Un nouvel horizon

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*^> Elle
^°> Lui

*^> Je ne le comprends plus. C'est ainsi qu'une sorte de distance désagréable se formait entre l'Autre et moi. J'attends que la nuit tombe vraiment pour qu'avant de dormir, j'aille me promener. Une partie de moi s'intéressait à son état d'esprit actuel, j'aurai aimé lire dans ses pensées pour régler tout cela une bonne fois pour toute. Après tout, je suis venue ici pour me détendre, pour oublier les soucis sociaux que nous sommes obligés de rencontrer et de vivre car notre société est construite ainsi. C'est pour cette dernière raison que l'autre partie de moi ne voulait rien savoir, qu'il s'en aille puisqu'il n'est bon qu'à gâcher la tranquillité et stabilité mentale dont je rêvais. Cependant, cette dernière pensée n'avait rien de positif, sans doute un mensonge de plus que je m'inflige. C'est d'ailleurs cela qu'il me reproche. Qu'importe, je suis têtue, c'est ma propre façon de me protéger et ce, que ça lui plaise ou non.

^°> Cela fait déjà trop longtemps qu'elle s'est absentée. Une heure ? Deux heures ? Ou peut-être seulement un quart d'heure. Me manquerait-elle déjà ? Non, c'est simplement dû au fait qu'elle ait attendu que je "m'endorme' pour partir. Je lui avais pourtant bien dit que le moindre bruit me réveillait. Elle me prive de sommeil. Et le temps passe lentement, sans elle.

*^> Les étoiles sont magnifiques. Le moment idéal pour se remettre en question. Je m'allonge, mais il y a trop de moustiques ici, je suis trop proche d'une clairière. Alors je me relève, et découvre un arbre sur lequel il a écrit: "Protéger l'Autre de ses propres peurs". Quand a-t-il inscrit cela ? Pourquoi ? L'a-t-il écrit en pensant à quelque chose de particulier ?

^°> Elle me comprend bien trop, elle me stimule bien trop, elle me fait bien trop avancer. Je ne comprends pas. Et je ne me suis jamais autant dévoilé, pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Je ne sais pas. Et je me suis dit que j'allais l'ignorer ! Tu parles, je n'ai juste jamais autant attendu le moindre signe, c'est con hein... Comme on peut faire des choix comme ça. Je paierai de ma peau pour un sourire. J'aimerai tellement explorer toujours plus son monde. C'est comme un pendule de Newton, tant que je suis sans elle, je suis une bille en suspension inutile. L'unique instant désirable reste celui où toutes les billes sont alignées : où la première et dernière bille ne sont qu'une seule et même résonance. Alors dans le bal incessant, on vient et revient, chacun notre tour, puis un jour alors le pendule s'arrête un petit moment.
Un beau jour je briserai les billes qui nous séparent. Non ? Il est vrai que ça parait vraiment impossible, soyons rationnels.

"Dis-moi, ça ne te dérange pas de changer autant mon Présent ?"

*^> Je fis un de ces bonds et poussa un petit cri. Evidemment, il m'a suivit. Comment ai-je pu omettre l'idée de regarder toutes les deux secondes derrière moi comme je le faisais autrefois dans la rue ? Serait-ce un début de confiance en lui ?

^°> J'entends un léger bruit. Je fonce dans la direction où je commence à apercevoir du mouvement. Seuls 20 mètres nous séparent. Je crie : "Réponds-moi ! Que veux-tu de moi ? Moi ou un autre qu'est-ce que ça peut bien te faire ? Comment altères-tu mon Présent avec autant de Force ?"

*^> "Mais que t'arrive-t-il ?" je lui réponds. Non seulement il m'effraie à me suivre et parler tout seul sans que je m'y attende, mais aussi perd-il les pédales sans raison ? "Peux-tu me laisser ne serait-ce qu'un quart d'heure de tranquilité ? C'est trop demander ?", dis-je en haussant le ton de ma voix. Je le vois froncer des sourcils. Il n'a sans doute pas compris que c'est lui qui m'a fait crier.

^°> "Je te suis dans cette foutue forêt, je te trouve un petit coin et t'aide à créer un abri provisoire, j'accoure à ton secours lorsque je t'entends crier, et toi tu me reproches de ne pas te laisser tranquille ?"

*^> "Tu ne comprends donc pas que je n'ai pas besoin de toi ? Tu ne fais que me gêner ! Tu..."

^°> "Oh je t'arrête tout de suite !".

*^> La puissance de nos paroles mériterait la colère du ciel. J'imagine le vent tourner autour de nous reflétant cette haine que nous ressentons l'un pour l'autre. Je vois la pluie tomber, j'attends l'orage. "C'est bon ? Tu as fini ?"

^°> "Oui." Je la vois soupirer. "Tu n'as rien à répondre ?"

*^> "J'aimerai qu'on arrête de se disputer. Nous nous heurtons parce que nous nous adorons, n'est-ce pas ?"

^°> Elle ne déchiffre pas le fond du problème, seulement son ignorance n'a rien de repoussant. Au contraire, ça reflète son coeur d'enfant. Je lui tends la main lui soufflant "Rentrons avant que le jour ne se lève". Elle me prend la main, et nous retournons à l'abri.

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