Lorsque Mick’ m’a appelée et m’a dit qu’il était à la clinique j’ai eu peur qu’il lui soit arrivé malheur. Mais sa voix n’avait pas l’air d’avoir un problème, c’était très bizarre. Je réveille Jennie qui grogne puis me sourit.

- Désolée ma puce mais Mick’ vient d’appeler, faut qu’on aille le rejoindre.

- Ouais trop chouette !!! Crie-t-elle en sautant du lit.

Y a deux minutes elle dormait et là c’est une pile électrique car elle a entendu le prénom de Mick’. Ceci dit je peux la comprendre, moi aussi je suis contente de le voir, même si on s’est quittés y a que quelques heures. Lorsque j’arrive au parking je vois Mick’ arriver d’un pas décidé mais pas pressé non plus.

- Mick’ !!!! Crie Jennie qui lui saute dans les bras.

- Merci d’être venue. Me lance-t-il en posant une bise sur ma joue.

J’aime le contact de ses lèvres sur ma peau mais là il a l’air préoccupé. Je lui demande des explications et il me fait monter dans le pole maternité. Je le connais plutôt bien, c’est ici qu’on m’a emmenée après avoir accouché de Jennie. Mais lorsque je vois Jack je ne comprends plus rien. Mon dieu que le temps est passé, c’est plus un gamin mais un homme. Les souvenirs me reviennent, ça me fait mal car j’ai tout quitté du jour au lendemain sans aucune explication. Les larmes me montent mais Mick’ m’explique qu’à côté j’ai ma meilleure amie qui est en train de mettre son bébé au monde. Oh mon dieu !!! Son deuxième !!! Et ils veulent que j’aille la soutenir mais elle va m’en vouloir à mort. Mais je prends mon courage à deux mains et vais la rejoindre car elle a besoin de moi.

- Y a quelqu’un pour vous. Dit la sage femme qui m’accompagne.

- Bordel j’ai mal !!! Ce n’est pas le moment pour….Marielle !!!! Hurle-t-elle

- Salut Ju’.

- Putain mais…c’est Mick’ ça !!!

- Ouais, il a pensé que c’était le moment pour les retrouvailles.

Elle serre les dents pendant une contraction et je m’avance près d’elle alors qu’elle est assise sur un ballon.

- Attend deux secondes que ça passe et je t’engueule après. Me dit-elle

- Ok. Dis-je résignée à me faire pourrir.

Julie est adorable mais je sais aussi qu’elle peut être très dure et elle ne va pas me louper. La contraction passe et son regard bleu me fusille.

- Pourquoi Marielle ? Pourquoi tu m’as abandonnée ?!

- Parce que j’étais anéantie Ju’, Mick’ partait, j’étais enceinte, ma mère refusait de m’aider, …j’ai fui. Je te demande pardon.

- Je te pardonne mais d’abord je veux savoir ton plus gros secret.

- Quoi ?

- Le père de ta fille, à moi tu vas me le dire quand même, à moins que je ne sois plus digne d’être ta confidente.

Elle grimace, souffle et ça me laisse un peu de temps pour réfléchir.

- Henri Gramont. Dis-je

- Henri Gramont… Monsieur Gramont !!! Le proviseur !!!!

- Ouais, il m’a proposé de coucher avec lui pour qu’il garde Mick’.

- Quoi !!! Oh merde quel connard ! Mais…putain la vache, ça a dû être terrible pour toi ma puce.

- Je ne pouvais plus Ju’, je ne pouvais pas te voir heureuse et moi malheureuse, ça aurait forcément plombé ton bonheur, je ne pouvais pas t’infliger ça. T’étais mieux sans moi je t’assure.

- Non c’est faux !!! Là tu dis de la merde Marielle !!! Putain merde !!! Ça fait mal !!!

Elle est en sueur et je passe un gant d’eau fraîche sur son front alors qu’elle vient de se rallonger sur son lit.

- Il ne va jamais sortir.

- Mais si, c’est juste qu’il est bien au chaud encore. Je peux ? Dis-je en approchant ma main.

- Ouais bien sur.

Son ventre bouge sous ma main et ça me rappelle lorsque Jennie était dans mon ventre.

- Ça te rappelle des souvenirs ? Me demande-t-elle

- Ouais. Dis-je en pleurant.

- Mick’ nous a tout expliqué pour…

- Ça ne m’étonne pas.

- Marie putain ça monte là.

- Souffle et tiens ma main.

Ma main est broyée mais la contraction passe.

- J’ai rêvé de t’avoir près de moi pour Alexis.

