Première émission : les jeux et le jury

9 minutes de lecture

– Oui Jean-Patrick ? Je... Oui... Non, je ne vous entends pas... Mais putain, y a rien qui marche ici ! Hé les gars, on va bientôt être à... Quoi ? On est à l’antenne ? Déjà ? Ah, heu, humm, bon, mesdemoiselles, mesdames, messieurs, bonsoir et merci de nous rejoindre pour découvrir ensemble la cérémonie d’ouverture de ces jeux ParaOulipiques 2016 qui, je vous le rappelle, se déroulent cette année dans la petite communauté numérique de Scribay, à l’est d’Internet. Scribay, c’est cette plateforme d’écriture en plein essor où il fait bon écrire et se retrouver au coin des mots. Et ses auteurs et ses lecteurs ne s’y trompent pas, n’hésitant pas à s’entraider dans l’écriture, à s’annoter, à se commenter et à relever les fameux défis. Alors justement, nous sommes ici, Jean-Patrick Maurice-Bernard et moi-même, Raoul-Gonzague Paul-Hervé, à plusieurs milliers de comptes de la capitale Wattpad, pour couvrir cet évènement littéraire, ma foi Oulipien et Scribayen. Alors, Jean-Patrick, vous vous trouvez actuellement, je crois, du côté de la communauté des Jeux ParaOulipiques de Scribay, quelle est l’ambiance à quelques minutes de la cérémonie d’ouverture ?

– Bonsoir Raoul-Gonzague ! Hé bien oui, je me trouve juste à l’entrée de cette communauté, non loin des écrivathlètes qui s’apprêtent à défiler sous nos yeux et laissez-moi vous dire que l’ambiance est électrique, voire Oulipique, si je peux permettre ce bon mot… Le stade numérique de Scribay quant à lui est plein à craquer de lecteurs, plus de 6000 personnes nous dit-on ici, prêtes à profiter du spectacle, des défis et des œuvres à venir, à crier leurs commentaires et attribuer leurs « j’aime » aux meilleurs auteurs. D’ailleurs j’ai eu l’occasion d’interviewer plusieurs groupes de lecteurs qui se disaient curieux et excités à la fois de cet évènement. En tout cas on sent ici un engouement indéniable qui fait plaisir à voir.

– Oui, d’ailleurs Jean-Patrick, on en profite pour rappeler brièvement le principe de ces jeux avant que la cérémonie ne démarre. Il s’agit donc pour les auteurs de relever 5 défis en 5 semaines, avec 1 défi par semaine, du lundi 8h au dimanche minuit, comportant des contraintes d’écritures dites ParaOulipiennes… Bien entendu, nous ne présentons plus l’Oulipo, ces artistes acrobates des mots, capables à la fois de malmener et de sublimer l’alphabet, d’exploser et de sanctifier les rimes et les proses, parfois à la limite de l’absurde et surtout de relever des défis impossibles… Mais ici, aux jeux ParaOulipiens, l’organisateur Essaime l’assure, aucun défi n’est impossible et surtout ceux-ci font la part belle à l’imagination et aux textes qui racontent véritablement des histoires. Mais qui dit jeux dit aussi résultats et notation des productions paraOulipiennes. Jean-Patrick, pouvez-vous nous expliquer comment cela va fonctionner ?

– Certainement Raoul-Gonzague. Chacun des défis va bénéficier de deux palmarès distincts, d’un côté, le nombre de « j’aime » attribué par tous les inscrits de Scribay pendant toute la durée des jeux et de l’autre, le palmarès d’un jury indépendant, qui délivrera à la fois son tiercé par épreuve, mais également des trophées pour l’ensemble des jeux.

