Chapitre 60 - Marielle

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La douleur a envahie tout mon corps. Sur le canapé je tente de sortir mon enfant qui est coincé dans mon ventre. Je tente de la mettre dans le bon sens, j’appuie sur mon ventre et les contractions s’enchaînent. Mick’ est au téléphone avec l’hôpital qui lui dit que tant que je n’ai pas perdu les eaux, que ça ne sert à rien de venir. Alors que je suis pris dans ma souffrance, les souvenirs de ce week-end viennent me hanter. Gramont m’avait promis de ne pas toucher aux enfants, mais ce type qui nous attendait dans la chambre d’hôtel, ne m’avait rien promis. J’étais à la merci de Gramont et de son acolyte.

- Installe-toi sur le dos, je vais t’ausculter. Me lance le gars.

Sa manière de me toucher, montre qu’il est bel et bien obstétricien, je regarde Gramont qui porte toujours ce sourire malsain.

- Vous m’avez promis de ne pas toucher aux enfants.

- Moi je te l’ai promis, mais pas lui.

- Pitié, s’il vous plait, faites pas de mal à mon bébé !

- Ne t’inquiète pas. Dit le gars qui pose un monitoring pour surveiller le cœur de mon bébé.

Quelque part ça me rassure que ça soit un médecin, il a étudié pour soulager les gens, pas pour leur faire du mal.

- Je peux la baiser encore ? Demande cet enfoiré de Gramont.

- Oui bien sur, elle n’est pas encore prête.

- Non s’il vous plait.

- Mets-toi à 4 pattes Marielle. Me lance Gramont qui a son sexe bien dressé.

J’obéis et je regarde le médecin en espérant qu’il m’aide mais son regard amusé me fait comprendre qu’il ne m’aidera pas.

- Tu peux y aller plus fort, le monito est bon.

- Génial.

Gramont s’enfonce violement en moi alors qu’il pose sa main sur ma bouche.

- Ça te rappelle des souvenirs quand je t’ai mise enceinte Marielle. Chuchote Gramont à mon oreille.

Mes larmes coulent alors que lui va de plus en plus fort.

- Monito ok. Continue elle finira bien par céder.

A chaque fois que j’ai l’impression qu’il y met toute sa force, il augmente la puissance de ses coups en moi. Je tente de me débattre tellement la douleur est insupportable. Il râle à mon oreille des obscénités puis enfin se retire de moi. Le médecin m’ausculte, pendant que Gramont se boit un verre alors qu’il est recouvert de sueur.

- Le col tient bien, tu peux continuer. Ah…une contraction. Souffle bien. Dit le médecin ses doigts en moi.

La contraction passe assez vite, il revérifie mon état et Gramont revient en moi. Il agrippe mes hanches et va très vite cette fois ci. Je m’agrippe aux draps, alors qu’on vient de m’enfoncer un linge dans ma bouche pour étouffer mes cris. Je sens la sueur de Gramont se mélanger à la mienne puis une fois soulagé il me laisse aux mains du médecin.

- On va te faire un lavement, tu te sentiras mieux pour accoucher.

On m’amène dans la baignoire et on me lave l’intérieur. J’ai honte, j’ai mal et mon ventre se contracte de nouveau.

- Viens sur moi. Me lance Gramont sur lit.

Le médecin m’accompagne jusqu’à lui, m’aide à l’enjamber et me scotch ma bouche qu’il vient de remplir de tissu. Gramont me pénètre par devant et le médecin enfonce quelque chose dans mon anus meurtri par le lavement. Je crie dans le tissu pendant que les deux hommes me font hurler.

- Caresse ton ventre, ton bébé doit se demander pourquoi tu lui fais ça. Me dit le médecin qui vient de pousser l’objet au fond de moi.

Il pose ses mains sur mon ventre et je vois le sourire de Gramont qui n’annonce rien de bon. J’aimerais leur dire d’arrêter, de me laisser tranquille, mais impossible de parler avec le baillon qui remplie ma bouche.

- Je vais bouger ton bébé maintenant. Me dit le médecin.

Non !!!! Il est bien placé, pourquoi vouloir le déplacer, j’ai assez souffert comme ça !!! Les mains du médecin compriment mon ventre alors que Gramont se faire jouir en moi.

- Je sais ça fait très mal ça. Dit le médecin qui me broie de l’intérieur.

Il me palpe alors que j’ai tellement plus de force que je suis posée contre lui. Il m’arrache mon bâillon et je peux mieux respirer.

- Parfait.

- Vous avez fais quoi ? Dis-je exténué.

- Je l’ai mis en travers de ton ventre.

- Pour…quoi…

Je m’effondre sur le lit et quand j’ouvre les yeux, je suis toujours dans cette chambre maudite.

- Marielle, je vais avoir besoin que tu pousses. Me dit le médecin

Je regarde entre mes cuisses, il me sourit.

- Je vais avoir mon bébé ?

