Chapitre 3

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-Allo Monsieur LEROIS ?

-...

-Bonjour c'est l'assistante de maître MOREAU je vous appel parce que j'aurais besoin de décaler votre rendez-vous de demain.

Vous vous demandez surement pourquoi j'ai accepté l'offre de mon frère? Disons que mon renvoi, lundi matin, de cette épicerie de quartier m'a poussé à accepter. Soit-disant j'étais constamment en retard et "c'est inadmissible surtout losque l'on doit ouvrir la boutique de bonne heure". Pourtant ce n'était pas la première fois que j'étais en retard et ils savaient très bien que si je n'arrivais pas à l'heure c'était que j'étais surement retenue avec la nounou de Romy. J'avais ouvert avec seulement 10 petites minutes de retard ce qui m'avais valu un licenciement sans préavis et sur le champs.
En attendant il faut bien que je paye ma part du loyer et la nounou. Les garçons n'avait pas été très chaud pour que je prenne le poste. Ils m'avaient rappelé qu'on ne pouvaient pas licencier quelqu'un sans préavis et que je devais me battre quitte à aller au prud'hommes. Je m'étais un peu fâchée avec Jayden et Knox lundi soir. Pour eux Ashton ne méritait pas qu'on l'aide, surtout après la façon dont il l'avait demandé. Et puis son changement de comportement envers moi depuis ma séparation d'avec Valentin ne jouait pas en sa faveur.

-Je te le redis Cha, ce n'est pas parce que MONSIEUR le chef de famille aboie un ordre qu'il faut que tu te soumettes. Il est tout le temps en train de te faire des réflexions et te rabaisser. C'est pas comme ça que ça marche. On peut lui dire si tu veux. Je te rappel qu'il ne me fait pas peur à moi. Et puis t'es pas obligée de te trouver un boulot tout de suite. On peut t'aider nous. On a assez de pognon tous les mois pour vous entretenir toutes les deux.

-Jayden a raison Cha, t'auras qu'a faire la lessive, le ménage et la bouffe et on s'occupe du côté financier.

-Tu m'as pris pour Cendrillon Knox ? Je ne suis pas ravie non plus de devoir accepter. Mais ce n'est que temporaire de toute façon. Enfin j'imagine que sa secrétaire va vouloir récupérer son poste après sa convalescence. Bref vous ne me ferez pas changer d'avis. J'ai pris ma décision.

-Ecoute-les Charlie. Ils s'inquiète juste pour toi. On s'inquiète tous ici pour votre bonheur et votre bien être à toutes les deux. Est-ce que tu es sur que travailler avec Ashton ne sera pas trop difficile ? On sait a quel point il peut se montrer dur. Romy n'a pas besoin de voir sa maman rentrer en colère de son travail tous les soirs. Il ne faudrait pas la perturber. Tu sais très bien que ça peut jouer sur son état de santé. Et je rejoins les garçons sur un point, on peut très bien vous prendre en charge quelques mois. N'accepte pas sa proposition simplement par dépit.

La voix de la raison avait parlé.

-Je sais bien Andy mais on parle d'Ashton la. C'est notre grand frère. On a tous grandit avec lui. Il a été la dans tous les moments important de nos vies, les meilleurs comme les pire et ils nous a toujours soutenu. Ouais enfin presque! Ok j'avoue il est très autoritaire et tout mais si ça se trouve, ça ne sera pas si terrible. Vous exagérez. Et je ne veux plus que tu te serve de Romy pour me faire culpabiliser. Sinon je t'étouffe dans ton sommeil.

Andy lève les bras en signe de reddition, le sourire aux lèvres.

Ils avaient en partie raison bien sur mais hors de question de me faire entretenir par mes frères. Ash avait besoin de quelqu'un pour remplacer sa secrétaire et c'était plutôt sympa de sa part de penser à moi en premier même s'il ne me l'avais pas demandé de la meilleure des façons c'est vrai. En plus je ne faisais pas ça gratis. Bien que je suis sûre qu'il aurait pu trouver quelqu'un de mille fois plus qualifié en un claquement de doigts. Arf les garçons m'avait mis le doute.

