Chapitre 7

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C'est pas possible. Je ne sais plus ou me mettre. Ferme les yeux Charlie peut être que tu as juste mal entendu après tout. Oui, c'est ça, mon cerveau à traduit automatiquement. Il a pas pu parler en Français c'est pas possible. Parce que si il l'a vraiment fait, c'est la honte. Je crois que j'hyper ventile. Je n'ai plus aucune bulle d'oxygène qui monte au cerveau. Mon dieu, qu'est-ce que je lui ai dit déjà? Oh non, je lui ai dis qu'il était beau, trop beau pour moi. Merde, Merde, MERDE! Je croise à nouveau son regard : il me sourit. C'est ça fait le malin du con. T'es peux être beau comme un dieu grec mais ça ne te donne pas le droit de te foutre de ma gueule comme ça. Bon ok je me suis mise toute seule dans cette situation mais merde quand il m'a vu bafouiller cette phrase débile en franglais, il aurait quand même pu me dire qu'il savait putain de bien parler le français.

Dès le départ d'ailleurs il aurait pu me le dire. Je me retourne en vitesse, il faut que je réfléchisse. Qu'est ce que je dois faire ? Fuir ? C'est une bonne idée ça, fuir. Mais où ? Je vais quand même pas rentrer en France ce soir. Non, non il faut que j'arrête. Je ne peux pas faire ça à Ash. Bon d'un autre côté je ne veux pas le rencontrer à nouveau, ça serait trop gênant. Ah je sais, je vais simuler un léger malaise, oui voila. J'ai trop bu de champagne ce soir et il faut que je rentre me reposer. Très bonne idée. En plus Maya m'a vu m'enfiler tout ces verres, elle n'aura pas trop de mal à me croire. Et elle se fera un malin plaisir de me faire la morale devant mon frère. Quand je jette un dernier regard sur l'estrade il n'y a personne en vue. Ils ont du la quitter pendant que je me parlais à moi même. Il faut que je trouve mon frère et que je me barre le plus vite possible. Je me retourne rapidement et m'élance en direction de la scène et la BIM je percute violemment un serveur. Son plateau se renverse, les verres pleins me tombe sur le bustier avant de s'écraser au sol bruyamment. Silence dans la salle, tout le monde me regarde. Je me baisse pour aider le serveur à ramasser le bazar que je viens de semer. J'entends quelques personnes ricaner. Moi qui voulais passer inaperçu c'est sur que c'est loupé. J'entends le serveur me dire que tout va bien qu'il va s'en charger. Enfin j'imagine qu'il dit quelque chose comme ça.

-I'm so Sorry.

-It's OK Miss! I'll take care of it.

Quelqu'un m'attrape par le bras et me remet debout sur mes jambes. Je tangue un peu en me redressant. Maudits talons hauts. Mon frère me regarde sévèrement. Je vais me faire gronder c'est sûr.

-Charlie, laisse les ramasser le verre tu vas te couper.

-Non c'est bon Ash je vais m'en occuper. C'est à moi de réparer mes bêtises.

-CHARLIE. Laisse le personnel ramasser ces putains de morceaux de verre. T'en as assez fait tu crois pas ?

Il a la mâchoire serrer et ses paroles, comme un murmure, me glace le sang.

-Alors on en est revenu la hein? Tu ordonnes et j'obéis.

Mon ton est amer mais je m'en moque.

-Tes bonnes résolutions auront duré quoi, à peine six heures? Bravo. Tu vas me mettre au coin pour avoir renverser tous les verres du plateau ?

Il ne me répond rien et me fusille du regard. Dans ces cas là ma conscience devrait me dire : « tais toi Charlie, tu es entrain d'envenimer les choses », mais visiblement même elle n'entend que l'injustice de ses paroles. Je me permet même une question insolente.

-Père, puis-je me retirer dans ma chambre maintenant ? J'ai eu un petit coup de chaud et j'aimerais me reposer. Comme ma présence n'est visiblement plus appréciable par ici je préfère m'en aller.

-Tu me fais chier Charlie. Tu es incapable de te tenir correctement ne serais-je que quatre heures pour moi ? Et en plus maintenant tu joues à la plus maligne ...

