Une rencontre irréelle

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Toute histoire commence à un instant donné. Celle-ci débute une belle après-midi de mai, dans la petite ville de Bâton-Rouge, dans le sublime état de Louisiane. Il faisait beau et le temps était doux. Que j’aime ce moment de l’année où l’été commençait à arriver, les cours au lycée s’arrêtent et les gens sont de bonne humeur. Il était 16h et j’avais passé la journée avec des amis à faire du vélo sur les rives du Mississippi. Les derniers rayons disparaissaient au moment où je rentrais chez moi. Comme d’habitude, je fus accueilli par mon chien, une sorte de grosse serpillière poilue, nommé Pyros. J’entendais mon père, qui travaillait en bas. Soudain ma mère m’appela :

« -Léo ? Tu es rentré mon chéri ? »

J’avais beau avoir 17ans, elle continuait à me donner des surnoms affectueux.

« -Oui, ça y est. Je t’ai rapporté quelques herbes du marché, répondis-je.

-Tu ne les a pas volés cette fois-ci, j’espère. Me demanda-t-elle.

-Nan je te rassure, je sais que tu n’aimes pas que je fasse cela. Mais bon, on a déjà des problèmes d’argent je me suis dit que cela ne dérangerait personne.

-Combien de fois est ce que je te l’ai dit ? Je ne veux pas que tu te préoccupes de nos soucis d’argent, on arrive à se débrouiller avec ton père. Tu sais qu’en plus que depuis deux mois il répare toute sorte d’objet, il peut enfin faire ce qu’il aime et il est payé pour ça.

-Je le sais maman, je vais mettre la table avant d’aller me doucher. On mange vers quelle heure ?

- Tu veux savoir si tu auras le temps d’avancer dans ton dessin ? On mangera dans 40 min donc tu auras le temps, mais douche toi avant quand même, me dit-elle en souriant.

-Merci maman »

Je me dépêchais de mettre la table, en essayant de ne rien casser, car il faut se l’avouer je suis assez maladroit. Ensuite, je gravis les escaliers rapidement pour aller à la salle de bains. Elle n’était pas très propre mais elle était d’un blanc éclatant. On voit que maman la lave souvent. Je me déshabillais en vitesse, regardant es cicatrices que j’avais dans mon dos, venant de différentes ‘aventures’. Avec le temps, ce n’était plus aussi douloureux qu’avant. Après m’être douche, je me mis en pyjama et j’entrepris de me coiffer. Cela commençait à devenir complique avec mes cheveux bouclés. Ma mère faisait tout pour que j’aille chez le coiffeur mais je retardais chaque fois l’échéance et quand j’y allais, je n’enlevais presque rien. Papa disait que je ressemblais à un gamin des rues. Il n’avait pas tort en même temps, je passais le plus clair de mon temps au lycée puis le reste dehors à me balader et occasionnellement voler de la nourriture pour manger. Une fois à peu près coiffé, je me rendis dans ma chambre pour dessiner. Elle se trouvait au niveau des combles, donc j’avais des poutres qui me servaient à accrocher pas mal d’affaire. Comme souvent elle était en désordre, des piles de livres entouraient mon lit à moitié défait, mon bureau était rempli de dessins et de feuilles de cours. Je suis d’ailleurs étonne que maman ne m’ait pas fait de remarques lorsque je suis rentré, elle a peut-être abandonné mais j’en doute, la connaissant, elle m’en parlera au diner. Je m’installais à mon bureau, sortit mes crayons en posant d’anciens dessins sur le lit, allez hop encore un peu plus de bazar. Je regardais derrière moi vérifiant qu’il n’y avait personne, et tirant une pochette de mon sac, je la scrutais du regard. Il y avait mes dessins secrets et mes dessins en cours dedans. Elle avait une telle valeur sentimentale pour moi que même mes parents n’étaient pas au courant de son existence. Je la gardais constamment avec moi. Je l’ouvris délicatement, juste au-dessus se trouvait le dessin que je voulais terminer. Il s’agissait d’une jeune fille rousse, d’à peu près mon âge, de dos. Ses cheveux flottaient au vent, elle semblait marcher vers la mer, mais une mer plus froide qu’en Louisiane. Elle avait le regard en direction de l’horizon où le soleil se couchait. Vous vous demandez surement comment j’ai pu imaginer cette scène ? Figurez-vous qu’il y a une semaine à peine, on nous a annoncé au lycée que dans le mois, une nouvelle étudiante arriverait et qu’il faudrait lui faire une bonne impression car elle serait loin de chez elle sachant qu’elle venait de Dublin en Irlande. Le soir-là, dans la nuit j’ai fait ce rêve comme si je regardais un film et pas comme si j’y étais, comme une vision on pourrait dire. Je me suis dit que je n’en parlerais à personne et j’ai commencé à dessiner ce moment.