C'est donc sans grand enthousiasme que j'ai appelé Ashton mardi matin pour lui annoncer la nouvelle. Je suis tombée directement sur sa messagerie.

-Coucou c'est moi. Je t'appelle juste pour te dire que si c'est toujours bon pour le poste de secrétaire, je veux bien le prendre. Je suis dispo de suite vu que je me suis fais licencier et que mes anciens patrons n'ont pas voulu que je fasse mon préavis. Pas la peine de me ressortir le refrain du "Je te l'avais dis", tu risquerais de me faire regretter mon choix. Voilà voilà. Rappelle moi pour qu'on puisse en discuter. Bisous Ash.

Je n'ai eu sa réponse qu'en fin de matinée. Quand mon téléphone à sonné pour m'annoncer l'arrivée d'un message. Je l'ai lu en grimaçant légèrement.

Toujours OK pour moi.
Soit à mon cabinet demain à 9h.
Pas de retard. Ashton.

Bon, il n'avait même pas pris le temps de m'appeler pour me répondre et son message était plutôt froid, voir même glacial. Je crois que je ne vais pas en parler aux autres, ça risquerais de rajouter de l'eau à leur moulin.

Quand je suis arrivée mercredi matin, à l'heure bien évidemment, j'ai compris pourquoi il tenait absolument à ce que je prenne le poste immédiatement. Son téléphone n'arrêtait pas de sonner et il ne savait plus ou donner de la tête. Je l'ai même entendu plusieurs fois souffler, comme pour se vider du stress ambiant. Quand il m'avait montré mon bureau, j'avais éclaté de rire. Il y avait des papiers partout.

-Mais elle est parti depuis un mois ou un an ? Je ne veux même pas savoir comment tu t'en sortais avant. Donne moi juste carte blanche pour pouvoir m'y retrouver dans ce bazar.

-Surtout fais toi plaisir.

J'ai donc passer mon temps à tout réorganiser. Tout trier, ranger dans des classeurs ou même jeter à la poubelle. Je l'ai pas mal dérangé aussi vu que je ne savais pas quoi faire avec tous les papiers différents. Je crois que ça l'a un peu agacé à force. Pas grave, s'il n'est pas content il n'avait qu'à prendre une professionnelle ! Au bout du compte je ne m'en suis pas trop mal tirée, il faut reconnaitre que j'ai un certain talent pour remettre les papiers en ordre. C'est moi qui m'en occupe pour tout le monde à la maison alors pour l'instant mon nouveau travail n'est effectivement pas si compliqué.

Ouf enfin je vois le bout de cette interminable journée. Je ne rêve que d'une seule chose : retirer ses affreux talons qui me laminent les orteils, dégrafer mon soutif et déboutonner mon pantalon. Bref me foutre en pyjama en retirant ses satanés fringues. J'avais été obligé de ressortir les vêtements d'avant ma grossesse, quand je travaillais dans ce magasin chic qui vendait des fringues pour les bourgeoises du quartier. En les essayant tous mardi soir, je m'étais rendu compte que j'étais boudiné dans 90% de cette garde robe. Saleté de kilos en trop. Il faut absolument que je m'achète de nouvelles tenues pour le bureau. En même temps mon frère ne m'a donné aucune indication quand à la durée de mon contrat. Je n'en ai d'ailleurs même pas encore signé. Bizarre venant de sa part. Note à moi même : lui en parler demain. Je sais très bien qu'il ne va pas me la faire à l'envers mais j'aimerais quand même avoir un vrai contrat avec une vraie fiche de paye. Au cas ou. J'ai beau être une maman zen, le fait de ne pas réussir à subvenir moi-même aux besoins essentiels de ma fille me faisait toujours flipper. Je n'avais pas grand chose de côté et je n'avais absolument pas envie de taxer mes frères pour quoi que ce soit. Je rentre finalement à la maison lessivée, mais satisfaite. La journée s'est bien passée et Ashton ne s'est "presque" pas énervé contre moi. Je trouve que c'est un bon début!

