Jeudi 09 décembre

3 minutes de lecture

          La réunion a été atroce. La journée entière en fait... En réalité, personne ne m'a tenu rigueur de l'incident qui s'était produit, pas même le principal concerné. Il s'est contenté d'un « Veuillez m'excuser » avant de sortir puis revenir cinq minutes plus tard avec une chemise beige horriblement canon sur lui. Cependant, dès le moment où j'ai découvert l'identité de mon patron, je n'ai cessé de me sentir mal à l'aise . De son côté, il n'a pas glissé un seul mot à mon encontre. C'est impossible qu'il ne m'ait pas reconnue...

          Aujourd'hui j'y vais un peu à reculons. J'ai remplacé mon tailleur par une robe mi-longue jaune moutarde en cuir et une paire de bottes cavalières camel en cuir et à talons. Je suis à peine arrivée que Paul me demande de rejoindre le bureau du patron. Ça y est ! Il m'a reconnue ! Je suis virée ! Pas question d'y aller la tête baissée ! La boîte s'est confondue en offres les plus alléchantes les unes que les autres pour m'avoir donc je ne courberai pas l'échine ! Ce n'est pas de ma faute s'il persiste à se mettre en travers de mon chemin avec son café ! Je rentre donc dans le bureau regonflée à bloc. Il m'invite à m'asseoir et prend la parole immédiatement :

« Bonjour Tamara. J'espère que votre introduction dans la boîte se déroule bien. Je vous ai fait venir ici pour vous parler de votre première mission. Nous vous avons engagée car vous présentez des compétences hors-pairs. Ce sera le moment de le vérifier. Le client que je vais vous confier est une étoile montante dans son domaine. Je compte sur vous pour faire la promotion du livre de Jacques Dakota qui prône un mode de vie sain qui allie sport et alimentation équilibrée. »

Je reconnais le bouquin dont il me parle et je me revois déranger sa lecture puérilement en mangeant des chips industrielles bien grasses. Le rouge me monte aux joues. Je ne sais plus où me mettre. Je ne sais même pas qui est ce fameux Jacques Dakota ! Il a enchaîné les phrases sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit et là, il attend une réponse.

Est-ce que je dois mentionner l'épisode du train? M'excuser pour le café ? Le remercier pour son accueil et faire comme s'il s'agissait de notre première rencontre ?

Apparemment mon temps est écoulé. Il poursuit, non sans ironie :

« Je suis sure que vous saurez trouver le bon angle d'attaque. Si vous y croyez le monde y croira également. J'attends votre premier jet pour lundi matin 9h. Vous pouvez disposer.

- Je... merci... Je tenais à m'excuser pour les incidents précédents et vous remercier pour cette opportunité professionnelle. J'admire énormément le travail de Jacques Dakota.

- Bien sûr... Vous feriez mieux de vous mettre au travail. Bonne journée. » dit-il en m'abandonnant seule dans son propre bureau.

          Quelle lèche-cul je fais ! Ce type est vraiment exécrable. Pourtant, lorsque je quitte la pièce, je le vois quelques mètres plus loin engagé dans une conversation qui semble le mettre en joie avec la stagiaire de Paul. Je ne suis apparemment pas de celles qui méritent son amabilité. Soit ! Je passe dire bonjour à Tom, le collègue qui m'a présenté le bureau, avant de retrouver le mien. Je reçois alors un petit papillon de ce dernier par la messagerie interne de l'entreprise me proposant d'aller dîner en ville demain soir. J'accepte sans hésitation. Il est vraiment sympa et... très mignon. Cela me changera un peu les idées.

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