Partie 3

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Jill essaya de se frayer un chemin tant bien que mal jusqu’à la grande table où était posé le petit déjeuner mais à priori tout le monde s’était donné le mot pour débriefer de la réunion en prenant soin de bloquer le buffet.

Elle réussit à tendre la main à travers ses collègues pour attraper le dernier donut, mais avant que sa main puisse ne serait-ce que le toucher, Helen Adams sa détestable collègue, l’attrapa et l’engouffra en deux bouchés dans sa bouche.

Helen la regarda d’un regard narquois, elle savait très bien que Jill la haïssait à ce moment précis et pour elle la journée ne pouvait pas mieux commencer.

— Je t’emmène boire un thé et manger quelque chose ? C’est moi qui invite ?

Jill se tourna et se trouva nez à nez avec Henry Cooper, son collègue et histoire d’amour secrète depuis six mois.

— Avec plaisir, merci, répondit Jill en rendant son regard méprisant à Helen.

Cinq minutes plus tard, ils arrivèrent dans le petit café qui faisait l’angle de la rue en face de la librairie que Jill affectionnait tant.

Les hauts parleurs diffusaient doucement All Out of Love d’Air Supply et une odeur de pâtisserie tout droite sortie du four entremêlée à l’odeur de thé chaud envahissait le petit café.

L’employé qui se tenait derrière le comptoir, où été disposées dans une vitrine les pâtisseries qui venaient de sortir du four sourit et demanda à Henry :

« — Bonjour ! Qu’est-ce que je vous sers ? Demanda l’employé.

— Bonjour, un donut à la vanille avec un thé à la menthe et pour moi juste un café bien serré s’il vous plait, répondit Henry

— Je vous apporte ça tout de suite. »

Une fois sortis du café, ils se mirent à marcher en direction du journal.

Jill s’arrêta deux mètres plus loin, elle regarda Henry :

« — Comment tu t’es souvenu de mon parfum de donut préféré ? Je ne me souviens pas te l’avoir dit.

Ils recommencèrent à marcher en direction du journal.

— Simple, à chaque fois qu’on vient ici, tu commandes toujours le même parfum de donut et le même parfum de thé, tu crois que je ne fais pas attention aux détails mais tu te trompes.

Il pris une gorgée de son café et repris :

Je sais que tu détestes Helen, car elle te prend de haut, je sais aussi que tu aimes attacher tes cheveux en queue de cheval car tu détestes avoir les cheveux dans le visage, que tu mets toujours des chaussures plates car tu ne sais clairement pas marcher avec des talons hauts, que tu n’aimes pas vraiment te maquiller mais que tu maquilles au moins toujours tes lèvres sauf cas exceptionnel et que ton plat préféré c’est une énorme pizza que tu pourrais engloutir sans l’aide de personne.

Jill sourit.

— Je ne sais pas si je dois trouver ce que tu viens de me dire effrayant tellement tu me connais ou frustrant car j’ai l’impression que tu connais toute ma vie alors que moi pas du tout, sérieusement je ne connais presque rien de toi. Tu sais quoi ? Vendredi prochain je t’invite à manger une pizza chez moi et tu me racontes tout, de ton enfance à maintenant. Enfin peut-être pas si loin mais je veux au moins connaître autant de choses sur toi que toi tu sais sur moi.

— Ça risque de ne pas être vraiment intéressant pour toi

— Au contraire ! Retorqua Jill. On se dit vingt heures chez moi.

— Ok, mais c’est moi qui ramène les pizzas.

Ils entrèrent dans le journal.

— Parfait, merde ! Ça fait quinze minutes déjà qu’on est partis et j’ai un papier à rendre demain absolument avant que l’on parte.

— T’es toujours sur le dossier de la jeune femme disparue mystérieusement sans laisser de traces ? Demanda Henry.

— A vrai dire j’ai fini, elle a été retrouvée morte à cinq kilomètres de chez elle dans une rivière. L'autopsie a révélé qu’elle était décédée avant d'être immergée dans cette rivière. Son copain a fini par avouer, il a dit qu’il l’avait étouffé avec un coussin dans son sommeil parce qu’il été tombé sur des mails dans son ordinateur disant qu’elle allait le quitter pour un autre gars.

— Ça fait froid dans le dos quand même, le monde est peuplé de fou, tu es la mieux placée pour le savoir avec tous les papiers que tu as fait depuis le début de ta carrière.

La discussion fut brusquement interrompue par Mike qui se dirigeât vers Henry et Jill d’un pas décidé, tout sourire il passa son bras par-dessus l’épaule d’Henry

— Mon pote regarde ce que j’ai réussi à nous trouver, deux places toi et moi pour un match de rugby samedi soir prochain a dix-neuf heures suivit d’une soirée au bar et… »

Ils s’éloignèrent et leur conversation fut couverte par le bruit de Beth hurlant au téléphone sur une pauvre personne.

Le caractère de Beth était à l’opposé de son physique, elle ne semblait pas vraiment effrayante au premier abord, elle avait plutôt l’allure d’une poupée. Pas très grande, un visage en forme de cœur, les cheveux blonds et bouclés et des grands yeux bleus. Et pourtant Jill n’avait jamais rencontré quelqu’un avec un si fort caractère avant.

Jill monta les escaliers jusqu’au deuxième étage. Elle traversa le long couloir jusqu’à arriver devant la grande salle du fond. C’était dans cette salle que tous les journalistes travaillaient. Elle devait faire au bas mot cent mètres carrés et était composées de plusieurs bureaux doubles. A l’entrée de suite à droite de la porte trônait une table où était posé une vieille cafetière, des gobelets en plastiques, un tas de sachets de Sucre individuels que Helen avait l’habitude de prendre régulièrement pour amener chez elle et des vieux donuts de la veille.

Elle s’installa à son bureau qu’elle partageait avec Megan, sa discrète collègue, et commença à écrire son article.

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