Chapitre 15

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Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'il me tire violemment par le bras. Je suis obligé de le suivre en trotinant tellement son allure est rapide. Nous slalomons entre les danseurs pour traverser la piste. Il ne fait absolument pas attention à l'écriteau "INTERDIT AU PUBLIC" sur la porte avant d'enfoncer la poignée et nous faire pénétrer à l'intérieur d'un couloir sombre. Il n'a pas eu un seul regard en arrière et continu à avancer sans parler. Je ne sais pas ou il compte nous emmener mais je ne fais rien pour l'en empêcher en tous cas. Je veux savoir ou il va me conduire, j'espère juste qu'il ne va pas me jeter dehors par la porte extérieur. Non il ne ferais pas ça. Impossible. Son allure ralentis et il ouvre une autre porte sur la gauche. Il me tire vivement par la main et me pousse à l'intérieur de la pièce. J'ai à peine le temps de voir qu'il s'agit d'un petit vestiaire avec une douche et un lavabo. J'entends le verrou se fermer, je me retourne pour retrouver Julian adosser contre la porte, le regard brûlant. Je n'ose rien dire tellement l'intensité dans ses yeux me coupe la respiration. Son souffle à lui est rapide, il expire son air par le nez dans un bruit sourd. On dirait une bête féroce. Je ne sais pas pendant combien de temps nous nous dévisageons avant que Julian ne rompe ce silence beaucoup trop lourd.

-Je sais pertinemment que tu ne me croiras pas si je te dis à quel point tu es belle et à quel point la proximité de ton corps me rend fou, tout le temps. Que tu n'as absolument rien à envier aux autres femmes. Que je deviens dure toutes les fois ou mon regard se pose sur chacune de tes forme.

Il s'arrête. Mon coeur aussi. Ses mots me pénètrent avec force et font palpité chacune de mes terminaisons nerveuses. Je sais qu'il va continuer à parler, et j'attend avidement ses prochains mots. Mon corps lui, instinctivement, se tend vers Julian.

-Je vais donc devoir m'y prendre autrement pour te faire comprendre tout ce que je ressens en ta présence. Je vais te rendre aussi dingue que tu le fais avec moi. Parce que sans même t'en rendre compte Charlie, tu allumes un incendie à l'intérieur de mes tripes. Alors pendant les prochaines minutes, tu es à moi. Rien qu'à moi. Et je t'interdis de penser à quoi que ce soit d'autre qu'à ce que je suis en train de te faire.

Je n'ai pas le temps d'assimiler toutes ses paroles qu'il se jette sur moi. Son corps vient percuter le mien avec force. Son bras gauche entoure ma taille et ses doigts viennent se poser sur la courbe pulpeuse de ma fesse. Son autre main se retrouve sous mon menton et il me relève la tête pour visser son regard au mien. Je crois que je ne respire plus. Ma bouche s'entrouvre et Julian en profite pour glisse son pouce à l'intérieur et le poser sur ma langue. Instinctivement je referme mes lèvres sur son doigt et je le goute. Il est salé, je ressens sur chacune de mes papilles la pulpe de son doigt, comme si j'arrivais à détailler chaque courbe de son empreinte digitale. Je ferme les yeux et commence à le sucer, mes mains s'accrochant à ces biceps pour tenter de garder un minimum d'équilibre. Julian me sent vaciller puisque sa prise se fait plus ferme sur mon cul. Un petit gémissement sort involontairement de ma bouche.

-Je savais que tu voulais la même chose que moi Charlie. Je l'ai su au moment ou tu as posé les yeux sur moi à la fête de ton frère. Et depuis cette soirée j'ai eu envie de te prendre. Je ne sais même pas comment j'ai fais pour résister aussi longtemps. Maintenant je t'en supplie donne toi à moi. S'il te plaît.

J'ouvre les yeux sous son ton suppliant. Son regard est lui aussi empreint d'une certaine nervosité. Je comprends qu'il attend une réponse de ma part avant de continuer quoi que ce soit. Je décide alors de prendre les choses en main en repoussant son pouce de la langue. Mes mains remonte le long de ses bras et viennent s'agripper aux petits cheveux derrières sa nuque. Je tire suffisamment fort pour lui faire comprendre que je compte bien m'accrocher à lui pendant les instants qui vont suivre. Je me passe la langue sur les lèvres lorsque mon regard se pose sur sa bouche. Je n'ai pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit et je me jette avidement sur lui. C'est un choc lorsque nos bouches se rencontre et c'est tout un tas de sensations qui se télescopent à l'intérieur de mon intimité. Ce n'est pas un bisous chaste que nous nous offrons, c'est un réel baiser passionné et avide. Nos lèvres s'ouvrent pour laisser juste ce qu'il faut d'espace à nos langues pour s'entremêler. Je resserre ma prise dans ses cheveux tandis que Julian à maintenant ses deux mains sur mes fesses. Les caresses dures qu'il impose à mon postérieur me déclenche des gémissements qui font écho aux siens. C'est d'une intensité hors norme pour un simple baiser. Oui mais c'est ça le truc, ce n'est pas un simple baiser. Et je ne compte pas m'arrêter à ça pour ce soir. Lui non plus d'ailleurs puisqu'il intensifie la profondeur de sa langue dans ma bouche. Mesdames, Messieurs, c'est la meilleure pelle de toute ma vie.

