Chapitre 38 - Le combat du Loup

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Freyki s'étaient retourné lorsqu'il entendit les cris de terreur derrière lui. Pourtant, ils étaient resté sur leurs gardes, il n'y avait personne aux alentour. Comment avaient-ils put être attaqués par derrière ? Son regard se figea lorsqu'il découvrit ce qu'il se passait. L'un des soldats humains venait d'être lancé en l'air avant d'être transpercé de tous les côtés par une ombre ténébreuse. Une fine pluie de sang retomba sur les survivants qui se tournèrent vers le roi.

La voix de Freyki avait résonné dans les ruines comme un chant de guerre. Les humains et les elfes qui étaient sous ses ordres avaient levés la tête, le regard rempli d'espoir et de courage. Le son des lames que l'on sortait de leur fourreau se faisait entendre. La terrible bataille allait commencer.

— En avant !

Le cri du roi Loup s'était fait entendre, et tous l'avait suivi. Le sol tremblait de toutes parts. Armé d'Anh'Feiyl, le balafré tranchait les ombres ténébreuses qui lui faisaient face. Elles revenaient, toujours plus nombreuses, et de temps à autres, on pouvait entendre les cris de douleurs d'un soldat ou d'un elfe qui venait d'être blessé.

Le dragon azur survolait la grande forêt en direction de l'étrange puissance qui ressentait. Tout cela lui rappela l'incident de l'ancien cimetière et les deux dragons morts vivants. C'était la même chose. Il fallait qu'il se dépêche.

Quelque chose attrapa la jambe d'Elrynd. Ce dernier baissa rapidement la tête et s'aperçut que c'était une main squelettique sortant de terre. D'un coup d'épée, il la coupa avant de hurler :

— Il y a des morts vivants ! Faites attention !

Mais personne ne semblait faire attention à ses cris. Un peu plus loin, ils étaient déjà une dizaine à être sortit du sol et à se ruer sur les vivants. Le général esquiva l'attaque d'une ombre avant de foncer vers les cadavres ambulants. Plusieurs têtes tombèrent au bout de quelques secondes, et Elrynd tourna la tête vers ses camarades. Certains faisaient de même, d'autres semblaient perdus.

— Attention !

La voix féminine venait de derrière. Frederik de débarrassa de deux morts vivants avant de rejoindre son supérieur.

— La bataille commence mal général.

— Je ne pensais pas que nous aurions à faire avec des morts vivants en plus des créatures des ténèbres.

Il transperça l'adversaire qui se trouvait face à lui avant de demander.

— Où est le roi ?

— Il tente de se frayer un chemin vers le temple. C'est là qu'il doit déposer l'épée.

— Et comment compte-t-il payer le tribut ?

— Je l'ignore.

Frederik décapita un cadavre qui se trouvait à sa gauche. Elrynd jura.

— Bon sang, cet imbécile ne va tout de même pas...

Il ne termina pas sa phrase et transperça à nouveau ses adversaires.

A peine avait-il franchit la porte du temple que Freyki avait vu l'elfe solitaire se tenir devant lui. Il ne pouvait s'empêcher de sourire en le reconnaissant.

— Enki, enfin nous allons pouvoir régler cela.

— Pour une fois que nous sommes d'accord sur quelque chose roi Loup. Je vais en profiter pour séparer cette tête de vos épaules.

— J'ai pensé exactement la même chose.

Ils étaient tous les deux face à face. Seuls à l'intérieur de ce temple en ruine, dont les murs jadis blanc reflétaient faiblement la lumière du soleil. Dehors, on pouvait entendre des bruits de combats, des hurlements. Freyki pensa que c’était le début de sa descente aux enfers, et que cette ambiance apocalyptique était appropriée. Un léger sourire illumina le visage de l’homme à la cicatrice, mais il fût très rapidement remplacé par une expression de gêne. Se battre lui donnait l’impression de vivre. Il ne devait pas mourir. Pas maintenant. Jaelith l’attendait, morte d’inquiétude. Elle portait leur enfant.

Un silence pesant s'était installé autour d'eux, et d'un simple regard, ils se jugeaient. Leurs yeux ne se quittaient pas un seul instant, attendant le moment propice pour commencer un ballet mortel dont nul ne savait qui en sortirait vainqueur. De son côté, il savait que ce combat aurait une importance capitale. Pour lui d’abord, pour elle, en qui il croyait plus que tout, pour ses compagnons d’armes qui se battaient au dehors, mais aussi pour celui qui se tenait face à lui, imperturbable.

Enki, dont les yeux rouges ne reflétaient que la haine, respirait profondément. Il fixait son adversaire, attendant le début du combat. Le roi loup détestait cet elfe. Pas parce qu’il l’avait torturé, non. Parce qu’il avait posé ses mains sales sur la femme qu’il aimait. Une étrange impression de déjà vu se dégageait de l’elfe, une sensation qu’il avait déjà ressenti auparavant, il y a longtemps. Les ténèbres.

