Dompter le confort

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^°> Lui
*^> Elle

*^> "Je sens l'humidité de plus en plus forte. Pas forcément l'idéal pour trouver du gibier..."

^°> "Je suis certain qu'on trouvera des champignons bientôt. Je sais les repérer."

*^> Nous entrons dans une immense clairière en passant à travers les branches grâce à son bâton. Tout autour, des milliers de champignons s'élèvent çà et là, comme si on les avait posés. Cerise sur le gâteau, c'est le cas de le dire, un cerisier se trouve en plein milieu de la clairière, comme épargné par l'hostilité de la forêt.

^°> "On a de quoi tenir un mois ici, on ferait bien de se construire un abri."

*^> " Donc si je te suis on a fui le confort débilitant de la cité... pour émuler ce confort dans la forêt ?"

^°> Je fais erreur. Mais bêtement, j'insiste : "On va profiter longtemps de tout ce qu'on a ici de toute façon non ?"

*^> "Tu as toujours besoin de ton confort après tout ça? Tu veux devenir dépendant de cet endroit ? J'ai pas fui pour retomber dans une nouvelle routine morne et sans vie, si je tenais vraiment au confort, entre une cabane dans les bois et mon appart le choix est vite fait !"

^°> "Je... non ce n'est pas une question de moi. Il faut savoir prendre le confort et la sécurité qu'il convient sans pour autant se reposer. Si ce confort nous amène à créer plus et mieux, quoi de plus important ?"

*^> Il vise juste. L'important est d'avancer notre Quête. Mais je ne lui avoue pas. Non. Je commence à ramasser des branches, je ramène des troncs et nous commençons à forger un chez nous temporaire. Forger car l'habitat comme je l'envisage est comme le recuit simulé, il n'est jamais parfait, il faut toujours le changer pour qu'il devienne meilleur : refroidir, réchauffer, refroidir, réchauffer à l'infini. Sur un tronc vide que j'ai aménagé comme un lit près du cerisier, je marque avec mon propre sang : "Froid-Chaud" en cercle. (Sur un tronc coupé qui me sert de lit de cambrousse, j’inscris en cercles concentriques une litanie avec mon sang en lieu d'encre et le bout de mon doigt en leu de plume. Chaud-Froid-Chaud-Froid...) Je parle de l'habitat mais il en est de même pour tous. C'est là que s'installe le confort au-dessus de notre vie...

^°> Je finis l'abri tout autour du cerisier et j'allume un feu pour goûter ces champignons. Je suis curieux. Je m'y connais un peu, l'Autre n'en sait rien mais visiblement je ne lis aucun désaccord dans ses yeux. En même temps c'est un peu notre accord implicite, on se fait confiance, on se suit. Pas d'ordres, juste la promesse jamais prononcée d'un meilleur Demain avec ce qu'on sait, ce qu'on apprend, ce qu'on s'apprend.

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