Lundi 06 décembre

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Je suis à la bourre ! Mon train part à 17h53 et il est 17h45. J'ai huit minutes pour descendre du métro et sauter dans mon wagon alors je cours. Je bouscule les gens autour de moi. Je vais y arriver ! Je déboule tel un bulldozer qui détruit tout sur son passage. Je me sens invincible au point de renverser le café d'un jeune homme juste avant d'embarquer. Le liquide tâche son t-shirt gris clair. En réalité, j'ai un peu honte. Je voudrais m'excuser mais pas question de retourner sur le quai ! Je me suis donnée du mal pour arriver à temps. Le train devrait démarrer d'une minute à l'autre. Je jette un dernier regard désolé à son t-shirt désormais marron. Son propriétaire s'éloigne pour déposer ses affaires sur le banc et se nettoyer.

          Le train est presque vide. C'est assez surprenant car il était complet ce matin. Je retrouve mon siège et m'y enfonce dans un grand soupir. Allez on expulse toutes les énergies négatives ! Je suis arrivée juste à l'heure. D'ailleurs comment se fait-il qu'il n'ait pas encore démarré ? Je regarde ma montre. Il est déjà 18h15. Hum... Je n'étais peut-être pas à l'heure finalement... Je consulte mon téléphone. J'ai reçu un message de la compagnie de voyage. Tout s'explique. Mon train aura deux heures de retard. Il y a un obstacle sur les rails des chemins de fer. Ben voyons ! Je dépose mes affaires sur le sol et je me mets à l'aise. J'enlève mon manteau puis mes chaussures. Je détache mes longs cheveux rouges qui tombent jusque dans mon dos. J'enlève mon soutien-gorge ? J'aimerais bien mais il y a un type louche qui me surveille en coin quelques sièges plus loin. Cependant mes seins comprimés ne demandent qu'à être libérés ! Ça pourrait être long. Deux heures peuvent rapidement se transformer en deux jours dans ce genre de situation... Bon allez on va faire ça discrètement.

         Je me recouvre avec mon plaid fétiche et dégrafe le sous-vêtement. Je me congratule car je trouve que je m'en sors plutôt bien. Une petite ombre se dresse au dessus du tableau lorsque je vois le type au café entrer dans la voiture. La tâche s'est étalée. Elle occupe maintenant tout son estomac et une grande partie de son ventre. Il me repère. Il s'approche de mon siège d'un pas décidé, prêt à me sauter dessus. Et pas dans le bon sens du terme ! Il ne va quand même pas... ah ben si... Il m'a jeté du jus de pommes dessus avant de me sortir l'excuse la moins crédible de l'histoire des excuses : « Désolé Arielle, j'ai trébuché. » puis il ajoute « Tu peux ramasser ton bout de tissu sur mon pied que je m'installe s'il te plaît ? ».

          Je rêve ou il m'a appelée Arielle ? L'insolent me lance un sourire narquois ! Dans ma stupeur, j'ai lâché le soutien-gorge que je cachais sous mon plaid et il est tombé directement sur son pied.

Ce voyage promet de ne pas être de tout repos...

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