Naissance de Demain

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^°> Lui
*^> Elle

^°> Notre alliance avec la Forêt Vive est devenue sororale. Nos regards perçants traversent ses branches qui courent jusqu’au tréfond du crépuscule et nous la transformons par nos cavalcades ininterrompues. L’Autre se tient non loin de moi et raconte inlassablement à la Forêt un long rêve jusqu’à ce que l’arbre tout près lui-même sache transpirer sa puissance.

*^> “… et là les cieux devinrent noirs… d’un noir rougeoyant. Ce ciel avait la particularité de nous renvoyer l’image que l’on désirait voir s’inscrire sur notre rétine du plus profond de notre cœur. Malheureusement, celui-ci ne finissait par évoquer que les regrets des actes que l’on avait pu achever. Je me dis alors qu’il ne fallait pas voir ce ciel comme un désir ou un idéal, mais comme un miroir en devenir. Imperceptiblement, chacun devenait à son contact l’antre de la mélancolie d’un futur inachevé et au final inexistant.“

^°> “La lumière apporte la légèreté, la légèreté apporte la Vision, la Vision apporte la connaissance du futur, la connaissance du futur apporte le Présent, le Présent devient le ciel.”

*^> L'Autre me tendit son bras et j’écrivis avec son sang sur l’arbre près d’ici : “De la lumière viendra Demain.”

^°> Je m'élance et monte au plus haut du grand marronnier qui se trouvait à une dizaine de mètres de nous. L'Homme s'étalait de tout son long sur l'horizon qui ne laissait transparaitre que sa domination. Dix jours déjà. Dix jours que je l'avais suivi après son "burnout"... que je n'envisageais plus déjà comme tel. Revenir à la raison serait plus juste. Fuir la folie du quotidien tourmenté et trop cadré. Guidé et dirigé. Suggéré et contrôlé. Parcellé et découpé. Le "quotidien", ce faux Présent trop stable et trop sage.

*^> Au moment où je m'apprête à lui reprocher sa nostalgie. L'Autre me sourit. Pas ce sourire heureux ou joyeux, ce sourire qui dit : "Je te comprends, respecte ton choix, le comprends aussi et te suivrai au bout de tes envies.". Alors je reste là. Je le contemple s'enfoncer à travers les arbres. Il se retourne, je trouve ça cliché alors je baisse la tête et je le suis. Notre vieux monde a confisqué bien des instants qui devraient nous paraitre magnifiques, et qui nous apparaissent finalement banals. Je relève la tête et crie son nom.

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