-Parce que tu crois que je l'ai fais exprès espèce d'abruti ?

Je me retourne vers le personnel déjà à l'oeuvre . Je n'avais pas remarqué que du renfort était arrivé pour nettoyer mes bêtises. Maintenant trois personnes sont en train de ramasser les bouts de verre et d'éponger le champagne. Je m'en veut vraiment mais comme je l'ai dis à Ash, je n'ai absolument pas fait exprès.

-I'm so sorry again.

Je déguerpis à toute vitesse. La foule qui s'était formé autour de nous se sépare pour me laisser passer. Des larmes me brûlent les yeux. Mais quelle conne ! Moi qui pensais que tout ce passerais bien, j'ai encore tout fais foiré. Il va me détester c'est sur.

-Charlie attends ...

Je ne prends pas la peine de me retourner et préfère me sauver de la fête. Je me dirige vers la réception mais rebrousse chemin du coté des portes d'entrées, je n'ai pas envie de rejoindre ma chambre.

Je cours dehors et remercie le portier de m'offrir un accès direct à l'extérieur. L'air frais me donne des frissons mais je m'en fou. Je prends une grande inspiration histoire d'empêcher les larmes de couler sur mes joues. C'est peine perdu.

Je traverse la route et commence à marcher le long du trottoir. Marcher me fais du bien, ça m'apaise un peu. J'ai beau réfléchir je ne comprends pas pourquoi il a été si dure avec moi. Pourtant je n'ai rien fais de mal. C'est pas si grave de renverser un plateau. Il ne s'est même pas inquiété pour moi. Il a immédiatement crié.

Perdue dans mes pensées je ne fais même pas attention à mon chemin, bon en même temps je suis allée droit devant moi ... Heureusement que j'ai gardé mon téléphone dans la main. Ça me permettra d'appeler au secours quand je me serais totalement perdu. Un petit banc au coin d'une rue me fait de l'œil. Je m'installe et resserre les bras autour de moi. J'ai froid. Quelle bécasse, je vais attraper la mort. Je comprends parfaitement l'expression qui dit « Avril ne te découvre pas d'un fil ». J'avoue qu'une petite veste ne serait pas de refus mais comme rien n'arrive par magie je suis bien obligé d'assumer mon manque de discernement. Et puis je n'ai absolument pas envie de rentrer tout de suite au risque de croiser Ash, sa poule ou le beau gosse.
J'ai enfin arrêter de sangloter même si mon cœur est encore serré. J'ai beau me refaire la scène mille fois, je ne comprends absolument pas ce qui a pu le mettre tant en colère. Je redoute le moment où je vais devoir lui rendre des comptes...

J'essuie le dessous de mes yeux avec le revers de ma main. Je laisse de grandes traces de maquillage dessus. Je n'imagine même pas le rendu de mon visage avec le mascara tout dégoulinant. Je devrais penser à investir dans un waterproof, ça fait deux fois aujourd'hui que je ressemble à un panda.

Il est 22h00 quand je regarde l'écran de mon téléphone. Pas un appel, pas un message. Ash doit sûrement penser que je suis remontée dans ma chambre. S'il savait que je suis dehors toute seule, je crois que j'aurais eu le droit à un bon gros serment. « Charlie tu es totalement inconsciente de rester seule ici. Tu imagines si quelqu'un vient t'agresser, comment tu pourrais te défendre ... vraiment je ne peux pas te laisser cinq petites minutes sans que tu te comportes comme une enfant ... » bla-bla-bla. Je l'entends d'ici le papa de substitution, maître de la famille et roi des emmerdeurs. Encore une fois, aucune de mes actions de ce soir ne pourrais le satisfaire. Si je faisais la liste j'aurais faux sur toute la ligne.

-Ça vous arrive souvent de parler toute seule ?

Mon sang ne fais qu'un tour et je sursaute en entendant cette voix. Tiens Mister Connard en personne m'a retrouvé. La chance !

-Vous m'avez fais peur.

-Toutes mes excuses Mademoiselle MOREAU. Ce n'était en aucun cas mon intention.

