Mercredi 15 décembre

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          Il est déjà minuit et je n'arrive pas à trouver le sommeil sur ma chaise de bureau. J'envisage de me coucher par terre mais je repense à la multitude de chaussures qui a foulé le sol et je change d'avis. Comment se fait-il qu'il n'y ait pas un seul canapé dans cette entreprise ? Mais si ! Il y en a un ! Le bureau du Big boss ! Il a aussi un réfrigérateur d'ailleurs ! Les rideaux intérieurs de son antre sont baissés depuis que je suis arrivée. J'ai vu Paul y faire deux ou trois allers-retours mais il a l'habitude d'y entrer lorsque le patron n'est pas là. J'ouvre la porte sans forcer. Ouf ! Elle n'est pas verrouillée ! Alors que je m'apprête à éclairer la pièce, une grande silhouette s'abat sur moi. Je sens ma fin arriver. Je disparaîtrai sans avoir marqué ce siècle, sans même y avoir laissé une descendance...

« Arielle ?! Que faites-vous ici ? me lance l'imposante silhouette après avoir allumé la lumière.

Pendant tout ce temps, il était là. Le cauchemar continue...

- Je... je suis restée bloquée ici... la pluie, les inondations... Je cherchais un endroit où dormir.

- Dans mon bureau?

- Oui. Il y a un canapé... dis-je en balbutiant des paroles à peine audibles

- D'accord. Dans ce cas, installez-vous ».

Il me montre le sofa sur lequel je vais m'asseoir. Lui, se pose à l'autre bout du meuble et me fixe. 

         J'en viens presqu'à regretter ma chaise de bureau tant je ne suis pas à l'aise. Je décide d'examiner les lieux. Je regarde partout sauf dans sa direction. Mes yeux tombent sur des médailles d'or et d'argent ainsi que des photos d'un jeune homme en slip de bain après des compétitions. Je lui demande si c'est lui. Il acquiesce. Nous entamons alors une conversation qui doit bien durer une bonne heure. Il me parle de ses compétitions de natation et je lui raconte les miennes en gymnastique puis plus tard en danse. Je lui découvre un sourire franc aux dents blanches parfaitement alignées. Bon sang ce gars est parfait physiquement ! Il commence à me charrier gentiment sur mes talents de danseuse :

« Ah parce que vous participiez à des compétitions de danse? Pas de salsa j'espère !

- Et pourquoi pas ? Je suis très douée pour ça.

- Ce n'est pas ce que j'ai vu l'autre soir mais bon, on va régler ça. Montre-moi. dit-il en me tutoyant soudainement. »

Il connecte alors son téléphone sur les hauts parleurs de l'agence et m'emmène dans le hall d'accueil. Une playlist de musique cubaine commence à jouer. Il m'invite à danser pour la seconde fois. Normalement c'est aux femmes de décider mais j'accepte. Un léger frisson me parcourt le corps lorsqu'il pose sa main sur mon dos. Je me surprends à vouloir qu'il l'abaisse un peu plus près de mes hanches. Nous nous mettons alors à danser à un rythme frénétique. Il me propose des pas de plus en plus complexes mais je suis, jusqu'à ce que je tombe dans ses bras. Il rigole doucement et me susurre à l'oreille : « Ce n'est pas mal. Revenons à quelque chose de plus calme. » Il change alors de playlist pour jouer ma chanson préférée « Te extraño » chantée par Xtreme. Nous commençons à danser la bachata. Au fil de la playlist, la musique devient de plus en plus sensuelle. Nos corps se rapprochent jusqu'à ne faire qu'un. Le mouvement de mes hanches s'accorde parfaitement avec celui de son bassin. Je sens alors ses mains descendre jusqu'à ma taille dans une caresse langoureuse.

          Je ne suis plus très sûre que nous soyons toujours en train de danser. Il réveille des petits papillons au creux de mon nombril jusqu'à mon bas ventre. Je n'ai qu'une envie c'est qu'il m'embrasse. Je ne sais pas s'il le fera alors tant pis, je prends les devants et rapproche mes lèvres des siennes. Elles sont chaudes et humides. Nos corps arrêtent alors d'onduler pour laisser nos bouches s'exprimer. Sans jamais arrêter de m'embrasser, il m'amène doucement vers son bureau. Nous nous abandonnons alors l'un à l'autre sur son canapé molletonné. Je ne sais plus ce qui m'a conduit dans ses bras mais c'est si bon. Ses baisers se promènent jusque dans mon cou tandis que ses mains remontent sous mon pull jusqu'à ma poitrine. Ses doigts suivent délicatement les reliefs de mes seins. Je retiens mon souffle.

Il murmure « Tamara. » d'une voix haletante.

- Patron.

- Non, appelle moi Karim. »

Il me soulève et me pose par terre pour ouvrir le sofa. Je découvre que ce dernier se transforme également en lit. Nous nous allongeons alors l'un contre l'autre et nous nous regardons en silence. Il me semble que nous avons l'éternité devant nous... ou au moins la journée. L'agence est fermée aujourd'hui suite aux intempéries. 

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