Chapitre XVII - Le temps des questions

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Mon couple était une ruine

Bertrand a quitté sa femme.
Il a pris la décision qu’il avait toujours repoussée. Par facilité, par lâcheté ?

Le destin lui a donné un coup de main.

Il ne restait qu’une façade chancelante.

Un courant d’air suffisait pour la faire tomber. Mais ce n’est pas lui qui a soufflé.

Elle s’est faite surprendre.

Il y a maintenant 6 mois.
Il revenait d'un rendez-vous avec Cécile, la tête encore illuminée par la soirée qu’il venait de passer.

Je n'avais précisé ni date ni heure de retour.

Il y avait tellement de choses qu’ils ne se disaient plus.

Il est arrivé à Paris dans la nuit.
Absorbée par ses pensées érotiques, dans un premier temps il n’avait rien remarqué en entrant dans l’appartement parisien le plus silencieusement possible pour ne pas réveiller Annick.

Puis des bruits en provenance de la chambre l’ont alerté. Et diverses petites choses.
Un blouson posé sur une chaise, deux verres sur la table de salon…

Une culotte sur le tapis !

Il se souvient de cette culotte comme s’il y était encore. Il imaginait très bien la scène qui avait du se jouer dans ce salon.

Cette vision m’a fait redescendre sur terre !

Sans hésitation, il s’est dirigé vers la chambre et a ouvert brusquement la porte.
Annick, nue, était en train de sucer un mec allongé sur le lit, à poil lui aussi. Il n’a pas pris le temps de le détailler.

«Bertrand !» Elle n’a pu crier son prénom, et pour cause, mais il l'a lu dans ses yeux apeurés.

Est- ce que je devais casser la figure à ce type ?

Cela aurait été ridicule, alors qu’il venait lui-même de passer un moment bien agréable dans les bras d’une autre femme. Et ce n’était pas la première fois qu’il trompait Annick.

Il pensait bien que de son coté elle n'était pas en reste.

Un jeu de dupes.

Il n’empêche que se douter que l’on est cocu et le constater effectivement de ses yeux…

Mon amour propre en a pris un coup !

Bertrand a refermé la porte.
Il s’est servi un whisky et s’est installé dans un fauteuil.
La culotte à ses pieds.
Il a attendu.

Il n’a pas fallu longtemps pour que le gars, habillé, récupère son blouson et quitte précipitemment l’appartement.

La discussion avec Annick a été tendue mais franche.

Tout les deux savaient bien qu’ils vivaient dans le mensonge et les apparences depuis de nombreuses années.
Il était temps d’arrêter de faire illusion.

Nous nous sommes pourtant aimés, il y a longtemps.

Ils ne voulaient conserver que cette image. Inutile de détruire là où il n’y a plus rien à casser !

Et, aussi, il n’y a rien à reconstruire sur des ruines.

La séparation s’est faite à l’amiable.

Depuis Bertrand a l’impression de revivre. Il n’est plus nécessaire de donner le change.

Une à deux fois par mois il descend à Lyon.
Il retrouve celle qui fait battre son cœur. Les rencontres sont toujours trop rapides à son goût.
Prise par son travail, ses enfants, son mari, ils n’ont jamais pu passer ensemble une nuit complète.
Toujours des heures volées.

Et son jeune amant ?

Question qui le torture et à laquelle il n'a toujours pas de réponse.

Aujourd’hui il est à nouveau en route pour Lyon. Cette fois ils vont passer deux jours sans se quitter. Son mari est absent pour une formation et ses enfants sont chez sa mère.
Il veut lui dire qu’il souhaite vivre avec elle.

Je ne suis pas certain qu’elle soit prête à détruire ce qu’elle a construit.
Avec un vieux !

La réponse sera-t-elle douloureuse ?

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