arriver dans la direction où il se trouvait, tout en crachant, tel un dragon mythologique, ses flammes dévastatrices.

Il eut juste le temps de psalmodier le début d'une ultime oraison, avant qu'un jet de plasma tiré du vaisseau en approche ne le réduise lui et sa position de vigie, ainsi qu'une bonne partie du bâtiment en un tas de cendres et de gravats.

Quelque part, à Manticore...

Le lieutenant Zoé Bruckner et son subordonné, l'adjudant Marc Johnson, se baladaient, nonchalamment, dans les couloirs du centre culturel, (se trouvant dans une des aulas sécurisées, situées sous le bâtiment de la télévision planétaire), quand soudain ce dernier se pencha vers une des toiles exposées et interpella la jeune officier :

« Et donc, lieutenant, vous me dites que toutes ces œuvres ont été peintes par un soldat clone membre de cette fameuse unité impérial de supers-soldats nommée Chĭmæra* ... vraiment ? »

La jeune femme, dans son uniforme noir, (le même que son camarade), se détourna d'une des toiles et lança à son compagnon d'armes, un regard à la fois froid, mais également las.

« Combien de fois devrais-je vous le répéter Marc, Jean Mûrier n'a jamais été soldat, il aurait dû le devenir, mais il y a toujours une marge d'erreur sur la motivation finale des clones et leur libre arbitre, même ceux qui ont été génétiquement trafiqués avant leur naissance, comme ceux du projet Chĭmæra. Vous savez bien, que ces mollassons d'impériaux n'ont pas, contrairement à nous, les confédérés, de conscription***. Si on le nomme le peintre-soldat, c'est juste par ironie. »

Ses grands yeux marrons, emmagasinaient un maximum d'informations sur les différentes œuvres de son peintre favori. Ce n'est pas tous les jours qu'elle avait l'occasion de visiter une galerie de ce genre et même s'il lui paraissait un peu casse-couille, elle était reconnaissante à l'adjudant Johnson de l'avoir accompagnée dans cette exposition d'art. Elle n'aimerait pas être confrontée seule, à tous ces civils, impériaux de surcroît, qui déambulaient dans les couloirs de cette galerie des beaux-arts agriffonaise. Mais en compagnie de son subordonné, elle se sentait un peu moins mal à l'aise.

Quant à lui, elle le savait, il lui était entièrement dévoué, non en tant que femme, mais en tant que "frère" d'armes et ceci depuis le jour où l'ayant défié, lui, le grand baraqué, devant l'escouade de soldats d'élite du Hammer****, dont elle venait de prendre le commandement, elle lui fit mordre la poussière en deux temps trois mouvements. Depuis, il l'avait reconnu comme chef et la tête brûlée qu'il était n'avait jamais failli à ceci.

Elle allait se diriger vers un autre groupe de toiles exposées quelques mètres plus loin, quand la salle se mis à trembler...

« Vite, mettez-vous à l'abris chef ! » lui dit l'adjudant en la poussant vers un renfoncement de la salle qui semblait particulièrement solide, alors que des fragments de béton chutaient du plafond.

« C'est quoi ce bordel...il n'y a pas de tremblements de terre sur ce continent, du moins pas de violents.» fit Zoé Bruckner en se plaçant dans l'alcôve aux côtés de son compagnon.

Une seconde vibration plus légère se fit sentir, tout de suite suivie par deux autres, qui elles furent tellement violentes que des poutrelles métalliques se détachèrent du haut de la grande salle où les deux soldats du Hammer se trouvaient. On entendit le bruit d'un corps broyé, ainsi qu'un hurlement un peu plus loin, puis les tremblements se firent plus faibles et s'arrêtèrent.

« C'est un bombardement en règle, pas un séisme !» dit Marc sur un ton inquiet.

« Oui, vous avez raison adjudant et les tirs se font sur d'autre positions maintenant, on devrait être tranquille pour un moment. » lui répondit-elle.

Elle sortit de son abri, non sans avoir jeté un œil sur le plafond cinq mètres plus haut, pour vérifier qu'il n'y avait rien qui allait leur tomber sur le coin de la gueule, mais tout semblait intact, hormis la partie qui avait chuté fatidiquement tantôt. L'adjudant Johnson la suivit, après avoir, lui aussi vérifié la solidité du plafond.

« Allons voir si nous pouvons secourir nos compagnons d'infortune. » dit-elle en se dirigeant en premier lieu où les poutrelles avaient chuté. « Y a-t-il un médecin dans la salle ? » demanda Zoé.

Une dame d'un certain âge avança vers eux et leur lança : « Je suis infirmière, si je peux aider ?»

