Chapitre 2 Les survivants de l’Apocalypse.

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Et du côté du chantier de fouilles...

Marna Reyes et Lupe Fuentes laissèrent de côté leurs émotions et se précipitèrent au dehors.

Le professeur Reyes, se saisit des jumelles phasiques qu'elle avait toujours pendues à sa ceinture et pointa le viseur dans la direction supposée d'où les déflagrations se faisaient entendre.

« Voyez-vous quelque chose ? » Lui demanda Lupe.

« Oui, sur la colline en face à environ1 km. La mine de kalanide, les mineurs se défendent contre un détachement de soldats, non humains, mais inconnus aux bataillons...par contre on ne dirait pas ceux décrits aux infos...ils n'ont pas l'air si grands que cela. Tiens, vois par toi-même ! »

Marna passa son viseur à phases à sa jeune assistante, qui s'empressa de le mettre sur ses yeux encore gonflés d'avoir tant pleuré.

« 58° par 21 ... tu aperçois quelque chose ? » lui demanda-t-elle.

« Oui, je vois les agresseurs, habillés non pas avec des uniformes mais des armures et ils portent des espèces de casques, comme des heaumes de chevaliers. C'est très bizarre... apparemment les mineurs se sont rendus...je vois deux cadavres humains devant l'entrée de la mine et un autre corps qui semble être de la race de ces aliens. Les humains ont les bras levés et leurs armes jonchent le sol. Les agresseurs les braquent avec des armes très étranges. Ils les emmènent...mais où ? »

Puis Lupe continua de diriger l'appareil de vision, vers l'endroit où les envahisseurs extra-terrestres poussaient sans ménagement les prisonniers.

« Merde ! Il y en a un qui regarde vers nous avec un appareil de visée ! » jura-t-elle. « Chié ! Il nous a repérées et fait signe aux autres guerriers, de se diriger vers nous ! »

« Quoi ? » fit l'archéologue.

« Voyez-vous même professeur », lui dit sa jeune collègue en lui tendant les jumelles.

Le Professeur Reyes prit l'appareil et regarda de nouveau droit en face, vers la mine.

« Oui, ta raison, ils se dirigent vers nous. Bon on fait comme dans l'infanterie... on se tire ailleurs Lupe... vite ! » dit Marna en tirant sur le bras de la jeune femme. Elle l'entraîna dans la grande tente réfectoire d'où elles étaient sorties quelques minutes auparavant, enfila sa veille veste en cuir défraîchie, prit son vieux chapeau en feutre, à la "Indiana Jones"), qu'elle avait toujours à portée, puis s'élança, suivit de près de Miss Fuentes, hors de la tente vers les véhicules anti-grav, stationnés aux abords du camps.

« Pas de temps à perdre, on prend la jeep ! » ordonna-t-elle alors que les deux archéologues dépassaient la tente principale du camp.

Les deux femmes montèrent dans l'over-jeep, Marna qui avait le volant déclencha le moteur et le véhicule se mis en sustention, à un mètre au-dessus du sol...puis une poussée d'énergie le fit démarrer et la jeep à lévitation commença à prendre de la vitesse...

« Où va-t-on ? » demanda Lupe cramponné à son siège, alors que la jeep atteignait sa vitesse maximum, laissant loin derrière elle le chantier de fouilles et l'escouade de soldats ennemis.

« Appelle avec le transcom la patrouille du Marshall Kuzack...vois s'ils sont dans la région et demande du secours. » lui rétorqua Marna.

« Mayday ! Mayday !...ici Lupe Fuentes, je suis avec le Professeur Marna Reyes, nous étions sur le lieu des fouilles archéologiques de Ca-ham, quand un détachement de soldats d'origine extra-terrestre a débarqué sur la colline en face de notre base...où il y a une mine de kalanide en exploitation...les mineurs sont pour la plupart prisonniers, ou morts...et le détachement ennemi nous a vu l'observer de loin...Nous nous somme enfuies, avec notre speeder-jeep, mais on ne sait pas où aller, vu que Cairn est sous le coup d'une attaque également, demandons instructions... »

« Branche le haut-parleur et le micro externe, je veux leur causer ! » dit Marna sans lâcher le volant de la jeep à sustentions.

La jeune étudiante brancha le micro du transcom, ainsi que le son externe et fit signe à sa collègue qu'elle pouvait parler :

« Ici Marna Reyes, j'aimerai parler à Obster...euh...au Marshall Kuzack, merci ! »

Une voix de jeune femme lui répondit qu'elle devait attendre deux minutes, elle allait chercher le commandant des rangers.