Jeudi matin, une bonne semaine après mes débuts en tant qu'assistante de maître MOREAU, j'arrive au bureau fraîche comme une bouteille de champagne laissée en plein soleil, saucissonnée dans mon chemisier plus gris que blanc et moulée à mort dans mon pantalon noir. Même ma veste de costume ne veut plus fermer, lâcheuse! Faut dire que ma paire de roberts n'aide pas forcément. Des gros seins c'est sympa quand un mec peut jouer avec. Quoi ? c'est vrai y a pleins de chose à faire avec une belle et grosse poitrine. Mais moi mes seins y a que Gérard qui les vois, et Gérard c'est mon gynéco qui a 60 balais. Donc avoir autant pour que personne ne les touche vraiment je vois pas l'intérêt excusez moi! Bref question maquillage je ne m'étais pas foulée non plus à cause de mon retard dans le planning serré du matin. Ma coiffure ? on va éviter d'en parler c'est mieux. Bref encore un jour ou j'étais ultra moche ... Fais chier. En plus j'ai 17 minutes de retard, c'est sûr je vais me faire allumer. D'ailleurs, à peine la porte ouverte, un orage me tombe dessus.

-Tu as vu l'heure Charlie ? Ce n'est pas parce que tu es ma soeur que tu as tous les droits je te signale. Je t'offre un emploi idéal pour que tu puisses assumer tes responsabilités de mère dignement, la moindre des politesses serait que tu respectes les règles. Le retard n'est pas permis ici.

-Bien le bonjour à toi aussi patron. Tu t'es levé du pied gauche ce matin ? Laisse moi deviner tu n'as eu qu'une demi sucrette dans ton café alors que tu en avait demandé les trois quarts ?

Vu le regard qu'il me lance j'aurais mieux fait de me la fermer et de demander pardon en faisant une révérence. Mais on ne change pas et c'est avec un joli sourire que je termine d'achever son humeur.

-Quand à mes responsabilités de mère, merci de t'en soucier autant mais je crois que je vais m'en occuper toute seule. A moins que tu tiennes tant à ce que je te fasse un baise main tous les matins pour te remercier de m'offrir un emploi et l'opportunité d'élever mon enfant dignement, monsieur le tyran.

-Ne fais pas la maligne avec moi Charlie, je ne suis absolument pas un tyran j'attends juste de toi que tu respectes les règles si tu veux que tout fonctionne correctement entre nous. J'ai des responsabilités importantes envers mes clients. Imagine si j'avais eu besoin de toi pour je ne sais qu'elle tâche...

-Ok ca va, tu as raison et je m'excuse. Ca ne se reproduira plus je te le promets.

-J'espère bien , mon ancienne secrétaire était tout le temps en retard aussi et ca m'insuportait au possible. Je suis bien content qu'elle soit partie finalement.

-Partie ? Comment ça partie ? J'ai cru qu'elle était en congé maladie après s'être cassé le bras !

Son visage devient rouge tout d'un coup.

-Hein ? A oui le bras, oui. Il est cassé. La pauvre elle doit souffrir atrocement, se casser le bras, ca doit faire mal. Tu me feras penser à lui envoyer des fleurs.

Tient, tient, tient. Je connaissais Ashton le sérieux, Ashton le relou mais je viens juste de rencontrer Ashton le vilain petit menteur.

-Et la vérité maintenant ?

-Quoi quelle vérité ?

-Ashton ...

-OK tu as gagné elle m'a laché il y a un mois. Elle a claqué la porte, une histoire de sauts d'humeur et de mauvais caractère je crois. J'ai pas tellement compris j'ai juste été trop occupé pour chercher quelqu'un d'autre avant.

-Etonnant effectivement, pas du tout ton genre d'avoir un caractère de merde pourtant.

Je pose mes affaires à ma place en ricanant et lui, rejoint son bureau en marmonnant dans sa barbe. Après deux heures à répondre au téléphone et à m'organiser avec lui pour les jours à venir, un nouveau mail arrive dans la boite de réception.

Mr WRIGHT J.<julian@wright-law.com

I need you in N-Y.

Faster as you can.

J.W

C'est un peu court comme mail. D'un côté il a raison, a quoi ça sert de s'emmerder avec des formules de politesses. Huit mots, un acronyme et le message est clair.

-AAAASSSSHHHHTTTTOOOONNNN !!! Moins de trente secondes après je le vois débouler dans mon bureau en me regardant de travers.

