Chapitre 36

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Pdv Alia 

Sydney, que dire de cette ville, hormis qu'elle est tout simplement éblouissante. Melbourne m'a époustouflée, mais là, je suis carrément émerveillée devant son architecture, tout comme un enfant découvrant ses cadeaux de Noël sous le sapin.Le pire c'est lorsque notre van s'immobilise devant l'opéra de Sydney, je crois défaillir, pour la première fois de ma vie en tant qu'artiste. Mon stress est à son apogée devant ce monument et cette façade qui représente à la perfection les voiles d'un navire prêt à lever l'ancre pour quitter son port d'origine. 

Je n'arrive toujours pas à m'imaginer que dans quelques heures, le groupe fera sa représentation à l'intérieur de cet édifice. Pour être sûre de ne pas rêver, je me pince la main et la douleur que je ressens me prouve bien que je suis bel et bien éveillée. Je suis tellement excitée que je quitte le véhicule en premier lorsque Romain notre chauffeur ouvre la portière. 

Pourtant, lorsque l'un des agents de sécurité s'avance à notre rencontre pour nous indiquer la loge, je fais moins ma maligne. Le stress monte en flèche et il me faut plusieurs minutes avant de reprendre mes esprits. 

Nous découvrons la salle, puis sans même m'en rendre compte des larmes de joie viennent s'échouer sur mon menton. C'est Liam, inquiet par mon état, qui les essuie avec ses pouces.

— Mon ange, tu es certaine que tout va bien ?

— Oh oui désolée c'est juste l'émotion. Non, c'est vrai regarde moi ça franchement, dis-je en désignant d'une main l'ensemble de la salle. 

— Je dois reconnaître que c'est magnifique, mais évite de me faire flipper la prochaine fois comme tu viens de le faire. 

Je lui tire la langue, avant d'exploser de rire devant sa grimace. 

— J'essaierai d'y penser.

— Bordel, tu vas vraiment me rendre dingue,tu le sais ça ?

Pour seule réponse je lui souris, avant de le planter sur place pour rejoindre au pas de course, Tom, Alice et Nathan dont les yeux étincellent tout comme les miens. 

— Vous êtes prêt j'espère, car ce soir vous allez devoir assurer comme des chefs, intervient Liam qui vient de nous rejoindre. 

— On n'a pas le choix, prononçons-nous en même temps. 

— Alors qu'attendez vous pour vous mettre en condition, filez immédiatement dans la loge ! nous ordonne-t-il en désignant le côté droit de la scène. 

— Rabat-joie!

— Je t'ai entendu, Alia. Méfie-toi mon ange, une punition pourrait tomber après le concert. 

Ok, ferme là et continue ton chemin sans le regarder sinon, tu risques de ne pas résister et ça va finir au w.c ou dans le van toute cette histoire.

Je dois reconnaître que ce n'est pas l'envie qui me manque de le provoquer, mais chaque chose en son temps. D'abord je dois rester concentrée pour le show de ce soir et par la suite on discutera de cette soit disant punition. 

Vingt heures, je suis prête à monter sur scène, quand un drôle de pressentiment me submerge, l'ensemble de mon être en frissonne. J'observe les alentours, mais je ne vois ni Nathan, Alice derrière leurs instruments. C'est plutôt étrange d'ailleurs. Je me détourne légèrement de l'ambiance survoltée dans la salle, puis m'avance vers Tom et Liam en train de discuter. Au vue des expressions qui traversent leur visage, je sens que je ne vais pas apprécier ce qu'ils vont m'annoncer. Et c'est le cas quelques secondes plus tard. 

— Alia, je suis obligée d'annuler vos derniers concerts, m'annonce Liam blanc comme un linge.

Je lance un coup d'œil sur les deux hommes en face de moi, inquiète. 

— Pourquoi ?

— Al...Alice vient de faire une overdose, c'est Nathan qui l'a retrouvé aux toilettes, intervient Tom tremblant de tout son corps. 

— Quoi ?

— Tu as parfaitement entendu mon ange, me dit Liam d'une voix chevrotante. 

Impossible ! Comment ? Alice ma meilleure amie, je n'y crois pas. Elle adore la vie, jamais elle aurait touché à cette merde! Au contraire, c'était la première à me supplier de stopper tout ça. C'est à la fois grâce à elle, à amis et enfin à Liam que je m'en suis sortie. Putain! Comment ai-je pu être aveugle à ce point ? Je serre les poings de colère et de tristesse, puis cours au plus vite retrouver ma meilleure amie. Je jure qu'elle va entendre parler du pays. Au loin Liam et Tom m'appele, mais je ne m'en préoccupe pas, mon but principal est d'être aux côtés d'Alice et Nathan. 