Quelques instants plus tard une voie grave, mais chaude et sympathique se fit entendre dans le transcom :

« Ici le Marshall Kuzack...c'est vous Marna ? »

Message de détresse...

Les trois rangers, même armés de leurs appareils de visé, ne virent rien dans le ciel qui se teintait de rouge avec le crépuscule qui ne tarderait pas à venir. A ce moment Cow, restée à l'intérieur, (toujours pour surveiller la bonne charge de sa radio portative sur la table de la cuisine) et le vieil homme entendirent l'appareil de communication biper et un message sur le canal d'urgence de l'intercom se fit entendre. Apparemment il s'agissait de la jeune assistante de leur amie le Professeur Reyes, qui était en charge des fouilles dans les ruines de Ca-ham, elle et le professeur en question, avaient été attaquées par un détachement d'aliens et elles demandaient de l'aide.

Cow ouvrit un canal de communication et attendit la suite du message qui ne se fit pas attendre, mais cette fois-ci ce fut une autre voix féminine, un peu plus mûre qui dit : « Ici Marna Reyes, j'aimerai parler à Obster...euh... au Marshall Kuzack...merci ! »

Cow répondit à l'archéologue : « Restez en ligne, deux minutes, je vais le chercher ! » Puis elle courut vers la porte d'entrée de la grotte et cria : « Chef...il y a votre amie l'archéologue, en ligne...elle et une de ses gratteuses*, se sont fait attaquer, à leur campement. Elles sont en over-jeep et ne savent pas où aller ! Elle veut vous causer ! »

Obster, se dirigeât vers la cabane, tout en disant aux deux rangers qui étaient toujours à scruter le ciel : « Les gars continuez à zieuter au cas où...et tenez-vous sur vos gardes ! », puis il disparut à l'intérieur.

Le Marshall pris l'intercom et demanda : « Ici le Marshall Kuzack, C'est vous, Marna ? »

« Oui, Commandant, Je suis avec Lupita, on est en route pour Cairn, mais nous avons entendus qu'elle était sous le coup d'une attaque terrestre, je ne sais pas trop où nous devons nous diriger ! » dit l'éminente scientifique.

« Faites un détour par le repaire de Camillus, » dit-il d'une voie grave, « j'y suis avec une poignée de mes rangers, on se rendra ensemble en ville pour y rejoindre mes "anges de la mort", je vais vous mettre à l'abris chez Rocinante, si son bar est sécurisé. Et les soldats extros qui vous ont attaqués, sont-ils sur vos talons ? »

La voie féminine lui répondit : « Non, on les a aperçus de loin, vers la mine, mais ils nous ont vues et se sont dirigés vers nous. Pensez donc qu'on n'allait pas les y attendre avec du café et des croissants, on a mis les bouts fissa ! On sera là dans quelques minutes, j'aperçois déjà le vieux puit.»

« Bien, » fit le commandant des rangers, « on vous attend, soyez tout de même prudentes, toutes les deux...j'espère que c'est Lupita qui conduit...je sais comment vous maniez l'over-jeep Marna... Kuzack terminé !»

*Gratteur/gratteuse : sobriquet donné par les space-rangers du détachement des "Anges de la mort", en parlant des xéno-archéologues travaillants dans les fouilles des ruines de Ca-Ham.

Revenons à la Galerie d'Agriffon...

Un homme à la courte barbe blanche vêtu d'une grande bure violette très sombre, (un peu comme celles des moines de la triade) sortit des rangs des survivants qui se tenaient pressés devant les deux militaires.

« Je ne voudrais pas passer pour présomptueux, mais je pense qu'en dehors de son altesse l'Empereur, il n'y a personne qui ait une fonction supérieure à la mienne ! » fit-il en retirant sa capuche.

A ce moment, plusieurs des personnes présentes inclinèrent leurs têtes respectueusement, en lançant des paroles que nos deux confédérés ne comprirent pas au premier abord :

« Le glaive, c'est le glaive ! », dit une femme.

« Oui c'est bien lui, l'Émissaire ! », s'écriât un jeune homme très ému.

