La réponse

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 Emilie était une jeune femme de vingt-deux ans, avec qui il était agréable de passer ses journées à discuter de tout et de rien. Elle avait les yeux légèrement en amande, d'un bleu très pâle comme le ciel quand on l'observe en été. Elle avait aussi un sourire ravageur, révélant sa parfaite dentition blanc ivoire et avait toujours ses cheveux attachés en un sublime chignon. Je l'avais tout de suite aimer lorsque mon ami Karl nous avait présenté, adorant sa joie de vivre, son humour et surtout ce sourire, le sourire qu'elle m'avait lancé ce jour-là, je m'en souviendrais toute ma vie, car c'était là que je suis tombé amoureux. Deux mois plus tard, nous sortions ensemble.

J'étais allongé dans mon lit, les yeux rivés au plafond, me demandant ce qu'elle allait décidé. Allait-elle me suivre ? Rompre ? Non, certainement pas rompre, elle m'aimait trop pour cela. Il fallait à tout prix qu'elle dise oui, je ne pouvais pas rêver mieux, elle et moi ensemble pour l'éternité; à moins bien sûr de se prendre un pieu dans le cœur comme il le montrait dans les films.

Je stressais trop, il fallait que j'aille m'aérer l'esprit, voler dans la brise hivernale et surtout j'avais une folle envie de sang frais. Je me transformai cette fois non pas en une chauve-souris mais en un magnifique corbeau. Je volai ensuite entre les immeubles avec une grâce aérienne que je me découvris.

Soudain, j'entendis les cris apeurés d'une femme. Guidé par mes sens, je me dirigeai vers cette dernière. Je l'aperçus aux prises d'un terrible lion, bien sûr devenu vampire par ma faute. La bête avançait lentement, le regard fixé sur sa proie. La bave lui coulait des babines, tombait en perles suintantes sur le sol rendu humide par sa sueur.

Sans hésité je fondis vers le lion et commença à tourner autour de lui pour le distraire. Je l'attirai ensuite loin de la demoiselle et par quelques ruses parvins à me poser sur son dos. Je plantai mon énorme bec dans sa chair et commençai à lui aspirer du sang. Il poussa un hurlement de douleur et au fur et à mesure que je le privais de son sang, s'affaiblit. Il était maintenant allongé, inerte.

Je repris forme humaine et regardai si le lion bougeait encore, rien, il devait être trop faible. Je le pris par la nuque et dans un effort surhumain, je parvins à lui sectionner les cervicales et à lui arracher la tête. Sans elle, la bête ne se relèverait pas. Je retournai voir la jeune femme.

Je m'approchai d'elle et constatai alors avec stupéfaction qu'il s'agissait en fait de Justine. Elle devait sûrement être venu pour les mêmes raisons qu'Emilie. Je la regardai un instant, me demandant quoi en faire puis je pris la décision de la ramener auprès de son amie.

Quelques minutes plus tard, j'arrivai devant l'hôtel d'Emilie, sonnai à l'interphone et m'annonçai. J'entendis le clic de la porte qui s'ouvrait, la tirai et entrai. Je pris l'ascenseur, arrivai devant les appartements d'Emilie et frappai. Elle m'ouvrit. Que ne fut pas sa surprise lorsqu'elle me vit avec Justine sur le dos. Je demandai si je pouvais entrer, d'un simple geste de la tête et elle m'invita à l'intérieur. Je déposai mon fardeau sur le canapé et sans attendre qu'elle me le demande, lui expliquai la situation.

Je lui demandai aussi si elle avait pris sa décision concernant ma proposition et elle me répondit qu'elle n'avait pas encore réfléchi et qu'elle préférait attendre demain.

Le lendemain matin, donc, je me rendis chez Emilie puis nous eûmes une longue discussion sur les avantages et les inconvénients d'être vampire. Elle fut saisie par les avantages, surtout celui d'être avec moi pour l'éternité; prit un peu peur des contrariétés mais je la rassurai et parvins à la convaincre d'accepter, ce qu'elle fit après de longues hésitations.

Elle me proposa sa nuque qui sentait ce doux parfum de rose qu'elle avait l'habitude de porter et que j'adorais par dessus tout. Mes canines, alors, s'allongèrent et je les plantai dans son cou. Elle poussa un petit cri puis sans rien dire, se laissa faire.

"Et maintenant ? me demanda-t-elle.

  •  Maintenant on attend jusqu'à demain, lui répondis-je. Ne t'inquiète pas je t'expliquerai tout ce qu'il y a à savoir sur les vampires, la rassurai-je, passant une main dans ses cheveux puis jusqu'à sa joue que je tins quelques instants au creux de ma paume.
  • Qu'est-ce que je fais en attendant ?
  • En attendant tu te reposes, demain une longue journée nous attend. 

 Je la laissai donc seule et repartis dans ma tour de verre, couvert d'un épais manteau, de gants en laine, d'un bonnet et d'une paire de lunettes pour me protéger des rayons du soleil.

   

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