Malheureusement sa bouche se décolle trop rapidement de la mienne, laissant un goût de trop peu sur mes lèvres gonflées par ce baiser. Nous ouvrons les yeux tous les deux pour nous dévisager. Je lis dans son regard qu'il est aussi étonné que moi par autant de véhémence. J'en veux encore, je pousse une nouvelle fois sur sa nuque pour tenter de le rapprocher de moi. Son sourire se fait sauvage.

-Tu vas me tuer Charlie.

-Arrête un peu de parler Perfect-Boy.

Ni une ni deux il me pousse contre le meuble du lavabo. Mes fesses arrivent juste sur le bord du plan de travail. Ses mains sont maintenant sur mes hanches puis viennent attraper le bouton de mon jean. Nous baissons tous les deux le regard sur la fermeture de mon pantalon. Je comprends qu'il attend un accord de ma part. Pour l'encourager à continuer je bascule le bassin vers l'avant. Julian comprend tout de suite que je lui donne mon autorisation. Il se jette à genoux devant moi et commence à m'embrasser à travers le tissus épais de mon jean. Son petit jeu commence à me rendre folle. Je ne veux pas qu'il y est la moindre couche de vêtement entre son souffle chaud et les replies de mon mont de Vénus.

-Je t'en pris ne joue pas avec moi. Je vais surement exploser si tu continue comme ça ...

-Tu es pressée Charlie ? Qu'est-ce que tu attends exactement ? Fais moi confiance, je ne vais pas te faire languir d'avantage. Egoïstement, j'ai trop besoin de sentir le parfum de ton désir pour te faire attendre plus longtemps.

Il déboutonne mon pantalon et le glisse sur mes jambes jusqu'à mes chevilles. Sa bouche vient à nouveau m'embrasser et la sensation de la chaleur de sa langue combinée à l'humidité de mon sexe provoque le plus incroyable des frissons sur ma peau. Je n'ai jamais connu ça auparavant. C'est érotique au possible et j'en veux toujours plus. Je commence à m'agiter et Julian comprend le message puisqu'il vient descendre le sous vêtement rouge que je porte, dernière barrière entre lui et moi. En baissant les yeux vers lui, je le vois observer mon intimité. A ce moment je ne m'inquiète pas de ce qu'il pourrait penser de mon corps. Je m'en fiche totalement, du moment qu'il n'arrête pas ce qu'il fait. Il relève la tête et capte mon regard. Il rapproche doucement son visage de moi. Du bout de la langue, il effleure chacune de mes lèvres sans perdre le contact visuel. Comme la plus lente et sensuelle torture du monde. Ma respiration est saccadée et mon clito sursaute lorsque sa langue le frôle. Je n'ai plus aucun contrôle sur les réaction de mon propre corps.

-Julian ...

Ce n'est pas un appel, c'est une supplication. Il ne lui en faut d'ailleurs pas plus pour qu'il se jette voracement sur moi et me dévorer à pleine bouche. Il lèche, suce, mordille. C'est un savant mélange de plaisir et d'une pointe de douleur. Je sens que mon nectar coule et Julian s'en aperçoit aussi puisqu'il vient le recueillir directement à l'intérieur de moi. Ça ne dure pas assez longtemps à mon goût et déjà son visage s'éloigne.

-Du miel sur ma langue ... Tu as un goût délicieusement addictif ma petite Charlie ! Me dit-il en se léchant la lèvre inférieur. J'en veux encore.