Puis en quittant sa grande tunique noire pour la tenir sous son bras gauche alors que du droit il saluait en tendant celui-ci devant lui comme le font les hauts dignitaires de l'Empire entre eux ou en face de soldats, l'homme se présenta aux deux militaires :

« Branwen Cynfeirdd, légat impérial, je suis "le glaive de l'Empereur*", son représentant direct, je parle donc en son nom ! » clama t'il en énonçant son patronyme et ses fonctions aux deux soldats confédérés avec une certaine fierté. « Comme à première vue il n'y a ni gardiens ni soldats impériaux, dans cette salle et en tant que représentant du gouvernement de l'Imperium, je vous place, vous deux, à la tête des secours, c'est à dire de nous autres. » Continua t'il en tendant sa bure à l'adjudant Johnson. « Je pense que mon manteau, ferait une excellente couverture pour cacher les corps des deux malheureuses victime sergent, elle doit être assez grande, si on les met l'une à côté de l'autre, il y a des enfants avec nous, le spectacle de ces deux malheureux n'est pas fait pour qu'ils le voient ! »

Le sergent Johnson se saisit du vêtement que le légat Cynfeirdd lui tendait, en maugréant et en regardant dans la direction de sa camarade, cherchant une directive venant de sa part. Elle lui fit un geste oblique de la tête, qui lui intimait l'ordre de faire ce que l'Émissaire impérial lui avait demandé. Puis elle se tourna vers celui-ci, tandis que son compagnon plaçait les deux cadavres l'un contre l'autre pour les recouvrir.

« Vôtre Excellence, » lui lança la jeune femme, pas le moins du monde intimidés par des titres qui n'avaient pas court dans son monde, « sauriez-vous nous dire, si ceci est bien une attaque de la citée et qui nous...enfin...VOUS... attaque ?»

« Je n'en sais pas plus que vous ma chère, je suis sur Agriffon, pour un problème d'urbanisation, en aucune manière pour des raisons militaires...du moins jusqu'à présent ! » répondit-il.

La jeune femme continua : « Nos communicateurs spatiaux sont HS depuis que les supposés bombardements ont commencés, mais il est vrai que nous ne les avions pas essayés en entrant dans ces locaux auparavant, cela provient peut-être des interférences que les blindages de ces lieux procurent. »

Elle constata que depuis qu'il s'était avancé devant eux, le haut dignitaire impérial était entouré de deux personnages également emmitouflés chacun dans un large vêtement sombre.

Elle demanda alors à son interlocuteur :

« Et ces deux-là ??? Qui sont-ils ? »

Le légat Cynfeirdd, fit un geste du doigt et ses deux compagnons baissèrent leurs capuches respectives.

« Mes gardes germains, ma chère, voici les hallebardiers Hendock et Francogianna, ils m'accompagnent partout où je me rends, ils ont été détachés de la garde personnelle de l'Empereur. » répondit-il sans sourciller.

« Et ont t'ils des armes ? Nous devons faire l'inventaire du matériel qui est à disposition, on peut tomber sur une escouade de soldats ennemis en tentant de remonter à la surface et mon camarade et moi-même, ne sommes pas autorisés à porter la moindre arme en ville et encore moins dans un bâtiment tel que celui de votre télévision nationale. »

Le légat se ravisa et acquiesça :

« Certes, certes, cela serait effectivement bien que quelques-uns d'entre nous soient armés ! Eh bien mon ami, » dit-il sur un ton quelque peu dédaigneux, à un des germains. « Qu'avez-vous comme pétoire sur vous ? »

Le premier garde s'exécuta et sortit un Beretta 69 de dessous son manteau, le second "Goth" fit pareil, mais tendit un colt 44.

« Bien, » continua Cynfeirdd « Et maintenant ? »

L'adjudant Johnson, regarda le lieutenant et lui dit : « Il nous en faudrait aussi chef ! »

La jeune femme demanda alors aux deux gardes, sans perdre de temps avec le politicien impérial : «c'est tout, vous n'en avez pas d'autre planqués ? »

Les deux gardes impériaux rangèrent leurs armes respectives et l'un deux se baissa pour sortir de quelque part sur sa cuisse, bien planqué dans un étui, un petit pistolet qu'il montra aux deux confédérés.

« Dillinger 158, deux coups...mais c'est du 9 millimètres Parabellum...la même munition que dans vos Luger 85, si je ne me trompe, on en a chacun un, planqué, avec en plus 6 cartouches de réserve.», fit Hendock, très fier de son petit joujou.

