Chapitre 17

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Là, écroulé sur la table…un mec à la peau couleur de reptile !

  • Putain d’Adèle ! Je rêve encore ?

Mais les ronflements sonores de l’inconnu étaient trop réels pour le laisser douter encore. Raymond s’approcha doucement, palpa les épaules du type. Le vieux poussa un juron de surprise. Juron qui réveilla l’autre et le fit tomber de sa chaise avec les verres et les bouteilles de la veille.
Conardus, puisque c’était bien lui, se réveilla, hagard, la tête vide et les yeux vitreux[1] Il se releva, se massa le dos.

  • Salut, camarade ! marmonna-t-il, la langue bien chargée.
  • Euh…salut mec !
  • Fameuse bataille, hein ?
  • Pour sûr !
  • J’avoue que j’aime bien ta planète. C’est la première fois que je me fais battre deux fois le même jour !
  • Dis-donc, mec…elle est passée où ta guimbarde infernale ? fit Raymond qui était face à la baie vitrée.
  • Oh, elle se met toute seule en mode veille après une longue période d’inactivité. Pratique, hein ?
  • C’est donc normal que je la vois pas ? reprit le vieux.
  • Absolument, mon pote ! Elle passe en mode furtif au-to-ma-tique-ment. Chouette, hein ? Une option qui m’a coûté la peau des rognons chez le concessionnaire. Protège bien des Zonards, ça !
  • Mais alors…continua Raymond en se grattant la tête, pourquoi tout ce trèpe dans la rue ce matin s’ils ne voient pas ta comète nucléaire ?
  • J’sais pas, moi !

Parce que, des curieux, eh bien il y en avait effectivement des masses inhabituelles. Il y avait carrément foule devant son jardin. Plein de gens massés en groupes compacts, canalisés par des hordes de poulets grincheux et à la matraque menaçante. Un embouteillage de bipèdes que le retraité n’avait jamais vu dans ce secteur de la ville.

  • Y doit se passer des choses bizarres pour que tant de cons se réunissent içi, songea Raymond à voix haute. J’vais voir. Tu viens avec moi ?
  • Euh…hésita l’intéressé en consultant le ton vert profond de ses bras. Peut-être pas maintenant, tu vois pas que je distille encore l’alcool de cette nuit ?
  • C’est vrai que t’as un drôle de teint vert bouteille qui ferait tiquer un peu les passants. Bon, bah je vais appeler René. Je vais te présenter, lui aussi c’est une pointure au niveau picole. Un pote, quoi !
  • Tes amis seront mes amis, pas de problème ! Mais je dois cuver encore quelques heures avant de prétendre remettre ça, tu comprends ?
  • Ouais…

Raymond n’écoutait déjà plus son nouvel ami et se dirigea d’un pas décidé vers le téléphone.

  • Allô ? Ouais, c’est moi….rapplique à la maison, il se passe des trucs bizarres içi !
  • ….
  • Quoi ? Chez toi aussi ?
  • ….
  • Un sillon de vingt mètres de large sur cinq cents de long ? Qui mène à ma rue ?
  • ….
  • Devant chez moi, quoi ?
  • ….
  • Bon, j’t’attends !

[1] Tu me diras pourquoi dans cet ordre, hein ? J’ai du picoler avec eux, hier…

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