- Et bien je serai là pour ce bébé, d’ailleurs c’est un petit garçon ou une fille ?

- Un mec…encore. Et il me fait MAL !!!!!

Je crois qu’elle n'aura plus de voix après son accouchement et moi plus de main. Mais ses contractions ont l’air de s’enchaîner et ça c’est plutôt bon signe je crois.

- Mick’ t’aime Marie.

- Je sais.

- J’ai trop hâte de voir ta fille.

- Ju’ s’il te plait dis rien à Mick’ pour le proviseur.

- T’as pas à avoir honte Marie, c’est vrai que ce n’était pas l’idée du siècle de coucher avec mais c’est le proviseur qui a abusé de son pouvoir là, c’est pour moi proche d’un viol et il mériterait que Mick’ lui casse la gueule.

- Non je ne veux pas lui dire, il le vivrait mal de savoir que j’ai fait ça pour lui.

- Tu sais qu’il est dingue de ta gosse ? C’est un truc de ouf ça quand même, il était dingue de ta petite avant même de savoir que c’était ta fille. Franchement, vous défiez les lois de la logique vous deux quand même.

Je suis obligée de sourire.

- Oh putain putain merde merde !!!! Ohhhh nonnnnn ça fait mal !!!! Oh j’en peux plus. Dit-elle épuisée.

- Bientôt tu tiendras un beau petit garçon dans tes bras.

Je ne peux pas retenir mes larmes face à ce que je n’aurais jamais.

- Oh ma puce, je suis si triste pour toi.

- J’ai qu’à m’en prendre qu’à moi, c’est uniquement moi la fautive, j’aurais jamais du me faire stériliser…putain quelle conne ! Dis-je au moment où la sage femme entre.

- Alors comment va ce bébé ?

- Ah bah lui va bien mais moi je souffre.

- Vous ne voulez pas qu’on retente la péridurale.

- Non c’est bon, vous m’avez foiré une fois je n’ai pas envie d’être paralysée ! Crache Julie

- Vous permettez que je vous ausculte ?

- Oui mais doucement !

Elle attrape ma main et la serre pendant que la sage femme fait son travail.

- Ça avance bien, vous êtes à 8.

- 8 !!! Mais j’étais à 5.

- Vos contractions sont efficaces.

Alors que je regarde mon amie soulagée, la sage femme me regarde et me sourit.

- Vous savez une stérilisation de nos jours ce n’est pas définitif, me lance-t-elle

- Quoi ? Comment ça ?

- Désolée j’ai entendu votre conversation. Vous vous êtes faites ligaturer les trompes c’est bien ça ?

- Euh oui, y a 4 ans.

- Vous pouvez voir pour une chirurgie réparatrice des trompes.

- Ça…ça existe ? On m’a dit que c’était définitif.

- Oui ca l’est normalement, une fois qu’on décide de se faire stériliser, on n’y revient plus mais si on veut revenir sur sa décision, sachez que c’est possible.

- Marie !!! Mais c’est…oh putain !!!

- Soufflez bien Julie, c’est parfait, vous faites du très bon travail…voilà respirez bien. Je viens vous revoir bientôt.

Moi aussi je veux vivre ça. Je veux faire de Mick’ un père, je veux moi aussi sentir mon ventre bouger et avoir hâte de voir mon bébé arriver.

- Le docteur Flaveau est un excellent obstétricien et il pratique ce genre d’intervention. Me lance la sage femme avant de partir.

- Marie faut le faire !!! Putain Marie rappelle la sage femme vite !!! Ça pousse en bas !!!

- Ok, ok.

Je la rappelle vite et une femme va chercher Jack alors que moi je ressors au bord des larmes. Mick’ est assis sur le canapé avec Jennie endormie contre lui. Il m’ouvre ses bras et je viens m’y lover.

- Mick’…

- Ouais bébé.

- Je t’aime.

Je sens son soupir de soulagement. J’ai encore des choses à régler mais avec Mick’ ça sera surement plus simple. Je glisse ma main dans la sienne et de son pouce il caresse le dessus de ma main.

- Bébé, je veux adopter Jennie.

- Quoi ? Dis-je en le regardant.

- Je veux être son père Marie, je veux qu’elle devienne ma fille. Je vais me renseigner si t’es d’accord bien sur.

- Mick’ on vient de se retrouver, et…je ne veux pas que Jennie souffre quand tu partiras.

- Je te l’ai dis, je ne partirai plus.

- Tout est tellement rapide là Mick’.