« Donnez-leur vos armes de service plutôt et vous garderez ces jouets pour ma défense, cela sera suffisant, gardes ! » Ordonna le légat en leur désignant les deux soldats confédérés. «C'est eux qui sont responsables de notre survie, ils doivent être correctement armés. Et aussi, filez-leur toutes les munitions qui vont avec ! »

Les deux gardes s'exécutèrent et tendirent leurs armes à Johnson et à Bruckner, qui ne se firent pas prier pour les prendre et les placer chacun dans la petite besace réglementaire qu'ils portaient en bandoulière de leurs uniformes noirs, caractéristiques des soldats du Hammer.

« Bon, on est armé, c'est bon de ce côté, mais voyons si on peut passer dans l'autre aula, celle des studios, je sais qu'il y avait un genre de conférence. Si l'autre salle est aussi résistante que la nôtre, il doit s'y trouver pas mal de survivants, on doit impérativement sauver le plus de personnes possibles, avant de tenter de remonter. Quelqu'un a déjà essayé d'ouvrir la porte qui mène au dehors ? » dit la jeune confédérée.

« Oui, nous venons de tenter de l'ouvrir elle est bloquée ! » fit un des hommes qui se tenait un peu à l'écart.

« Marc allez voir la porte intermédiaire entre les deux locaux, le système électrique fonctionne toujours, il doit y avoir un générateur auxiliaire qui donne le courant. Voyez si on peut contourner la fermeture de la porte en la forçant manuellement. » dit-elle puis elle se tourna vers le dignitaire et lui demanda :

« Excellence, pouvez-vous mettre un de vos garde à sa disposition, je vois que celui-ci est un baraqué. » dit-elle, en désignant du doigt Francogianna.

« Bonne idée lieutenant Bruckner. Vous, vous allez l'aider ! » lança-t-il, au garde en question. Votre collègue est bien assez fort pour me protéger et moi, je me propose d'aller voir dans le distributeur de friandise et celui des boissons, pour faire des provisions. Qui d'entre vous à un sac assez grand et vide parmi vous autres ? » demanda-t-il à la foule toujours répartis autours d'eux.

Un jeune homme vida sa besace et la tendit avec déférence au Légat.

« Faites donc cela, Excellence ! » dit Zoé, heureuse de ne plus avoir le magistrat dans les pattes.

Pendant que ce dernier aidé de son garde, ramassait les vivres des deux distributeurs, une fois les vitres brisées, Zoé se dirigeât vers la porte de séparation où son camarade et l'autre garde s'affairaient pour écarter les deux parois. Ils avaient déjà réussi à ouvrir de quelques centimètres et de l'autre côté on entendait des voies suppliantes.

« Au secours, qui que vous soyez, on est bloqués dans le studio, les sorties sont coincées et on a plusieurs blessés ! » fit une jeune femme visiblement paniquée, alors qu'un homme continua :

« Et aussi 4 morts ! Avez-vous un accès menant vers la sortie, de votre côté, qui ne soit pas bloqué ? »

Zoé, qui ayant ramassé, une barre de métal tombée du plafond, en se dirigeant vers les deux hommes en train d'essayer d'écarter les parois de la porte coulissante, tenta de l'introduire dans la fente de quelques petits centimètres déjà gagnés, pour faire levier, leur dit :

« Non malheureusement c'est également bloqué, mais mon camarade est doué en ingénierie, il pourra peut-être débloquer une des portes en la trafiquant ! Mais on doit d'abord vous sortir de là ! Combien êtes-vous de survivants de votre côté ? Nous ici, nous somme quinze personnes et déplorons deux morts, suite à l'effondrement de traverses métallique ? »

L'homme répondit : « On est vingt-six, dont cinq blessés légers et un grave, nos quatre décès sont également dus à des installations qui ont démerdées du plafond du studio ! Par chance nous avons un médecin parmi nous, il est justement en train de prodiguer les soins d'urgence en ce moment ! Attendez, je vois ce que vous tentez de faire Mademoiselle, on vient de m'amener également un levier de fortune, je vais aussi tirer de mon côté ! »

Alors sous les efforts conjugués des deux militaires sur les parties de la porte, du lieutenant Bruckner avec son levier et son interlocuteur de l'autre côté tirant aussi sur le sien...les deux côtés de la porte coulissante finirent par s'écarter suffisamment pour que les trois militaires puissent passer dans le studio de télévision. L'adjudant suivit de Zoé et du Goth** s'enfilèrent par ce petit passage étroit.

