Chapitre 15

2 minutes de lecture

Sans presque bouger la tête, il baissa les yeux vers sa main qui dissimulait une petite fiole ; de l’alcool concentré de camomille. Une invention à lui, trouvée en 45, dans le stalag où il croupissait en attendant les libérateurs américains. Personne n’avait jamais résisté à ce truc infernal, alors ce n’était pas un alien sorti de je ne sais quel trou noir qui y résisterait, hein ? Il n’avait pas prévenu qu’il allait leur foutre une raclée aux space invaders ?
Un homme de parole, Raymond. Ça, c’était sûr !

Maintenant que la lutte était gagnée, le vieux profita du calme revenu pour regarder autour de lui. La maison était un peu en vrac mais, globalement, tout baignait dans la joie. Il jeta un œil vers l’extérieur. Il observa l’appareil spatial, visible depuis la fenêtre de la cuisine. Il se dit que ça allait faire du grabuge quand le soleil montrerait le bout de son nez. Un engin spatial dans son jardin !

Le vieillard s’imaginait déjà à la une des tous les journaux, invité à tous les magazines télés, sponsorisés par toutes les plus grandes marques de nouilles, italiennes, françaises, américaines ou ailleurs encore. Ouais, des nouilles…pourquoi pas des nouilles ? Les nouilles aussi, ça a besoin de faire de la pub, non ? Alors, va pour les nouilles.
La gloire ! Le retraité se voyait gravir les marches de la Renommée, ceindre les lauriers de la Victoire. Nicolas Sarko, le petit pit-bull à face de clown triste, lui-même, viendrait lui serrer la louche pour figurer en bonne position à la une du Figaro ! Les mains tremblantes comme les cannes d’une vache qui aurait abusé de la viande en poudre, il soliloquait avec emphase. Il donnait la première répétition de ses prochaines interventions télévisées. Il marmonna des trucs incompréhensibles. Bava comme une limace sur un mur en plein soleil, se répandit en commentaires stériles.
Bref, même avec un type venu de l’espace, Raymond restait tel qu’il était dans la vie ; un poivrot de bas-étage !

Puis, sans crier gare, une idée terrific lui traversa la gamberge !
Il se tut soudain. Une main appuyée sur la table, penché en avant, et l’autre main perchée en l’air à la recherche d’une parole bien sentie, Raymond tourna son regard vitreux vers le voyageur…

Une bonne idée venait de lui arriver en direct des étoiles. Faudrait qu’il en parle à son pote René ! Mais, d’abord, une bonne nuit de sommeil pour se remettre des émotions de ce soir.[1]

[1] Bon, faut aller dormir, ami lecteur. Fin de chapitre içi. Toi, tu vas roupiller et moi je tourne la page pour t’attendre au lendemain matin…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Frédéric Leblog ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0