-Combien de fois je dois te dire de ne pas crier à travers la cloison pour me parler ? On est pas au marché à poissons ici alors si tu as quelque chose à me dire, tu te lèves et tu frappes à ma porte. Comme une personne civilisée, c'est pas si compliqué!

Compliqué non mais j'avais grave la flemme alors c'était quand même vachement plus pratique pour moi. Et puis on était que deux dans les locaux alors je ne risquais pas de déranger grand monde.

-Si tu veux. Un certain Monsieur WRIGHT veut te voir à New-York et faster as you can s'il te plait !

-Pourquoi ?

-Tu m'as prise pour une voyante ? Pour le savoir il faudra lui demander toi même, son message était très vague à vrai dire. D'ailleurs ça ressemble plus à un ordre qu'à une gentille invitation à prendre l'apéro sur un rooftop.

Il se penche au dessus de moi pour lire le mail. Froncement de sourcils, ça sent pas bon du tout.

-C'est qui ?

Non je ne suis pas curieuse, je suis pro-fe-ssio-nnelle.

-Un confrère de New-York.

-Ah ! En fait c'est un truc entre avocat. Vous donner les informations au goute à goute.

-Charlie, tu es pénible. C'est un grand avocat New-Yorkais avec qui je collabore pour certaines affaires internationales.

-Et bah ! voila, ça m'en dit pas vraiment plus mais au moins c'est une phrase de plus de cinq mots. Tu sais maintenant qu'on travaille ensemble, et vu tes révélations de tout à l'heure concernant ma prédécesseuse,  je pense qu'on va passer un bout de temps tous les deux ici. Il va falloir que tu sois un peu plus bavard avec moi si tu ne veux pas que je passe pour une grosse tarte devant tes clients.

En me retournant vers lui je le vois esquisser un sourire.

-Tu as raison Charlie. Je vais l'appeler pour en savoir plus et après je débrief avec toi ça te va ?

Attendez, on peut revenir au début de la phrase ? Il vient bien de me dire que j'avais raison ? Putain quand je vais raconter ça aux garçons ils vont être sur le cul c'est sur. Je souris à mon tour. Mon grand frère est peut être toujours caché sous ce costume hors de prix !

-Ca marche Big Boss.

-Charlie, arrête de m'appeler comme ça.

-Quoi ? Et risquer de rater ta grimace à chaque nouveau surnom ? Certainement pas. C'est pas parce que toi tu as décidé d'user mon prénom avec tes "Charlie par ci, Charlie par la" qu'il faut que je devienne aussi austère que toi. Et puis ta morue t'appelle déjà Ashton ou Ash, elle souille tes deux noms d'usage en les faisant sortir de sa jolie petite bouche pulpeuse alors il faut bien que je sois inventive.

-Mais pourquoi vous vous détestez toutes les deux? C'est usant à force je te jure. Elle non plus n'a pas que des gentillesses à ton égard. Ca suffit maintenant je veux que ça s'arrête. Tu es ma soeur et elle sera bientôt ma femme. Vous ne pouvez pas essayer de vous supporter pour moi ? Ou au moins faire semblant.

Première nouvelle, elle parle de moi avec mon frère. Je crois que je ne préfère pas savoir pourquoi ils parlent de moi ni savoir qu'elle patronyme me donne cette sorcière. Arf désolé c'est plus fort que moi. En même temps vu que je ne loupe pas une seule occasion de lui cracher au visage j'imagine que si elle le fait aussi c'est simplement de bonne guerre. Soit.

-Charlie? Tu es encore dans la lune.

Il faut vraiment que j'arrête les monologues dans ma tête.

-Pardon. J'ai compris chef. Pas un mot plus haut que l'autre quand je parle de miss monde. Enfin de Maya je veux dire.

T'en loupe pas une Charlie. Il se retourne et part dans son bureau.

-Bon je vais appeler Julian. Ca risque de prendre un peu de temps. Prends des messages pour les appels et prépare le dossier Clébert. J'ai tout mis en vrac hier et on a besoin que le dossier soit au carré pour demain matin.