- Non, j’ai juste besoin que tu m’aides à le placer, alors pousse fort.

Je m’exécute et la douleur est insupportable, j’ai l’impression qu’on m’écartèle de l’intérieur.

- Voilà, c’est parfait, ton bébé est bloqué dans ton bassin. Maintenant tu vas bien m’écouter petite garce.

- Pourquoi vous me faites ça ?

- Ecoute-moi, j’ai besoin d’avoir une réponse qui sera définitive.

Je l’écoute, espérant qu’il arrête la torture.

- On peut arrêter les contractions, et les remettre à plus tard, mais tu entraîneras ta mort qui sera lente et douloureuse.

Je sanglote alors que la douleur ne me lâche pas.

- Tout se terminera enfin pour toi, ton bébé vivra mais tu entraîneras la mort d’un autre bébé.

- Quoi…mais…

- Ta belle sœur est enceinte, je suis sa grossesse, je sais qu’elle a déjà perdu un bébé, il ne sera pas difficile de mettre un terme à cette grossesse.

- Pourquoi vous faites ça !

- Tu le sais pourquoi on fait ça. Maintenant on peut aussi accentuer tes contractions, ton bébé va souffrir de ne pouvoir naître, son cœur s’affaiblira et finira par s’arrêter. On pourra continuer à s’occuper de toi et on ne touchera pas à ta belle sœur.

- Je…je ne comprends pas.

- Sois tu meurs, et tu sauves ton enfant mais on s’en prendra à ta belle sœur et son enfant. Soit on met un terme à ta grossesse ici, tu perdras ta petite fille mais ta belle sœur et son bébé seront tranquilles. Que décides- tu de faire Marielle ?

Ce choix est barbare, j’ai plus de force et quand mon bébé met un coup dans mes os, je me tords de douleur.

- On n’y est pour rien dans la mort d’Alysson !!!

- Ta réponse Marielle. Il perd sa fille ou sa nièce ! Il nous a pas laissé le choix alors estime toi chanceuse que je te le propose.

Pardon Ether.

- Sauvez mon bébé.

Il ricane comme s’il était sur de ma réponse.

- Je vais stopper tes contractions. Dit-il en mélangeant des produits qu’il aspire dans une seringue.

- Ça ne sera pas sans douleur. Dit-il en écartant mes cuisses pendant que Gramont me repose mon bâillon.

L’aiguille s’enfonce dans mon col, je ne peux pas hurler mais la sueur froide qui coule le long de mon dos, mesure la souffrance qu’il injecte en moi.

- J’ai épaissi le produit pour qu’il passe difficilement, un peu comme la drogue que ton enfoiré de mari à injecté dans ses veines au point de les éclater.

Quand j’ai l’impression que tout se termine, une nouvelle douleur me mord à l’intérieur. Je me tord de douleur sur le lit et Gramont me tient posant son genou sur mes omoplates pour m’immobiliser. Mon ventre écrasé sur le matelas je subis la cruauté de ses monstres.

- J’aspire, et je remets…j’aspire…ça fait mal hein ma belle. Elle aussi à souffert. Il méritait de souffrir ! Il méritait de mourir mais toi, tu l’as sauvé…deux fois. Crois-tu qu’il méritait une telle chance !

Une pointe dans mon cœur me donne envie de vomir puis doucement les contractions me quittent en même temps que mes larmes. Le médecin reste près de moi, je suis épuisée, pourtant ils n’en n’ont pas encore fini avec moi.

- Tu ressembles tellement à sa mère quand elle la portait. Chuchote le médecin à mon oreille

Mais qui est-il ? Pourquoi j’ai l’impression que c’est lui qui commande tout.

- Vous me faites mal.

- Elle aussi a eu mal. Chacun de ses organes ont fondu. S’énerve-t-il en bougeant de nouveau l’objet en moi.

Il veut juste me faire du mal, il ne prend aucun plaisir, juste il se venge.

- Arrêtez…

- Tu vas tellement souffrir. Ta mort sera si lente…aussi lente que quand ta belle sœur perdra son enfant…ton choix Marielle.

Je pose ma main sur mon ventre qui bouge moins. Pardon Ether, mais elle doit vivre. Ce choix aura été le plus difficile de toute ma vie. Je suis trainée par terre jusqu’à la douche qu’on me fait prendre froide, on me fait avaler quelques bouchées de force, on me fait boire et on me repose sur le lit et ça recommence. Je les supplie, parfois je fais trop de bruit alors ils me baillonnent. Je tente parfois de m’échapper tellement j’ai mal, mais telle des chasseurs, ils me regardent ramper puis pose leur pied sur moi et je regrette immédiatement cette prise de risque. Ils sont en sueur, parfois l’un se repose pendant que l’autre fait de moi de la charpie. On me répète que je vais mourir et c’est la seule chose que je guette. Ma mort, la délivrance de mon bébé.