Je me remis à dessiner, coloriant et essayant de donner de la vie à ce dessin. Peu après, j’entendis ma mère qui m’appelait pour me demander de venir manger. Je rangeais tout cela pour que ce dessin reste secret. Le repas fut incroyablement calme. Il faut dire que mon père n’a jamais été un grand bavard. Monsieur James Curtis, un barbu d’1m95 pour 92 kg, c’était une masse de muscle, étonnement habile de ses mains pour construire ou réparer les machines qu’on lui apporte à son atelier, basé dans le garage. Il n’en a pas l’air mais c’est une personne des plus douces qui existe, il est tout le temps gentil avec tout le temps et quand il regarde tendrement maman, je comprends pourquoi ils s’aiment autant. Maman souriait en regardant papa. Ils se tenaient par la main et ne la lâchaient quasiment jamais à table. Pourtant c’était un couple assez mal assorti. Maman de son petit nom Emily n’était pas très grande et un peu ronde, mais tout le monde l’appréciait. Toute sa famille avait vécu en Louisiane ce qui lui avait donné une couleur de peau si caractéristiques par sa douceur comme un chocolat chaud en plein hiver. Ils étaient complètement l’opposé l’un de l’autre et pourtant c’est ce qui les avaient rapprochés. Et moi dans tout cela j’avais l’impression d’être un juste milieu d’eux deux : aussi grand que papa avait ses yeux légèrement ambrés, les cheveux et le sourire de ma mère ; enfin c’est ce que toute la famille dit qu’elle me voit. Pourtant de les voir si heureux me rendait heureux et un peu triste en même temps. J’espérais au plus profond de moi qu’un jour je pourrais connaitre un amour aussi fort et durable que le leur. Le repas terminé, je suis allé dans ma chambre et comme à mon habitude, j’ai pris un livre. Je trouve que lire un roman présente les trois plus grands bénéfices qui existent : on s’évade, on rêve et on vit réellement. C’est pour cela que je lisais essentiellement des histoires d’amour, avec des hommes qui voyageait des chasses aux trésors à la Stevenson, et souvent il y avait une histoire d’amour touchante et attachante au milieu. Aujourd’hui je venais de terminer un classique de la littérature d’un auteur français de génie : Le Tour du Monde en 80 jours de Jules Verne. Je me couchais enfin, il était 22h environ. Il valait mieux que je sois en forme pour le lendemain, j’avais un contrôle prévu en sciences. Cette nuit-là, j’ai dormi d’un sommeil sans rêve. Le lendemain matin, prêt plus rapidement que d’habitude, je décidais d’aller au lycée à pied plutôt qu’en vélo. Il valait mieux en profiter car la météo annonçait des tempêtes pour la semaine qui allait venir.

Mon premier cours de la journée était également un de mes préfères, l’histoire. Bizarrement, notre enseignant Mr Pélope était en retard ce qui n’arrivait jamais. Au bout de cinq minutes, il entra accompagne d’une fille de mon âge.

« Bonjour à tous, je tenais à vous présenter votre nouvelle camarade Mary, qui nous vient tout droit de la jolie ville de Dublin. J’espère que vous lui ferez un très bon accueil dans notre splendide ville de Bâton-Rouge »

J’avais beau la regarder, je ne parvenais à détacher mon regard d’elle. Elle était rousse avec les cheveux bouclés, elle était assez grande et élancé.Elle était habillée de manière assez classique: jean et pull. Mais le plus troublant c’est qu’elle ressemblait très fortement à la fille de mon rêve et donc à la fille de mon dessin.

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