Il s’était déjà battu contre des créatures des ténèbres, mais jamais encore Freyki n’avait vu un monstre semblable à celui qui se dressait devant lui. Il n’avait aucune idée de la puissance qu’il pouvait avoir. Nombreux étaient les camarades du balafré qui étaient tombés devant cet elfe. Ils n’avaient pas survécut. Il fallait qu’il les venge à tout prix.

Tue, venge ceux qui sont tombés, tue encore et toujours ceux qui se dressent face à toi !

Ces paroles lui martelaient la tête depuis le début. Est-ce qu'elles provenaient de l'épée ? Anh'Feiyl parlait-elle à travers son esprit ? Il ne tremblait pas, et pourtant, une peur presque viscérale s'était emparée du roi loup. Il n'avait aucune idée de ce qui pouvait arriver. Est-ce qu'il le détruirait définitivement ? Est-ce qu'il réussirait à gagner assez de temps pour que les autres puissent prendre la fuite ?

Freyki n'avait aucune réponse à ses questions, mais il était déterminé, enfin en paix avec elle-même. Peut lui importait le reste, son passé, il n'en avait plus rien à faire à présent. C'était cet instant qui comptait, et son désir premier était de vaincre son adversaire. Pas pour lui, pour ceux qu'il aimait, et sa seule certitude était qu'il le ferait, quitte à y perdre la vie. Les épées s'entrechoquèrent dans un grand fracas à cet instant.

— Les espoirs de milliers de personnes sont avec moi et cette épée. Je ne peux pas être vaincu !

— L'espoir est le désespoir... Je vais m'occuper de vous jusqu'à ce qu'ils s'éteignent définitivement. Je vous tuerai et j'accrocherai votre cadavre sur la porte de la cité d'argent !

— Jamais !

Le sol était à présent rouge écarlate. Partout, c'était le même spectacle : épées brisées, têtes tranchées, soldats étendus dans leur sang. Et de partout, des cris, des bruits de lames qui s'entrechoquent sous le soleil indifférent.

Feiyl volait au-dessus du champ de bataille. Il pouvait lancer un souffle de flamme, mais à l'idée de réduire en cendre ses camarades, il se ravisa. Il avait atterrit lourdement sur le sol, écrasant un cadavre qui ne se relèverait pas de sitôt. Son regard doré se posa sur Elrynd et Frederik, qui se battaient comme des diables contre leurs adversaires. Feiyl fonça vers eux. D'un coup de patte, il les débarrassa de leurs ennemis. Le général était heureux de voir son élève, mais très vite, il lui demanda.

— Feiyl ! Mais qu'est-ce que tu fiches ici ? Tu ne devais pas rester au village et protéger Jaelith ?

— Elle m'a supplié de venir vous aider. Et tu me connais.

— Tu es incapable de lui dire non. Vraiment, quel idiot !

Ce qui ressemblait à un sourire apparut sur le museau du dragon.

— Où est le roi loup ?

— Sûrement dans le temple. Plus vite il aura reposé l'épée, et plus vite toutes ces horreurs seront scellées.

Feiyl resta songeur aux paroles de son supérieur. Il avait vaguement entendu parler de l'histoire d'Anh'Feiyl et sentit un frisson lui parcourir l'échine.

Enki fonça sur son adversaire. Sa lame fendit l'air de manière horizontale. Freyki évita le coup en bondissant sur le côté. Une douleur fulgurante lui traversa les côtes. L'elfe avait pivoté sur lui-même et le coup était trop rapide pour être paré. Le balafré se tenait le flanc gauche. La blessure saignait, mais ce n'était pas profond. Il se releva rapidement, la main serrée sur le poignet d'Anh'Feiyl.

Les lames se heurtèrent de nouveau. Enki ne mettait pas toute sa puissance dans ses coups. Il jouait avec sa future victime comme un chat joue avec une souris. Il voyait avec une certaine satisfaction une lueur de peur dans les yeux de son adversaire. Un large sourire apparut sur son visage décharné. Freyki demanda, essoufflé :

— Ta future mort te donnes envie de rire, elfe ?

— La mienne, non. La tienne sera beaucoup plus amusante par contre.

Leurs épées se frappèrent entre elles, et le métal résonna comme des coups de foudre, dans un bruit assourdissant. Freyki sentit la fatigue et la peur s'emparer de lui. A chaque instant, il repensait à elle. Qu'aurait-elle fait à sa place ? Aurait-elle abandonné ? Se serait-elle laisser tuer sans rien faire ? Anh'Feiyl était entre ses mains, et même si il n'avait aucune idée de la manière exacte pour libérer toute sa puissance, il n'allait pas laisser Enki gagner.

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