– Alors justement, avant le traditionnel défilé des auteurs, que pouvez-vous nous dire de ce fameux jury ? Je crois savoir qu’il y a du beau monde…

– Ah vous savez Raoul-Gonzague, comme dans toute communauté d’écriture, il y a des noms qui reviennent souvent, des altruistes, des prolifiques, des belles-plumes, des poètes, des artistes, etc. et il n’a pas été facile d’assembler un jury éclectique, sachant que de nombreux auteurs ont eux-mêmes envie de participer aux jeux. Pourtant, il est là, aujourd’hui, ce jury courageux et bienveillant, qui a accepté la lourde tâche et le plaisir, ne l’oublions pas, de lire et départager plus de 100 textes durant les 5 semaines d’écriture. Un jury à dominante féminine pour cette édition, Raoul-Gonzague, avec un homme, J.Eyme, et trois femmes K_Gitsh, Gobbolino et Sangre13. S’il n’est pas simple de les présenter, on peut cependant dire que ces quatre auteurs ont d’abord eu une activité particulièrement prolifique sur la plateforme Scribay, notamment depuis le mois de mai 2016, voire le mois de mars pour J.Eyme, les faisant régulièrement figurer parmi le top cinq des plumes altruistes avant les vacances d’été. Remarquez que ce ne sont pas les auteurs qui publient le plus, mais ces quatre-là ont au moins une œuvre, voire deux pour certaines, qui figure dans le top 30 (voire le top 10 et même le top 3 !), des œuvres les plus lues, ou commentées ou appréciées de tout temps sur Scribay…

– Ah oui, quand même, Jean-Patrick ! D’ailleurs, n’hésitez pas chers lecteurs à consulter leurs profils Scribay pour découvrir qui se cache derrière ces pseudonymes, même si, comme le rappelle K_Gitsh, c’est en lisant leurs histoires que vous ferez mieux leur connaissance.

– Tout à fait Raoul-Gonzague. Tenez, puisque vous parlez de K_Gitsh, kiné pas qu’un fantôme dans sa coquille (!), avec près de 2000 annotations et 900 commentaires publiés, il faut absolument citer son « Panseur de Mots », tout simplement l’œuvre la plus commentée de tout temps sur Scribay ! Ce texte, qui n’est pas le livre d’une histoire, mais l’histoire d’un livre, constitue un véritable tour de force littéraire, un exploit d’exploration du langage, des mots, des lettres, de la ponctuation, de déstructuration de la grammaire, à la recherche des sens et des origines, qui demande, certes, une implication du lecteur, mais qui ne laissera pas indifférent jusqu’à la fin… Et qui mieux qu’une « panseuse » de mots pour évaluer des textes à tendances oulipiennes, je vous le demande mon cher Raoul-Gonzague ?

– Mais K_Gitsh n’a-t-elle pas aussi publié une histoire sur une Jeune femme qui n’aimait pas choisir (top 3 des plus lus, top 6 des plus appréciés de tout temps) ? Espérons qu’en ce qui concerne les textes paraOulipiens, elle saura se décider ! On plaisante, bien sûr, et on t’embrasse chère K ;-)

– Attention à ce que vous dites quand même, Jean-Patrick, K_Gitsh a beau être bienveillante, elle a aussi la plume bien acérée et saura vous remettre à votre place si vous la chatouillez d’un peu trop près !

– Bon, très bien… Et si vous nous parliez de l’homme de la situation pour changer, J.Eyme. Il vient tout juste d’avoir 30 ans, c’est ça ?