Il replonge à nouveau sa bouche entre mes cuisses et embrasse goulument mon clitoris. Je ne vois plus clair, des petits points blanc viennent parsemer ma vision. Ma tête par en arrière, je ne peux retenir les bruits rauques qui sortent du fond de mes entrailles. Je ne suis plus capable de réfléchir. Toute mon attention est centrée sur la puissance des sensations de cet acte d'un érotisme sans limite. Mes mains s'agrippent aux cheveux de ce perfect boy. J'essaye de me concentrer sur les lumières qui valsent au dessus de ma tête jusqu'à ce qu'un écran blanc remplace le plafond de cette petite salle de bain. Mon cri de jouissance s'échappe de mes lèvres sans que je ne puisse le retenir. Mon sexe palpite sous les derniers assauts de Julian et mes jambes se raidissent, cataleptiques. C'est aussi sans conteste le meilleur cunni de toute ma vie !!

Mais je ne veux pas perdre plus de temps avec des préliminaires. Je sais que ça peut paraître égoïste mais j'ai besoin de sentir Julian en moi et le plus rapidement possible. J'attrape le col de sa chemise et tire pour lui faire comprendre qu'il faut qu'il se lève. Je suis incapable de le regarder dans les yeux. J'ai trop peur de ce que je pourrais y lire. Même si mes mains tremblent, je passe les index dans les passants de son pantalon pour le ramener au plus proche de moi. Ma main libre se pose alors le long de sa braguette et je sens son membre dure et épais palpiter sous mes doigts.

-Tu crois que tu es prête pour ça ? On peut s'arrêter là si tu veux.

Mes mains se figent. Je ne sais pas comment interpréter ses paroles. Est-ce que ça à été si nul pour lui qu'il ne veux pas continuer ? Je vois qu'il remarque mon trouble puisqu'il pose ses mains en coupe sur mon visage et relève ma tête pour que nos regard se croisent.

-Je veux plus. Je veux te sentir. Mais je ne veux absolument pas que tu te sente obligé de quoi que ce soit.

-Est-ce que tu as un préservatif ?

Il acquiesce en souriant et sort un étui en plastique de son porte carte. De mon côté, je poursuis l'exploration de son membre du bout des doigts. Voulant découvert la promesse de sa verge dresser, je commence à défaire son pantalon mais mes gestes sont trop hésitant. Julian prend alors le relais et baisse pantalon et boxer dans le même mouvement jusqu'à ses chevilles. Il en profite pour retirer mes escarpins et m'enlever complètement jean et sous vêtement. Une fois relevé je n'arrive pas à détacher mes yeux de son sexe. Il est épais comme je l'imaginais mais aussi long et viril. Aucun poil ne vient troubler la vision parfaite de son pénis. Je le sens déchirer l'emballage de la capote avec les dents et il vient la placer vers son gland. Le voir dérouler ce morceau de latex dans un geste si sensuel me rend encore plus avide de le sentir en moi. J'ai besoin qu'il me prenne, tout de suite.

-Je vais te faire jouir encore Charlie, et avec ma queue cette fois ci. Laisse moi le contrôle total et je te promet que tu ne seras pas déçu.

Incapable de prononcer le moindre mot, j'hoche la tête pour lui faire parvenir mon accord. Il me soulève par les fesses pour m'assoir un peu plus sur le plan de travail et vient placer le bout de son sexe devant ma fente encore humide du premier orgasme. Mes mains s'agrippes à nouveau à ses bras et mes yeux se ferme lorsqu'il s'introduit en moi. La sensation est totalement indescriptible. Je me sens étirée dans toutes mes chaires.

-Arrrrrhhhhh. Charlie. Tu es ... C'est incroyable ! Est-ce que je peux y aller fort ? Je ne crois pas être en mesure d'être doux. Enfin pas aujourd'hui.

-Aussi fort que tu veux mais je t'en pris : bouge ...

Mon bassin ondule pour lui faire comprendre ce que je veux. Comprenant que je ne souhaite ni tendresse ni délicatesse, il commence à s'activer avec des allés retours puissants. Chacun d'entre eux me rappelle à quel point le sexe m'avait manqué pendant toutes ses années d'abstinences. Pourtant, j'ai la certitude de ne jamais avoir connu ça avant.

-Putaiiiinnnn ...

Son regard est en feu et moi aussi. Je vibre sous la pression que son membre exerce dans le creux de mon désir. A ce moment la, tout autour de moi disparaît, il n'y a plus que nous deux. Nos yeux ne se lâchent pas, la symbiose est totale.