L'infirmière arriva près de l'adjudant qui se trouvait au chevet d'une femme dans la quarantaine, qui avait un morceau de métal dans l'abdomen, tentant d'arrêter l'hémorragie avec la manche de son uniforme qu'il avait préalablement déchiré.

« Celui-là est mort ! » fit Zoé en désignant un corps sous une traverse de métal. « Mais cette femme, là, respire encore, essayons de la sauver. »

L'infirmière se pencha sur le corps gisant, pris le pouls avec ses doigts et hochât la tête négativement tout en indiquant du doigt, la flaque de sang grandissante sous la victime.

« Désolée, mais il n'y a là, plus rien à faire, cette malheureuse s'est vidée de son sang, allons plutôt voir s'il n'y a pas d'autres personnes qui nécessiteraient des soins ! »

Et elle se releva pour aller chercher parmi la douzaine d'autres personnes présentes, quelqu'un à sauver ou à aider.

« Bon, on reste tous calme !», lançât l'officier confédéré, « Je suis le lieutenant Zoé Bruckner, du Hammer et mon compagnon est l'adjudant Marc Johnson. Il y a t'il quelqu'un de l'administration impériale, policier, soldat voir même un simple greffier, quelqu'un qui représente l'Imperium ici ? »

*Projet Chĭmæra : essais top secret, effectués par une branche des services de la Sécurité de l'Imperium, (nommé "Réseau Antarès) dans un labo ultra-secret de la Garde Suprême, sur la planète X, pour améliorer génétiquement le clonage des soldats impériaux. Projet partiellement abandonné, une fois découvert par le contre-espionnage confédéré, pour cause d'éthique et de conflit politique avec la Confédération.

**Jean Mûrier : célèbre peintre du Dominion.

*** Conscription : contrairement à l'Impérium, où l'engagement dans les forces militaires fonctionne grâce au volontariat et se compose de soldats professionnels. La Confédération, Elle, depuis sa fondation, suite à la première guerre nihiliste, impose une conscription, pour tout le monde. Tous les citoyens et citoyennes, entre 18 et 30 ans sont tenus, d'effectuer un service militaire d'une durée de 3 ans, (deux pour les femmes), plus, avant cela, une académie militaire de 6 mois. Les étudiants, peuvent retarder cette formation jusqu'à la fin de leurs études, si celles-ci se terminent avant leurs 29 ans.

**** Hammer : de son vrai nom, le Kriegs Hammer Kommandos, est une division spéciale de l'Armée de terre confédérée. Elle est considérée comme une des meilleures armées de tout le Dominion.

Dans une grotte près de Primebourg...

Le vieux Camillus s'assit devant l'âtre où le feu rougeoyait, dans ces régions désertiques, les nuits étaient très fraîches et ses vieux os le faisaient souffrir parfois.

« Eh, bien mon vieil ami, » lui dit le Marshall Kuzack en prenant le verre plein de maelström*, que l'ermite lui tendait. « Je pense que nous allons vous laisser, le soleil est gentiment en train de se coucher et j'aimerai être de retour, à notre caserne de Cairn, avant que l'obscurité soit totalement tombée. Heureusement, que c'est Cow qui conduit l'over-jeep, cette fille est aussi sobre qu'un templier d'Orion.** »

Le commandant des rangers, (un homme, la quarantaine, de plutôt haute stature, à la barbe de 5 jours et aux cheveux bruns mi-longs, parsemée de dreadlocks, qui lui tombaient aux épaules), se tourna vers un des deux soldats qui étaient dans la tanière du vieil homme avec lui et lui dit :

« Puisqu'on parle d'elle, Kóstas, vas chercher Cow et dis-lui de se manier de charger les gallons de tord-boyaux et les légumes que nous venons de troquer avec notre hôte, on va se mettre en route dans quelques minutes. Et si elle râle, rappelle-lui que lorsqu'on relance de 8 au Kaldris ***, on a intérêt à avoir une bonne main ! ****».

A ce moment précis, Cow déboula en courant dans l'abris, constitué par la caverne aménagée et lança en tenant sa radio***** portative :

« Ecoutez, écoutez tous, nous venons d'être attaqués par des bombardiers spatiaux, inconnus, notre capitale est en ruine... » la jeune femme bascula le système audio de son émetteur sur la vidéo et les trois rangers, ainsi que l'ermite, purent à leur tour, découvrirent les images insoutenables du pilonnage de la citée de Manticore, puis le speech d'un commentateur localisé dans une station relais de leur petite ville minière de Cairn-City, suivit par ailleurs, d'une allocution du ministre des forces armées de l'Imperium.

