Mardi 07 décembre

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Notre train a finalement démarré avec huit heures de retard. J'ai étendu mon plaid trempé sur le siège devant moi qui est resté vide. J'ai été tentée de m'y installer mais mon orgueil m'a poussée à rester à ma place. Cela aurait été admettre ma défaite face à mon idiot de voisin. Cependant je ne lui ai pas hurlé dessus comme je l'aurais fait habituellement dans une telle situation. Je ne suis peut-être pas toujours agréable ni même gentille. Je ne suis pas douce non plus. En revanche je suis juste.

Le reste du trajet se déroule sans incident majeur. L'impertinent lit un livre sur la nutrition et les bienfaits du sport sur notre santé durant tout le reste du voyage. Non pas que ses activités m'intéressent mais pendant mon absorption de chips bien grasses et bien croquantes, il émet des petits sons réprobateurs. J'en mange donc encore un peu plus et un peu plus bruyamment. J'en profite pour l'observer discrètement. S'il n'était pas aussi désagréable, il aurait pu être séduisant. Son teint hâlé contraste de façon très sexy avec ses cheveux bouclés très noirs. J'arrive à apercevoir ses yeux dessous ses lunettes gris anthracite. Ils sont étonnamment noirs. Son regard est sombre. Il n'a pas l'air d'être un homme qui se laisse aller trop souvent à rire. Il m'a d'ailleurs souillée de son jus de pomme avec un tel flegme ! Même la colère ne semble pas le décontenancer. L'homme est froid. Il doit bien mesurer 1m90. Il a une musculature imposante. Ses lectures semblent porter leurs fruits... La tache de café détonne complètement avec le reste. Il donne l'impression de contrôler énormément son image. Je pense avoir trouvé mon opposé. Je suis spontanée et vive. Je me laisse facilement aller à la joie ou à la colère et honnêtement... Je ne comprends pas ce genre de personnage. Il me fait penser à Dexter.

Finalement, lassée d'une journée harassante, je sombre dans les bras de Morphée. 10h02, l'impoli me tapote l'épaule sans douceur en me disant : « Réveille-toi Arielle, nous sommes arrivés. » Je rêve ou il m'a encore appelée Arielle ? Je sors alors de mes gonds et lui lance : « Je ne sais pas pour qui tu te prends mais c'est la dernière fois que tu m'appelles Arielle! Ok je t'ai renversé du café dessus PAR ACCIDENT mais on n'a pas élevé les cochons ensemble ! ». Sur ce je tourne les talons et quitte le train. Je suis plutôt fière de ma sortie théâtrale, la tête haute et le regard fier, lorsque soudain je réalise que j'ai laissé mon plaid préféré dans le train. Je virevolte en panique pour retourner le chercher et tombe nez à nez avec l'insolent. Il me le tend avec son habituelle et agaçante froideur puis précise « Un pardon et un merci auraient suffi...Arielle ». Sur ce, il s'en va.

En voilà une vraie sortie théâtrale !

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