Il retire sa veste et l'a dépose délicatement sur mes épaules. Comme si je l'avais inviter il vient s'asseoir près de moi. L'odeur qui se dégage de sa veste de costume m'enivre. Je n'avais pas fais attention la première fois sûrement à cause de tous les différents parfum mélangés. Mais là elle s'empare de mes narines et j'arrive à détailler chaque nuances. Elle est douce et sucré. J'ai envie de la serrer contre moi et d'y enfouir mon visage. N'importe quoi, n'oublie pas à qui appartient cette veste Cha. Je reprends mes esprits à temps et lui balance, abruptement :

-Pourquoi vous m'avez suivi ?

Mon ton est agressif je le sais. Mais c'est volontaire. Je ne veux pas le voir et encore moins lui parler.

-Laissez-moi tranquille tout est de votre faute.

Il parait surpris.

-Ma faute ? Vous exagérez Mademoiselle. Ce n'est tout de même pas moi qui ai renversé ce pauvre serveur.

-Non effectivement c'est moi. Mais à cause de vous.

Je lui répond du tac au tac.

-Je ne pensais pas vous troubler autant.

En entendant ces mots je manque de m'étouffer. Non mais c'est une blague ?

-Me troubler? Ne rêvez pas mon cher, vous ne me troublez en aucun cas. C'est juste que je me sentais mal à l'aise suite à notre discutions chaotique et que du coup, en voulant m'éloigner de vous, je n'ai pas fais attention à ce pauvre jeune homme qui trainait par là avec son plateau.

-Il ne traînait pas. Il travaillait. Il nous a supplié de ne pas le renvoyer sur le champ d'ailleurs. Il a eu peur de perdre son poste après avoir embarrasser la sœur de l'invité principale de cette soirée.

-Oh merde. Vous n'allez pas le renvoyer j'espère ? C'est entièrement de ma faute. C'est moi qui l'ai bousculé. Je vous en pris laissez lui son travail.

Je n'avais pas penser une seconde qu'on puisse renvoyer ce pauvre serveur. Il en est hors de question, je me battrais pour qu'il ne perde pas son job.

-Donc vous reconnaissez que tout est de votre faute.

Quoi ? Je ... non ... Bon ok, je l'ai dis. Son petit sourire est charmant. Il arrive à me faire sourire à mon tour. Ne crois pas que je baisse les armes mon grand, tout est de ta faute. Malgré tout j'abandonne pour le moment et je préfère me renseigner sur mon frère, plutôt que de continuer cette conversation puérile de qui à fait quoi.

-Sur une échelle de un à dix à quel point mon frère est fâché contre moi ?

-Dix étant le maximum ?

-Dix étant l'envie de me tordre le cou ou de me lapider en place public ...

-Alors je dirais quinze. Mais vous avez beaucoup fait rire sa fiancée par contre.

Ça m'aurait étonner. Cette garce a dû se régaler de mon malheur. Me voir renverser ce serveur en me mettant du champagne partout sur la robe, elle a dû trouver ça hilarant. Je pense quand même qu'elle aurait préférer me voir les quatre fer en l'air. Pourquoi il faut toujours que ça m'arrive à moi ce genre de chose, et devant Maya en plus.

-Vour recommencer à parler toute seule. En fait non vous marmonner et c'est très désagréable à vrai dire. Vous devriez arrêter de faire ça en public, vous vous ridiculisez.

OK, merci du conseil...

-On vous a déjà dit que vous étiez charmant ?

Connard.

-Souvent oui. Ce soir plusieurs fois. Et on m'a même dit que j'étais ... attendez je ne me souviens pas de la phrase exacte...

Il fait semblant de réfléchir en tapotant son index contre le coin de sa bouche. Soudain son regard s'illumine.

-Ah oui ça me reviens : que j'étais « beaucoup trop beau ».

Son sourire ultra Bright me nargue. Sur ce coup, il m'a eu.

-Ce n'est pas juste, vous sortez mes propos hors du contexte pour les retourner contre moi.

-Il n'empêche que vous l'avez dit. Rassurez vous, vous n'êtes pas la seule à le penser et encore moins à le dire.

Son petit air supérieur me tape sur les nerfs. Il parle trop bien en plus. Chaque phrase est parfaitement structuré. On dirait un vrai petit prince coincé du cul.

