Automne
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Que les arbres soient roux, et les feuilles marron
tombent d’un saut facile au sol d’un pré doré ;
que le regard s’élève à travers un ciel d’eau
et la lumière filtre un crêpe lumineux ;
qu’épèle un jour nouveau la ligne du matin ;
qu’épouse l’ombre vile un clair écu d’airain ;
que le soleil radieux touche la brume éclose
et ploie, sous le fardeau du soir frileux et rose ;
que le marcheur, content, se donne un air songeur
et prête aux noms communs de belles majuscules ;
qu’il soit pensif, et qu’il contemple, et qu’il cogite ;
qu’enfin la main de Dieu fasse chier un oiseau
sur sa tête, et que ses doigts se collent au guano :
Voilà. (À supposer que j’en fasse un tableau.)
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