Julian, lui, intensifie encore plus ses coups de boutoir, on dirait qu'il est en transe. De mon côté, je vais sûrement jouir d'une seconde à l'autre, et ça va être tellement intense que je ne suis pas certaine d'y survivre. Le duvet sur ma nuque se hérisse et je sens de la sueur perler le long de ma colonne vertébrale. Un râle presque inhumain sort du fond de ma gorge. La bouche de Julian se plaque sur la mienne et nous nous embrassons avec force et passion. Mais je n'en peux plus, il faut que je jouisse, et maintenant. Je me décolle de lui et ma tête plonge vers l'arrière. Lorsque l'orgasme me frappe, tout mon corps explose d'un millier de sensations. J'ai chaud et froid, j'ai envie de crier et pourtant aucun son ne veut sortir de ma bouche. Mes yeux se révulse, je pars tellement loin dans le pays de la volupté qu'il est très probable que je ne revienne jamais sur la planète Terre.

-Ahhhhh.

Son gémissement à lui s'étouffe dans mon cou. Je sens ses jambes trembler, et des secousses à l'intérieur de mon sexe me font comprendre que pour lui aussi le moment à été intense. Je reviens à moi petit à petit, mes ongles sont toujours enfoncés dans les bras du perfect boy. Je desserre ma prise, Julian quand à lui à le front posé sur la clavicule. Il respire bruyamment. Personne n'ose parler. Pour ma part je ne veux pas briser ce moment. Je sais très bien que lorsque le premier mot sortira tout sera finis. Il faudra nous rhabiller et la magie aura disparu. Putain qu'est-ce que j'ai fais ? J'ai couché avec mon boss. Enfin non, je me suis envoyée en l'air de manière volcanique avec l'associé de mon boss. Pire que ça, de mon frère.

-Charlie ? Tu réfléchis beaucoup trop fort. Dis moi quelque chose.

-Chut. Ne dis rien je t'en pris. Laisse moi profiter de ce sentiment encore quelque secondes.

Nous ne bougeons pas ni l'un ni l'autre. Ma main vient caresser ses cheveux. C'est le dernier geste de tendresse que je pourrais avoir pour lui. Je sais pertinemment que lorsque nos corps seront séparés, tout ceci sera terminé. Le contraire ne peux arriver.

-Je vais me retirer doucement.

Et le moment est brisé. Je hoche la tête, incapable d'émettre le moindre son. Julian, dans un geste remplis de douceur, sépare nos chaires puis retire le préservatif. Dernière preuve de notre moment d'égarement. Je descends tant bien que mal du lavabo et récupère mes habits pour les enfiler à la hâte. Je n'ai pas conscience de ce que fais Julian, je vois juste une ombre bouger elle aussi. Une fois rhabillée, je tente un regard dans sa direction. Il est dos à moi et rattache son pantalon. Nos yeux s'accroche quand il se retourne pour me faire face.

-Je sais que tu vas me dire de n'en parler à personne et que tout ça n'aurait jamais dû arriver. Je vais t'épargner ce petit discours poste baise. Tu as raison, ça n'aurait jamais dû arriver et il est hors de question que quoi que ce soit sorte de cette pièce. Je vais aller retrouver mes frères et leur dire que je veux rentrer chez moi.

Je ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit et me sauve en direction de la porte. Pendant les quelques pas qui me rapproche de la sortie, il ne tente pas de m'interpeller et ne dit pas un mot. Je sens mon cœur se déchirer. Mais qu'est-ce tu croyais ma fille ? Qu'il allait se jeter à tes pieds et te demander de l'épouser. Pourtant j'aurais aimé qu'il me parle, me rassure. C'est officiel, le silence est la pire des tortures. Je ne peux pas partir sans une dernière parole. Je me dois au moins ça. J'ouvre la porte et sans me retourner, j'ajoute une dernière phrase.

-J'ai apprécier chaque seconde. Merci Julian.

Je cours dans le couloir pour retrouver la sortie. Les lumières m'éblouissent, la musique est trop forte. Je me sens vaciller. Je me lance à travers les corps qui bougent sur la piste. Il faut que je joue des coudes pour espérer traverser la foule sans me faire happer par la masse de danseurs agglutinés. Quand j'arrive enfin au bar je recherche désespérément des yeux un de mes frères. Jayden et Knowles dansent côté à côté avec des filles. Ils ne remarquent pas mes tentatives désespérées d'attirer leur attention. Je ne peux pas aller jusqu'à la table. J'ai trop peur d'y retrouver Julian. Je ne sais pas s'il m'a suivit quand je suis partis mais il a sûrement dû aller retrouvé Ash et les deux magnifiques copines de Maya. A cette idée mon cœur se serre encore plus. Je crois que je vais tomber dans les pommes. Au moment où j'allais abandonné, Knox lève les yeux vers moi. Ni une ni deux je me passe le pouce sur front. Je ne pensais pas me servir du signe ce soir, il faut croire que cette soirée était pleine de surprises. Mon frère lâche immédiatement sa partenaire et tire Jay par la manche de sa chemise. Un regard suffit entre les deux pour qu'ils accourent dans ma direction. Je ne leur laisse pas le temps de me poser la moindre question.

