17 - Le dépôt de plainte

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Après de nombreuses discussions avec Christelle, elle finit par me convaincre de déposer plainte contre Franck pour violences conjugales.

Je me prépare, mais ne voulant pas me faire voir par Franck, Christelle décide de demander à l’une de ses amies de m’emmener au commissariat le plus proche.

Sachant que je connais la voiture et la plaque d’immatriculation de Franck, il ne me reste juste à me cacher si jamais nous le croisons.

Lorsqu’il est l’heure de partir, je me prépare et attends un peu la personne qui doit m’y déposer.

Je mets mes lunettes de soleil, ma capuche afin de ne pas être reconnue.

La personne ne met pas longtemps pour arriver. Christelle l’accueil avec un sourire aux lèvres.

« Bonjour Sarah, je te présente Lola. C’est la demoiselle dont je t’ai parlé », me présente-t-elle.

« Bonjour Lola, je t’emmène alors déposer plainte contre ton conjoint ? c’est bien cela ? », me demande-t-elle.

« Bonjour, oui c’est bien cela. Ce n’est plus mon conjoint mais mon ex maintenant »

Sarah et Christelle discutent ensemble. Je les entends parler de moi. Je n’ose pas les déranger.

« On va y aller si tu es prête ? », me demande Sarah.

« Oui, encore merci à vous », dis-je en les regardant toutes les deux

Nous entrons dans sa voiture. Normalement, il n’y a aucun moyen qu’on me reconnaisse.

« Allez, on y va. C’est juste un mauvais moment à passer. Tu iras mieux après » me rassure Sarah.

« Mais comment tu sais ? », j’ose lui demander.

« Je connais ce que tu vis, je l’ai vécu également. Damien, qui est un grand ami, m’a présenté sa sœur. C’est pour cela que je suis là lorsque Christelle me demande. Ils m’ont beaucoup aidée, alors je les aide à mon tour ».

Je suis touchée par ses paroles. Nous nous mettons à discuter toutes les deux. Je découvre qu’elle est d’origine étrangère. Qu’elle est en France depuis plusieurs années. Qu’elle n’a pas eu une vie facile.

Nous finissons par arriver devant le commissariat.

En sortant de la voiture, j’ai peur de croiser Franck ou un de ses amis. Alors Sarah m’accompagne.

Nous entrons et voyons un policier à l’accueil.

« Bonjour, vous venez pourquoi ? » me questionne-t-il.

« Bonjour, je viens pour faire un dépôt de plainte pour violence conjugale »

« Très bien, je vous demande une pièce d’identité et vous laisse patienter ».

Je lui tends ma carte d’identité, heureusement que je l’ai toujours sur moi.

Nous nous asseyons, attendant mon tour. Il y a déjà quelques personnes qui attendent.

Sarah voyant mon stress arriver, me tient la main et essaye de me rassurer.

L’attente est longue. Mais c’est bientôt mon tour.

« Mademoiselle Duprès » m’appelle-t-on

« Oui », en relevant la tête.

« Suivez-moi », me dit la policière.

Je la suis jusqu’à son bureau. Sarah derrière moi. Elle demande si elle peut venir avec moi.

« Je vais voir Mademoiselle seule. »

J’arrive jusqu’à son bureau. Sarah étant retournée en salle d’attente.

« Je vous écoute » me dit soudainement la policière

Je ne sais pas par où commencer. Voyant ma peur, elle se radoucit.

« Si vous préférez, je vais vous poser des questions » me demande-t-elle.

« D’accord ».

« Alors depuis quand êtes vous en couple avec la personne en question ? »

« Depuis 5 ans, c’est mon premier amour. Nous nous sommes rencontrés à l’école ».

"Depuis quand est-il violent avec vous ?"

C’est une situation difficile mais je n’ai pas le choix que de la raconter.

« Depuis quelques mois, je suis tombée enceinte par accident, il n’a pas supporté. Pensant que je l’avais trompé ». Je lui dis en baissant les yeux. Me remémorant cette douleur.

« Vous avez un enfant avec Monsieur ? »

La question me fait mal. Je pense à Lucas.

« J’ai perdu mon fils lors d’une énième dispute avec lui. Il m’a violentée jusqu’à m’évanouir ».

« Il y a combien de temps de cela ? dans quel hôpital ? »

« Il y a deux mois maintenant, j’étais à l’hôpital de la ville ».

« Vous savez ce qui le pousse à commettre cet acte ? »

« La première fois qu’il l’a fait, il rentrait du bar, il était saoul. La dernière fois c’est parce que j’ai reçu un appel d’un homme sur mon téléphone donc il est devenu jaloux ».

« Vous me dites que c’est un homme qui boit ? le fait-il régulièrement ? »

« Non, de temps en temps seulement ».

« Avez-vous eu des marques ? »

« Oui, lors de la première dispute, j’avais des ecchymoses ».

« Les avez-vous fait constater par un médecin ? »

« Mon médecin traitant les a vus, je lui ai juste dit être tombée dans mes escaliers ».

« Qui est votre médecin traitant ? Nous allons voir avec lui s’il peut nous fournir un certificat qui prouverait vos blessures ».

« Le docteur Salomon ».

« Etes-vous toujours avec Monsieur ? »

« Non, lorsque j’ai perdu mon fils, il est parti ».

L’interrogatoire dure un moment. Elle me pose plein de question sur Franck, notre vie…

« Je vous recontacte pour la procédure ».

« Merci à vous ».

Je retourne dans le hall, Sarah m’y attends.

« Alors ? »

« Je lui ai tout expliqué, elle me recontacte pour la procédure ».

« Ne t’inquiète pas, nous avons un bon avocat ».

« Encore merci ».

Nous retournons dans la voiture. Je me fais discrète jusqu’à retourner dans le logement.

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