Le Marshall Kuzack, pris contact grâce à son émetteur, avec ses autres rangers qui étaient stationnés dans leur nouvel caserne à Cairn.

Une voix nasillarde se fit entendre :

« T'es là chef ? » dit de manière familière une voix.

« Oui, Zef, je suis là, dis-moi où en est la situation à Cairn ? » demanda le commandant des rangers à son chef d'unité, l'adjudant-chef Zefron Fitzroy.

« Pour ce que je sache, le bâtiment du Haut-Commandement militaire planétaire dans la capitale a été complètement détruit, notre QG central aussi apparemment, vu que je n'ai aucune réponse sur l'intercom, avec le lieutenant McGillis. » Lui répondit Zefron. « Deux détachements de rangers, détruits en quelques minutes à peines...nos frères, nos amis...

Le reste de notre unité, est accablé, mais nous ferons notre devoir, nous avons déjà pris positions, là où deux barges spatiales, ont atterris, près du Pawn-shop de Rico ! Et il me semble que d'autres se sont également posées, aux abords de la ville. Mais je te jure, chef, que ces extros ne vont pas aller plus loin que ce foutus parking !!! »

« Bien joué, mon vieux ! Et la Flotte, on a bien un croiseur lourd en orbite d'une de nos lunes, non ? » dit le Marshall, alors que ses compagnons et l'ermite écoutaient attentivement ce que leur camarade depuis Cairn-City, leurs contaient sur les événements dramatiques qui se succédaient en ce moment sur la planète.

La batterie, de la radio ayant quelque peu faiblit, Cow, avec l'aide de Cam, la brancha à son générateur, énergétique, qui lui étant auto-régénérant, avait largement de quoi la recharger en quelques minutes.

« Oui, mais non...j'ai eu le capitaine Namur du Knossos, elle m'a dit que son bâtiment a dut intervenir pour empêcher que les bombardiers astraux ne puissent continuer le pilonnage de la capitale, donc elle ne peut rien faire, pour l'instant, elle et son équipage ont déjà de la peine à les contenir. Il nous faut faire avec ce que l'on a ! » répliqua fort marri, le sous-officier.

A ce moment un bang se fit entendre dans le ciel au-dessus de cette région aride où se trouvait la cahute de l'ermite.

« Attends, Zef, j'ai entendu le bruit d'une explosion dans le ciel, il n'est pas impossible qu'une tentative de débarquement ait lieu aussi ici... en plein nul part....je vais voir dehors...je te recontacte dès que j'ai des infos...fais de ton mieux tu as le commandement ! » ordonna Obster Kuzack, à son assistant. «Kuzack, terminé. » et il sortit avec ses deux soldats, alors que Cow restait à l'intérieur pour ramasser le reste des sacs qui s'y trouvaient et surveiller la charge de la batterie de sa radio.

*Maelström : alcool tiré d'un genre de cactus, poussant dans les régions arides de la planète Agriffon. Très prisé des mineurs de kalanide, c'est la boisson alcoolisée la plus répandue sur cette planète. Mélangé, à de limonade à la pêche, cela devient le fameux cocktail en vogue, le Lady Maëlstrom.

**Templiers d'Orion : Ordre monastique et chevaleresque qui semble être une résurgence de l'ancien Ordre du Temple de Jérusalem, mais qui a aussi des liens avec les anciens chevaliers cathares.

*** Kaldris : Jeu de société très apprécié des mineurs de kalanide et qui est relativement répandu dans les tripots de tout le Dominion Terran et même au-delà. Ce jeu se joue, avec des cartes triangulaires en carton très épais, (ou de cuir solidifié) et une paire de dés à jouer. Il mélange en fait un genre de jeu de carte, avec le jeu de dominos ou de Ma-Jong, (les cartes se collent les unes aux autres pour faire une suite de valeurs) et un banal jeu de l'oie (d'où les dés). Son origine remonte à près de 15 siècles avant la grande Exode de l'An 0, (2099 dans l'ancien Monde), au tout début du Haut Moyen Âge, dans le Pays de Galles.

****Mise de huit Auréus : la première classe Alana Paige, surnommée, "Cow", ayant misé 8 Auréus, contre Kuzack, au jeu de Kaldris et ayant perdu, s'est acquittée de sa dette, en faisant divers corvées, dont celle de remplissage de légumes et alcool, qui normalement incombait à toute l'équipe détachée chez Cam.

***** Radio : le terme de radio est utilisé pour désigner un communicateur, plus grand qu'un simple scancom, bien entendu le système d'ondes radio n'est plus utilisé depuis bien avant la Grande Exode, seule la terminologie est restée.

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