-Je veux rentrer, maintenant.

-C'est Ashton c'est ça ? Qu'est-ce qu'il a encore fait ce connard. Je te jure Cha s'il a osé te dire quoi que ce soit je le déboîte. Frère ou pas, j'en ai rien à foutre.

-Calme toi Jay. Ce n'est pas lui. J'ai besoin de rentrer parce que je ne me sens pas bien. S'il vous plaît est-ce qu'on pourrait y aller ?

-Jay, sors avec Charlie pour récupérer vos affaires. Je m'occupe d'aller chercher Andrew.

-La dernière fois que je l'ai vu il était à une table au fond sur la droite.

Il hoche la tête et part dans la direction que je lui ai indiqué.

-Viens avec moi Cha. On va prendre nos vestes et je vais appeler un taxi.

Jayden m'attrape par la main et nous nous dirigeons vers la sortie. Knox et Andrew ne mettent pas longtemps à nous rejoindre. Comme s'ils comprenaient mon besoin de silence, personne n'ouvre la bouche dans la voiture. Une fois arrivée à la maison, je me dirige vers ma chambre en souhaitant bonne nuit à mes frères. Je vois bien qu'ils ne savent pas comment réagir et surtout qu'ils ne comprennent rien à ce qu'il s'est passé ce soir. Ils me connaissent suffisamment pour savoir que je ne leur dirais rien maintenant. Arrivée à ma chambre, je m'écroule sur mon lit sans même prendre la peine de me déshabiller. Les larmes viennent toutes seules et je tente tant bien que mal d'étouffer les sanglots dans mon oreiller. Je me sens misérable. J'ai vécu un moment merveilleux et j'ai fuis tout de suite après. Je sais que j'aurais pu attendre de parler avec Julian, mais j'ai préféré nous épargner à tous les deux la terrible vérité. Je ne voulais pas entendre de la bouche de celui qui m'a fait jouïr si fort que tout ceci n'a été qu'une erreur et qu'il regrette. Je n'aurais pas pu supporter son regard désolé au moment où il aurait dû me rejeter. Je n'en avait pas la force.

Je ne sais pas depuis combien de temps je pleure quand j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir. Un corps chaud vient se coller contre moi tandis qu'un bras massif entoure ma taille.

-Chut princesse. Je suis là. Rappel toi que rien n'est insurmontable tant que nous sommes ensemble. On va s'occuper de toi. Je te le promets.

Les paroles d'Andrew me réchauffe le cœur, pourtant je suis incapable de le remercier. Je ne veux pas parler maintenant. Et surtout il ne faut pas qu'il soit au courant de ce qu'il s'est passé. Il ne comprendrais pas. Il faut que je fasse comme si rien n'avais exister. Ça risque d'être difficile parce qu'à chaque fois que j'essaye de fermer les yeux, les images éblouissantes de nos deux corps me reviennent en tête. Mais la fatigue finit par me rattraper et je m'endors, les yeux humides et le cœur en miette.

Lorsque je me réveille le lendemain, il n'y a plus que moi dans le lit. Mes larmes ont séché mais mon cœur me fait toujours aussi mal. Et il n'y a pas que mon cœur qui souffre, mon corps lui aussi est endolorie. Je me lève tant bien que mal de mon lit et me dirige direct sous la douche. Pour tout vous dire je fuis un peu mes frères. Je ne veux absolument pas répondre à leurs questions, et je sais qu'elles vont être nombreux. Après avoir fait trainer le plus longtemps possible en me préparant, il est l'heure de les retrouver. J'espère qu'ils seront partis de la maison, mais vu le raffut que j'entend mes espérances sont illusoires. En arrivant devant la cuisine, je me cale contre le montant de la porte et observe la scène. Ils sont tous les trois là, devant moi, à se chamailler pour un morceau de pain ou le pot de confiture. La table est recouverte de nourriture. Il y a des fruits, des yaourts, du fromage et de la charcuterie, je crois même qu'ils ont fait cuir des oeufs et du bacon. Un bruit de chaise qui racle sur le sol me pousse à lever la tête de la table. Jayden s'avance vers moi avec un grand sourire et les deux autres se sont tus.

-La princesse est enfin debout ! Votre repas est servis, mademoiselle.

Il m'attrape la main et le bras et me conduit jusqu'à ma chaise. Il dépose délicatement une serviette sur mes genoux après m'avoir aidé à m'assoir puis, me dépose un bisous sur la joue.