Il est sérieux ? Mais j'avais déjà passé un temps fou à le faire hier. C'est vraiment le roi du bordel ce mec. Je commence à comprendre pourquoi son ancienne secrétaire s'est tirée. Je place ma main sur ma tempe et prend une voix militaire.

-A vos ordres mon colonel.

Il rentre dans son bureau en souriant. Deuxième fois de la matinée! Mon cher frère si taciturne montrerait-il des signes de gentillesse ? Ça doit être grâce à ma joie de vivre, je commence peut être à lui déteindre dessus qui sait !

Je ne vois pas le temps passé et je sursaute quand Ashton sort de son bureau en trombe.

-Charlie stop tout. On part à New-York.

WHAT ? Il fume quoi dans son bureau celui la?

-Mais qu'est-ce que tu racontes ?

-J'ai une soirée très importante demain. Si tout fonctionne comme on veut avec Julian, ça pourrait changer le cours de ma vie. Je pourrais redorer mon image et même plus encore. Tu comprends ?

Euh absolument pas en fait mais en tous les cas ça a l'air sérieux. Et puis c'est quoi cette histoire, pourquoi a-t-il besoin de redorer son image ? Je croyais que c'était l'un des meilleurs dans son domaine. Un vrai tueur. Je ne comprenais pas encore grand chose dans les affaires qu'il traitait. Je savais juste qu'il s'occupait du droit des entreprises et qu'il était réputé pour faire plier les grands groupes au profit des plus petites entreprises. Bref vu son regard de fou je commence vraiment à flipper la.

-Détends toi et commence par m'expliquer ce qu'il se passe.

-Pas le temps pour des bavardages de jeunes filles. Tu vas prendre deux billets d'avion pour toi et moi. Non en fait prends en trois, Maya voudra venir avec nous. Il faut qu'on soit sur place maximum demain matin. J'ai pleins de choses à voir avec Julian avant le début de la soirée.

-Que Maya soit la je comprends, c'est ta fiancée c'est normal qu'elle se pavane à ton bras. Mais tu crois que c'est nécéssaire d'amener ta petite soeur ?

-Mais tu ne seras pas ma petite soeur, tu seras Charlie MOREAU mon assistante. Et j'aurais surement besoin de toi dans l'avion pour traiter certains dossier urgents. Ne me regarde pas comme ça, non tu ne peux pas les faire depuis le bureau, j'ai des choses à te dicter et tu sais bien qu'on ne peux pas téléphoner dans l'avion. Et puis voit ce voyage comme la chance de passer du temps avec des adultes qui ne font pas que jouer à la console en se grattant les parties. Ca fait beaucoup plus professionnelle de venir avec sa secrétaire tu comprends ? Dans ce genre de soirée, le moindre détail est passé à la loupe.

J'en crois pas mes oreilles, quelqu'un avait mis un truc dans son café ou quoi ? Et puis qui c'est ce Julian d'abord, il arrive à lui faire changer d'attitude en un seul coup de fil. Quoi qu'il en soit, je ne peux pas partir comme ça. J'ai des responsabilités de maman moi.

-C'est vraiment sympa de penser à moi, je te jure j'apprécie, mais je ne suis pas comme toi. Je ne peux pas partir comme ça en claquant des doigts. Je ne peux absolument pas laisser Romy toute seule. Et de toute façon je ne sais même pas si mon passeport est toujours valide. Il vaut mieux que vous partiez rien que tous les deux.

Et puis c'était pas mon monde ça. Les avocats, les soirées chics... Moi en tant que bonne rondouillarde qui se respecte, j'étais habituées aux soirées pizza-coca-glace devant la télé, pas aux petits fours et au champagne. D'ailleurs je dis ça, mais je ne sais même pas de quelle genre de soirée il s'agit.

-Ma petite Charlie, Romy est chez son père cette semaine et tu ne vas t'absenter que 72 heures à peine. Ton passeport est encore valide puisque tu l'as fait quand tu es partie en voyage de noce il y a 3 ans et demi. Et j'ai vraiment besoin de toi. Tu seras en quelques sortes un soutient supplémentaire. Ecoute je ne peux pas tout te raconter mais c'est extrêmement important pour moi. Je sais que je n'ai pas été très cool avec toi ces derniers mois.

