Blair se réveilla en sursaut. Elle transpirait. Ses longs cheveux noirs ébènes étaient sales, ternes et emmêlés. Les alentours étaient sombres, la lumière ne semblait pas pénétrer l'endroit. Mais elle était habituée.

Ses yeux mirent quelques minutes pour s'accommoder à l'obscurité. Elle regarda droit devant elle et vit une porte se dessiner. Son regard se promena tout autour d'elle. Elle vit un mur nu, froid, s'effritant. Elle était assise sur un lit en fer inconfortable et grinçant. Aucun bruit ne se faisait entendre. Mais en tendant l'oreille, elle pouvait percevoir des cris venant de loin. De si loin qu'ils semblaient venir de son imagination.

Puis elle se souvint. Comme toutes les nuits. Comme à chaque réveil. Elle se rappelait qu'ils avaient failli réussir, mais qu'au bout du chemin, la réalité les avait rattrapés. Carters les avaient retrouvés grâce à une balise qu'il avait implanté dans la chair de Mathilde lors de son expérience. Il n'avait eut qu'à suivre le tracé et il était allé les cueillir à la sortie du souterrain.

Cela faisait deux semaines maintenant. Les premiers jours, elle avait refusé de manger. Enfin, qu'on lui fasses les injections qui étaient censées la nourrir. Son corps était désormais habitué à cette nouvelle nourriture. 

Aussi curieux que cela puisse paraître, Carters n'avait toujours pas fait d'expérience sur sa personne. Mais elle préférait ne pas se réjouir, le pire restait à venir.

Elle avait essayé de retrouver une bouche d'aération similaire à celle qu'elle avait emprunté avec Conan, mais elle s'était vite rendu compte qu'elle avait été remplacée par de minuscules trous et qu'aucune grille ne pouvait être retirée.

Quant à la porte, elle contenant une dizaine de verrous. Pour Carters, elle était une prisonnière importante. Elle valait beaucoup trop à ses yeux pour qu'il la tue, mais elle était trop dangereuse pour qu'il la laisse avec les autres. Elle était donc enfermée et ne pouvait espérer aucune liberté.

Elle commençait à désespérer de ne pas avoir de nouvelles de ses compagnons d'infortune. Après tout, c'était à cause d'elle s'ils en étaient là. C'était sa faute s'ils s'étaient échappés, s'ils avaient perdu Heather, si Aedan était mort, et si eux même risquaient de mourir.

La jeune fille était plongée dans ses pensées quand des pas se firent entendre dans le couloir. Elle se glissa sous la couverture et ne bougea plus. Avec un peu de chance, le garde prolongera son chemin.

Mais les pas s'arrêtèrent devant la porte de sa cellule. Un cliquetis declés retentit. Une clé s'inséra dans une serrure, puis une seconde dans la suivante et ainsi de suite jusqu'à avoir ouvert tous les verrous.

Un homme, jeune, assez grand, brun, entra. Il était vêtu de l'uniforme de la prison-laboratoire. À sa vue, Blair eut un mouvement de recul. Elle ne voulait pas qu'il l'approche. Il était équipé d'une petite malette et semblait, à son attitude, ne pas devoir être ici.

Il s'approcha tout doucement, après avoir refermé la porte, et avança jusqu'au lit. À son approche, Blair se recroquevilla.

-Ne t'inquiète pas, dit le jeune homme en s'asseyant sur le bord du lit. Je ne te veux pas de mal.

La jeune adolescente ne répondit rien. Elle ne croyait plus aux belles paroles.

-Je suis venu t'aider. Je sais qui sont tes amis, je sais tout sur vous. J'ai entendu Carters dire qu'il allait effectuer sur vous ses expérimentations finales et ce sont les pires qu'il n'aura jamais créé.

À ses mots, Blair se tourna vers lui, le regard interrogateur.

- Qui êtes-vous ?
- Nail. Nail Donough. Je travaille aux côtés de Carters mais je suis contre son projet et je vais tout faire pour l'anéantir.
- Vous allez m'aider ?
- Toi. Tes amis. Et Heather.