-Ce matin, votre altesse, vos serviteurs vous ont préparer un brunch de lendemain difficile.

-Jay ... le réprimande gentiment son double.

-Oui pardon, on ne dit rien. Motus. Alors nous t'avons préparer un brunch juste pour te faire plaisir. Saches une chose quand même, JE suis allé faire les courses pendant qu'ils ronflaient tous les deux. J'AI préparé la table et J'AI fais cuire les oeufs. Donc, on est d'accord que c'est moi ton frère préféré ?

-Laisse tombé frangin, tu sais que je suis le plus jeune de la famille et que je lui ai servis de poupon pendant des années. C'est moi son préféré cherche pas. J'ai trop de longueur d'avance sur vous deux.

-Rappelez vous que c'est avec moi qu'elle partage ses pots de glace ...

-Je crois pouvoir me vanter, les gars, d'avoir suffisamment d'amour en moi pour que vous soyez tous mes préférés.

L'émotion me submerge et un trémolo vient s'inviter dans ma voix.

-Je vous aime les garçons. De tout mon coeur.

Andy me fait un clin d'œil et Knox et Jayden se tape dans la main. Je n'ai peut être pas de chance en amour, mais peu importe, parce que je suis déjà plus que comblée avec eux !

*****

Lundi matin arrive beaucoup trop vite. Hier soir j'ai récupéré ma grenouille et ce matin j'aurais aimé rester faire dodo avec elle. Techniquement j'aurais pu puisque la nounou m'a prévenu qu'elle était malade et qu'elle préférait ne pas prendre la petite aujourd'hui par peur de la contaminer. C'est les jumeaux qui se sont portés volontaire pour s'occuper de ma fille. D'après eux, leur statut de « patron » leur permet largement de rester glander une journée. Surtout que Raph est là pour les seconder. Je sais bien que pour eux, perdre une journée de travail signifie qu'ils vont certainement devoir finir plus tard les autres soirs de la semaine pour honorer leur délais. Mais je sais aussi que s'ils m'ont proposé de garder Romy c'est qu'elle devait leur manquer. Je ne sais pas trop ce qu'ils vont faire avec elle, mais je suppose qu'elle va s'amuser beaucoup plus que moi !

En arrivant à mon poste, je répète mes gestes quotidien mécaniquement. J'allume mon ordinateur, sort mon agenda et mâchouille mon stylo. Heureusement Nadine, qui comme à son habitude est arrivée en avance, à déjà lancée la bouilloire pour notre petit thé matinal. J'aurais bien pris un café ce matin pour me réveiller mais je suis déjà trop sur les nerfs. Je n'ai pas voulu passer saluer Julian. Ça aurait été vraiment bizarre après ce qu'il s'est passé ce week-end. Je commence à consulter les mails lorsqu'Ashton sort de son bureau précipitamment.

-Nadine, vous parlez couramment anglais c'est exact ?

-Tu ne sais plus dire bonjour ?

-Ça dépend, tu ne sais toujours pas être à l'heure ?

Touché ! Sauf que mon manque de ponctualité ne doit pas être une excuse à son manque de politesse. Au moment où j'ouvre à bouche pour lui répondre, Nadine nous interrompt.

-Oui Ashton et je l'écris aussi.

-Parfait. Je vais avoir besoin de vous pour me rédiger un courier qui doit partir le plus tôt dans la matinée. Il faudrait aussi passer un coup de fil à un de nos confrères à New-York, je vous expliquerais tout dans mon bureau. Charlie, va apporter ça à Julian et demande lui d'y jeter un œil immédiatement, fais lui signer ses documents aussi. Dis lui qu'on échange nos assistantes pour la matinée et qu'il peut faire ce qu'il veut de toi.

Je n'en reviens pas. C'est comme si mon frère me jetait droit dans la gueule du loup. Le plus risible, c'est qu'il n'en a absolument pas conscience.

-C'est une blague ?

-Tu me connais suffisamment pour savoir que je n'ai pas la réputation d'être un grand comique. Nadine ? Je vous attends dans mon bureau le plus vite possible.

Ok, donc moi qui voulait l'éviter au max, il faut que je me rende dans son bureau et qu'en plus je lui laisse la possibilité de me dire ce que j'ai à faire. Ma journée commence bien! Vous pouvez me rappeler le chemin vers l'enfer s'il vous plaît ? La porte au fond à gauche ? Merci, j'y vais de ce pas ...