-Beaucoup trop beau ET totalement imbu de lui-même. Félicitation vous avez le doublé gagnant, vous aurez le droit à une jolie médaille.

Mes propos le fond rire mais je ne crois pas que ce soit pour ce moquer de moi. Non, on dirait que la conversation l'amuse. Grand bien lui fasse. Moi je suis tellement gênée r que je sens mes oreilles chauffées alors même que le reste de mon corps grelotte de froid.

-Je tiens à m'excuser de vous avoir mis mal à l'aise, Ashton et vous. Mais je persiste à dire que tout est de votre faute. Si vous étiez venu en me précisant simplement qui vous étiez, rien de tout ça ne se serait produit.

-Vous vous êtes sauver avant même que je ne puisse vous expliquer qui j'étais.

Petit malin.

-Oui et bien vous auriez pu commencer par vous présenter. Au contraire, vous vous êtes réjouis de mon malheur et vous m'avez laissé m'engouffrer dans cette explication sans queue ni tête. Je suis sur que vous avez dû vous marrer en m'entendant parler.

-Il est vrai que j'ai trouvé votre anglais atroce et que je me suis amusez à vous torturer en vous forçant à parler.

-Ah donc en plus d'être un petit malin vous vous vanter aussi d'être un gros con. Comme quoi la beauté ne rend pas gentil, ni bienveillant.

-Vous sortez toujours ce qui vous passe par la bouche en plus de dire des gros mots?

-Oh excusez moi, je vous choque ?

Parfait.

-Un peu. Vous êtes une jeune femme de bonne famille. Vous devriez parler avec un langage adapté à votre convenance.

-Pourtant je suis sûr que mon vocabulaire fleuri pourrait vous aider.

-À bon ? Et m'aider à quoi ?

-A sortir le balais que vous avez coincé dans le cul par exemple.

Oh oh bien jouée Charlie. Son visage vient de changer de couleur et il prend une moue choquée.

-Par contre je ne sais pas ce qu'Ashton vous a raconté sur ma famille mais ne vous fiez pas aux apparences pompeuses de mon frère. Depuis qu'il est avec Maya, il est passé du côté obscure de la force. Avec le reste de mes frères on est dans la vraie vie. Celle où les gens sont naturels et sans chichi.

-Je vois.

Il se gratte la tête.

-Ash m'avait prévenu. Vous êtes déstabilisante Mademoiselle MOREAU.

T'as pas idée mon coco.

-Sur ces merveilleuses paroles, j'aimerais vous raccompagner à l'hôtel mademoiselle. Il fait plutôt frais cette nuit et à cause de vous je n'ai plus de veste. Donc si vous acceptiez de m'accompagner cela m'éviterais d'attraper un rhume.

-Je ne vous ai rien demander pour la veste, je peux vous la rendre si vous avez froid.

Je commence à ôter la veste quand deux mains se posent sur les miennes. Elles ont l'air douces et fortes et dégagent une chaleur diffuse et agréable. Ma peau me trahit et mes poils se hérissent, j'ai la chaire de poule.

-N'en faite rien, je peux supporter cet air frais un peu plus longtemps si vous vous décider à m'accompagner.

J'enfile les bras dans les manches de la veste et me lève. Mais mon talon gauche se coince et je manque de me casser la figure en essayant de faire mon premier pas. Julian me rattrape de justesse. Heureusement qu'il est là sinon je finis le nez par terre cette fois.

-C'est une habitude chez vous de vous donner en spectacle ? Il n'y a rien de très élégant vous savez.

Mais je t'emmerde mon grand ! Bien évidemment je ne lui ai pas dit ça ...

-C'est mon côté princesse en détresse... il me semble que vous vouliez jouer au prince charmant tout à l'heure. Je vous donne juste des occasions de vous entraîner.

-M'entraîner pour quoi ?

-Pour le jour au vous trouverez votre princesse à vous ...

Il me regarde incrédule.

-Aller dépêchez vous, on meurt de froid ici.