*Le Glaive de l'empereur ou légat impérial : la plus haute fonction politique et militaire, après l'empereur, le légat impérial parle en son nom et n'a de comptes à rendre qu'à lui. Lorsque ce dernier est incapable de diriger l'Imperium, pour raison de santé ou s'il est mourant, le Glaive devient automatiquement le régent, jusqu'au rétablissement de l'Impérator ou de son décès et en ce cas, il assure encore la régence jusqu'à ce que le Sénat, réunit en Conclave, élise un nouvel empereur. Lorsque l'empereur devient le leader spirituel de l'Imperium, (à son troisième mandat), celui-ci n'étant plus le chef du gouvernement, mais juste le chef de l'Etat à titre honoraire, (un peu équivalent au pouvoir de la reine d'Angleterre au 21ème siècle de l'ancienne Terre), il n'a pas de délégué avec autant de pouvoir, tout au plus un représentant protocolaire, le Grand Chambellan.

**GOTH : surnom donné aux membres de la garde germanique, qui ont la charge de protéger l'empereur. Contrairement à la garde germanique des empereurs romains de la première Dynastie, les membres de cette garde rapprochée d'élite, accepte toutes les ethnies, seul le nom est resté.

Le plateau de télévision...

A peine se furent-ils glissés de l'autre côté, qu'un homme la quarantaine, les accueillit :

« Ah enfin de l'aide, merci, oh puissants dieux ! » Il serra, en disant cela la main de la jeune femme, (qu'elle ne lui avait pas tendue dans ce but en fait) et se présenta : « Rod Sterling, pour vous servir, Mademoiselle, enfin si on peut dire, vu les circonstances ! ».

Zoé tenta poliment de récupérer sa main droite et demanda :

« Où est votre médecin dites-moi ? »

« Là-bas, il est près d'un des blessés graves qui se trouve au sol. Et vous, avez-vous du personnel médical de votre côté ? » lui dit-il en lui lâchant enfin la main.

« Une infirmière...attendez elle pourra aider votre toubib... », lui répondit Zoé. Elle se tourna et cria : « Infirmière, on a besoin de vous, s'il vous plait ! »

L'infirmière franchit la porte, partiellement ouverte et se rendit auprès de l'homme couleur ébène et à la courte barbe grise, en lançant au groupe formé par les gardes, le légat et les confédérés, qui avaient franchi le passage peu avant :

« C'est bon, je m'en occupe ! »

Rod Sterling se tourna alors vers le sergent Johnson, qui se désaltérait à sa gourde militaire pour récupérer de l'effort que lui et ses camarades avaient fournis pour ouvrir cette putain de porte :

« C'est vous le spécialiste en ingénierie dont la jeune dame cause...eh ben...qu'attendez-vous donc ? La porte de secours bloquée est par là, vers l'homme à la chemise à carreaux ! »

Le soldat confédéré maugréa quelque chose, mais personne ne put l'entendre et se dirigeât, toujours accompagné du hallebardier Francogianna vers la porte de secours pour tenter de la débloquer. Rod Sterling voulut dire quelque chose au lieutenant Bruckner, mais s’aperçut de la présence de l'émissaire impérial qui était jusqu'alors caché par le garde germain. Il s'inclina très bas, ce qui rendit la jeune femme encore plus mal à l'aise avec ces coutumes et bégaya quelque chose qui devrait se traduire par :

« Oh vénéré glaive, c'est un honneur pour moi de vous rencontrer...bien que j'eusse aimé des circonstances plus favorables ! Rod Sterling, votre serviteur Excellence ! »

Le légat, se rapprochât de lui et lui lança :

« Eh bien, je suppose que vous êtes le fameux auteur et coproducteur de la saga galactique en vogue depuis quelques années ? Bref quoi qu'il en soit le plus important n'est pas nos titres respectifs, mais un moyen de sortir d'ici. »

Se tournant vers la jeune femme, il continua :

« Lieutenant, mon garde et moi avons récolté tout ce qui nous semblait utile comme vivres et eau potable du distributeur, la demoiselle que voilà nous a fourni une autre sacoche pour la remplir. Dites-moi Sterling, y a-t-il de ce côté un distributeur de boissons ou de friandise ? »

Le légat constata que beaucoup des personnes qui se trouvaient de ce côté, une vingtaine à vue de nez, s'étaient rassemblées autour de lui et des exclamations de nouveau fusaient :

« Par les dieux, c'est le glaive...Oh oui c'est bien lui...on est sauvé la voie de l'Empereur va nous guider...etc. »

Cynfeirdd se tourna ver Zoé et vit son agacement...

« S'il vous plait, s'il vous plait, votre attention braves gens ! » lança-t-il aux gens qui s'étaient regroupés autour de lui.