Une fois arrivée à deux mètres d'eux, je m'immobilise, observant la scène tel un fantôme. Ce n'est pas possible ! Je nage en plein cauchemar. Les secours s'affairent autour d'Alice étendue au sol. Elle ne bouge pas sauf quand on lui prodigue un massage cardiaque, tandis que Nathan à genoux au sol, en larmes, refuse de lâcher la main de sa petite amie. Ma vue se brouille en attendant la voix provenir du défibrillateur, je suis en train de perdre mon amie. Si c'est réellement le cas je ne m'en remettrais pas, j'ai déjà perdu ma sœur, alors Alice...À cette pensée sinistre, mes jambes me lâchent d'un  coup. Avant que je m'effondre, deux bras forts et puissants me retiennent. A sa façon de me toucher, je reconnais immédiatement cette personne, Liam. Il me tient fermement contre son torse, tandis que je me noie dans ma peine. Malgré ses paroles réconfortantes qu'il me murmure au creux de l'oreille, je ne peux m'empêcher de me débattre et de hurler à Alice de se réveiller. 

— Putain ! Alice, ouvre tes yeux bordel, penses à nous je t'en supplie. Une promesse est une promesse. Tu n'as pas le droit de nous abandonner. S'il te plaît ouvre les yeux, bordel ! Ordonné-je en essayant de m'échapper de l'étau de Liam pour aller la secouer.

Malgré mes hurlements et cris rien n'y fait. Alice n'emerge pas de son paradis blanc. Le médecin du samu, se relève, le visage blême, puis nous annonce l'heure du décès à vingt et une heure quinze, avant que le corps de ma meilleure amie ne soit recouvert d'un drap.

Mon âme se brise en milliers de morceaux de verre transperçant et saignant l'ensemble de mon corps. Je ne veux plus ressentir cette douleur atroce.

Alors dans un moment de lucidité, je demande à Liam de me relâcher, je me lève, observe les roadies, Tom, nos gardes du corps, nos chauffeurs et prends une décision qui détruira certainement l'ensemble des personnes encore présentes dans ce lieu. Après avoir pris une laborieuse inspiration, j'annonce de but en blanc dans une voix morne :

— L'histoire de The sweet girl rock s'arrête ici et maintenant. Je suis désolée Tom, Liam, les gars, mais je ne supporterais pas de perdre une personne de plus dans mon entourage que j'aime. J'avertirais Nathan le moment venu, pour le moment il a surtout besoin de notre présence à tous. Je suis vraiment désolée, prononcé je en m'écroulant dans les bras de Tom. 

— Alia…murmure t-il en me serrant tout contre lui.

— Je t'aime Tom, comme un frère. Je ne sais pas si tu comprends ma décision. Mais c'est le mieux qu'il y ait à faire. Je dois parler à Liam maintenant, après on retrouve Nathan au plus vite à l'hôtel, dis-je en me détachant de lui.

Tom me fait un signe de tête, puis longe le couloir où Alice vient de faire ses adieux. Je me retourne vers Liam qui reste silencieux observant la scène irréelle qui vient de se terminer d'une atroce fin.

— Mon ange…chuchote Liam. 

De ma main posée sur ses lèvres, je le fais taire. Je ne supporte plus d'entendre les mots "mon ange". Je suis maudite uniquement. Toutes les personnes qui entrent en contact avec moi finissent par me haïr ou mourir. Et à cet instant je ne souhaite plus qu'une chose, c'est que plus personne ne se brûle les ailes en m'approchant. Ce que je vais annoncer à Liam ne va pas lui plaire, mais j'ai besoin de me ressourcer et surtout d'être seule. Je ne veux plus aucun soutien venant de quiconque. Je vais tenter de me relever et changer de vie, reprendre tout à zéro. 

— Je suis désolée et surtout promets moi de ne pas m'en vouloir, mais je préfère rompre Liam. 

— Non ! tu m'entends, il en est hors de question! Putain, Alia je veux t'épauler. Je t'aime. Je veux finir mes vieux jours à tes côtés. 

— Bordel, mais tu ne comprends pas que je suis le diable en personne ! Toutes les personnes que je touche ou que j'aime meurent et il est hors de question que tu te brûles les ailes. C'est terminé Liam, rentre toi ça dans le crâne, dis-je les yeux larmoyant, avant de me détourner. 

Le cœur lourd, je le laisse seul sur place. 

Je suis à quelques mètres de la porte de 

secours, quand une main ferme et douce se pose sur mon avant bras. Je m'arrête, dévie ma tête légèrement sur le côté. Liam me retient, son regard est glacial. Je tente de me défaire de son lien, mais il est bien trop fort pour moi.

D'un seul coup, je me retrouve propulsée contre son torse, ses bras encerclent ma taille, nos yeux s'ancrent et mon cœur bat la chamade face à ce beau brun qui résiste malgré ce que je viens de dire. Lorsque ses lèvres viennent frôler les miennes, je suis complètement perdue. 

— Je conçois que tu veuilles m'éloigner de toi et c'est ton choix, mais ce n'est pas le mien. Je suis prêt pour toi à brûler en enfer s'il le faut pour continuer à entendre ton cœur qui bat à deux cents à l'heure. Je t'aime, enregistre toi bien ça dans ta petite tête et je ne compte certainement pas te laisser alors que j'ai souffert comme jamais pour te récupérer. Tu es mon tout, tu entends ! On affrontera ça ensemble, je ne te lâcherais pas mon cœur est à toi à jamais. 

Oh oui, j'ai parfaitement compris, d'ailleurs pour bien lui faire comprendre. J'enroule mes mains sur sa nuque et l'embrasse avec ferveur, versant des larmes de tristesse et de joie.

Fin de ce chapitre.

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