Chapitre 5

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Je ferme les yeux, je ne veux pas voir cette collision. Mais au moment où je pensais que tout était fini, l’arbre se retourne et lance d’une voix grave :« Eh bien, ce ne sont pas des manières de rentrer dans les gens ! » Il bouge alors une de ses branches et nous pouvons nous poser dessus en évitant le choc, je remercie l’arbre :

« C’est très gentil de nous avoir aidé monsieur…

  • Monsieur Joiruïh, c’est ainsi que je me nomme.
  • Merci monsieur Joiruïh, je répète, je ne savais pas que les arbres parlaient. »

Sur mes mots, l’arbre affiche une triste tête et me répond d’une petite voix :« Je suis le dernier de ma race, les autres ont été décimés par Azojah, le démon de l’Ombre.

« C’est donc lui la menace qui plane sur le Pays du Soleil Levant…

  • C’est exact, Gardienne. Mais dites-moi plutôt ce que vous faisiez sur le dos d’Emhuïlh, le protecteur des bois d’Anuth. »

Je fixe l’oiseau avec des yeux éberlués :« Attends une seconde, tu es le protecteur des bois d’Anuth !

  • Oui, c’est bien moi, j’ai senti que vous aviez besoin de moi, Gardienne.
  • Oh, mais tu peux me tutoyer. »

Joiruïh affiche une mine contrariée :

« Sans vouloir vous vexer, j’ai posé une question.

  • Ah oui, j’étais à la recherche du Seigneur Flamme, nous voyageons ensemble.
  • Je suis là, dit une voix qui m’est très familière. »

Un beau renard au pelage roux et au regard sérieux apparait alors, ce n’est autre que Flamme ! Il poursuit :

« Je discutais avec Joiruïh quand je t’ai vue avec Emhuïlh.

  • C’est super, on peut aller au Conseil ensemble maintenant.
  • Oh, mais nous sommes au Conseil, Joiruïh. C’est moi qui le dirige. »

Je me tourne alors et je vois une Assemblée de protecteurs assis dans des sièges en chêne. Flamme est lui-même assis dans l’un d’eux et Emhuïlh prend place dans une autre. Joiruïh m’invite alors à m’asseoir :

« La Gardienne est priée de prendre place. »

Je le remercie d’un signe de tête et je m’assois dans le fauteuil que Joiruïh m’a désigné, je m’aperçois qu’il y est écrit « Gardienne » en lettres couleur bordeaux sur le dossier. Joiruïh commence alors le Conseil :

« Bien, comme tout le monde est réuni, le Conseil peut commencer. Nous sommes ici pour trouver une façon de résister à Azojah, le démon de l’Ombre.

  • Et si nous faisions combattre la Gardienne, elle est puissante après tout, propose une protecteur grenouille.
  • Elle est encore trop jeune, vous l’envoyez à la mort si vous faites cela ! proteste Aëcko, le protecteur sanglier que je connais bien.
  • Oui mais il lui faut affronter son destin, rétorqua un protecteur écureuil. »

Une dispute éclate alors entre ceux qui souhaitent que je combatte et ceux qui ne le veulent pas. Comme j’en ai marre de cette dispute à mon sujet, je me lève brusquement de ma chaise et je crie :« Stop ! Arrêtez de vous disputer pour moi, j’affronterai Azojah, si c’est mon destin ! »Tout le monde se tait alors et me fixe d’un drôle d’œil. Mon annonce fait place à un long silence, Flamme finit par lâcher dans un murmure :

« Es-tu sûre de ce que tu fais ? »

Je hoche la tête, plus rien ne peux m’arrêter, je suis déterminée. C’est alors qu’une voix sortie de nulle part annonce d’un air dédaigneux :

« Et je suis censé me laisser faire ? »

Une silhouette s’avance alors et tout le monde reconnait le nouveau venu, ce n’est autre qu’Azojah, et je dois désormais le combattre.