Maintenant c'est moi qui le presse, heureuse d'avoir aperçu un léger trouble dans son regard glacial. Je lui tourne le dos en repartant dans la direction de l'hôtel. Il ne tarde pas à me rejoindre et nous entamons le chemin du retour dans un silence de plomb. Une question me trotte pourtant dans la tête :

-C'est lui qui vous a demander de venir me chercher?

-Qui ça, Ashton ?

-Non le président des États-Unis d'Amérique banane. Évidemment Ashton qui d'autre ?

Plus le temps passe et plus j'ai l'impression qu'il est un peu limité question premier degrés. Cette réplique ne le fais pas sourire pour autant et c'est un brin agacé qu'il me répond :

-Je n'ai jamais rencontrer quelqu'un comme vous Charlie.

-Heureuse d'être la première alors. Bon vous allez me répondre au lieu de me regarder comme un merlan frit ?

-Non ce n'est pas lui. Quand vous êtes parti, il s'est précipité derrière vous. Je l'ai rattrapé avant qu'il ne sorte de l'hôtel, pour lui rappeler que beaucoup de personnes importantes étaient venues pour le saluer et lui parler. Je l'ai convaincu de rentrer en lui disant que c'était moi qui allais vous chercher. Le portier m'a indiquer la direction de votre sortie et je vous ai suivi jusqu'à ce banc et j'ai attendu le moment propice pour venir vous parler.

C'est étrange comme comportement. On ne se connaît pas alors pourquoi voulait-il venir me chercher ?

-Pourquoi ?

Je lui demande en posant mes poings sur mes hanches.

-Pourquoi j'ai attendu ?

Qu'est-ce que je vous disais ... premier degré : zéro.

-Non. Pourquoi avoir pris la peine de venir me chercher à l'extérieur.

Il est beau mais pas toujours très malin. Ou alors il me fait juste tourner en bourrique.

-On ne se connaît pas, vous n'étiez obligé de rien.

-Et bien, il me semble que je vous devais des excuses.

-...

Il m'arrête en plein milieu du trottoir en mettant une main sur mon épaule. Je suis son geste du regard et finis par me plonger dans ses yeux. Magnifiques, intenses, grrrrr.

-Je suis désolée de vous avoir mis mal à l'aise en ne me présentant pas à vous. Et je suis désolée d'avoir chercher à vous troubler lors de mon discours.

-Donc vous reconnaissez l'avoir fait exprès.

-Oui.

-Je vous pardonne. Quoi aussi vite ? Non !!!!

-J'en suis heureux. Je ne recommencerais plus promis.

-Ça tombe bien parce que je ne vous en donnerais plus jamais l'occasion.

Je me défais de son emprise et continue ma route. Arrivés devant l'hôtel, je lui tends sa veste.

-Merci pour tout. Je crois que je vous ai assez accaparé. Je vais aller me coucher maintenant. Vous pouvez dire à mon frère que je suis au lit ?

-Vous ne voulez pas aller lui dire vous même? La soirée n'est pas terminée, il doit encore être à l'intérieur. Je suis sûr que ça le rassurerais de vous savoir en sécurité dans l'enceinte du bâtiment.

Je secoue un peu la tête.

-Il ne vaut mieux pas que je le croise tout de suite. Je n'ai pas envie de lire la déception dans son regard encore une fois.

Il paraît interloqué. Avant qu'il ne puisse me questionner je continue :

-Merci d'être venu me chercher, bonne fin de soirée et encore désolée d'avoir provoquer ce maudit spectacle. J'imagine que nous nous reverrons sur Paris. À bientôt alors Monsieur WRIGHT.

Je me retourne et me dirige vers ma chambre. Cette fois ci, il ne me suis pas. Heureusement j'ai besoin d'être seule. A peine la porte passée, j'enlève mes chaussures et défais ma robe. J'ai envie d'une longue douche brûlante. Peut être que ça effacera le fiasco de la soirée. J'ai peur pour demain, je sens qu'Ashton va me pourrir dès le petit déjeuner. Même si je ne compte pas me laisser faire, je ne vais tout de même pas accuser Julian. Sinon je devrais lui avouer notre conversation et il sera encore plus furax après moi.