- Réveille-toi Marielle !

La voix de Gramont vient me réveiller. Je ne sais plus si j’ai perdu connaissance où si je me suis seulement endormie. On prend mon bras qu’on tape, je n’ai plus de force pour résister.

- Ça y est ma belle, on va pouvoir commencer.

- Commen…cer…quoi ?

- Je vais provoquer tes contractions.

- Mon…bébé

- Il est parfait ton bébé.

- Mon…dos

- Il te fait mal au dos ?

Je fais oui de la tête. Je sens que ça raisonne dans ma colonne à chaque coup qu’il donne.

- Il est coincé dans ton bassin, c’est normal que tu souffres. Tu vas bien écouter maintenant mes indications si tu veux que ton bébé vive. D’accord ?

Je fais oui de la tête et tente d’être concentrée pour ne rien rater de ce qu’il va me dire.

- Tu vas avoir des contractions, de plus en plus forte, ça va te faire très mal mais je ne veux pas te voir à l’hôpital avant mardi. Même si tu perds les eaux ou si tu saignes beaucoup. Là tu saignes un peu, c’est normal, c’est le début mais ne te ramène pas avant mardi. Ton col est un peu ouvert avec ce qu’on t’a fait mais ce n’est pas grave pour ton bébé. Si mardi tu n’as pas perdu les eaux, que tu ne saignes pas, tu viens à l’hôpital, je te referais une perfusion mais à mon avis vu comment tu contractes, tu n’en n’auras pas besoin. Tu demandes le docteur Gramont quand tu arrives à l’hôpital après t’être débarrassée de ton mari, il ne doit pas savoir, du moins pas pour le moment. Ne me la fait pas à l’envers, je veux te voir mourir. Pense à ton bébé, il est très facile de le faire mourir même après sa naissance.

Quand je suis rentrée chez moi, je ne tenais plus debout. Mick’ m’a allongée sur le canapé et m’a reproché mon week-end. J’ai eu tellement mal, je n’aurais pas pensé avoir si mal. Mon bébé se débattait surement pour bien se mettre pour sa naissance mais je sentais qu’il était coincé en moi. J’ai eu d’un coup très envie de pousser, je me sentais prête, dilatée mais il ne sortait pas. J’ai poussé encore, dans la voiture j’ai sentir que ça coulait entre mes jambes, j’avais plus de force. J’entendais juste la voix paniquée de Mick’ qui m’appelait. Arrivée à l’hôpital j’ai attendu de ne plus voir Mick’ pour demander le docteur Gramont.

- Bonjour Marielle, comment vous sentez vous ?

- J’ai mal.

- Elle a perdu beaucoup de sang docteur.

- Je vois ça, allez me chercher des poches.

- Elles arrivent docteur. Vous n’attendez pas l’anesthésiste ?

- Pas le temps, elle est en train de se vider de son sang.

La douleur du scalpel qui ouvre mon ventre est horrible, c’est éventrée que j’entends les cris de mon bébé.

- Je veux la voir.

- Emmenez là et faites les contrôles. Allez me chercher encore des poches de sang.

- Mais docteur…

- Obéissez bon sang !!!

J’ai vu son regard se plonger dans le mien.

- Tu sens la mort arriver Marielle, ma fille l’a senti arriver elle aussi, elle était si jeune, elle avait l’avenir devant elle, il l’a tué…et moi je vais te laisser mourir.

- Je…suis…désolée.

- Ton pouls s’affaiblis, sache ma belle, que ta fille ne survivra pas, je l’ai sorti bien trop tard de ton ventre. Coincée pendant des jours entre tes os, elle n’avait aucune chance de survivre. Elle est dans la salle à coté entrain de mourir seule, comme ma fille. Sache que ta fille a souffert du produit que je t’ai injecté à la position que je lui ai imposée, tout n’était que souffrance pour ton bébé. Meurs ma belle et va la rejoindre.

Non !!!! J’ai beau hurler, aucun son ne sort de ma bouche. J’entends un bip retentir et mes larmes couler.

- Mais je tiendrais notre accord, je vais désormais m’en prendre à sa sœur, je vais lui prendre tout ce qu’il m’a pris. Je n’en aurais jamais finis avec lui. Jusqu’à la fin de ma vie je vais lui pourrir la sienne.

- Qu’est ce qui se passe ici !!! Gramont opère là putain ! Pourquoi la patiente n’est pas sous anesthésie !

- Pas le temps, elle se vidait, je connais mon boulot Barbera !

- On la perd !!!

Alors que tout s’assombrit autour de moi, la seule lumière que je vois, c’est celle de cet hôtel, où on m’emmène, où on me torture, où j’ai du faire un choix…ça recommence sans cesse, chaque douleur, chaque peur, je les revis jusqu’à arriver à ma mort et à celle de ma fille…et ça recommence…encore…et encore. Nous avons payé les erreurs de Mickaël.

FIN du tome 2

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