Soudain toute l'assemblée se tut et le tribun se mit à donner quelques explications sur la situation actuelle :

« Bon, je vois que vous devez tous et toutes savoir qui je suis...et donc en tant que représentant du gouvernement de l'Empire, j'ai désigné nos deux amis confédérés, ici présent, pour prendre la gestion, le commandement militaire, dirons-nous, de cette crise et leur tâche est de nous faire sortir au plus vite de ce souterrain ! Apparemment nos divers intercoms ne passent pas au travers du blindage de ces locaux... quelqu'un aurait-il un modulateur transcom qui pourrait nous donner des infos sur ce qui arrive exactement ? Et peut-être contacter l'extérieur ? Et vous jeune homme, oui vous là avec la jeune fille, vous êtes technicien du studio ? Et puis, qu'a donc votre amie, pour pleurer ainsi ? Est-elle blessée ? »

Le jeune homme que le légat avait interpellé se leva de l'estrade du studio télé où il était assis, auprès d'une jeune fille d'environ 12-14 ans qui semblait désemparée.

« Messer légat, » dit-il au représentant du Palais impérial, « cette jeune demoiselle, n'est heureusement pas blessée, mais ses parents se trouvaient dans le tea-room, au niveau de la rue de ce bâtiment et vu ce qui a l'air de nous être tombé dessus, elle craint le pire, pour eux. Mais pour répondre à votre question, oui je travaille ici comme caméraman, Derick Bronsky est mon nom, votre Excellence ! »

« Bon, » continua le magistrat impérial, en s'adressant à nouveau à la foule présente qui s'agglutinait devant lui et ses compagnons d'infortune. « Il y a-t-il un moyen de communiquer vers l'extérieur, plus efficace que nos scancom ? Non...personne n'a de suggestion...bien alors on devra monter au plus vite, mais en faisant extrêmement gaffe de ne pas tomber sur des puissances ennemies ! Et ceux qui... »

Il ne peut terminer sa phrase quand le jeune homme qui tantôt lui avait confié sa besace, pour récolter des provisions, passa à son tour la fente faite par les deux portes écartées et lança à l'assemblée :

« Pour ceux que cela intéresse, les toilettes dans l'autre salle, fonctionnent toujours correctement, elles doivent être sur batterie ou courant auxiliaire, celui des femmes fonctionnent également, je viens de vérifier. »

« Eh bien mon ami je suis sûr que ceci va intéresser quelqu'un de notre groupe. Et je disais donc, il y a-t-il de ce côté un distributeur de friandise, de chocolat et de bouteille de flotte ? »

Un des autres assistants de l'émission désignant un lieu en coulisses, acquiesça de la tête.

« Alors que ceux qui possèdent un sac comme celui que je porte, vide de préférence, aillent faire une décente, là-bas...n'oubliez pas de privilégier la flotte aux limonades, le chocolat en branche, aux chips et les biscuits aux caramels. Vite allez ! Dites-moi jeune fille, oui vous qui êtes aux côtés de Bronsky...quel est votre nom ? »

« Je me nomme Elssa Demeri, Monsieur ! » lui répondit l'adolescente.

« On dit Excellence, Elssa ! » lui lança Derick, en la poussant légèrement du coude !

« Ce n'est rien. » lui rétorqua le légat. « Elle est encore très jeune et vu les circonstances... » continua-t-il. « Alors, jeune fille, dites-moi pourquoi vos parents ne vous ont-ils pas accompagnés ? »

La jeune fille, les yeux gorgés de larmes, lui répondit, entre deux sanglots :

« Ils n'aiment pas la science-fiction, ils ont préférés m'attendre en haut dans le Tea-room. Mais maintenant, ils doivent sûrement être morts ! »

Et elle se remit à sangloter de plus belle, tout en se blottissant instinctivement dans les bras du jeune cameraman.

Zoé Bruckner s'approchât d'elle et lui dit d'une très douce voix :

« Ainsi tu te nommes Elssa, ma petite ? Ma grand-mère à moi se nommait Elsa, c'est presque pareil ! Je n'espère pas qu'il soit arrivé du mal à tes parents, je te promets qu'on fera tout pour les retrouver. Sache que moi aussi j'ai perdu mes parents, alors que je n'étais guère plus âgée que tu ne l'es, mais pour toi rien n'est perdu...viens avec moi Elssa ! »

La jeune officier du Hammer, lui tendit sa main, volontairement cette fois et la jeune fille la prit sans trop hésiter.

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