Je toque doucement avant d'entrer dans son bureau. Il est assis sur sa chaise dos à moi et observe le bâtiment en face, on dirait presque qu'il est dans la lune. Je me racle la gorge pour interrompre sa rêverie.

-Bonjour Monsieur Wright. Votre associé m'envoie pour vous faire signer ces documents, et pour vous dire de regarder ce dossier avec la plus grande attention.

Je dépose tout devant lui, évitant bien évidement de le regarder dans les yeux.

-Bonjour Charlie. Tu as passé un bon dimanche ?

Donc on garde le tutoiement. Soit.

-Oui merci. Tu as besoin de quelque chose ? Nadine est dans le bureau d'Ashton pour des trucs en anglais, nous savons tous à quel point je ne maîtrise pas cette langue, toi particulièrement, donc il à fait appel à ton assistante pour ça.

Il récupère le dossier et commence à le feuilleté.

-Bien. C'est tout ce qu'il a dit?

-Il a peut être sous entendu que tu pouvais disposer de moi ce matin mais je ne suis pas convaincu qu'il avait conscience de la portée de ses mots.

J'ai tenté l'humour mais visiblement je n'aurais pas dû. Julian lève les yeux sur moi en haussant un sourcil. Je lui souris timidement.

-Bon si tu n'as pas besoin de moi, j'ai pas mal de mails à traiter. Appel moi quand tu auras signer les papiers et je viendrais les chercher.

Je me retourne en direction de la porte. Malheureusement Julian se lève et m'attrape le bras avant que je n'ai pu attendre le seuil.

-Attends. Il faut qu'on parle tu ne crois pas ?

-Parler ? C'est très surfait. Envoie-moi moi un message plutôt, c'est plus moderne !

-Charlie ...

-Julian ...

-Pourquoi tu t'es enfuis ?

-Parce que je dois aller travailler ! C'est ce que font les gens en général lorsqu'ils sont sur leur lieux de travail.

-Je parlais de samedi soir ...

Sans déconner ! Je ne sais pas quoi lui dire. La vérité ? Est-ce que je suis seulement prête à l'accepter?

-Je ne me suis pas enfuie , je nous ai évité une discution pénible. Tu devrais probablement me remercier.

-Cette fois c'est toi qui à la prétention de me connaître au point de savoir ce que je comptais te dire.

Il se racle la gorge, presque mal à l'aise.

-Après ce délicieux moment je veux dire.

-Tu comptes me dire que je me suis trompée ? Que j'avais faux sur toute la ligne ? Que tu es fou de moi au point de tout avouer à Ashton sur nous ?

Je ne sais pas pourquoi je prends ce ton méprisant. Mais comme il se mort la lèvre je constate que j'avais raison depuis le début.

-Écoute Charlie. Je ne veux pas être le genre d'homme qui te fais miroiter monts et merveilles. Mais je tiens à ce que tu saches que j'ai pensé chaque mot. Je ne regrette rien de ce qu'il s'est passé entre nous. Saches le.

Une lueur d'espoir me traverse. Je sais bien qu'il ne faut pas que je m'y attache mais sur le coup c'est plus fort que moi. Peut être que ...

-Mais Charlie, tu n'es pas mon genre.

C'est peut être un peu trop brutal pour un lundi matin. Quelqu'un aurait une corde ? C'est juste au cas « où ».

-Mais je ne veux pas que tu penses que je t'ai utilisé simplement pour passer du bon temps.

Je ne sais même pas s'il se rend compte qu'il souffle le chaud et le froid.

-Tu sais quoi ? Je ne veux pas en entendre plus. Je ne suis pas ton genre. Ok très bien. Restons en là alors.

-Je peux quand même m'expliquer ?

Ma tête et mon coeur pensent non, mais mon attitude lui montre que oui. Il faut vraiment que je pense à accorder les deux.

-Il y a beaucoup de chose que tu ignores sur moi. Je ne compte pas m'étaler maintenant mais il est préférable que l'on se contente d'être des amis. Je peux être un amis pour toi. Un confident même, mais pas plus. Tu mérites mieux, fais moi confiance.

J'éclate de rire, c'est plus fort que moi. Je ne peux pas m'en empêcher je vous jure. C'est tellement cliché. On se croirait dans un mauvais roman. Moi la petite grosse qui se tape le type le plus parfait qu'elle est jamais rencontré et qui, après une nuit de baise, lui dit qu'il ne la mérite pas ? Julian n'a pas l'air de comprendre mon hilarité. Comme je suis de nature bienveillante, je lui explique mon soudain fou rire.