– Tout juste, Jean-Patrick ! Vous, vous lisez le journal des auteurs Scribay à ce que je vois ! Hé oui, trente ans au compteur, 140 abonnés, qui revient de vacances tout frais, tout beau, prêt à reprendre le clavier. Et croyez-moi, quand il s’y met, il ne fait pas semblant, le J.Eyme, parfois surnommé le marathonien du commentaire… S’il s’attaque à votre texte, il vous entrainera dans des réflexions que vous n’aviez même pas osé imaginer, qu’il faudra pourtant suivre pour éclairer votre texte de pertinence et d’absolu-sens. Mais J.Eyme a deux lobes du cerveau surdéveloppés, le gauche pour les réflexions, comme les analyses et questions ultra-pertinentes qu’il pose dans son « anti-manuel pour écrire un livre » qui vous foutra une claque, et le droit pour la poésie comme pour son conte « L’ange et la jeune fille » (Top 26 des plus appréciés de toujours), fresque poético-fantastique étoilée, superbement illustrée… Mais ce serait pourtant réduire J.Eyme que de ne parler que de ces deux œuvres, puisque 20 autres textes vous attendent dans tous les styles et genres possibles, en passant par l’exaltation X…

– D’ailleurs si je ne m’abuse, Jean-Patrick, J.Eyme, c’est le membre du jury qui a relevé le plus grand nombre de défis par rapport à ses collègues, avec 6 textes, non ?

– Effectivement, ce jury n’a pas relevé de très nombreux défis comparés à des champions de Scribay comme Philippe Larue ayant relevé 136 défis (!), mais peut-être que celui de délibérer sur les textes à venir en constituera un qui dépassera tous les autres, qui sait ?

– Vous avez aussi cité Gobbolino, n’est-ce pas le nom d’un chaton noir de sorcière avec une patte blanche ?

– Encore exact, Raoul-Gonzague, cette fois vous avez fouiné dans les communautés, n’est-ce pas ? Dans le fil de discussion où les auteurs expliquent leur nom de plume…

– Bien sûr, je me documente, qu’est-ce que vous croyez !

– Mais vous faites bien. Donc Gobbolino… Mais connaissez-vous le petit surnom dont s’affuble elle-même au détour de certains commentaires ?

– Ah non, là vous me posez une colle, mon cher Jean-Patrick.

– Hé bien c’est « Cap’tain Reloue » ! Oui, parce qu’elle passera tout au peigne fin de votre texte si vous lui demandez (990 annotations publiées), avec le sourire cependant… Mais attention, qui s’y frotte s’y pique et son questionnaire dit vrai, Gobbolino est proche du chat mutant, un peu comme Hulk, mais en chat, alors ne l’énervez pas, hein !

– Moi ? Comment oserais-je malmener une personne qui arrive à faire du tricot et à caresser son chat en même temps ?

– Gardez-vous, le circaète pourrait vous arracher les yeux ! À moins qu’il ne vienne se poser derrière vos globes oculaires pour observer en douce chacun de vos faits et gestes…

– Là vous évoquez son « Malou dit vrai » (top 14 des plus commentés de toujours) !

– Oh oui et je vous assure qu’il ne faudrait pas l’oublier ce récit ! Quelle puissance évocatrice ! Quel monde incroyable et envoûtant, quels personnages fascinants ! Un sacré conte que nous offre celle qui a « Un cerveau tellement tordu qu’il en paraît droit ! » selon son autobiographie à paraître.

– Merci pour ces précisions, Jean-Patrick, et nous terminons donc avec mademoiselle Sangre13.

– Tout à fait ! Une jeune femme qui, en marge de ses presque 1000 annotations publiées, vit peut-être dans un autre monde, un certain au-delà, peuplé de rouges-gorges, un monde où elle peut commander au sable (sic), boire du lait et manger des cookies pour s’adonner tranquillement à l’écriture…

– Quand vous dites « au-delà », vous voulez parler de la mort ?

– Effectivement, un thème qui semble cher à Sangre13 avec ses textes « Remède mortel », « Spectre », « Dead end » et bien entendu son fameux « Death Art Project » (top 30 des plus commentés de tout temps sur Scribay), où l’humanité est malmenée dans une tragédie macabre et où les survivants tentent de se battre pour leur liberté ou bien leur mort, à moins qu’il s’agisse de la même chose ?

– Là, vous m’intriguez mon cher Jean-Patrick.

– Hé bien, il faudra aller lire la suite pour en découvrir plus !