Sa voix se fait soudain plus triste.

-Mais j'avais mes raisons et je ne dis pas qu'elles sont bonnes. Ecoute ça ne fait que quelques jours que tu travailles ici et je me rends compte que ma petite soeur m'avait beaucoup manqué. Alors oui tu est incapable d'être à l'heure, tu parles mal, tu es insupportable la plus part du temps, mais tu restes ma petite soeur. S'il te plait je te demande ça comme un service. Je peux compter sur toi ?

Je déteste quand ils me font ce coup la, me prendre par les sentiments pour me faire abdiquer.

-Ok c'est bon je viens, pas la peine de sortir les violons. Mais je te préviens je compte bien faire la touriste samedi.

-Marché conclu! Merci Charlie.

-Ouais de rien mais arrête avec tes "Charlie". On sait tous les deux comment je m'appelle pas la peine de répéter mon prénom tout le temps.

Ma bonté d'âme me perdra. Je m'active à trouver les billets. Comme mon frère me force à venir avec eux, je ne compte pas me priver et prends les meilleures places que je trouve. Il va râler mais s'il n'est pas content, il n'avait qu'à s'en occuper tout seul. Je ne suis pas son esclave après tout. J'ai décidé que je méritais bien un vol en business. A moi champagne et homard. La classe !

J'avais eu le temps de reporter tous les rendez vous de demain et ranger les affaires avant la pause déjeuner. Après un sandwich sur le pouce dans un petit snack en face du bureau je suis rentrée en vitesse à la maison pour préparer mes affaires.
Ash et Maya venaient me chercher directement à l'appartement. Quand je sors de ma chambre avec ma petite valise, Knox me bloque le passage dans le couloir. Même si je souffle, je suis contente de pouvoir lui dire au revoir avant de partir.

-Dis donc tu bosse jamais toi ? Peu importe, je file en vitesse, je vous ai laissé un mot dans la cuisine j'imagine que tu l'as lu.

-Il ne va pas monter ?

-Bingo, il m'a envoyé un message pour que je descendes, je crois qu'il est garé en double file.

-Putain un jour il faudra vraiment qu'il m'explique ce qu'on lui à fait pour qu'il passe son temps à nous fuir.

Il donne un grand coup dans le mur avec son point.

-Et voila que toi tu t'y met aussi, tu désertes la maison comme une voleuse.

-Arrête Knoxy, je ne m'enfuis pas. Je pars en Voyage d'affaire.

-Mouais tu nous abandonnes pour lui.

-Attend il n'y a pas Romy, je ne vais pas être sur votre dos pendant trois jours, vous allez pouvoir faire ce que vous voulez. Et puis ne me dis pas que tu as besoin de ta grande soeur pour t'occuper tout un week end ? Sors faire la fête, drague, bois, baise ! Je sais pas moi fais ce qu'un mec de 24 piges doit faire pour s'éclater. Bon, faut que je te laisse, c'est la troisième fois que mon portable vibre dans ma poche, je vais me faire disputer comme une gamine si je n'y vais pas maintenant.

Je pose ma main sur sa joue.

-Je t'aime Knox, tu seras toujours mon petit frère préféré tu sais.

-Maligne va,  je suis le seul ! Je t'aime aussi petite tête mais quand tu seras rentrée, il faut qu'on parle toi et moi. Je veux être sur que le patron te traite comme il faut. Maintenant file je ne veux plus te voir.

J'y crois pas, il me vire de chez nous après sa pseudo crise de jalousie. Ah les frères ! Parfois, je me dis que j'aurais préféré être fille unique. C'est sur que j'aurais été moins emmerdée, mais je les aime trop pour les échanger. Je descends tant bien que mal les escaliers et manque de me casser la gueule avec ma valise et mon sac à main. Je monte à l'arrière de la Mercedes et salut le petit couple. Comme à son habitude, Maya me snob et me lance à peine un regard en coin. Fais ta belle tu as raison, après tout je ne t'aime pas non plus morue. Allez Charlie, laisse tomber. Ashton se lance dans la file de voiture et nous voila partis pour l'aéroport.

New-York me voilà !!

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