Abako et Tchilombo

2 minutes de lecture

Ta marche au bord du rivage, trace dans le sable,

Ton pas menu, comme empreinte furtive d'un passage éclair.

Qui saute à la surface de la mer si profonde ?

Serait-ce ton repas ?

Jette ton filet, car ton œil risque vite d'oublier le lieu magique.



Abako l'oncle d'Agapatou était marié à Tchilombo, une femme agréable avec ses voisins, douce envers ses enfants. Ils accueillirent la voyageuse avec toute la modestie nécessaire aux bons usages. Le pêcheur partait le soir au travail, en pleine mer, ramasser les casiers, revenait le matin, les bras lourds, la charrette pleine de poissons. Tchilombo vendait au marché, le matin, les fruits de la mer nourricière.

Ce jour-là, sur la route du retour, en passant sous un arbre, Abako reçut sur la tête, un serpent énorme, qui s'enroula autour de son cou. Arrivé chez elle, Tchilombo fut peinée de voir son mari ainsi paré, risquant de ne plus pouvoir travailler la nuit suivante. Elle alla visiter le vieil homme du village. Celui-ci lui offrit un petit grillon.

— Attache-le au pied de ton arbre. Attends près de lui. Son chant délivrera ton mari.

Tchilombo attacha le grillon au pied de l'arbre, attendit. Le grillon prisonnier donna de la voix. Le serpent gourmand délivra son emprise, avala le grillon. Comme il se trouvait bien autour du cou d'Abako, il y retourna s'enrouler. Sa femme Tchilombo ennuyée interrogea à nouveau l'ancien du village qui, cette fois, lui confia une chèvre.

— Attache-la au pied de ton arbre. Attends près d'elle. Son bêlement délivrera ton mari. Dans une nasse, tu enfermeras le serpent.

Tchilombo attacha la chèvre. Lorsqu'elle bêla, le serpent affamé soulagea son emprise, ingurgita la biquette un peu maigre. Vive et disciplinée, la femme Tchilombo enferma le serpent dans la nasse du pêcheur. Elle se rendit compte trop tard que son jeune fils, pour jouer, s'était lui aussi caché à l'intérieur du piège. La chèvre avalée, le serpent repu s'enroula autour du cou de l'enfant et s'endormit.

L'ancien du village consulté dans l'urgence déclama :

— Attache-toi au pied de l'arbre, chante une chanson, attends le serpent.

Tchilombo s'attacha au pied de l'arbre, chanta la chanson des mères qui cherchent leur enfant. Le serpent séduit, vint se lover au pied de la femme. Le fils délivré partit à la pêche avec Abako. À leur retour, ils donnèrent à manger le plus beau poisson capturé et libérèrent Tchilombo.

Depuis ce jour, le serpent attaché à la famille, attend dans l'arbre le retour du pêcheur portant son repas.

Abako est toujours marié à Tchilombo, une femme agréable avec ses voisins, douce avec ses enfants.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire bertrand môgendre ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0