En passant devant le miroir de la salle de bain je bloque sur mon reflet. Pitoyable. Je ne ressemble vraiment à rien. Mon ventre déborde de mon string et mes vergetures violacées ressortent encore plus ce soir. Mes seins sortent de mon soutien-gorge et mes cuisses, qui se touche, sont marbrées elles aussi de fines cicatrices blanches et violettes. Je détourne les yeux de ce reflet que je trouve immonde. Personne ne pourrait aimer une fille comme moi. Il avait raison, à part lui, je ne suis pas prête de trouver quelqu'un qui pourrait avoir envie de moi. Valentin a vu juste, je suis dégueulasse.

J'imagine Julian poser les yeux sur moi. Enfin poser... vite fait. Je suis sur que la vue de mon corps lui ferais détourner le regard. Lui qui a l'air si parfait physiquement. J'ai aperçu à travers sa chemise tout à l'heure un torse musclé. Quand le vent à plaquer le coton sur ses abdos, j'ai pu apercevoir un ventre plat. Je suis sûr qu'il a des tablettes de chocolat dessinées. Pourquoi je pense à ça moi ? C'est pas comme si on risquait de se retrouver nu dans une pièce lui et moi. Non, impossible. Il ne faut pas que je rêve. Ce n'est pas parce qu'il a eu la gentillesse de venir me chercher qu'il faut que je m'invente des films.

J'ôte mes sous vêtements et me précipite sous la douche. Je masse un peu mes poignées d'amour meurtris par le tissus de mon dessous. L'envie de pleurer me prend à la gorge et je me force à retenir mes sanglots. J'ai peur de ne plus pouvoir les stopper une fois que le premier aura passé la barrière de mes lèvres. Je sors de la douche et me démaquille en vitesse. J'ai besoin de m'enfoncer dans mon lit et de n'en sortir que tard demain matin. Tant pis pour la visite, je n'ai plus le cœur à cette ville. Romy me manque, les garçons me manquent . Ce voyage était une mauvaise idée.

Seule et étendue dans mon lit, je fais le bilan de cette soirée. Je crois que je ne me suis pas montrée sous mon meilleur jour. D'abord je me suis sifflée plus de la moitié d'une bouteille de champagne, ensuite j'ai eu la conversation la plus gênante de ma vie avec un adonis qui n'est autre que le futur associé de mon frère. J'ai innondé ma nouvelle robe en renversant tout un plateau de coupe de champagne sur moi. Et pour finir j'ai été vulgaire en compagnie de monsieur Julian WRIGHT. Bien jouée Charlie, ta première vraie soirée à New-York se passe comme dans un compte de fée.

Le seul point positif est que j'ai appris que mon frère allait avoir un associé. Il ne sera plus tout seul pour ses affaires et je suis sûr que la soirée lui aura permis d'obtenir de nouveaux clients. Le seule hic c'est que je ne sais toujours pas ce qu'il voulait dire en parlant de redorer son image. Il faut absolument que je me renseigne une fois rentré sur Paris.

Quand à Julian WRIGHT, il est vrai que ce n'était certainement pas la meilleure façon qu'il soit pour les présentations mais au moins c'est fait. Et petit bonus je n'aurai pas à lui cacher qui je suis vraiment. Je crois qu'il l'a compris par lui même ce soir. Mais peut importe, je ne compte pas m'éterniser sur le sujet. C'est déjà de l'histoire ancienne pour moi. Mais pourquoi je pense encore à lui ? Tout à l'heure devant le miroir puis maintenant. Je ne vais tout de même pas penser à lui toutes les cinq minutes. On a fait connaissance, basta. Je n'ai absolument plus à penser à lui. Inutile. Ça serait ridicule pas vrai ?

Pourtant ce soir c'est à lui que je pense quand mes doigts viennent caresser mon sexe brûlant. Je visualise ses lèvres charnues, son sourire de braise et ses yeux de glace. J'imagine ses doigts longs et fins qui viendraient tourmenter mon petit bourgeon et, caresses après caresses m'emmener vers l'orgasme. Je ne mets pas longtemps avant de me procurer un plaisir solitaire long et satisfaisant. Et puis je m'endors paisiblement, rêvant de ce playboy répondant au doux nom de Julian.

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