– Je n’y manquerai pas ! Mais dites-moi, vous avez pu les approcher ces jurys, avant le début des épreuves ?

– Très peu, très peu, mon cher Raoul-Gonzague. Ils conservent un certain mystère et ne préfèrent pas trop s’exprimer publiquement pour le moment, à de rares exceptions près. K a déclaré qu’il y avait du beau monde et on l’a même vu en train d’essayer de corrompre l’un des concurrents, LoloCecel, en lui proposant de soudoyer le jury.

– Non ?

– Si, mais c’était une blague, la petite jokeuse ! Sangre13 s’est déclarée quant à elle ravie de faire partie du jury. Silence public pour le moment pour J.Eyme et Gobbolino. Mais attendez, je les aperçois tous les quatre dans les loges ParaOulipiennes !

– Ah, et que font-ils ?

– On dirait que… mais oui, J.Eyme boit du whisky en jouant de la harpe !

– Du whisky ? De la harpe ?

– Oui, si mes yeux ne me trompent pas, c’est un Lagavullin 16 ans d’âge, un whisky de l’île d’Islay, en Écosse, tourbé, iodé, fumé…

– Dis donc, vous vous y connaissez en whisky ou quoi, Jean-Patrick ?

– Non, pas vraiment, mais j’ai pris conseil auprès d’un tueur ordinaire qui était venu se confesser à moi récemment.

– Ah, heu, bon et cette harpe ?

– J.Eyme souhaiterait pouvoir jouer de tous les instruments de musique, voyez-vous et aujourd’hui il s’est mis à la harpe.

– Ah, en effet…

– Gobbolino sirote un thé en relisant son Terry Pratchett préféré et Sangre13 écoute de la musique et « rêve » parce que c’est son mot préféré.

– Et K ?

– K ? Elle se concentre pour travailler son super-pouvoir, celui d’arriver à ne pas se mettre en colère, mais va-t-elle tenir ? Surtout lorsqu’elle est rudoyée par des fans ou des petits nouveaux scribayens, en général ils morflent. L’histoire raconte que l’un d’entre eux l’aurait prise à partie un jour, sur le sujet délicat des haïkus en français.

– Ouh là. Il a dû passer un mauvais quart d’heure.

– Hé bien figurez-vous que non ! Mais il faut dire qu’il s’y est pris d’une belle manière, en l’invitant dans son bar des haïkus spécialement créé pour l’occasion, avec une langue de velours et quelques délicieux vers à partager et puis…

– Pardon de vous interrompre, Jean-Patrick, je crois que la cérémonie d’ouverture va commencer d’un instant à l’autre. En tout cas merci pour ces informations passionnantes qui nous permettent de faire connaissance avec ce jury. Mais je vois l’Essaimeur qui s’apprête à prononcer son discours, écoutons-le…

« … émotion… écrivathlètes qui… Oulipo… fantastique jury… et surtout… plaisir… »

– Ah, je crois que nous avons un problème technique. J’espère qu’il ne va pas durer trop longtemps. Là, on dirait que c’est réparé…

« … Et j’ai donc l’honneur émouvant de déclarer les Jeux ParaOulipiques de Scribay ouverts ! »

– Hé bien voilà, Jean-Patrick sur ces quelques mots pleins d’éloquence, c’est parti pour la cérémonie d’ouverture qui se terminera avec le fameux défilé des 22 délégations d’auteurs, sachant qu’il est encore possible de s’inscrire jusqu’au 11 septembre. En attendant de vous retrouver auprès des athlètes, Jean-Patrick, profitons du spectacle !

– Merci, Raoul-Gonzague, à tout à l’heure !

Pour lire les commentaires :

https://www.scribay.com/communities/community/124/les-jeux-paraoulipiques-de-scribay/talk/4751/avant-la-ceremonie-d-ouverture--faites-connaissance-avec-le-jury--


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