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"Alors, est-ce que t'es prête ?, clama Natalie en allant poser son téléphone sur la chaîne Hi-fi

-Là tout de suite, si tu me demandes mon avis, pas vraiment

-Parfait, souviens-toi bien de ce sentiment, on va le massacrer"

Eila souria, elle avait toujours considéré sa mère comme quelqu'un de fort, de droit, parfois jusqu'à une insensibilité qu'elle n'appréciait pas, mais de façon générale, il fallait bien reconnaître que ses parents étaient plutôt cool.

Carrément bobo prout prout comme disait sa mère, mais vraiment cool.

"Bon, je fais quoi ?

-Première chose ma fille, il faut te mettre en mouvement, on va s'échauffer un peu"

Sa mère marchait en cercle dans la pièce en balançant ses bras devant et derrière, Eila se plaça à sa suite et l'imitant. Elle la laissa faire quelques courtes minutes et fis volte-face d'un bond.

"Non ma fille, devant moi, regarde-moi bien dans les yeux", elle d'écarta pour reformer le cercle où elles seraient face à face, "imagine que t'es un pitbull dans un combat de chien

-Euh...

-Mieux ! Imagine que t'es un pitbull rebelle face à son con de maître qui veut le faire combattre dans un combat de chien

-T'es mon con de maître ?

-Ouaip"

Eila gloussa, plissa les yeux et ne lâcha plus sa mère du regard, elle rendi ses pas plus souples, comme pour les rendre furtifs, les bras pour la maintenir en équilibre.

A cet instant, cette scène ressemblait plus à un prémice de combat de judo qu'à une session de danse.

"Bien chérie ! Sans me lâcher du regard, écoute la musique maintenant, sens-la rentrer par tes doigts, des pieds, tes narines, respire-la et écoutes ton coeur qui commence à prendre son rythme, imagine que ton bassin est sur un ressort permanent."

Le regard de Natalie se fit plus doux, elle commença à quitter les yeux de sa filles pour les fermer de temps en temps, ses gestes se firent plus fluides, en rythme et un large sourire apparut sur son visage pendant que sa tête se balançait en cadence. Eila regarda sa mère se lâcher petit à petit, elle ferma les yeux et écouta à son tour, petit à petit elle sentait les battements de l'instrumental l'envahir et donner les battements de son rythme cardiaque. Elle se mit à sourire aussi, ses bras avait envie de partir, ses pieds aussi, mais elle ne savait pas dans quel sens et sa tête se dandinait aussi en rythme.

"C'est bien ma chérie ! Maintenant regarde mes pieds, on va faire le canard ! Talons bien ancrés, collés les uns contre les autres, on lève les pointes vers l'extérieur, on revient alligné, et on inverse, avants des pieds bien ancrés, on lève les talons vers l'extérieur et on ramène et on recommence encore et encore !"

Eila suivait sa mère avec une aisance qu'elle ne se serait jamais cru, était-ce de voir danser ses parents depuis toujours ?

"Mais tu te débrouilles super bien ma puce ! On continue ! Plus dur cette fois !"

Natalie enchaîna ses mouvements et ses rythmes endiablés, pendant qu'à l'étage, Victor pénétrait dans la chambre de sa fille. Il attrapa le télépone portable qu'elle avait laissé sur son lit, cet objet avait fait un grand débat entre sa femme et lui, il la trouvait trop jeune pour lui en donner un, sans compter le surplus d'écran, les messages, les rendre accro à ces trucs n'avait rien de bon. Quand à Natalie, elle le trouvait indispensable pour pouvoir joindre ou être jointe par sa fille à tout moment.

Victor prit le téléphone et monta dans les combles où se trouvait leur bureau, il brancha le téléphone à l'ordi et téléchargea dessus la playlist préférée de sa femme et lui. Elle leur donnait une telle énergie, impossible qu'elle ne puisse pas permettre à Eila de franchir des montagnes.

Une fois le transfert effectué, il débrancha l'objet, attraper les écouteurs posés sur le bureau de sa femme et fit un test audio, parfait. Il téléchargea une application de lecture de musique, inséra celles qu'il venait de naître, créa une playlist qu'il noma "patate du matin" et renoma l'application dans son téléphone en "la meilleure <3", il ferma tout ça et alla reposer le téléphone sur le lit de sa fille.

Il entendait la musique au sous-sol et descendit pour écouter à la porte afin de ne pas couper sa femme et sa fille dans son élan, il resta un petit moment écouter les consignes et les félicitations de sa femme sur les rythmes d'électroswing et les imaginait là-dedans. Il visualisait bien le tableau, et ce tableau lui semblait tellement beau. Il s'assit sur les marche d'escaliers pour continuer à écouter.

Faites que ce merveilleux tableau ne s'arrête jamais.

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