Chapitre 3

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Je marche encore jusqu’au sommet de la montagne, autrement dit, le Camp des gens d’Elebord.

Ils m’accueillent de façon étrange. Ils se mettent en ligne droite pour laisser passer l’un des leurs, un vieil homme vêtu de noir qui me fait signe de le suivre. J’obéis et il m’entraine dans une hutte faite de tissus noirs et gris, qui sont les couleurs que les gens d’Elebord préfèrent porter car ils sont camouflés comme ça.

Quand j’entre à l’intérieur, il me fait signe de m’asseoir sur un siège près d’une table. Je le fais pendant qu’il referme la porte de la hutte derrière lui. Je découvre alors que quelqu’un d’autre est présent dans la pièce. Je sors alors mon poignard et me dirige vers cet inconnu quand tout à coup, je le reconnais : c’est Flamme. Je m’empresse de ranger mon arme et de me rasseoir, il me suit et me réprimande gentiment :

« Alors, qu’est-ce que c’est que ces manières ? »

Je baisse la tête, honteuse. Il vient ensuite vers moi et me chuchote :

« Ne t’inquiète pas, tu as très bien réagi, tu ne savais pas que c’était moi. »

Il tourne ensuite la tête vers notre hôte, celui-ci s’assoit lui aussi sur un siège et prend la parole :

« Je me nomme Eckamh, je suis le dirigeant des gens d’Elebord. Que me vaut la compagnie du Seigneur des Forêts aux Flammes Ardentes ?

  • Je suis de passage ici, je souhaite me rendre dans les Bois d’Anuth pour y trouver les Sages du Grand Conseil de l’Arborest.
  • Je n’en doute pas mais j’ai une autre question. Je t’ai accueilli hier et maintenant voilà que cette jeune fille débarque. Pourrais-tu m’expliquer pourquoi ? »

Avant que Flamme ne réponde, je prends la parole :

« Je l’accompagne dans sa quête, je veux l’aider. Le danger gronde ici, une menace est proche et le mal prend de la puissance. »

Eckamh me regarde, bouche bée. Il bredouille :

« C’est…ttt…toi la ga…Gardienne ? »

Je me rends alors compte que quand j’ai parlé, ma voix a pris une drôle d’intonation et elle a fait trembler les murs. Je lui lance un regard doux et je lui réponds calmement :

« En effet. »

Flamme, qui n’avait pas perdu un mot de la discussion, intervint :

« Voilà pourquoi nous sommes là. Nous voulons, en quelque sorte, sauver le monde. »

Eckamh nous regarde tour à tour puis il hoche la tête. Enfin, il déclare :

« Je comprends. Je vous fournirai des vêtements de voyage.

  • Pas besoin, nous partons dès à présent, le contredit Flamme.
  • Je pense qu’il serait mieux, lui assure-t-il, que vous restiez pendant une nuit ici et que vous vous mettiez en marche le lendemain. Les bois d’Anuth ne sont pas loin, vous les attendrez demain à midi si vous suivez mon conseil. »

Je partage son avis, je fais donc signe à Flamme pour qu’il me suive et nous nous en allons dans un coin pour parler en privé, j’essaie de le convaincre :

« Il a raison, nous sommes fatigués, il faut que l’on reprenne des forces. Nous ne servirons à rien si nous sommes affaiblis de la sorte.

  • Je le sais bien mais nous pourrons nous reposer sur place.
  • Pas si le mal y est déjà.
  • Tu as raison, finit-il par décréter, nous nous reposerons ici ce soir et nous partirons demain à l’aube. »

Je souris et je lui confirme :

« C’est d’accord. »

Nous retournons vers Eckamh et nous lui annonçons notre décision. Il hoche la tête puis nous fait signe de le suivre sur un sentier à l’arrière du Camp. Nous obéissons.Eckamh nous entraine sur le sentier jusqu’à un hameau voisin du Camp, il nous désigne une hutte semblable aux autres et nous annonce :

« C’est ici que vous passerez la nuit. Vous y trouverez des vêtements chauds, des vivres et des armes.

  • Nous sommes comblés par votre hospitalité, le remercia Flamme.
  • Il n’y a pas de quoi. »

Sur ses mots, il rebrousse chemin en direction du Camp. Flamme et moi restons un moment plantés là sans rien dire en regardant les villageois.Quand nous nous décidons enfin à aller voir notre logis, le soleil est déjà presque couché. Nous traversons les petites rues pavées et nous arrivons enfin devant la hutte. J’ouvre la porte. A l’intérieur nous découvrons une petite table et deux chaises. Au fond, un lit superposé semble être en bon état, malgré quelques taches sur le matelas du bas. Nous trouvons aussi un présentoir où sont posés un poignard et une dague. Je les mets dans un étui accroché à ma ceinture et nous nous répartissons les places dans les lits superposés : Flamme dormira en bas et moi en haut. Nous mangeons les provisions qui nous ont été données : une pomme de terre chacun. Flamme prend une pomme quant à moi, je mange un kiwi. Après avoir mangé, nous veillons dehors un moment en regardant le paysage. On peut déjà apercevoir les bois d’Anuth, des arbres resplendissants aux couleurs vertes et dorées illuminent le paysage. En les regardant, une question me vient à l’esprit, je la pose à Flamme :

« Qui est le protecteur des bois d’Anuth ? Je sais que le seigneur Aëcko protège la forêt Pourpre et que tu protèges celle d’Huonelh mais je n’ai jamais entendu parler du protecteur de ces bois-là.

  • C’est normal, me répond-il, il ne se montre que pour le Grand Conseil de l’Arborest, qui a lieu une fois par an. Seuls les protecteurs y assistent. Celui où nous nous rendons à lieu demain, Aëcko y sera. Pour ce qui est du protecteur des bois d’Anuth, je te laisserai le voir demain. »

Après ce qu’il m’a dit, j’ai encore plus hâte d’assister à ce Conseil, mais j’ai un doute et je le lui exprime :

« Seigneur Flamme, tu as bien dit que seuls les protecteurs y assistent, alors pourrais-je y assister ?

  • Bien sûr, tu es la Gardienne, cela va de soi. »

Je lui demande, soulagée :

« Et à quelle heure va-t-il se passer ?

  • A midi pile.
  • Mais c’est l’heure approximative à laquelle nous arriverons si on part demain à l’aube ! Nous serons en retard !
  • C’est pour ça que l’on partira très tôt, quand le soleil ne sera encore qu’un pâle rayon de lumière, me rassure-t-il. »

Je ne lui dis plus rien car je sais que mes questions l’exaspèrent. Je décide de rentrer dormir, une longue journée m’attends demain, je dois prendre des forces.

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