Corruption.
Je rase une barbe de quatre jours et fais apparaître un visage presque juvénile sous la masse de cheveux blancs. Témoin du lent processus de vieillissement, des nouvelles sensations internes, du changement imperceptible de regard, chez mes interlocuteurs du quotidien.
Vieux bois, jeunes pousses, je sors de la boulangerie en face de l'école primaire, deux baguettes sous le bras et un étrange silence dans la rue.
Ca y est !... Ce sont les vacances, me dis-je.
Pendant un instant, je considère cette absence de bruit, fait inhabituel, dans ce lieu habité par les cris stridents des enfants, en temps normal. Conglomérat d'hormones pré-pubère, cotoyant le vacarme de la rue et l'activité des commerces autour.
C'est presque angoissant ! Cette pensée me traversa brutalement. C'est la ville et son langage : sabir sonore et coloré, galimatias incongru de sons et de couleurs ; d'odeurs et d'émotions épidermiques. D'époques, de générations qui se croisent : tous ces mélanges qui font le tableau journalier.
D'un côté l'âge mûr qui décolore nos vies, et de l'autre l'âge tendre qui se révèle et nous remplace.
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