- Je sais bébé, mais je sais ce que je veux et je veux être le père de Jennie, je veux être auprès de vous deux. Je t’aime comme un dingue, je ne te quitterai plus, je t’en fais la promesse.

- Mick’ je ne sais pas, laisse moi du temps s’il te plait.

Il me sourit et pose ses lèvres sur mon front.

- D’accord bébé.

L’avenir me fait encore peur, mais avec ce qu’on vient de me dire, je peux enfin l’imaginer et si je dois en avoir un, ça sera auprès de Mick’. Il m’a promis de ne jamais me quitter et je sais que c’est un homme de parole. Je caresse les cheveux de ma fille, dormant contre lui, elle l’a adopté alors pourquoi pas lui ?

- Bébé, je m’en fous de pas avoir d’autres enfants. Je suis heureux avec vous deux.

Il m’accepte comme je suis avec mes erreurs, ma fille et mon coté tarée. Je ne peux pas rêver mieux. Je me recolle contre lui et finis par m’endormir jusqu’à entendre la voix de Jack.

- Victor est né !!!! 3kg880 la bête !!!!

- Félicitations mec, content pour vous. Elle va comment ta Reine des neiges ?

- Il me l’a bousillé, on a du prendre les forceps, elle a pas mal douillé mais elle est heureuse. Mais ça sera le dernier, je veux plus jamais la voir souffrir comme ça.

- Deux c’est très bien mon pote. Putain content pour toi ! Dit Mick’ en prenant son meilleur ami dans les bras.

Je le félicite et la tension redescend.

- Victor…putain elle est forte quand même.

- Tu connais les femmes, impossible de leur dire non.

Mick’ me regarde et m’envoie son plus beau sourire.

- Je suis grave amoureux d’elle, putain tu l’aurais vu…une vraie guerrière, j’ai tellement de respect pour vous les meufs, vous faites des trucs de dingue et…

- Eh eh calme toi mec, elle va espérer avoir le même pouvoir que Ju’ sur moi après. Dit-il en me regardant.

- Elle l’aura, ce sont des magiciennes, des prêtresses je vous aime mesdames.

- Ok, on va sortir cloper hein, ça va t’aérer et te faire du bien.

Je reste auprès de Jennie qui dort à poing fermé. J’imagine pas voir Mick’ dans tous ses états alors que je mettrais notre bébé au monde. Non je l’imagine me charrier et se foutre de moi et de l’état de mon corps broyé par la naissance.

- Bon on peut aller se pieuter nous, ça va aller ? Demande Mick’ à Jack en revenant.

- Ouais, merci à tous les deux. Ju’ est heureuse de t’avoir retrouvé Marie, s’il te plait lui brise plus le cœur.

- Promis.

- Merci encore vous deux, allez je file retrouver mon fils et ma femme.

- Allez casse toi chanceux. Bon allez, nous on va aller au dodo ma jolie. Dit Mick’ en portant Jennie qui pose sa tête sur son épaule et se rendort aussi vite. On la couche dans son lit et je me retrouve devant le regard sombre et ténébreux de Mick’.

- Sacrée nuit hein. Dit-il en se posant contre la balustrade.

- Ouais comme tu dis. Mick’ je n’ai pas envie que tu partes.

Il me sourit et m’attrape par la taille, mes bras s’enroulent autour de son cou et son visage s’enfouit dans le mien. Sa main défait mon chignon fait à la va vite et sa main descend le long de mes cheveux qui arrivent désormais à mi cuisse.

- T’es belle bébé. Merci de ne pas avoir coupé tes cheveux. Dit-il en glissant ses doigts dedans pour me masser le cuir chevelu.

- C’est un crime que je ne suis pas prête à commettre.

- Ça reste un crime de les attacher. Fais plus ça bébé.

- J’ai pas le choix avec le travail Mick’. Ce n’est pas des plus pratiques les cheveux longs quand tu travailles.

- Ça dépend de l’activité.

Oh mon dieu !!! Qu’il est si…provocateur.

- J’ai très envie de toi bébé.

Je sens son érection contre moi et j’ai très envie de le sentir, de le toucher mais je ne veux pas aller trop vite alors je remets de la distance entre nous. Il comprend mes intentions et me dit qu’il va aller dormir sur mon canapé. A peine dans ma chambre, j’ai déjà envie de le rejoindre. Les images de l’époque au chalet me reviennent, y a comme une impression de déjà vu. Je ne veux pas que l’histoire se répète, je veux en écrire une autre alors je n’irais pas le voir se caresser, c’est lui qui m’entendra me faire du bien.