-Tu plaisantes j'espère ? Non en fait tu as raison. Je suis trop bien pour toi comme tu l'as dis. Fin de la discussion. On peut se remettre au travail maintenant ? J'ai beaucoup de boulot et j'aimerais partir tôt pour retrouver Romy se soir.

-Très bien tu as raison. Nous avons du pain sur la planche. Je voudrais que tu t'installes sur le canapé et que tu consultes le dossier SINER. Nous allons devoir fournir énormément d'efforts pour gagner cette affaire et Ashton et moi voulons que vous soyez à cent pour cent avec nous. Ça nous facilitera la tâche.

Il me tend un dossier énorme et je m'installe sur le canapé. Pourquoi m'installe-t-il dans son bureau ? Si des clients rentre il n'y aura personne à l'accueil. J'espère au moins qu'on entend la sonnerie de l'interphone d'ici. Mais la question la plus importante c'est : pourquoi je ne lui dis pas simplement que je peux le lire à mon bureau ? Au lieu de ça, je me cale un peu plus confortablement à ma place. Je ne vois pas le temps passer. Cette affaire me passionne. C'est une histoire de vol d'idée et de projet. Je ne comprends pas tout, mais je feuillette encore et encore pour connaitre tous les tenants de ce dossier. Je n'entends même pas Julian sortir et revenir de la pièce. Je n'ai conscience de lui que lorsqu'il m'apporte ma tasse de thé qu'il a dû faire réchauffer après le temps qu'il a passé à mon bureau. Je lui pose aussi quelques questions et nous échangeons sur certains point que je ne maîtrise pas. Jusqu'à ce que mon ventre m'indique qu'il est largement l'heure de déjeuner.

-Je vais prendre ma pause. Je mange dehors ce midi. Tu veux que je reviennes lorsque j'ai terminé ?

-Il te reste beaucoup à lire ?

Je lui montre mon avancé.

-Ramène le à ton poste, tu le finiras la bas.

-Pourquoi je ne l'ai pas lu là-bas dès le départ ?

-Je ne suis pas sûr d'être en mesure de te donner une réponse rationnelle.

-Pardon ?

-J'avais besoin de te savoir près de moi. Voila la raison de ta présence ici ce matin.

Mon incrédulité doit ce lire sur mon visage. Mais qu'est-ce qu'il raconte !

-OK ! Je me casse. A tout à l'heure.

Je pose les feuilles avec un peu trop de force puisque la moitié de la pile tombe par terre. Il faut que je sorte d'ici tout de suite. J'ai l'impression de jouer les drama queen en claquant la porte mais c'est quoi ce type qui n'est pas capable de prendre une décision et de s'y tenir sans faire des sous entendus pourris ? A moins que j'ai juste mal interprété sa phrase ? Et je me suis encore enfuie !! Arrivée dans le bureau, je trouve ma conscience assise à son bureau, les yeux alternant entre l'écran et le clavier de son l'ordinateur. Elle ne lève même pas les yeux quand je m'effondre sur ma chaise.

-Je crois que j'ai fais une bêtise Nadine.

-Une bêtise dans le noir ?

-Ba la lumière était allumé mais il n'y a pas que ça de toute façon ... Du coup on peut dire que j'ai fais plusieurs bêtises.

Elle se décide enfin à jeter un coup d'œil sur moi.

-Viens, on va grignoter une salade en bas. Tu pourras tout me raconter comme ça.

J'acquiesce en silence. Elle à raison, il faut que j'en parle à quelqu'un. Peut être que ça m'aidera à mettre de l'ordre dans mes idées.

Arrivés au bar à salade, nous commandons nos plats. Une fois installées, je ne perds pas de temps et lui déballe tout dans les détails. J'omets volontairement certains passages classé moins de 18 ans mais je lui raconte tout de A à Z en commençant bien évidemment par New-York pour finir par ma petite crise dans le bureau de son boss. Elle m'écoute attentivement sans jamais m'interrompre. Je lui confis mes doutes et mes craintes sans aucune honte. Une fois mon récit terminé, nous relâchons au même moment un gros soupir. Je crois qu'elle a vécu chaque moment avec moi dans toute leur intensité.

-Tu es certaine que tu peux gérer tout ça ? Je veux dire qu'émotionnellement, c'est énorme. Tu risque de souffrir, tu t'en rends bien compte ?

Joker.

-Je n'ai pas vraiment le choix. J'aime mon travail et il est hors de question que je le quitte a cause de Julian. Nous sommes adultes tous les deux, nous pouvons facilement gérer tout ça. J'ai plus qu'à faire comme si ça n'avais pas eu lieu et tout ira bien.

Maintenant je n'ai plus qu'à réussir à m'en convaincre.

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