Chapitre 4

4 minutes de lecture

Dans mon sommeil, je fais encore l’étrange rêve qui m’était apparu mais cette fois, à la place de Flamme, c’est Aëcko qui se tient allongé et qui me parle :

« Vite, il faut que vous atteignez le Grand Conseil avant qu’il ne soit trop tard ! »

Ses paroles me font l’effet d’une douche froide, je me réveille en sursaut, il fait encore nuit mais je m’en fiche. Je descends rapidement et habilement du lit superposé et je me poste à côté de Flamme. Il dort profondément. Je sais que si je le réveille, ça ne lui fera pas plaisir, mais je m’approche néanmoins ne lui et je lui murmure calmement, malgré mon empressement :

« Seigneur, réveille-toi, c’est très urgent. »

Il ouvre alors un œil, puis les deux et prend un air grave :

« Je sais, j’ai fait le même rêve que toi. »

Je me demande comment il a su que j’avais fait un rêve étrange et, comme s’il lisait dans mes pensées, il m’explique :

« Nous étions dans le même rêve, tu ne m’as simplement pas vu. Au fait, ce n’était pas vraiment un rêve mais c’était Aëcko qui nous a avertis par la pensée, ne tardons pas.

  • Bien. »

Nous nous préparons en quatrième et nous sortons de la hutte, je referme la porte et Flamme court déjà en direction du Camp des gens d’Elebord pour leur rendre ce qu’ils nous avaient prêté. Je m’empresse de le rejoindre.

Quand nous arrivons, Flamme lâche le paquet qu’il tenait entre ses dents. Quant à moi, je dépose ce que je transportais devant la maison d’Eckamh sans rien dire, celui-ci ouvre d’ailleurs sa porte car nous avons fait du bruit, il nous lance un regard d’incompréhension mais nous n’avons pas le temps de lui expliquer la situation.

Je le plains un peu : être réveillé de la sorte en pleine nuit sans savoir ce qui se passe doit être perturbant. Je lui tends donc un mot que j’ai griffonné tout à l’heure à la hâte pour lui expliquer la situation. Il le prend et je cours rejoindre Flamme, qui avait déjà commencé à partir.

Nous courons à toute allure sur le petit sentier menant aux bois d’Anuth mais nous sommes vite épuisés. Nous continuons dons en marchant d’un bon pas.

Au bout de quelques heures, l’aube se lève et nous redoublons de force pour arriver à temps. Je demande à Flamme en haletant :

« Combien de temps reste-t-il avant que nous arrivions ?

  • Trois heures de marche, si nous ne nous arrêtons pas et si nous marchons à vive allure.
  • Tu es déjà venu ici ?
  • Oui, plusieurs fois, me répond-il, un peu agacé, maintenant, tais-toi et concentre-toi sur ta marche. »

Je hoche la tête, il a raison, il faut que je me concentre, la route est longue et le danger gronde.

Nous marchons toujours quand un bruit retentit. Nous nous arrêtons et Flamme me fait part de ses doutes :

« Je ne sais pas si on devrait aller voir ce qui se passe là où le bruit a retenti, le Conseil est encore loin.

  • Tu n’as qu’à continuer et je vais voir.
  • Vas-y mais fais bien attention à toi.
  • Promis. »

Nous nous séparons donc et je m’enfonce dans les fourrés, là où le bruit a retenti. Je m’approche et je découvre un oiseau majestueux, de la taille d’un cerf, ses ailes sont immenses. Il a l’air apeuré. Je me retourne et je découvre une bête aux longs poils et aux oreilles pointues. Son pelage est bleu clair et ses yeux sont mauves. Je comprends la situation : la bête veut manger l’oiseau.

Je m’approche alors de la créature bleu clair et je pose ma main sur son front en lui proposant :

« Ne mange pas cet oiseau, d’autres proies abondent ici. »

Il semble m’avoir comprise car il rebrousse chemin en ronronnant. Je me tourne ensuite vers l’oiseau, il n’est pas blessé. Il faut maintenant que je rattrape Flamme. Toute seule à pied, ce ne sera pas facile, même en courant car je sais que Flamme marchait et courait à mon rythme mais là, il ira beaucoup plus vite seul, sans humain pour le retarder.

C’est qu’une idée me traverse l’esprit, je me tourne vers l’oiseau et je lui demande d’un ton calme :

« Puis-je monter sur ton dos ? »

L’oiseau s’approche et écarte les ailes, je comprends qu’il veut dire « oui ». Je lui pose alors une autre question :

« Peux-tu me conduire au Seigneur des Forêts aux Flammes Ardentes ? »

L’oiseau hoche la tête, mon cœur se gonfle de joie : j’arriverai à temps au Conseil !

Je grimpe sur le dos de l’oiseau et il commence à s’envoler au-dessus des arbres verts et dorés des bois d’Anuth.

Je survole les bois sur le dos de l’oiseau avec légèreté, c’est tout simplement magique ! Je vois les montagnes qui se dessinent au loin dans le ciel bleu. Après avoir admiré le paysage, je me ressaisis, il me faut arriver au Conseil à temps et retrouver le Seigneur Flamme. Je demande à l’oiseau s’il a repéré Flamme, il me répond que oui, nous fonçons droit sur lui.Mon cœur se met à battre, allons-nous arriver à temps ? Je regarde le soleil, il est presque à son zénith, cela veut dire qu’il est bientôt midi, nous n’avons plus une minute à perdre !Je commence à apercevoir une silhouette orangée en contrebas, c’est Flamme ! L’oiseau semble le comprendre car il fonce en piqué vers lui, je m’accroche à ses plumes pour ne pas tomber. Nous nous approchons de plus en plus du sol et je vois un arbre en travers de notre route, si je ne fais rien nous allons le percuter ! Je murmure calmement à l’oiseau :

« Essaie de tourner, nous allons nous prendre l’arbre de plein fouet.

  • C’est impossible, Gardienne, il est trop tard ! »

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 5 versions.

Vous aimez lire Cœur de Lune ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0