L'être maléfique s’avance vers moi et je peux discerner sa forme. C’est un renard, mais ses poils sont noirs, ses yeux injectés de sang et ses griffes aiguisées comme des rasoirs. Ses crocs luisent dans sa gueule sombre. Il lâche :

« Alors c’est toi que je dois combattre pour régner sur le Pays du Soleil Levant avec mon armée de l’Ombre ? Le combat sera de courte durée ! C’est donc cela que mon petit frère a trouvé pour protéger si petit pays si beau ? »

Je ne comprends pas, pourquoi parle-t-il de son frère ? Je lui demande :

« Qui est votre frère ?

  • Oh, mais ce n’est autre que le Seigneur des Forêts à la Flamme Ardente, qui se trouve justement derrière moi ! »

Toute l’Assemblée lance un regard consterné à Flamme, celui-ci, d’habitude si calme, sérieux et froid, est à présent recroquevillé sur sa chaise. Si j’avais été à sa place, j’aurais voulu disparaitre sous terre.

Azojah poursuit avec un petit sourire en coin, laissant apparaitre ses crocs :

« Avant les hostilités, je vais laisser mon frère raconter notre histoire. »

Flamme prend alors la parole timidement :

« Quand nous étions plus jeunes, nos parents nous ont toujours dit que l’un de nous régnerait sur le Pays du Soleil Levant. Ce rôle était destiné à Azojah, l’ainé et le plus raisonnable. Contrairement à moi, il était fort, puissant et sérieux. Essayez de m’imaginer à l’époque : j’étais un petit renard chapardeur qui ne pensait qu’à s'amuser. Pendant que mon frère étudiait sur le Royaume, je lui jouais des tours ou j’allais me promener dans les bois au lieu d’aller étudier moi aussi. Le jour où mes parents sont décédés, Azojah dut régner sur le Pays. Mais le drame de l’a mort de nos parents l’avait accablé et il sombra peu à peu dans la bêtise au lieu d’exercer son devoir de roi. Il se lia d’amitié avec les Ombres, un peuple rebelle et il devint leur souverain. Je dus donc prendre mes responsabilités et régner sur le Royaume. C’est à ce moment-là que je devins mature et sage. Mais mon frère continuait ses attaques répétées sur le peuple jusqu’à ce que la Gardienne le repousse. Après cette époque, le Pays du Soleil Levant vécut ses meilleures années de paix jusqu’à ce que la Gardienne s’en aille. Nous avons sombré dans le chaos et tu es arrivée pour nous aider. Aujourd’hui, l’affrontement final a sonné car si tu tues mon frère, les Ombres mourront et le mal sera vaincu.

  • Je tâcherai ne pas vous décevoir. »

J’ai répondu à Flamme pour lui montrer que son histoire ne me choque pas et que je lui serai toujours loyale. Les autres membres du Conseil hochent la tête, ils semblent être d’accord. Joiruïh annonce alors :

« Bien, le combat final commence dès à présent. Gardienne de Lumière, Seigneur des Ombres, mettez-vous en place au centre du cercle du Conseil, vous n’aurez pas le droit de la dépasser, le combat commence ! »

Azojah sourit une nouvelle fois puis il me saute littéralement dessus. Le choc m’a coupé le souffle et je suis coincée sous lui. Il tend une griffe vers ma gorge. Je pense : « ça y est, c’est fini, je n’ai même pas lutté et le mal va régner. La peur me frappe comme une griffe aserrée, je ferme les yeux, je ne veux pas voir ça.

Alors que sa griffe s’approche de ma gorge, je me sens bizarrement forte, j’ouvre les yeux, je n’ai plus peur, il faut que le bien triomphe ! C’est alors qu’une explosion lumineuse jaillit de mon corps et expulse Azojah. Le déferlement de magie qui est en moi est tel que je m’élève dans les airs. Au sol, je vois le corps d’Azojah inerte, je l’ai vaincu, il est mort. Mais je n’ai pas le temps de me réjouir car je me ses lourde. Je vacille et je tombe au sol puis je perds connaissance avec une dernière pensée en tête : « j’ai gagné, il est vaincu ! »

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